Chapitre : 03

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Alice et kunle vinrent de franchir le portail de la maison, main dans la main, les deux se taquinaient et riaient. Assise sur la terrasse, main dans une bassine, Fifamè laissa un large sourire lorsqu'elle vit ses deux enfants dans une immense joie.

___ Alice, j'ai quelque chose à te dire.

Alice détacha sa main de celle de son frère et s'approcha de sa mère.

___ Kunle va dans la cuisine, aide-moi à mettre au propre les assiettes.

Sans contester la décision de sa mère, le jeune garçon se rendit directement dans la cuisine.

___ Je suis allée voir les parents de Catherine, ensemble nous avions discutés de comment nous allons procéder pour vous les deux.

___ Tu n'as pas réussi à convaincre la mère de ma meilleure amie, s'empressa t'elle, je resterai ici maman.

___ Non Alice, une fois de bon que je t'ai dit que tu ne resterais pas Ici, c'est ce qui va se passer.

___ Si mon départ va vous créer des soucis, je resterai ici pour mieux m'occuper de vous.

___ Et devenir quoi Alice ? Tu aimerais finir comme moi ta mère ? Une femme au foyer ?

___ Non maman je vais me lancer dans les activités.

___ Je sais que l'université n'est plus prometteurs mais je ferai le nécessaire pour que après tes 01ans, tu puisses faire une formation. Si j'avais su entre temps, c'est ce que j'allais faire Alice et c'est pour cela que je ferai le nécessaire pour vous les deux. Dieu fera, si ton frère décroche le BEPC l'année prochaine, je l'enverrai à Cotonou pour qu'il puisse commencer un lycée. Je vais me battre pour vous maintenant j'aimerais que tu m'écoutes.

___ Je suis désolé si je viens de te blesser maman, je m'inquiète pour toi.

___ Non ne t'inquiète pas pour moi, pensons à toi ton avenir. Je disais que j'aie été chez les parents de ta meilleure amie et ils ont acceptés que vous restiez ensemble toutes les deux.

Les yeux de Alice changèrent d'un coup. Elle cacha son visage qui était prêt à laisser passer quelques gouttes de larmes. À l'aide de ses deux mains, elle essuya les yeux.

___ Oui chérie, ils ont acceptés, reprit Fifamè, ton papa est parti voir le tontinier en attendant que les choses s'arrangent. Nous allons préparer ton avenir, si tu es haut, tu vas bien t'occuper de ton frère au moment opportun.

___ Merci beaucoup maman, fit Alice tout en serrant sa mère.

___ Je ferai le nécessaire pour vous chérie. Je rentrerai dans des tontines, chaque mercredi au retour du marché, je donnerai quelques choses pour que tu puisses trouver quelque chose à garder sur toi pour l'école.

___ Je vais aussi me débrouiller une fois sur le campus. Et je prie pour que je sois parmi les boussiers.

___ Dieu nous écoutera chérie, tu l'auras. Tu es vraiment intelligente.

___ Attendons les relevés de notes.

Mère et fille se plongèrent dans un lourd silence. Alice se leva, prit la bassine et s'occupa de ce que Fifamè était entrain de faire.

De l'autre côté du quartier, deux hommes étaient assis devant une table, parmi ses deux, l'on pouvait voir Baba qui dans sa chemise de travail, discutait avec le tontinier.

___ Ta fille part quand ? demanda le tontinier

___ Dans un mois, repondit Baba.

___ Je ferai le nécessaire, je te donnerai une avance dans deux semaines en attendant le reste.

___ Je serai vraiment content.

___ Tu as ma parole. Je discuterai avec les autres membres.

Tout heureux, Baba remercia son tontinier, prit sa moto et rentra à la maison.

* * *

Une semaine plus tard...

Situé à quelques mètres du carrefour, le CEG¹ Glazoué est l'un des plus grands CEG de Glazoué. Au sein du CEG, un grand nombre d'élève y était.

Au sein du CEG, plusieurs groupes ont été formés. Tantôt un groupe de cinq, tantôt un groupe de deux.

Debout, l'une face l'autre, Alice était entrain de discuter avec Catherine lorsque le surveillant demanda à ce que chacun se réunisse devant sa salle pour prendre son relevé. Ce qui stoppa la discussion d'Alice et de sa copine. Après quelques minutes, les relevés furent distribuer, très heureuse d'avoir franchi la mention "A.Bien" , Alice et sa meilleure amie étaient aux anges.

___ Nos parents seront vraiment fière de nous, fit Catherine.

___ Je suis vraiment contente Catherine.

___ Nous allons réussir Alice. Maintenant rentrons.

Catherine appela un zem qui accepta de les déposer toutes les deux. Une fois à la maison, Alice partagea la bonne nouvelle avec ses parents qui étaient vraiment content(e) de leur fille qui a su consacrer plus de temps à son examen.

___ Que penses-tu faire chérie ? demanda son père.

___ Le Journalisme papa.

___ Si tu le dis, j'espère que tu montrerais à l'université de quoi tu es capable ?

___ Oui papa je le ferai.

Au même moment, la porte du portail s'ouvrit sur Catherine.

___ Bonsoir papa, bonsoir maman, lança cette dernière.

___ Félicitation pour vos mentions chéries.

___ Merci beaucoup maman. Alice je suis venue te voir.

___ Y-a-t-il quelque chose ? demanda Baba.

___ Non Baba, mon papa vient de me passer une information et je suis venue la partager avec Alice.

___ Qu'a-t-il dit ? demanda Alice.

___ Cela concerne les choix. Mon père m'a dit que les choix de filières se font maintenant en ligne, expliqua Alice, nous devons veiller aux choix au risque de ne pas voir nos mentions s'en voler. Il a même dit que même en ayant la mention "A.Bien" nous pourrons toutefois rater la bourse.

___ Et comment allons-nous faire ?

___ Il a déjà parlé à un grand frère étudiant, il va nous aider.

___ Très bien, dis-moi Catherine, que comptes tu faire ?

___ Le journalisme papa.

___ Je comprends maintenant pourquoi vous vous êtes battues pour avoir le baccalauréat littéraire.

Catherine sourit. Après quelques minutes de discussion, Catherine rentra chez elle.

* * *

Un mois plus tard...

Comme promis, le jeune étudiant aida Alice et sa copine qui par chance ont été classés toutes les deux comme des boussiers dans une faculté où elles pourront exercer calmement leur travail de rêve, le journalisme.

Sac posé au sol, Alice était entrain de ranger ses affaires lorsque la porte de la chambre s'ouvrit.

___ Tu es prête ? demanda sa mère.

___ Oui maman je suis prête, répondit elle.

Fifamè rentra et ferma la porte derrière elle. Elle s'assegnit sur la natte, regarda sa fille pendant une très bonne minute.

___ Alice, appela t'elle, la vie à Cotonou est vraiment différente de ce que nous vivions ici chaque jour. S'il te plaît, ma fille, n'oublie pas d'où tu viens, ne laisse pas quelqu'un t'influencer, la vie est vraiment risquée surtout avec tout ce qui se passe à Cotonou. Je n'aimerais pas que quelque chose de grave t'arrive. N'oublie surtout pas de prier chaque soir avant de fermer l'oeil. Si tu as besoin de quelque chose, si tu as un souci, appelle-moi, je ferai le nécessaire pour t'apporter ma contribution. Arriver là-bas, tu rencontreras des ami(e)s, tu peux te faire des am(e). Faire des ami(e)s est une très bonne chose mais savoir choisi ses ami(e)s est encore plus important chérie. Ne me déçoit pas s'il te plaît, tu as un très grand destin qui t'attend.

Elle s'arrêta, respira profondément et reprit :

___ Que Dieu soit avec toi, je prierai pour toi chaque jour chérie.

___ Maman, je ferai le nécessaire. Je vous décevrai jamais maman, jamais.

Mère et fille passèrent quelques minutes l'un dans les bras de l'autre.

___ Que Dieu t'accompagne ma fille.

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À suivre.

MAMAN, JE SUIS DÉSOLÉE

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