Chapitre 2
Elizabeth esquissa un sourire. « Ne t’inquiète pas, maman. Je serai d’une douceur angélique ce soir. »
Le soir du bal, la maison Bennet était en effervescence. Les robes étaient ajustées, les cheveux coiffés avec soin, et l’excitation palpable. Mr. Bennet, toujours aussi détaché, observait tout cela avec amusement. « Eh bien, mes chères, je vois que vous êtes toutes prêtes à conquérir ce jeune Mr. Bingley. N’oubliez pas de vous amuser. »
« Nous ferons de notre mieux, papa, » répondit Elizabeth en riant.
La salle de bal de Meryton était magnifiquement décorée, les lustres scintillaient, et la musique résonnait joyeusement. Lorsqu’elles entrèrent, les Bennet furent immédiatement attirées par l’agitation autour de l’arrivée de Mr. Bingley. Il était là, entouré de quelques amis, dont un homme imposant et d’apparence sévère, qui attirait aussi les regards.
Mrs. Bennet n’attendit pas longtemps avant de murmurer à ses filles : « Voilà Mr. Bingley, et cet homme à ses côtés doit être Mr. Darcy, son ami. Ne sont-ils pas impressionnants ? »
« Mr. Bingley semble fort aimable, » commenta Jane en observant le jeune homme blond et souriant. « Mais Mr. Darcy paraît un peu… austère. »
« Ne te fie pas aux apparences, Jane, » répliqua Elizabeth en jetant un coup d’œil critique à Mr. Darcy. « Il est peut-être simplement réservé. »
La soirée avançait, et bientôt Mr. Bingley fut présenté aux Bennet. Sa courtoisie et son sourire chaleureux firent rapidement impression. Il dansa avec Jane, et ils semblèrent bien s’entendre, ce qui n’échappa pas à l’œil vigilant de Mrs. Bennet.
« Je savais que Jane serait parfaite pour lui, » murmura-t-elle à Mr. Bennet, qui acquiesça distraitement tout en observant Elizabeth danser avec un autre partenaire.
Elizabeth, quant à elle, fut bientôt confrontée à Mr. Darcy, que tout le monde décrivait comme étant riche mais orgueilleux. Leur première rencontre fut pour le moins… froide.
« Miss Elizabeth Bennet, » annonça Mr. Bingley en présentant son ami, « permettez-moi de vous présenter Mr. Darcy. »
« Enchantée, Mr. Darcy, » dit Elizabeth avec un sourire poli.
Mr. Darcy s’inclina légèrement, son regard perçant rencontrant celui d’Elizabeth. « Miss Bennet, » répondit-il avec une froide courtoisie.
Leur conversation fut brève et formelle, et Elizabeth ne put s’empêcher de sentir une certaine arrogance émaner de lui. Elle remarqua aussi son regard scrutateur, comme s’il pesait chaque détail de sa personne.
Après quelques instants, Mr. Darcy s’éloigna, laissant Elizabeth quelque peu déconcertée. « Quel homme étrange, » pensa-t-elle. « Il est peut-être encore plus orgueilleux que je ne le pensais. »
Mr. Bingley, en revanche, semblait de plus en plus captivé par Jane. Ils dansèrent à plusieurs reprises, et leur complicité était évidente pour tous ceux qui les observaient.
« C’est un bon début, » se réjouit Mrs. Bennet en discutant avec ses voisines. « Mr. Bingley est vraiment charmant, et Jane est tout simplement resplendissante ce soir. »
La soirée s’acheva sur une note de satisfaction pour les Bennet. Mr. Bingley avait fait forte impression, et Jane semblait également lui plaire. Elizabeth, malgré sa rencontre peu agréable avec Mr. Darcy, était heureuse pour sa sœur.
En rentrant chez elles, les filles Bennet discutèrent de leurs impressions.
« Jane, il est évident que Mr. Bingley t’apprécie, » s’exclama Elizabeth en riant. « Vous avez dansé si souvent ensemble ! »
Jane rougit légèrement. « Il est très aimable, Lizzy. Mais je ne veux pas me faire trop d’illusions. »
« Ne sois pas si modeste, » intervint Mrs. Bennet avec enthousiasme. « Il est clair qu’il est sous ton charme. Et toi, Lizzy, que penses-tu de Mr. Darcy ? »
Elizabeth haussa les épaules. « Il est certes imposant, mais je ne sais pas quoi penser de lui. Il semble froid et distant. »
Mr. Bennet, qui avait écouté en silence, ajouta avec un sourire : « Peut-être que Mr. Darcy a simplement besoin de temps pour s’ouvrir. Ne soyez pas trop sévères avec lui. »
« Je l’espère, papa, » répondit Elizabeth. « Mais pour l’instant, je préfère me concentrer sur le bonheur de Jane. »
Les jours suivants, Mr. Bingley rendit plusieurs visites à Longbourn, toujours accompagné de Mr. Darcy. Les conversations étaient souvent légères et plaisantes, mais Elizabeth ne put s’empêcher de remarquer l’attitude réservée de Mr. Darcy. Elle décida de ne pas s’en formaliser et de continuer à observer, cherchant à comprendre ce mystérieux homme.
Un après-midi, alors qu’ils se promenaient dans le jardin, Mr. Bingley exprima son admiration pour Longbourn et ses environs. « C’est un endroit vraiment charmant, » dit-il à Jane, qui sourit timidement en réponse.
« Nous aimons beaucoup notre maison, » répondit-elle. « Elle est pleine de souvenirs heureux. »
Mr. Darcy, qui les accompagnait, observa silencieusement. Elizabeth, marchant à côté de lui, décida d’engager la conversation.
« Et vous, Mr. Darcy, que pensez-vous de notre village ? » demanda-t-elle.
Il la regarda avec une expression indéchiffrable. « C’est un endroit tranquille et pittoresque, » répondit-il finalement. « Très différent de la vie à la ville. »
« Je suppose que vous préférez la ville ? » demanda Elizabeth, curieuse.
« Je trouve du charme aux deux, » répondit-il simplement. « Mais chaque endroit a ses avantages et ses inconvénients. »
Elizabeth acquiesça, un sourire en coin. « Vous êtes un homme de mystères, Mr. Darcy. »
Il la regarda intensément pendant un moment, puis détourna les yeux. « Peut-être. Ou peut-être suis-je simplement quelqu’un qui ne se dévoile pas facilement. »
Les semaines passèrent, et les visites de Mr. Bingley devinrent plus fréquentes. Sa relation avec Jane semblait se renforcer, et Mrs. Bennet était aux anges. Elle voyait déjà sa fille aînée mariée à un homme riche et aimant.
« Jane, tu dois absolument te préparer à ce que Mr. Bingley te fasse sa demande, » répétait-elle souvent. « Ce sera un mariage si avantageux pour nous tous. »
Jane, toujours modeste, répondait calmement : « Maman, il est trop tôt pour en parler. Nous apprenons encore à nous connaître. »
Elizabeth, quant à elle, continuait à observer Mr. Darcy avec une curiosité croissante. Malgré son apparente froideur, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir qu’il y avait plus en lui que ce qu’il laissait paraître.
Un soir, alors que la famille Bennet se préparait pour un dîner chez les Lucas, Elizabeth eut l’occasion de parler plus longuement avec Mr. Darcy. Ils se retrouvèrent seuls dans le salon, et Elizabeth décida d’aborder un sujet qui la taraudait.
« Mr. Darcy, » commença-t-elle, « j’ai remarqué que vous êtes souvent en retrait lors de nos réunions. Y a-t-il quelque chose qui vous dérange à Longbourn ? »
Il la regarda longuement avant de répondre. « Non, Miss Bennet. Il n’y a rien qui me dérange ici. Mais je suis un homme qui préfère observer avant de se mê
Ler aux conversations. »
« Et qu’observez-vous, si je peux me permettre ? » demanda Elizabeth avec un sourire malicieux.
« Beaucoup de choses, » répondit-il, énigmatique. « Les gens, leurs interactions, leurs intentions. Mais surtout, j’observe pour comprendre. »
« Comprendre quoi ? » insista-t-elle.
« Les vérités cachées derrière les apparences, » dit-il doucement.
Elizabeth le regarda, intriguée. Elle se rendit compte qu’il était bien plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé. Et pourtant, il restait un mystère qu’elle était déterminée à percer.
Ce fut un moment de silence, interrompu seulement par le retour des autres dans la pièce. Mrs. Bennet, toujours aussi enthousiaste, commença à parler des dernières nouvelles du village, et la soirée reprit son cours.
Alors que la famille Bennet se rendait chez les Lucas, Elizabeth ne pouvait s’empêcher de repenser à sa conversation avec Mr. Darcy. Il y avait quelque chose chez cet homme qui la perturbait et la fascinait à la fois. Mais elle savait aussi que, pour l’instant, sa priorité était de soutenir Jane et d’observer comment leur relation avec Mr. Bingley évoluerait.
Les jours passèrent, et malgré les préjugés initiaux d’Elizabeth, elle se surprit à chercher des occasions de parler avec Mr. Darcy. Elle était intriguée par sa personnalité complexe et sentait qu’il y avait encore beaucoup à découvrir. Mais elle n’était pas la seule à être fascinée par ce gentleman énigmatique. D’autres dans la communauté commençaient également à s’interroger sur ses intentions et son comportement réservé.
Un après-midi, alors qu’ils étaient réunis pour le thé chez les Lucas, Elizabeth eut une autre conversation significative avec Mr. Darcy. Ils discutaient de littérature, un sujet qui les passionnait tous les deux.
« J’ai entendu dire que vous êtes une grande lectrice, Miss Bennet, » dit Mr. Darcy en souriant légèrement.
« Oui, j’adore les livres, » répondit-elle. « Ils offrent une évasion et une perspective unique sur le monde. »
« Je suis d’accord, » dit-il. « Mais je crois aussi que les livres peuvent parfois nous aveugler sur la réalité. »