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Chapitre 04

Chapitre 4

Je laissais Momar m’embrasser jusqu’à ce que je sente que ça va trop loin. Si j’ai besoin d’argent, je vais pas le laisser croire que je suis une fille facile. Alors je me sépare du baiser pour me redresser.

Je prends une position assise et remets en place mon haut. Momar s’assoit également mais m’enlace.

Il me fait un bisou sur la joue.

-Qu’y a-t-il ? Quelque chose ne va pas ?

-Non. Ça va. Sauf qu’il commence à se faire tard et je dois rentrer.

Je finis ma phrase avant de me libérer de son étreinte et me lever.

-Pourtant il n’est même pas encore 17h ! Dit-il en regardant l’heure sur son portable.

Il se lève, prend ma main et la caresse pendant que je ne disais rien.

-On est tellement bien ensemble. Pourquoi tu veux tout gâcher ?

J’aurais aimé mettre l’excuse de la femme qui doit aller s’occuper de son mari mais dans cette situation, elle serait inconvenante.

Momar me fait un sourire. Je dois avouer qu’il est assez craquant. Quand je le regarde, je vois juste mon nouveau portemonnaie.

Alors que je pensais à tout ça, il me tire vers lui et commence à me faire des bisous dans le cou.

-J’ai des choses à régler… Dis-je en réprimant un gémissement. Je sens mon corps devenir que sensation. Ça fait des semaines que je fais la gueule à Djily et effectivement je suis en manque et mon corps m’en demande.

Alors qu’il commence à déboutonner ma chemise, je me rends compte que je dois me ressaisir. Momar reste un homme et toute femme sait qu’on tient un homme par la ceinture. Pour avoir de lui ce que je veux, je dois passer par le sexe.

Je me sépare de lui et fais quelques pas en arrière pour m’éloigner.

-Je t’ai demandé d’arrêter ! Dis-je en reboutonnant ma chemise.

-Mais pourquoi ??? Dit-il en avançant vers moi.

Je pense avoir une occasion de jouer à la victime.

-Parce que tu m’as dit tout à l’heure tenir à moi et en ce moment j’ai l’impression que seul mon corps t’intéresse. En fait quand tu me regardes, tu vois une prostituée.

Il fait un « o ». Bien joué, ma grande !

-Mais non ! Souadou, bien sûr que non ! Oui tu as raison, je vais te ramener.

-C’est mieux je crois, et n’oublies pas l’argent que tu m’as promis.

-Oui. Comme je t’ai dit la banque est juste à côté. Je vais faire un retrait.

-Cool.

*****

Momar est passé faire le retrait, j’ai préféré ne pas lui dire une somme. Je lui ai parlé des différentes choses dont j’aurai besoin en n’hésitant pas à extrapoler.

Je ne l’ai pas regretté puisqu’en ce moment, je suis en possession d’une coquette somme. Je suis dans le taxi. Momar n’allait pas me raccompagner quand-même. Si je n’arrête pas de manquer de respect à Djily, je ne suis pas suicidaire. Il me tuera le jour même où il saura que j’ai un amant. Je ne prends aucun risque.

Je suis arrivée chez moi.

Je retrouve Sarah qui sert son repas à Djily. Je lui avais demandé de ne pas rentrer avant que je ne sois arrivée.

-Assalamaleykoum… Dis-je avant d’aller vite fait dans ma chambre.

Je dois cacher l’argent. Si par le plus grand des malheurs, Djily tombe dessus, il me posera des questions auxquelles je n’aurai aucune réponse.

Alors que je sors ma mallette à bijoux pour y mettre l’argent, Djily entre brusquement.

Je sursaute en faisant tomber le sac, heureusement que l’argent est toujours dedans.

D’un coup de pieds violent je pousse le sac sous le lit.

-Soua, où étais-tu ??? Grogne-t-il.

-Amina m’a appelée pour me dire qu’elle ne se sentait pas bien alors je suis allée voir comment elle allait.

-Alors ça c’est bizarre parce que quand je suis arrivé et que je ne t’ai pas vue, j’ai appelé Amina et elle m’a dit qu’elle ne savait pas où tu étais.

Putain!!! J’écarquille les yeux. Tay rek lay dé (Il va me tuer).

Face à mon mutisme, il répète sa question.

-Soua, fo nékone (Tu étais où)?

-Euh…Dis-je en me rongeant les ongles.

-Soua, où étais-tu ? Et ne me mens pas.

-T’as n’a même pas encore mangé. Vas prendre ton repas et après je t’expliquerai tout.

-M’expliquer quoi ? Soua où étais-tu ?

Je fais semblant de me résigner et je m’assois sur le lit. Je fais un soupir.

-Je ne voulais pas t’en parler avant que tout soit ok, mais là je n’ai pas le choix.

-Me parler de quoi ?

-En fait j’ai décidé d’aller chercher du travail.

Je parle très vite espérant qu’il gobera ça.

-Pourquoi tu ne voulais pas m’en parler ??? Dit-il en se mettant à côté de moi. On dirait que ça a marché. Cool.

-Parce qu’au cas où ça échouait, je ne voudrais pas que tu me vois comme une bonne à rien.

Fière d’avoir toujours cette capacité à pleurer sur commande, je commence à chialer comme pas deux. Et cet idiot gobbe mes paroles de plus belle.

-Arrête de pleurer… Dit-il en m’enlaçant… Je m’en veux d’avoir été agressif.

-J’ai même pas compris pourquoi tu as réagi ainsi…Dis-je en retenant un sanglot et séchant mes larmes.

-Je suis rentrée accueilli par quelqu’un que je n’ai jamais vu qui m’explique qu’elle travaille ici. Pourquoi ne m’as-tu pas parlé d’elle ?

-J’ai oublié.

-Le fait est que j’ai été surpris de la voir mais surtout de ne pas t’avoir trouvée à la maison. Je me suis fait des films quand Amina m’a dit que tu n’étais pas chez elle et ça s’est empiré quand tu as parlé d’elle pour justifier ton absence.

-Oui c’était pas malin…Dis-je en souriant.

-Si tu trouves un travail temps mieux, ça va m’alléger, sinon tant pis.

-Tu le penses vraiment…Dis-je d’une toute petite voix.

-Bien sûr ! Tu es ma femme et c’est à moi de m’occuper de toi.

Je lui fais un bisou en pensant au fait que peut-être que ce soir je vais terminer avec Djily ce que Momar a commencé. Quoi ? Je suis une femme et j’ai des besoins!

-Tu vas manger maintenant ?

-Oui. Je sais déjà que je vais retrouver une assiette refroidie.

-Tu peux demander à Sarah de t’arranger ça.

-En parlant d’elle comment peux-tu lui faire confiance après juste une journée ? T’imagines comment on aurait fini la journée si on s’était fait dévaliser par une voleuse ?

-Je fais confiance à ma mère. Cette fille est la nièce d’une de ses amies. C’est pas une inconnue.

-Ah, ok. Je vais déjeuner… Dit-il en se levant… Tu me rejoins dans le salon ?

-Oui. Après avoir pris une douche et m’être changée. Je dégouline là.

-Ok…Sourit-il avant de sortir.

J’attends quelques instants avant de fermer la porte à clé. Je prends mon temps et je mets tout l’argent dans ma mallette. Je suis sûre que Djily ne regardera jamais par là-bas.

Je prends une douche.

Face à mon armoire, je regrette un peu l’époque où je me faisais belle juste pour Djily. Bref, j’opte une robe, j’en ai tellement que c’est elles que je vois toujours en premier et je n’ai aucune envie de me prendre la tête.

Je vais dans le salon rejoindre Djily. J’ai intérêt à bien me comporter avec lui. J’ai quand-même un amant et je crois bien que le mieux que j’aie à faire c’est de m’arranger pour qu’il ne se doute de rien.

Dans le salon je vois Sarah qui se lève à ma vue.

-C’est toi que j’attendais. J’ai fini maintenant. Je peux rentrer ?

-Oui bien sûr.

-Au revoir ! Dit-elle avant de sortir.

Je m’installe à côté de Djily mais on dirait qu’il est surpris. Quoi ???

Il ne cesse de me défigurer.

-Je peux savoir ce qui se passe ??? Questionnai-je.

-Rien.

-Si. Pourquoi tu me regardes ?

-Je ne te reconnais pas. On dirait que tu as été échangée.

-Comment ça ?

-En plus de chercher du travail, on dirait que mon odeur ne te répugne plus.

-Ton odeur ne m’a jamais répugnée.

-Ce n’est pas l’impression que tu me donnais. J’ai fini par croire que ce fauteuil t’était assigné… Dit-il en pointant le fauteuil le plus éloigné du canapé du doigt.

-Mais c’était juste... moy lolou.

-Si je savais que j’aurais eu droit à ça quand t’auras une domestique, je t’aurais demandé d’en trouver une plus tôt.

Il pense que mon changement de comportement est dû à la venue de Sarah….Excellent timing.

Il pose sa tête sur mon épaule.

-Je tuerai pour trouver ma Soua d’avant, la femme que j’ai épousée.

-Je suis la Soua d’avant…Dis-je en le caressant.

-Tu penses ???Demande-t-il en se redressant.

Je réponds par un hochement au moment où mon portable signalise un message.

Djily me regarde. Je pense au fait que ça doit être Momar mais si je ne regarde pas, ça va être suspect.

Je déverrouille mon portable, jette un coup d’œil avant de la déverrouiller.

Djily continue avec son regard interrogateur me demandant qui c’est.

-C’est Orange, sans doute une promo.

-C’est vrai qu’ils sont chiants.

Je réponds par un sourire. Vous avez deviné, c’est pas Orange mais Momar. Il faut vraiment que je le renomme. C’est super risqué tout ça.

Djily se concentre sur son journal télévisé. J’en profite pour aller dans la chambre. Je suis hyper curieuse et j’ai trop envie de savoir ce que Momar veut.

Dans le message, il était mis « Ce fut un plaisir de passer du temps avec toi, même si je regrette que tu aies écourté le rendez-vous. Mais ce n’est que partie remise. »

Je pense que Momar est le genre de mec qui ne s’intéresse qu’aux femmes mariées. Vous voyez le genre ?

Le mec peut avoir la femme qu’il veut mais il s’intéresse à Madame Touré. Mais moi tant qu’il a assez d’argent pour me donner, il peut faire ce qu’il veut.

Je lui réponds qu’il n’y avait aucun problème et qu’on se reverra quand il le voudra.

Je rejoins mon mari à nouveau.

On commençait à parler de tout et de rien. Je pense que Djily était déjà super ravi du fait que je ne lui mettais plus de vent.

Il se faisait tard alors je me levais pour aller dans la chambre.

Une fois à l’intérieur je branche mon « andde » (encensoir) électrique pour pouvoir mettre de l’encens, je me souviens même pas de la dernière fois que j’en ai mis.

Je vais me doucher à nouveau. Je sors tout mon arsenal de coquetterie. Je pense avoir merdé avec ce truc de bouder Djily. C’est une chose de lui en vouloir d’être tombé en faillite mais c’en est une autre de le priver de toutes ces bonnes choses. Me sentir femme est quelque chose d’assez vital et surtout femme sénégalaise. Pas de nuisette, juste un soutien-gorge noir en dentelle que j’accompagne d’un petit pagne tissé (béthio) rouge danger bou saf. Je n’oublie pas mes ceintures de perles que j’accompagne d’une chaîne de taille avec gravé dessus « Boulma yeureum » (Sois sans pitié).

Ah oui, je suis coquette nak. Vous pensez que Djily m’aurait épousée dans le cas contraire? Faut quand-même préciser qu’à l’époque, il avait tout.

Je me mets sur le lit et y attends mon homme. Après quelques minutes d’attente, je lui envoie un message : «My boo, je commence à m’impatienter. Viens te coucher. »

Croyez-moi sur parole, Djily je le connais et je sais qu’il peut tomber sur une émission qui l’intéresse et se coucher à X time.

Contente de le voir juste quelques secondes après la réception de mon message, je fais un grand sourire.

Djily me regarde avidement en léchant sa lèvre inférieure.

-Dois-je me pincer pour être sûr que je ne rêve pas ?

-Rien ne t’en empêche.

-Je préfère pas. Si c’est un rêve, je préfère qu’il continue… Dit-il en venant me rejoindre sur le lit.

-Donc rêvons.

-Thieuy madame, tay fi gua guéne… Dit-il en attrapant ma taille avant de tirer un peu sur mes ceintures.

-Lis ça… Lui dis-je en mettant sa main sur les lettres de la chaîne.

-L’ai-je une fois fait ??? Demande-t-il avant de commencer à m’embrasser.

Il quitte ma bouche pour me déposer une perle de bisous sur mon corps et quand il atteint mon nombril, il commence à me chatouiller. Je commence à me tortiller. Djily n’est pas sérieux. Depuis qu’il a su que c’est mon point sensible, il n’a aucune pitié.

Après une incessante torture, il décide d’attaquer mes seins. Couché sur moi je sens le Commandant à garde à vous contre ma cuisse. Il dégrafe le soutien, libère mes seins avant de prendre mon téton gauche dans la bouche. Bordelllll ! En ce moment je ne suis que sensations. Je ne réprime aucun gémissement.

En suçotant mon sein, sa main explore le reste de mon corps jusqu’à mon petit pagne et évidemment, je n’ai rien en-dessous.

Après avoir caressé mon intimité, il me mit un doigt, ensuite deux et commence à les bouger. Il arrête de sucer et me regarde, je suis toute en sueur.

-Je vois que mon petit trésor est prêt… Sourit-il avant de se déshabiller, d’écarter mes cuisses et d’entrer en moi d’un violent coup de reins.

Je réprime des jurons. Bordel…

Il commence à bouger, des mouvements lents au début avant d’accélérer la cadence. Il continue et je suis, je…je…je…

Je ne peux plus avoir de pensées cohérentes en ces moments-là.

J’atteints un violent orgasme. Oui il l’était ! Ça fait quand même longtemps que je n’ai pas joui, trop longtemps même. Djily jouit en moi à son tour avant de se détacher. Je me lève, je prends les petites serviettes pour nous essuyer tous les deux. Par la suite, on dort nus dans les bras l’un de l’autre.

******

Ça fait des jours maintenant que j’ai commencé à me comporter comme une épouse modèle. Ma mère a du mal à comprendre mais je lui fais croire que l’argent que je lui donne grâce à Momar vient de Djily.

Je quitterai Djily même demain si j’étais sûre que Momar m’épousera mais je continue à croire que la seule et unique chose qui l’intéresse c’est de coucher avec moi. Ça fait deux semaines qu’on se fréquente et pas une seule fois, Momar ne m’a demandé de divorcer donc c’est bien ce que je pensais : il est avec moi parce que je suis mariée alors je ne peux pas risquer mon mariage.

Sachant bien que la seule façon de le tenir c’est par la ceinture, finalement on couche ensemble. Ne me dites pas que c’est mal mais si je ne couche pas avec lui, il ira voir une autre et je ne peux pas me permettre d’être sans argent. Je ne suis pas inconsciente, Momar utilise toujours un préservatif. En cas de grossesse accidentelle, je veux être sûre que c’est de mon mari.

En ce moment même je suis dans un restaurant avec mon Momar. Je pense que c’est risqué de le voir autant dans les lieux publics mais Djily ne me sort pas et j’ai besoin de ça.

Avec Momar, on discute de tout et de rien.

-OH MON DIEU!!! Criai-je en mettant ma main sur la bouche. Ismaïla, le cousin et employeur de Djily, vient d’entrer dans le restaurant et c’est sûr qu’il m’a reconnue.

-Qu’y a-t-il ??? Demande Momar alors qu’Ismaïla vient à notre table.

-Bonjour chérie! Alors tu nous présentes ??? Sourit Ismaïla.

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