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Sortie des enfers

Le diagnostic du médecin était tombé comme un coup sur la tête et qui vous réveille sur le pif. On aurait dit que le fait de me répéter que j'étais enceinte avait agit en moi comme un booster. Cette annonce me remis sur pied. Le fait de savoir qu'un petit être était en train de grandir en moi m'avait remis sur les rails. Il faut avouer que j'ai été élevée dans une famille chrétienne, l'avortement était considéré comme une abomination. Pour ma famille, il était hors de question de tuer ce bébé. Et puis ce n'était pas comme si le fait que je sois enceinte n'était pas dû à une conduite indécente, mais dans le cadre du mariage, donc en règle avec les croyances chrétiennes. Mon père, particulièrement était pour que je conserve la grossesse, il me dit :

" Ma fille, je n'ai pas envie de te perdre, tu es ma seule fille. Tu sais combien ta mère et moi t'avons désiré, après avoir eu tes trois frères, nous voulions une fille, et dix ans après ton frère Colin, tu es venue, tu es notre bénédiction. Nous t'aimons beaucoup et jamais nous ne laisserons tomber. Tu dois te relever, ta vie ne peut pas s'arrêter à cause de ce qu'il s'est passé. Je te connais forte et déterminée, tu es à ta cinquième année de médecine, la grossesse ne peut pas t'arrêter. Docteur tu as voulu être, docteur tu seras."

Mon frère et sa femme aussi étaient d'un soutien énorme. Et mes deux autres frères James et Owen me téléphonaient tous les jours, parce-qu'ils vivaient en Europe. En écoutant les membre de ma famille, je commençais à me dire qu'un homme qui se barre sans avoir à regarder sa femme en face et lui dire qu'il la quittait n'est qu'un lâche qui ne méritait pas que je cesse de vivre pour lui. Ce bébé, je vais l'avoir, et ma vie, je vais la remettre sur les rails. Quand à l'humiliation, je devais me libérer de ce sentiment. Cela n'allait pas être facile, mais il fallait que je m'en sorte.

Je me suis levée ce matin là, déterminée à retourner aux cours et reprendre mes études. Quand je suis arrivée à la faculté, je sentais des regards sur moi, même si beaucoup étaient des regards de moqueries, mais je m'étais préparée moralement à les affronter. Donc, sans vraiment faire attention à ces regards, je pris place dans l'amphi et suivi mon cour. Ma meilleure amie, Chelsea avait appris que j'étais en cour était venue m'attendre. Durant toute ma descente aux enfers, elle avait cherché à me joindre, mais je ne voulais voir personne, même pas mes parents. Shelsea était là depuis une demie heure, elle voulait me voir. Quand je sortie de l'amphi, elle me prit dans ses bras, elle me regarda avec des larmes aux yeux, elle était comme une sœur pour moi. Elle me tira en direction de sa voiture, puis elle et moi allions nous asseoir dans un café pour être seules. Elle me demanda comment j'allais :

" Je renais de mes cendres Shelsea, je peux simplement te dire que c'est pas facile pour moi, j'essaie de me remettre sur pied après ma déchéance, si je te dis que je vais bien, je mentirais, je ne vais pas bien du tout. Ma vie a perdu de sa saveur, mais il faut bien que je me relève. Je suis enceinte de ce lâche."

Shelsea était silencieuse pendant une minute, puis elle me demanda si je comptais garder le bébé, je lui dis que le bébé ne devait pas payer pour la bêtise de son père. Cet enfant allait être le mien et uniquement le mien. Et j'allais tout faire pour lui donner une bonne vie et une bonne éducation.

Je suivais mes cours tant bien que mal, malgré les malaises et tout ce que la grossesse pouvait apporter comme désagréments, mais je m'étais promis de ne pas flancher. C'était dur, mais j'avais une rage en moi , je devais prendre ma revanche sur tous ceux qui se sont moqués de moi d'avoir été rejetée. La quasi totalité de tous les hommes que j'avais repoussé les avances se sont réjouis de ma misère, la meilleure façon de prendre ma revanche était de réussir dans mes études, de me relever. De dit-on pas que qu'il faut savoir se relever de là où on est tombé mais ne pas rester là où on est tombé. Et c'est ce que j'avais décidé de faire : Me relever, ne pas rester où j'étais tombée.

Le temps passa, je me rendis à l'hôpital pour un examen prénatal. J'y suis allée en compagnie de Shelsea, l'échographie montra que j'étais enceinte, non pas d'un bébé, mais des jumeaux. Je failli avoir une crise cardiaque. Shelsea me regarda avec des interrogations dans les yeux, je ne su quoi répondre. J'étais aussi étonnée qu'elle. Mes yeux étaient remplis de larmes, je ne pu retenir mes sanglots. Pourquoi il fallait toujours que rien ne soit simple avec ce Charles? Un enfant cela était passable, mais deux!!! Avec ce lâche!? " Oh mon Dieu, pourquoi moi? Qui avais-je offensé pour mériter ça". Je me suis posée cette question à plusieurs reprises. Dans la voiture de Shelsea, j'ai pleurer toutes les larmes de mon corps. Pourquoi cela devait m'arriver? Abandonnée un jour après mon mariage, maintenant enceinte de jumeaux!!!

Il fallait annoncer la nouvelle à mes parents. Mon père fut silencieux pendant un instant, puis se leva, pris les clés de sa voiture et sortit de la maison.

Il allait chez les parents de Charles. Il avait trouvé son père et sa mère assis dans leur jardin. Le père de Charles était un homme juste, mais dominé par sa femme d'une manière qui restait un mystère pour tous ceux qui les connaissaient. Mon père s'adressant à Monsieur Moult lui dit :

" Monsieur Moult, je suis ici pour discuter de quelque chose de très important et je veux juste des réponses de la part de votre fils. Il a abandonné ma fille un jour après le mariage, il s'avère aujourd'hui qu'elle soit enceinte de votre fils, se sont des jumeaux. Qu'avez-vous à dire? Que faisons-nous?"

Sans même laisser le temps à son mari le temps de réfléchir ou de répondre, Madame Lucie Moult avait pris la parole :

" Mon fils n'a rien à voir avec votre prostituée de fille, cette grossesse n'est pas de mon fils. Il a réalisé que votre fille était une prostituée, c'est la raison pour laquelle il l'a quitté. Demandez bien à votre fille de vous dire qui est responsable de la grossesse, c'est pas mon fils"

Mon père avait regardé cette femme sans rien dire, puis regardant Monsieur Moult, attendant de voir sa réaction, mais il baissa honteusement ses yeux et ne put regarder mon père. Celui-ci compris automatiquement qu'il ne pouvait pas contredire sa femme, même si ce qu'elle disait était du pur mensonge. Mon père s'était levé, sans mot dire, entra dans sa voiture et retourna à la maison. Ma mère lui demanda où il était, il se dirigea vers moi, me prit dans ses bras et me dit :

" Ma fille, tu vois ces enfants qui sont en train de se former dans ton ventre, ils ne manqueront de rien, ta mère, tes frères et moi allons leur donner tout l'amour dont ils auront besoin. Je prendrai en charge tous leurs besoins. Ce que je te demande c'est de devenir la grande chirurgienne que tu as toujours voulu être. Dès la fin de ta cinquième année, après ton accouchement, tu iras rejoindre tes frères en Europe pour ta spécialisation. Je suis ton père, tu es ma fille chérie, tu vas me faire honneur. Tu ne m'as jamais déçu, tu n'as pas conçu ces enfants hors mariage, donc tu ne nous a pas fait honte. Nous t'aimons et tout ira bien"

Les larmes montèrent dans mes yeux. Mon père nous raconta tout ce qu'il s'était passé chez les Moult. Quand j'entendis que la mère de Charles me traitait de prostituée, me fit réaliser à quel point cette femme me détestait. Alors pourquoi leur donner mes enfants, elle les a rejetés, juste parce que se sont mes enfants! Cette nuit là, beaucoup de choses traversaient mon esprit, ce qui m'empêcha de trouver le sommeil. Je me suis dit que je devais montrer à cette famille que cette histoire était désormais être derrière moi. Je devrais désormais me concentrer sur mes études et mes bébés à naître.

Le lendemain matin, quelqu'un sonna à notre porte, quand mon père ouvrit, un homme se tenait devant lui et demandait à rencontrer Sheryl Agapez, je me présentais et vit cet homme avec une grosse enveloppe, il me donna la décharge à signer, ce que je fis. Après avoir ouvert, il y avait une demande de divorce à moi adresser par un bureau d'avocat. Après avoir pris connaissance du contenu, je pris un stylo et signais. Mon père mis sa main sur mes épaules et me dit : " Ma fille, c'était la meilleure chose à faire" , je mis ma tête sur l'épaule de mon père qui pris les documents et le remit à l'homme à la porte. Je venais, définitivement, de fermer cette page de ma vie. Désormais, je n'étais plus liée à Charles. Mes enfants appartiendraient à moi seule. Je ne savais pas où je puisais la force de ne plus sombrer , la rage de réussir était peut-être ma force. J'allais montrer à tous ceux qui ont pensé que ma vie était finie qu'ils se trompaient lourdement. La honte, je l'avais surmontée, l'humiliation subie, je me fis la promesse de ne plus y penser. Je devais avancer et vraiment avancer sans me retourner. J'allais au cours, puis gérais les malaises de la grossesse, mais il y avait une force intérieure qui me faisait me remettre à plomb quand je voulais sombrer dans la déprime. Il faut avouer que ce qui m'était arrivé n'était pas un fait banal. Donc, il m'arrivait de me sentir mal, mais je m'étais promis de ne plus sombrer. Alors je me ressaisissais et avais de plus envie de réussir à m'en sortir. Mes enfants à naître devraient être fiers de leur maman le jour où je leur raconterais l'histoire de leur père et moi, car, à un moment où un autre, les enfants veulent toujours savoir qui est leur géniteur, et moi, je ne pensais pas leur cacher la vérité, surtout leur faire savoir à quel point leur père était un lâche.

Il me restait juste deux mois avant mon examen de fin de cycle en médecine. Je devais bosser dur , j'avais perdu beaucoup de temps quand j'avais sombré dans la folie, je devais me rattraper. Je me concentrais sérieusement pour être prête et présenter l'examen. Shelsea était d'une aide précieuse, nous travaillions ensemble et aussi Alfredo son fiancé. Grâce à eux, je puis être à jour pour le grand jour. Et le jour "j" fut là. Très tôt ce Lundi matin, mon père me déposa afin que je n'ai pas à prendre le bus surtout dans mon état. Ce fut ainsi durant toute la période de l'examen. Il me déposait et revenait me chercher à la fin de la journée. Cet examen dura deux semaines. Je pouvais enfin me reposer et attendre les résultats. Je savais que j'allais réussir, car je m'étais préparée pour affronter les épreuves et je dois reconnaître que celles-ci étaient assez abordables pour quelqu'un qui avait étudié. Alors, je n'étais pas inquiète je savais que j'aurais mon diplôme, pour mon bonheur et celui de mes parents. Je devais leur faire honneur, après ce qu'il s'était passé, je leur devais bien ça.

Couchée sur mon lit, je ressentis un petit coup dans mon ventre, les enfants me donnaient des coups, une sensation merveilleuse. Savoir que deux petits êtres humains étaient en train de grandir en moi, me rendais heureuse. Je leur parlais en leur disant que les aimais beaucoup et avais hâte de les tenir dans mes bras.

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