CHAPITRE 6
Mois d’octobre.
Début octobre était la pré-rentrée. Le premier jour des classes, je me rendis à l’école parce que la reprise des classes avait toujours été ma prière quotidienne.
En ce premier jour des classes, j’avais porté ma tenue uniforme kaki. Beaucoup de mes amis avaient porté leurs tenues traditionnelles. Cela ne me dérangeait pas parce que chacun avait sa façon de fixer le soleil dans le ciel.
Ce jour-là, je croyais voir mon cher Bruno. Malheureusement pour moi, il n’était pas venu. J’avais envie de lui rendre visite chez lui mais le malheur était que je ne connaissais pas la voie qui menait à son domicile.
Le comble, Vanessa n’était pas venue non plus. Il n’y avait que quelques têtes qui étaient aussi fatiguées des vacances. J’étais triste mais j’essayais de prendre mon mal en patience.
Le lendemain, j’étais encore revenue à l’école à l’idée de voir l’homme qui finissait par occuper une grande place dans mon cœur mais oups. J’étais obligée de rester encore là toute seule, sans personne. J’étais rentrée chez moi et le surlendemain, j’étais revenue et cette fois, par surprise, j’avais vu Bruno en train de dialoguer avec Vanessa qui m’avait aussi tant manquée.
Était-ce un plan ? me demandai-je, surprise. Comment s’était fait qu’au premier jour, aucun d’entre eux n’était venu et que ce fût le troisième jour qu’ils apparurent tous ! Se voyaient-ils hors de l’école pour se fixer le jour auquel ils allaient venir ensemble à l’école ?
En effet, je courus à l’adresse de Vanessa et de Bruno. Je sautai et embrassai Bruno en premier. Je restai collée contre sa poitrine pendant quelques minutes comme pour humer son odeur qui m’avait tant manquée. Ensuite, je me détachai de lui et me dirigeai vers ma meilleure amie à qui je tendis la main.
– Bonjour Vanessa, comment ça va ?
– Je vais très bien, merci et toi ?
– Je vais aussi bien ! Mais dis, où étais-tu allée pendant les vacances ?
– Es-tu venue m’absenter à la maison ? me demanda-t-elle, toute joyeuse.
– Non ! Euh…depuis le lundi, je ne t’ai pas vue à l’école.
– Oui c’est vrai ; c’est parce que je n’étais pas encore prête pour l’école.
– Ah bon ? donc tu n’es pas allée en vacances ?
– Si, j’y suis allée.
– Quelle bonne nouvelle ! Dans quel pays t’étais-tu rendue ?
– Oh non, à cause de la pandémie qui menace le monde, je n’ai pas traversé la frontière. J’étais juste allée à Parakou.
– Super ! Et comment as-tu trouvé Parakou ?
– Trop chic !
– Waouh ! Parle-moi un peu de Parakou s’il te plaît ! Est-il une ville ou un village ?
– Une ville bien sûr ! s’exclama-t-elle. Parakou est la troisième grande ville du Bénin après Cotonou et Porto-Novo. Il est trois fois plus joli que Porto-Novo.
– Vraiment ? Tu le trouves plus joli que Porto-Novo ta ville natale et la capitale du Bénin entier ?
– Je te le jure, ma chère !
– Alors c’est très bien !
Pendant ce temps, Bruno était calme et nous suivait dans nos discussions.
– Et toi Bruno, es-tu aussi allé à Parakou ? le taquinai-je.
– Non, me dit-il.
– Et pourquoi n’es-tu pas venu le lundi ?
– Je suis désolé ! C’est parce que j’avais un tas de soucis.
– Tas de soucis ? Quels genres de souci et pourquoi ?
– Au fait, je me demandais s’il fallait encore reprendre cette maudite classe de troisième.
– Quoi ? tu n’es pas admis ?
– Non, je n’ai pas pu tirer mon épingle du jeu.
– Oh, je suis désolée pour toi. Mais ne t’inquiète pas, tu admettras cette année plaise à Dieu.
– Amen, me répondit-il.
La mauvaise nouvelle me plongea dans un lourd stress.
Bruno, Vanessa et moi, nous nous mîmes à bavarder. Nous abordâmes les sujets relatifs aux beaux moments des vacances.
– Bien, finit par dire Vanessa, je dois vous laisser parce que je n’ai pas encore fini d’arranger ma chambre au retour des vacances.
– Ah d’accord ! On se dit à demain n’est-ce pas ? lui demandai-je avec un sourire calé sur les lèvres.
– Si, je serai la première personne à venir dans cette école demain, ricana Vanessa.
– D’accord ! Je te souhaite alors une bonne journée.
– Merci ! Cher Bruno, à demain, lança-t-elle à l’adresse de son compagnon.
– Merci ! Bonne suite de journée à toi.
Et ma copine s’en fut en me faisant au revoir de la main.
Bruno commença à me fusiller de son joli visage. Il me regardait sans broncher un mot. Moi aussi, puisque son visage m’avait énormément manquée pendant tout ce temps, je fixai aussi le mien sur lui.
– Grâce, appela-t-il d’un ton calme.
– Oui mon cher Bruno.
– Peux-tu croire que je suis amoureux de toi ?
– Si ! Mais à seule condition que tu me le témoignes.
– Je te le témoigne en ce jour. Te souviens-tu de ce premier jour où nos regards s’étaient croisés ?
– Si, je m’en souviens.
– C’est depuis ce temps que j’étais tombé fan de toi. Tu es une jolie femme. Loin de ce charme qui fait de toi cette belle créature, tu es d’une bonne moralité. Je t’apprécie, si tu savais. Je t’aime, ma chérie Grâce.
Et là, c’était la première fois où un homme me parlait de l’amour. De toute ma vie, je n'avais jamais aimé aucun homme et aucun homme n’avait eu la chance au préalable de se tenir debout devant moi pour m’exprimer ses sentiments parce que je n’en accorde jamais.
– D’accord, je t’ai écouté, mon cher Bruno. Pour être franche avec toi, cet amour que tu as toujours nourri silencieusement dans ton cœur pour moi a toujours été réciproque. Et tu sais, si notre histoire d’amour ne me créera pas d’ennuis, qui suis-je pour ne pas te donner une place dans ma vie ? Sinon, je t’aime, moi aussi.
– Merci ! Mais laisse-moi te promettre que tu ne regretteras pas un jour de m’avoir accepté dans ta vie.
– Si tu es sérieux, alors, je te donne mon cœur.
– Merci ma chérie. Tu viens de faire de moi l’homme le plus heureux du monde. Je t’aimerai comme tu ne l’auras jamais imaginé.
– Ça me fera plaisir et moi aussi, je t’aimerai comme je n’ai jamais aimé.
– Merci ma chérie.
Et Bruno m’attrapa la main et nous nous mîmes à nous promener comme le plus parfait des couples.
Et notre histoire d’amour commença son entrain.