Épisode 6
*Partie 6*
*** *Ousmane Cherif Haïdara* ****
Je monte dans ma chambre et relance l'appelle vers le numéro de Zayate. Elle ne décroche toujours pas pourtant j'aurais bien envie de découvrir sa surprise.
« Bébé suis malade, je ne me sens pas très bien. »
Elle voit le message et se met à écrire
« Ce n'est pas mon problème. »
« Bébé décroche on va causer s’il te plaît. »
« Toi et moi on ne reparlera que lorsque tu aurais vidé ma maison de cette souillon. »
« Zayate arrête de faire la gamine s’il te plaît. »
Mon téléphone sonne je décroche :
- Tu crois que je suis entrain de plaisanter ? Hein tu crois que je blague, c'est ça ?
- Pourquoi tu veux qu'elle s’en aille au juste ? Je t’ai déjà dit ce qu’il en était.
- Dis-moi Ousmane, tu comprendrais toi que je vive sous le même toi qu’un homme qui soit disant est mon mari et continuer à faire comme si de rien n'est ?
- Non.
- Alors pourquoi tu veux m'imposer cela ? Pourquoi dis-moi !
- Ok on va faire un deal d'accord ?
- Non il ny a pas de deal. Tu la dégage c'est tout.
- Tu sais, le problème avec toi c'est ça, tu ne laisses pas les gens aller au bout de leurs idées. J’ai pris des engagements envers elle auprès de ma famille et je compte les respecter. Zayate tu me connais si je peux aider je le fais et crois-moi c'est une fille qui a envie de réussir. Elle est passionnée par ce qu'elle veut faire et j'ai envie de l'aider. Je leur ai déjà dit que c'est le seul engagement que j'ai pris. Donc laisse-moi l’inscrire pour sa formation et payer le nécessaire pour qu'elle puisse faire tranquillement sa formation et ensuite je l'a ramènerai moi-même jusque chez mon oncle ok ?
- Je ne vais pas cesser de te dire que c'est du gaspillage Ousmane tu vas jeter cet argent par la fenêtre alors que ça peut nous aider à faire autre chose mais comme tu t'entêtes ok. Je vais te dire une chose, un bon matin tu vas entendre qu'elle s'est faite engrosser par un va-nu-pieds. Ces villageoises dès qu'elle sont en ville leur premier souci c'est les hommes.
- Cela ne me concerne en rien. Je vais faire juste ce que j’ai prévu de faire, le reste ça sera à elle de voir.
- Ok, en tout cas tu ne diras pas que je ne t'aurais pas prévenu.
- J’ai compris, maintenant ma surprise bébé ?
- Non je ne suis plus d'humeur.
- Au moins dis-moi bébé.
- J'avais acheté une jolie nuisette, je voulais te la montrer mais ce n'est plus la peine.
- S'il te plaît bébé fais voir.
- Non.
- Pourquoi ?
- Quand tu auras vidé ma maison de cette étrangère, je te montrerai ma surprise.
- Elle s'en ira promis mais bébé laisse-moi me mettre bien en te regardant, j'ai vraiment envie de toi, cette situation me pèse.
- Non mon corps, tu ne le reverras qu'une fois ma maison débarrassée de cette villageoise.
- Ok, dis-je en soupirant.
Elle raccroche je branche mon téléphone et me couche tendu à l'extrême. N'arrivant pas à dormir, je m'en vais prendre une douche bien froide pour calmer mes nerfs.
Le matin comme d'habitude je descends faire ma prière avec Hawa. Après les douas, je lui dis de m'attendre parce qu'elle rentre toujours se coucher après. Je monte m'habiller et descends la trouver au salon.
- Hawa j'aurais besoin de certain de tes documents. Tu dis que tu t'es arrêté à quel niveau ?
- Niveau Terminale.
- Ok envoie-moi tous tes documents pour que je puisse t'inscrire. Le soir, je reviens avec ton ordinateur et la box wifi. Tu t’en sors avec les ordinateurs ?
- Oui, j’ai les notions de base.
- Ok as-tu t'es documents ici ?
- Oui dans mon sac, je vais les chercher.
Elle rentre et revient quelques minutes plus tard et me remets ses documents. Je vais les donner à Mme Diallo arrivé à mon bureau pour qu’elle se charge de l'inscrire.
- Mon oncle ?
- Oui.
- J'aimerais vous dire un truc ne le prenez pas mal s'il vous plaît, vous avez été gentil avec moi, je ne veux pas avoir à vous créer de problèmes même si je sais que ça ne va rien changer entre nous mais je tenais quand même à vous avertir pour ne pas que vous interprétiez mal mes agissements.
- Vas-y je t'écoute.
- Votre maman m’a demandé de m'occuper de vous, je n'ai pas pu lui refuser parce qu'elle à l'air d’y tenir mais je voulais aussi vous avertir pour ne pas qu'il ait des problèmes.
- Tu le fais déjà et ça ne me pose aucun problème.
- D'accord merci.
- Je t'en prie, à ce soir Hawa.
- D'accord mais mon oncle excusez-moi encore vu que tanti Oumou ne se sens pas bien et demain débute le Ramadan qu'est-ce que vous prenez au petit déjeuner pour que je le fasse.
- En général lorsque je me lève, c'est de simple l’eau que je bois.
- Euhhh mais c'est plus prudent de manger quelque chose même si c'est léger non ?
- Bon il faut voir ok ? Je n’ai pas trop de problème côté alimentation fais ce qui te fait envie.
- D'accord merci, mon oncle bonne journée.
- Merci pareillement.
*****Deux semaines plus tard
****Hawa Marega* ***
Par la grâce d’Allah, le Ramadan a débuté dans les bonnes conditions. Le jeûne est assez simplifié du fait qu’ici pratiquement il n’ya pas grande chose à faire. Même si tante Oumou est malade, je m’en sors avec les travaux sans difficulté. Elle vient juste me dire ce que mon oncle aime ou pas.
J’ai débuté les cours en ligne. Le plus cool est que tu peux choisir tes heures en fonction de ta disponibilité. Donc c'est le matin je suis mes cours, la cuisine se fait le soir, à partir de 16 heures, je rentre en cuisine pour que tout soit prêt avant l'heure de la rupture. Je me sens bien ici. Tout le monde est si gentil avec moi. Mon oncle, ses employés, sa maman qui est rentrée avant le début du Ramadan.
Je me dépêche de finir de préparer le repas pour la rupture. Aujourd'hui j’ai commencé plus tôt et j'ai fait plus de plats que d'habitude. Mon oncle m’a dit que des amis à lui viennent pour la rupture du jeûne.
Je m’en vais trouver tanti Oumou. Elle est affalé sur son divan. Elle a l'air mal en point, je lui ai dit de consulter mais elle me dit que ce n'est rien de grave que c'est le paludisme ça va passer.
- Tanti Oumou, il y a t-il des grands tapis que je pourrais étendre sur la véranda pour la rupture.
- Patron a toujours mangé à table.
- Je veux changer un peu cela comme il reçoit des invités, c'est le Ramadan il ne vont quand même pas manger chacun de son côté non ? Il faut manger ensemble pendant cette période c'est important.
- Ok, regarde dans le magasin à côté des toilettes en bas, il y a des moquettes neuf la dedans.
- Ok merci.
- J'arrive te donner un coup de main.
- Non jamais ! Repose-toi, je m'occupe de tout.
- Ok vraiment merci beaucoup, c'est Dieu qui t'envoie dans cette maison sinon j'aurais perdu mon boulot.
- Je t’en prie.
Je sors et m'en vais prendre les tapis pour la prière que j’étale sur la terrasse. je mets un autre tapis pour le repas. Je regarde l’heure, il est dix-huit heures passées. Il faut que je me dépêche la prière est à dix-neuf heures.
J'apporte les plats de ruptures. J'ai fait un peu de tout ne connaissant pas ce qui plairait aux invités. Il y a du tô, de la bouillie de Maïs, du riz au lait. J’ai également prévu de la salade.
Après la prière du Nafila, il pourront manger du fonio cuit à la vapeur accompagné de la sauce tomate au petites boulettes de viande ; pour le désert, une salade de fruits. Je dépose les glacières, les assiettes, cuillères etc… J'ai apporté de l’eau pour ceux qui souhaiterons manger avec la main, ainsi que toutes les saveurs fruitées des boissons que nous avons.
Je cours me laver rapidement fais mes ablutions, peigne mes cheveux et les attachent en chignon. Je porte l’un de mes jolies abaya de couleur bleu ciel que j’ai acheté la dernière fois avec l'argent que m’a remise Maman Mata, j'en est acheté six de différentes couleurs et modèle. J’ai payé un parfum classe. J’adore les parfums, les fragrances c'est mon péché mignon.
Je me parfum donc prend mon voile et sors vérifie une dernière fois que je n'ai rien oublié. Oh oui, j’ai oublié les dattes. Je les sors du frigo et dépose près du repas.
Je m’assois à la véranda à l'attente de mon oncle. Ils sont en retard certainement les bouchons.
J’entend des Klaxons ça doit être eux. Le gardien ouvre le portail et trois voitures entres. Ils sortent chacun de leur véhicule. Ils sont au nombre de trois. Je me lève et vais à leur rencontre. Je les salue à tour de rôle.
- La journée s’est bien passé mon oncle ?
- Oui très bien merci Hawa. Je te présente mes amis, lui à gauche Keita Karim, à côté de lui Kaba Mahamoud et Yansané Sory, les gars voici Hawa Marega euhh…
- Sa nièce, enchantée Messieurs soyez les bienvenus.
- Merci Hawa, c'est gentil ils disent en me souriant.
- Mon oncle je vais vous décharger.
Je propose vu qu’il a beaucoup de choses en main. Je lui prend son sac des mains et ils me suivent à l'intérieur.
- Prenez place s’il vous plaît.
Il prennent place en se regardant entre eux. Je m’en vais avec mon oncle jusque devant sa chambre. Je lui remets son sac vu que je ne pénètre jamais dans sa chambre et descends
- Il y’a des toilettes juste par là et une à l’étage, la salle de bain se trouve dans la chambre d'amis à gauche.
- Ok merci Hawa, c'est gentil, dit celui qui se nomme Karim.
- Je vous en prie, bientôt l'heure de la prière.
- Vas-y Mahamoud je te précède.
- Ok moi j'utilise celle à l'étage, dit le nommé Sory.
Je les laisse et sors remettre le repas que j’ai mis de côté pour les employés. Il font la rupture ensembles chez tanti Oumou. Je viendrai les rejoindre tout à l’heure lorsque j'aurai fini de servir les invités.
Arrivée à la terrasse, j'entends le premier appel à la prière du muezzin. C'est l'heure de la rupture. Je prend une dattes après invocations, romps mon jeûne ensuite j'envoie au salon où chacun prend ce qu'il veut pour la rupture.
- Les tapis sont sur la terrasse.
- Ok, qui dirige la prière ? Demande mon oncle.
- À toi l'honneur on est chez toi.
Je prend mon tapis et nous sortons sur la véranda. Je me mets derrière eux et nous effectuons la prière de Maghreb. Je leur demande ensuite de prendre place sur les tapis.
- Comme je ne sais pas ce que vous aimez, j'ai fait un peu de tout.
Je leur cite les mets en ouvrant les récipients.
- Franchement j'ai envie de tout ça.
- Hahahahaha attention il y a la grande prière à effectuer si tu te goinfres c'est toi qui sais comment tu vas rentrer chez toi.
- Je m’en fous, ma chérie sers nous.
Je prends un bol, mets le tô, leur apporte du savon pour qu’il se lave les mains vu qu'il y a de l'eau.
- Oui ça sens bon, c'est toi qui as préparé ou tu as acheté, me demande le nommé Mahamoud.
- C'est moi.
- Tous ceux-ci ?
- Oui.
- Waou faut reconnaître que nos femmes sont braves dit Karim.
- Franchement, dit le nommé Sory. C'est à l'heure où nous on a même plus la force de soulever un bras qu'elle se lève pour préparer.
- Ah oui vraiment merci ma chérie.
- De rien.
- Hawa passe-moi une cuillère, me dit mon oncle.
- Tu veux manger le tô à la cuillère Ousmane ?
- Et alors ?
- Pff l'enfant là a vraiment perdu ses valeurs. Ma chérie ne lui donne rien mange avec ta main, c'est quoi avec toi ? Pour une fois que tu peux faire ce que tu veux, je te conseille de profiter.
- Moi je fais toujours ce que je veux.
- Hmm c’est ça oui.
Je ris à leur échange mais lui remets quand même sa cuillère et leur désigne les autres plats, avant de me lever.
Sans plus tarder, ils se régalent déjà.
- Tu vas où ? Me demande le nommé Mahamoud.
- Je vais manger avec les autres derrières.
- Non viens manger avec nous.
- Non merci, j’ai déjà prévu ma part là-bas
Je n’ai pas envie de me retrouver entre eux.
- Non viens là, il dit en désignant la place à côté de lui. Viens t’assoir ici sinon je ne mange plus.
Je ris et m’avance. Je prend place à côté de lui sur le tapis.
- Voilà c'est mieux ainsi.
- Hmmm c'est vraiment bon, dit Karim, ta nièce cuisine très bien.
- Merci dis-je avant d'avaler ma première bouchée.
Moi qui pensais qu'il n’allait pas manger tout, ils n’ont rien laissé maintenant tous sont affalés sur le tapis. J'ai pitié d'eux pour la prière parce que même le Fonio ils n’ont pas laissé. Il ont mangé un peu de tout.
Je débarrasse le tout et mets en cuisine. Je ferais la vaisselle avant de me coucher.
- Nous demandons la route Hawa mais ce qui est sûr, tu vas nous revoir très bientôt me dit Mahmoud.
- Ah je me ferais un plaisir de vous accueillir à nouveau.
- Je suis amoureux, déclare, s'exclame Mahamoud.
Celui-ci a le don de faire rire tout le monde.
- Sérieux, j'envoie les colas bientôt Ousmane.
- Mais est-ce que tu as demandé l'intéressé ? Dit Karim.
- Ah c'est un détail, je vais la conquérir, je ne vais pas risquer de me prendre un non.
- En tout cas, il est temps de te caser tu te fais vieux lui dit Sory.
- Hahahahaha et toi alors ?
- Au moins lui a une fiancée mais toi rien, réplique Karim.
- Faut comprendre, je n'avais pas trouvé la perle rare et je crois que c'est fait. Ça ne te dérange pas Hawa de me remettre ton numéro.
- Non pas du tout.
Je lui dicte mon numéro, qu’il enregistre.
Avec mon oncle nous les raccompagnons jusqu'à leurs voitures, ils partent en nous promettant de revenir.
Je prends mon voile et me rends à la mosquée qui n'est pas loin pour la prière.
*****
Le mois de Ramadan suit son cours Alhamdoulillah, tout se passe bien. Tanti Oumou va beaucoup mieux. Les cours se déroulent bien, il manque juste la machine que je n'ai pas récupéré, il me dit qu’il a passé la commande qu’il préfère que j’ai une neuve pour limiter les tracasseries. Franchement je ne sais pas comment le remercier. C'est vraiment un homme bon et généreux. C'est pourquoi je me dévoue autant, c'est vrai sa mère me l’a demandé mais aussi on ne peut pas ne pas être reconnaissante envers une personne qui nous donne tout sans rien attendre en retour.
C'est une chance énorme que j'ai eue. Je craignais au début qu'il interprète mal mon comportement vis a vis de lui mais ça va, il a l’air de ne pas mal le prendre.
Jusque là tout va bien par la grâce de Dieu.
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À suivre…..