Chapitre 12 : Désormais, appelle-moi Serge
Il sait clairement quel genre de femme elle est !
En repensant à l’état actuel des documents, il se dirige vers sa salle d’étude. Il va falloir qu’il les rapporte à l’entreprise afin de les réimprimer.
Dès qu’il entre, Jonathan trouve que son bureau a été touché par quelqu’un.
A part Chloé et Paul, personne n’est jamais entré dans cette salle, pas même Leila.
Qui aurait pu entrer alors ?
Cette femme s’y est-elle faufilée secrètement ?
Il fait un grand pas jusqu’au bureau et trouve alors un document manuscrit. Il le prend, et voit une écriture belle et soignée.
Il fronce les sourcils. C’est l’œuvre de cette femme ? Elle maîtrise la langue du Pays A ? Jonathan n’arrive pas à y croire.
Au moment où il dépose ce document afin d’interroger Violette, un sticker tombe, et il lit.
« Je tiens à m’excuser d’être entrée sans ta permission. A cause de moi, tes documents ont été ruinés. C’est pourquoi je vais faire de mon mieux pour les remédier à la situation. Pour te dédommager, comme ce n’est pas facile d’apprendre la langue du Pays A, j’ai traduit le contenu dans notre langue pour que tu puisses les consulter plus facilement. Violette. »
Jonathan tient le sticker, puis jette un coup d’œil aux dix pages traduites, toutes sont manuscrites. Sa colère s’atténue.
Il regarde les écritures bien soignées et devient tout à coup curieux envers cette femme.
Il ne s’attend pas à ce qu’elle maîtrise une langue aussi rarement utilisée.
Jonathan pose le sticker, prend ces documents puis part à l’entreprise.
Quand Violette se lève, il est déjà midi et Chloé prépare les plats, elle se sent gênée car elle s’est levée tard.
Chloé sourit en disant :
— D’habitude, ce lieu est isolé, car monsieur Jonathan ne fait jamais la grasse matinée. Depuis votre installation, il est devenu un peu plus animé.
Violette sourit.
— Alors Mlle Laurens ne vient pas souvent ici ?
Chloé est étonnée d’entendre cette question, est-elle jalouse ?
Violette n’est pas jalouse, elle a posé cette question sans intention particulière, et regrette tout de suite après l’avoir formulée.
— Pas très souvent, avant, monsieur Jonathan était aussi froid envers elle...
Chloé a toujours trouvé cela étrange : pourquoi a-t-il changé son attitude après la mission ?
Ils se sont connus pendant des années mais il n’est jamais tombé amoureux d’elle, pourquoi le serait-il en quelques jours ?
Chloé ne parvient pas à comprendre.
Violette pense que les hommes sont aussi capricieux que les femmes.
Surtout un homme comme Jonathan.
Malgré le fait que l’entreprise l’ait refusée, Violette ne veut pas mener une vie oisive. Elle a besoin d’un travail stable, parce qu’elle n’arrive pas pour l’instant à récupérer les affaires de sa mère.
Elle n’a plus beaucoup d’argent en main, et même si elle n’a pas besoin d’argent pour vivre ici, elle devra en gagner pour sa mère.
Après avoir mangé, elle sort.
Pour quelqu’un qui n’a ni diplôme ni expérience, c’est vraiment difficile de trouver un travail.
Refusée par plusieurs entreprises, elle ne peut qu’essayer de rechercher un travail facile.
Un restaurant de haute gamme recrute des serveurs.
Ce poste n’exige pas de diplôme, il faut juste qu’elle soit habile. Comme elle doit s’assurer qu’elle a de l’argent, elle entre pour postuler.
Violette n’a pas obtenu de licence, mais elle a tout de même été étudiante à l’université. Ses paroles et ses actes sont logiques. Et en plus, elle réagit rapidement.
Le manager du restaurant lui demande de commencer à travailler dès le lendemain.
Quoi qu’il en soit, Violette a enfin un travail et elle est par conséquent de meilleure humeur. Sortie du restaurant, elle se promène aux alentours.
Le soleil se couche et laisse une bande de rouge au bord du ciel. Cette lumière rouge reflète sur la rue et tire la silhouette de Violette en une longue ombre.
Elle est toute seule, un sentiment de solitude apparaît.
— Violette.
Violette tourne la tête vers la direction de la voix et voit Serge se diriger vers elle de l’autre côté de la rue.
— J’ai cru que je m’étais trompée, sourit-il.
— Dr. Touchard.
Violette est surprise de le revoir, disant :
— Pourquoi tu n’es pas encore rentrée au Pays A ?
Il regarde Violette, veut lui dire quelque chose, mais s’arrête.
— J’ai décidé de travailler ici.
Se souvenant du jour où elle était à l’hôpital : le directeur a personnellement demandé au Serge de travailler dans son hôpital, Violette comprend tout de suite.
— Tu es bien rémunéré par l’hôpital ? lui demande Violette qui l’envie.
Elle n’a pas réussi à obtenir son diplôme, parce qu’elle devait s’occuper de sa mère à ce moment-là. Donc maintenant, il est vraiment difficile de trouver un emploi.
Serge sourit doucement, disant :
— Oui, pas mal.
Quelque soit les rémunérations proposées, il n’est resté que pour elle.
Dans ce pays, le nombre de personne et d’affaires qu’il souhaite oublier est non négligeable.
Violette lève sa tête et regarde le ciel, il va bientôt faire nuit, cela fait déjà presque deux mois qu’elle est revenue.
Et maintenant, elle est perplexe et confuse, il se prouve que récupérer ses affaires est plus compliqué qu’elle ne le croyait.
Serge ressent ses émotions, tend sa main pour remettre les cheveux de Violette derrière son oreille.
— Tu peux me parler de tes difficultés.
Violette secoue sa tête en souriant, il l’a déjà beaucoup aidée.
Ça fait déjà un moment qu’ils se connaissent, il comprend les pensées de cette petite fille qui ne veut pas devoir aux autres malgré ses difficultés.
— Tu es obstinée.
Elle est tellement obstinée qu’il éprouve de la compassion pour elle.
Violette pince les lèvres, ce n’est pas parce qu’elle n’a pas envie de devoir aux autres, mais parce qu’elle craint qu’elle ne puisse pas rendre la pareille, étant donné qu’elle n’a rien.
— Il fait presque nuit, Dr. Touchard, tu ne rentres pas ? lui pose Violette la question.
Violette l’a toujours appelé Dr. Touchard auparavant.
— Violette, dit Serge en la fixant du regard, ne m’appelle plus Dr. Touchard.
Il regarde Violette sérieusement :
— Appelle-moi Serge. Ça fait déjà longtemps que nous nous connaissons, l’appellation de Dr. Touchard est étrangère entre nous, tu ne trouves pas ?
Violette réfléchit, il est plus âgé qu’elle et prend soin d’elle comme un grand frère.
— Ok, Serge ?
— Oui !
Serge profite de ce moment pour être proche d’elle, il tend ses mains et tient Violette dans ses bras.
— Jonathan, c’est Mlle Lemaître ?
Jonathan est en train de conduire, il ne fait donc pas attention aux piétons. Après avoir entendu la remarque de Leila, il regarde vers eux...