Épisode 7
*Partie 7*
**** *Ousmane Cherif Haïdara* ****
Toc toc !!
- Oui entrez.
- Mr Haïdara, votre ami Mr Keita est là.
- Merci faites-le entrer.
J’agrafe les documents que j'ai en main et les dépose dans le classeur.
- C'est comment mon frère ?
- Ça va Karim, prends place.
Il s'assoit le sourire aux lèvres.
- Toi, tu as la tête de quelqu'un qui a passé une bonne nuit
- Hahahahahaha c'est peu de le dire. Les effets de la nouvelle voiture, Madame m’a littéralement vidé de toute énergie.
- Hahahahahha, je t'avais dit, elle a aimé n'est ce pas ?
- Plus que ça mon frère.
- Lol, les voitures ont toujours cet effet sur les femmes, dis-je avec un clin d'œil.
- Elle en est folle. Elle est déjà sortie avec ce matin.
- Ah c'est bien, ça fait plaisir de les voir heureuses.
- Merci mon chère.
- Pas de quoi. Les échéances t’arrangent non ?
- Oui, j'ai un deal en vu si ça prend, je crois que je vais tout payer d'ici là.
- Hmm les imbéciles ont fini avec notre argent.
- Ah qu'est-ce que tu veux ? C'est le système qui est ainsi, tu es dedans ou tu ne l’es pas.
Mon téléphone sonne je regard un numéro inconnu. Je coupe et dépose le téléphone, la personne rappelle de suite, je coupe à nouveau.
- Tu ne prends pas ?
- Je ne connais pas ce numéro
La personne insiste tellement que je finis par prendre :
- Allo !
- Oui bonjour Cherif c'est Taïba.
- Oh ! Taïba comment tu vas ?
- Bien merci et toi ?
- Ça va on est là tranquille.
- Ok, depuis que j'ai pris ton numéro je n'ai pas pu t'appeler parce que j'étais assez occupée. C'est au hasard que je viens de voir ta carte au fond de mon sac je me suis dite de te faire un petit coucou
- Ah d'accord c'est gentil, je vais enregistrer ton numéro.
- Ok merci bonne journée.
- Merci pareillement.
Clic
- C'était qui ?
- Tu te souviens de Taïba ?
- Oui bien sur c'est elle qui t'appelle.
- Oui.
- Hmmm !
- Quoi ?
- Tu veux remettre le couvercle ?
- Même pas, elle était là la dernière fois.
- Hmmm.
- Quoi c'est quoi ces hmmm ?
- Rien. Bref j'étais venu te remercier et aussi vous inviter Hawa et toi pour la rupture de ce soir. Cette petite est trop gentil. Si elle n'était pas ta nièce je t'aurais dit de l'épouser. C'est ce genre de femme qu’il te faut.
- Hahahahha, pourtant c’est bien ma femme.
- TA QUOI ????
- Hahahahaha, regarde ta tête.
Je pars dans un fou rire tellement la tête qu'il fait est drôle.
- Non arrête certaines blagues tu veux ? Tu as failli me donner une crise. Putain j'ai vraiment failli te croire.
- Je ne blague pas, dis-je en me ressaisissant. C'est bien ma femme du moins celle que la famille a épousé pour me donner. C'était la femme d’un cousin décédé qu’on m’a fait hériter.
- Ah ça je suis sur le cul. Mais si Zayate l’apprend.
- Elle est au courant.
- Hein ???
- Oui elle sait et me demande de la dégager de la maison et c'est ce que je vais faire.
- Mais attends je ne comprends rien. C'est quoi ta relation avec Hawa ?
- Rien, je me suis engagé à l'aider pour qu’elle réalise son rêve de devenir styliste, c'est tout. Je ne veux pas d’elle et n'envisage rien avec elle.
- Ah ok dans ce cas c’est Mahamoud le chanceux. Il est à fond sur la petite.
- Il t'as dit qu'il est intéressé ?
- Oui et en tout cas ça a tout l’air, il est vraiment engagé, c'est compréhensible, la petite c'est une beauté. Elle a un de ces regards ! Merde, lorsqu'elle le pose sur toi tu sens quelque chose vibrer au-dedans de toi.
- Hahhaahahah toi tu as de sérieux problème avec les regards. Il faut que j'enregistre ça un jour et fasse écouter à KESSO.
- Je vois que tu ne m’aime pas toi. Mais dis-moi, tu ne crois pas que tu pourrais regretter ? Elle m’a l'air d'être vraiment une fille bien. Blague à part, elle m'a fait une très bonne impression.
- Pff, j’ai une femme que j’aime qui me convient en tout point qu'est-ce que je vais chercher de plus ?
- La paix du coeur.
- Lol, pour l'invitation c'est quand ?
- Demain.
- Ok sans faute, je vais la prévenir lorsque je rentre.
- Ok je m’en vais à demain alors.
- D'accord, dis-je en me levant et le raccompagnant jusqu'à la porte.
Je n’attend plus que la machine pour qu’elle parte chez maman. Elle ne me dérange pas bien au contraire c'est une fille dévoué elle fait ce qu’elle a à faire sans arrière pensée. Je ne veux juste pas jouer avec le feu. Je reconnais pourtant qu’elle ne fait rien pour me séduire ou quoi ça soit du genre mais ça reste quand même une femme en plus une belle jeune femme, plus je la regarde et plus sa beauté me subjugue.
Elle s'occupe de moi sans plus, pas de regard appuyer, elle n'essaye pas de m’aguicher rien. Parfois elle me fait même douter de moi-même, et en quelque sorte ça fouette mon égo. Je suis habitué à ce que les filles fassent tout pour attirer mon attention mais là rien limite, je suis transparent.
Pff, je commence à délirer complètement c'est quoi ces pensées loufoques ? C'est bien ce que je voulais non ? Hmm mais voilà je n’arrive pas à m'empêcher de penser que c'est ma femme. Il m'arrive de la suivre du regard lorsque je la vois dans ses robes de Dubaï ou en wax. D'ailleurs je la vois rarement en tenue occidentale toujours habillé en tenue Africaine, en wax ou les robes longues, et ça lui va plutôt très bien.
Elle m'intrigue cette petite, elle sort complètement de la case ou je l’ai mise. Je ne sais pas ce qui a bien pu se produire dans sa vie pour qu’elle se retrouve marié à Birama. Elle n'a pas du tout l'air d'être quelqu'un qui a passé toute sa vie là-bas. Bref ce ne sont pas tes oignons Ousmane me siffle ma conscience.
Avant de rentrer je passerai voir si mon colis est arrivé afin de l'éloigner maintenant avant de commettre une monumentale erreur. Je me sens de plus en plus attiré malgré moi.
Je suis à cran, j'ai vraiment besoin de baiser, moi qui aime tant le sexe me retrouve à faire des mois sans toucher une femme et Zayate qui ne me facilite pas la tâche, pff.
Je soupire, je ferais mieux de me concentrer sur le boulot , ce n'est pas à un pas de mon mariage que je vais aller tromper ma femme ou même penser le faire.
Le soir à la maison je trouve qu’elle a tout apprêté ; maintenant je déjeune avec les employés. Je fais la rupture du jeûne avec eux et j'avoue que c'est mieux que de se retrouver a manger seul. Lorsque je mange avec les autres, je remarque que j’ai plus d'appétit et en ce mois de jeûne c'est pas plus mal. C'est seulement après la grande prière que nous dînons tous les deux.
Après la rupture et la prière à la mosquée je m’assois au salon histoire de suivre les informations.
- Mon oncle je vous ai fait du thé, vous en voulez ?
Mon oncle ? Pff depuis là j'analyse nos lien de parenté, je ne vois pas. Elle est Marega je suis Cherif et elle s'entêter à m'appeler mon oncle.
- Oui pose-le là, merci.
Elle s’abaisse et le pose sur la table, elle se relève pour repartir, je l'appelle :
- Oui mon oncle.
- Tu es occupée.
- Non, j'ai fini ce que j'avais à faire, je m'apprêtais à aller me coucher.
- Prends place s’il te plaît.
Elle s'assoit et me regarde de ses magnifiques yeux. Je n'ai jamais vu un regard aussi captivant. Je ne sais même pas pourquoi je l’ai appelé. Qu'est-ce que je fais ? Suis-je entrain de chercher sa compagnie ? Si c'est le cas je suis foutu.
- Comment avance les cours ?
- Ça va super bien mon oncle. J’avais un peu d'appréhension mais ça va franchement.
- Ok c’est bien.
Il y'a un petit flottement. Nos regards se croisent à nouveau. Je sais que je dois détourner les yeux mais je n’y arrive pas et pour la toute première fois je la sens troubler. Je sais que mon regard est insistant. Je n’ai pourtant pas envi de la fixer ainsi. Je me sens envahir par une sensation bizarre. Elle baisse la tête au bout d’un moment.
- Hawa parle-moi un peu de toi. Tu n’as pas l’air d’avoir grandi à Kankan n'est-ce pas ?
- Non je n’ai pas grandi là-bas. Je suis née et j'ai grandi à Abidjan j’y suis restée jusqu'à mes 16 ans. Vous avez du le voir dans mes documents.
- Non je ne me suis pas personnellement occupé de ton inscription. Je l’ai confié à mon assistante.
- Ah ok !
- Comment tu t'es retrouvé à Kankan ?
- J'y suis arrivée à cause de la maladie de maman. J'étais venue à la recherche de ma famille maternelle.
- Ok et ton père ?
- Il va bien je suppose. Fit-elle en haussant les épaules.
- Tu…
Et d’un coup l'obscurité nous enveloppe. Coupure de courant
- Oh le courant est parti, je ne sais même pas ou j'ai mis mon téléphone.
- Attendez j’envoie le miens.
- Ne te dérange pas, je vais sortir voir si Camara est là pour qu’il allume le groupe.
- Ne vous dérangez pas j’y vais.
J'étais déjà debout et d’un coup j’ai buté sur elle. Je la retiens de justesse pour ne pas qu’elle tombe. Mes mains se retrouvent sur sa taille. Je la serre malgré moi.
- Hawa ?
- Oui mon oncle.
Je sens son corps chaud contre le mien et tous mes sens se mettent en éveille.
- Je ne t’ai pas fait mal ?
- Non fit-elle ça va et vous ?
- Moi ça va.
On entend le vrombissement du groupe électrogène et les ampoules se rallument quelques secondes plus tard. Elle s'éloigne de moi précipitamment et je ressens un vide instantanément.
- Je vais me coucher, fit-elle en évitant de me regarder dans les yeux.
- D'accord bonne nuit Hawa.
Je la regarde se diriger vers sa chambre et soupire. Putain qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi cette soudaine attirance ?
*****Le lendemain en soirée
Je viens chercher Hawa, elle sors de la cours pour me rejoindre dans la voiture. Elle est magnifique dans sa robe fluide rouge cintrée à la taille, la robe a un bonnet lui couvrant la tête. Le vent soulève les pans de la robe et dévoile le legging noir qu’elle porte en dessous. Elle est juste en sandales mais parait toujours grande de taille, elle a une belle taille.
God éloigne-moi de la tentation, éloigne-moi de la tentation je t'en prie ! Je répète inlassablement.
Elle ouvre la portière et monte, son doux parfum envahie l'habitacle.
- Bonsoir mon oncle vous avez passé une bonne journée ?
- Oui j'ai passé une bonne journée merci et toi ?
- Ça va.
Depuis hier, elle évite de me regarder dans les yeux. Il y a une certaine gêne qui s'est installée entre nous. Et je pense que c'est dû à ce qui s'est passé.
- Ça va ? Je demande en la regardant un bref instant.
- Oui je vais bien.
- C'est bien. Ça sens bon ton plat, qu'est-ce que t’as apporté ?
- Du couscous marocain, accompagné de yassa au poulet.
- Hmm, j'ai l’eau à la bouche
- Hahahaha c’est le jeûne.
- Lol, j'espère que tu nous en a laissé à la maison.
- Oui.
- Ok.
Nous arrivons chez Karim juste avant la prière à cause des bouchons.
- Bonsoir, bonsoir.
- Bonsoir chéri, comment tu vas ? Me demande Kesso la femme de Karim.
- Je vais bien ma chérie où est ton vilain mari là ?
- Il vient de rentrer dans les toilettes pour faire ses ablutions.
- Ok, je te présente Hawa, Hawa voici la femme de mon ami Karim Mariame Kesso Bah.
- Enchanté Madame.
- De même, appelle-moi Kesso, les madames c'est trop formelle. Viens que je te décharge. C'est pour nous n'est-ce pas ?
- Oui tout à fait, fit cette dernière en souriant.
- C'est vraiment gentil merci.
Elle lui prend le plat des mains.
- Entrez, Mahamoud est déjà là depuis un moment déjà.
- Ah ok.
Nous pénétrons le salon et saluons Mahamoud.
- Oh Hawa, je suis content de te voir.
Il se lève et lui fait la bise.
- Tu ne m’as pas dit que tu venais.
- Mon oncle m’en a informé ce matin. Et on ne s'était plus parler.
- Ah d’accord, tu es magnifique dans cette robe et te va à merveille.
- Merci Mahamoud.
- Hahahah retiens-toi un peu, lui dit Kesso c'est le ramadan quand même.
- C'est pas ma faute, toi-même quand tu la regardes tu valides ou pas ?
- Krkrkrkr, Ousmane ton ami est atteint.
- Hmm hmm, dis-je simplement.
Je prend place, les femmes s’en vont de leur côté.
- C'est comment tu es bien silencieux.
- On ne parle pas trop lorsqu’on est en jeûne.
- Lol, petit jeune qui n'a même pas commencé t'es k.o.
- Petit laisse je dépense trop d’énergie moi.
- Si tu le dit. Mais dis-moi ta nièce…
- Ah Ousmane, t'es enfin là, je pensais que tu ne viens plus, cris Karim en nous rejoignant.
- Les bouchons, c'est ce qui m’a retardé. Et la journée petit ?
- Fatiguant mais ça va. On va prier ?
- Oui allons-y.
Nous finissons la prière et les femmes nous servent à table. Mahamoud s’arrange à s’assoir près de Hawa qui me fait face. Nous mangeons en discutant. Mahamoud quand à lui est occupé à murmure des choses à Hawa qui pouffe de rire de temps en temps. Ça me fous les boules. Je ne sais pas pourquoi mais cette proximité entre les deux me dérange.
C'est depuis quand ? Qu'est-ce qui se passe? M'aurait t-elle fait un truc ? Oui parce que les filles là font souvent des trucs pour que les hommes tombent sous leur charme.
Voilà je débloque complètement, me voila qui commence à croire en ces conneries.
- Hahahahha.
Putain j’ai ris à haute voix. Voilà que tout le monde me regarde comme un demeuré.
- Y a quoi Haïdara ? On doit s'inquiéter ? Me demande Karim.
- Non je pensais à un truc qui s'est passé en journée ça m’a fait rire.
- Partage.
- Non, c’est personnel.
- Hmm.
Je vois Mahamoud poser sa main sur celle de Hawa et je pers complètement mon sourire. Je lève les yeux et nos regard se croisent. Je baisse le regarde sur leurs mains et c'est comme si elle avait compris mon message muet. Elle retire sa main de celle de Mahamoud, bien.
Après le repas on ne tarde plus je demande à ce qu’on rentre.
Le chemin se fait en silence. Je suis en colère pas contre elle mais contre moi-même.
- Mon oncle ?
- Oui.
- Ai-je fait quelque chose qu’il ne fallait pas ?
- Non.
- Euh… Vous m’avez l’air en colère.
Je soupire.
- Je ne veux pas te voir fricoter avec les hommes Hawa est-ce que tu sais ce qu'il peuvent avoir derrière la tête ?
- Mais mon oncle, je ne fricote avec personne.
- Et Mahamoud alors ?
- Mon oncle…
-PUTAIN ARRÊTTE AVEC TES MON ONCLE HAWA, TU ME SOÛLES À LA FIN.
Elle sursaute.
- Je me suis engagé à t'aider, à financer ta formation et la moindre des choses que tu puisses faire en retour est de prendre cette formation au sérieux et oublier les hommes. Qu'est-ce qu’il peuvent t'apporter ? Rien, si ce n'est te retarder tu sais ça ?
-Mais…
- Je n'ai pas fini de parler, ne m'interromps pas. Dis-je en la coupant. Je veux que tu te concentres uniquement sur ta formation, c'est ce qui doit te préoccupé et rien d'autre. Ce n'est pas mon argent que tu vas aller jetter par la fenêtre, me suis-je fait comprendre ?
- Oui, elle répond d’une voix tremblante.
Je ne voulais pas crier mais je me sens à cran. Je regrette à l'instant de m'être emporté mais le mal est déjà fait. Je ne l'entends plus du tout pendant tout le reste du trajet.
Le pire c'est que moi-même je ne crois pas à tout ce que je viens de déblatérer. Si c'est pour dire vrai rien ne l'empêche de fréquenter un autre, ce n'est plus une enfant elle a vingt quatre ans. Enfin…
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À suivre…..