Chapitre 11 : Ne pas se fier aux apparences
Clairement, l’entretien s’est bien passé, Violette fronce les sourcils, pensant qu’ils ont sûrement dû trouver quelqu’un de plus qualifié.
En suivant cette pensée, ce n’est plus si dur pour Violette d’accepter ce résultat.
Le soir, dès que Jonathan rentre, il s’enferme dans sa salle d’étude, il semble que c’est en rapport avec le travail.
De son côté, Violette se renseigne des plats préférés de Jonathan auprès de Chloé et les prépare elle-même.
Chloé sourit et dit :
— Voilà ce qu’on attend d’une épouse.
Violette baisse la tête et sourit, si ce n’était pas parce qu’elle a des affaires à supplier Jonathan, elle ne cherchera pas à le flatter.
Chloé soupire et puis dit :
— Madame Chéron est décédée il y a longtemps et Maître Chéron a épousé une autre femme. Depuis, monsieur Jonathan rentre maintenant rarement. Il a l’air froid, mais en réalité très émotif.
Violette ne parle pas, elle continue d’écouter sérieusement.
— Mlle Laurens a sauvé la vie de monsieur Jonathan lorsqu’ils étaient jeunes, et depuis elle le suit. Auparavant, Jonathan ne l’aimait pas, mais après son retour d’une mission, son attitude envers elle a changé. Mais ne vous inquiétez pas, quoi qu’il en soi, c’est vous sa femme officielle.
Chloé tapote l’épaule de Violette et la console.
Violette baisse sa tête et sourit avec amertume, elle n’a pas le droit d’intervenir dans les affaires de Jonathan.
Même s’ils sont époux sur papier, ils sont en réalité des étrangers.
Elle comprend le sens de ce mariage.
Violette jette un coup d’œil à la salle d’étude, et pense au café noir que Leila a fait, donc elle demande à Chloé :
— Où sont les grains de café ? Je voudrais lui faire du café.
En entendant ce que Violette a dit, Chloé est contente, elle pense que Violette a envie de maintenir sa relation avec son mari, elle prend les grains et lui donne en disant :
— Ne mettez ni sucre ni lait, monsieur Jonathan n’aime pas les choses sucrées.
Violette hoche sa tête et prépare vite un pot de café. Elle verse le café dans une tasse délicate et la donne elle-même à Jonathan.
Dans la salle, Jonathan est en train de téléphoner et a l’air irrité.
— Pourquoi le département des Ressources Humaines n’arrive pas à recruter un interprète ? C’est si difficile ?
Il parle plusieurs langues, mais ne maîtrise pas la langue du Pays A, parce que cette langue n’est pas utilisée couramment, de plus, comme c’est un nouveau projet, il doit s’occuper de beaucoup d’affaires. Comment se débrouillera-t-il s’il ne peut même pas comprendre la langue ?
— Informe au manager du département des Ressources Humaines que s’il n’arrive pas à trouver un interprète d’ici une journée, il sera licencié !
Toc, toc, toc.
Jonathan est encore très fâché quand il entend frapper à la porte. Sans changement de ton dans sa voix, il dit froidement :
— Entre !
Violette a peur et se demande s’il est en colère.
Mais comme elle a déjà frappé à la porte, elle n’a pas d’autre choix que d’entrer, même s’il est en colère.
Violette essaie de sourire et dit :
— J’ai préparé du café pour toi.
Le regard de Jonathan posé sur le visage de Violette passe alors au café qu’elle tient dans ses mains et il plisse les yeux. Ce matin, elle l’évitait, mais maintenant, elle lui donne elle-même du café ?
Cette femme change vraiment son avis d’un moment à l’autre !
Jonathan pose son téléphone, s’assoit et regarde tranquillement l’acte de Violette. Il veut vraiment savoir ce que cette femme cherche à accomplir !
— Je ne sais pas si c’est à ton goût.
Violette dépose le café sur la table.
Jonathan ne bouge pas. Il se détend et s’appuie sur le dossier de son fauteuil.
Violette le flatte :
— Tu veux goûter un peu ?
Jonathan lève ses sourcils et comprend la cause de son changement d’attitude.
Il dit d’un ton moqueur :
— Tu me flattes soudainement, c’est pour le terrain de la Baie de Repulse ?
Ces mots surprennent Violette, elle ne s’attend pas qu’il discerne ses intentions aussi rapidement.
Tout à coup, Jonathan agrippe le menton de Violette.
— C’est pourquoi la famille Lemaître veut que tu m’épouses, malgré que je suis handicapé ?
Il exerce une force sur ses doigts, Violette ressent une douleur forte.
Elle ouvre sa bouche et veut expliquer.
Mais, comment expliquer ?
Lui dire que c’est elle qui a été abandonnée ?
La croirait-t-il ?
— Je ne suis pas...
— Sors !
Jonathan la jette de côté.
Mais le bras de Violette renverse la tasse de café, les documents sont mouillés par le liquide noir, Jonathan devient plus sérieux.
Violette ne pensait pas qu’il y aurait cette scène, elle s’essuie hâtivement.
Jonathan déplace les documents et gronde impétueusement :
— Sors, tu n’as pas entendu ?
Jonathan déteste les gens qui flattent !
Violette ne peut que partir.
— Attends, prends ce truc.
Jonathan est agacé.
Violette prend la tasse et sort.
Le soir, Jonathan rentre dans sa chambre après avoir pris le dîner.
Violette soupire, cet homme a un sale caractère, c’est déjà compliqué de s’approcher de lui, mais encore plus s’il faut obtenir ce terrain et avoir la balle dans son camp pour contrer Gautier.
Après avoir pris une douche, Violette se couche, elle se tourne dans son lit, puis se retourne, mais n’arrive toujours pas à s’endormir, elle décide de se lever.
En se remémorant des documents ruinés à cause du café qu’elle a amené, elle se sent coupable.
Elle veut réparer sa faute, donc elle va vers la salle d’étude de Jonathan.
Elle allume la lumière, les documents mouillés sont toujours là. Elle s’aperçoit que ce sont des écritures de la langue du Pays A.
Les mots sont presque illisibles.
Elle trouve des feuilles vierges et commence à copier les documents. Violette sait que la langue du Pays A n’est pas souvent utilisée, donc pour s’excuser, elle les traduit afin qu’il puisse comprendre.
Il y a une dizaine de pages à traduire et à copier. Elle finit à trois heures du matin.
Elle dépose le stylo, se frotte la poignet douloureux, puis agrafe les documents dans l’ordre et les dépose sur la table, puis elle repart se coucher dans sa chambre.
Violette ne s’est pas encore levée quand Jonathan prend son petit-déjeuner. Elle s’est couchée très tard hier soir. En plus, sa grossesse lui donne toujours envie de dormir.
Jonathan fronce les sourcils et demande à Chloé :
— Elle ne se lève pas ?
Chloé baisse ses yeux, répondant :
— Non, vous me questionnez alors que c’est vous qui êtes en couple, je ne suis qu’une étrangère.
Jonathan comprend les mots de Chloé.
— Laisse tomber.
Il n’est pas fort pour s’expliquer, même si devant Chloé qui prend soin de lui depuis son enfance.
— Jeune maître, je sais que vous n’aimez pas Mlle Lemaître. Néanmoins, c’est le mariage que votre mère a désigné quand elle était encore en vie, en plus, je trouve qu’elle se soucie beaucoup de vous. Hier, dès qu’elle est rentrée, elle m’a demandé tous les plats que vous aimez. Toute seule, elle a cuisiné tous les plats pour le dîner d’hier. En plus, elle a préparé elle-même le café pour vous.
Non, elle l’a flatté soudainement juste pour le terrain de la Baie de Repulse.
Elle, se soucier de lui ?
Jonathan trouve cela ridicule.
Il tourne sa tête et regarde Chloé en disant :
— Ne te fie pas à ses apparences.