Chapitre 03
Chapitre 3
J’abandonne ce que j’étais en train de faire et je cours à toute vitesse dans le salon où je vois Djily à sa même place concentré sur la télé, ignorant mon portable qui vient juste d’arrêter de sonner.
J’essaie de marcher en étant décontractée jusqu’au fauteuil sur lequel se trouve mon téléphone mais mon jeu de mauvaise actrice ne passe pas inaperçu et Djily ne manque pas de le souligner.
-Que se passe-t-il ?
-Rien. Pourquoi tu poses cette question ??? Dis-je en prenant mon portable.
Je regarde et c’est bien Momar. Djily continue de parler alors que je laisse un soupir de soulagement parce qu’il a pas répondu à mon portable et je pense au fait qu’enregistrer le numéro de Momar n’était pas une bonne idée.
-J’ai entendu tes bruits de pas et je sais que tu as couru. C’était un appel important ? J’aurais dû décrocher.
Je balbutie en sortant un mensonge vite fait.
-Non. Amina devait me rendre compte de quelque chose qu’on s’est dite et c’est effectivement elle, je vais la rappeler.
Djily ne dit rien alors que je m’enfuis presque dans la chambre et j’entre directement dans la salle de bain que je ne manque pas de fermer.
Je voulais appeler Momar mais ma lucidité a pris le dessus. Cette pièce n’est pas insonorisée, il pourra m’entendre.
Je sors de la salle de bain pour me mettre sur le lit et lui envoyer un message.
Moi : « Je viens de voir ton appel manqué, j’étais dans la cuisine… »
Avant que je ne finisse de tapoter le message, je reçois un nouvel appel de Momar. Bordel, je retourne dans la salle de bain, c’est plus sûr.
-Allô… Dis-je en chuchotant.
-Oui. Souadou c’est Momar.
-Je sais, j’ai enregistré ton numéro.
-Je suis désolé, je t’entends pas très bien.
Je sais, je suis en train de chuchoter.
-Mon mari est là et je ne peux pas te parler…Dis-je en haussant un peu la voix.
-D’accord je vois. Donc tu me fais signe demain quand il partira comme ça, on pourra parler.
-D’accord, compte sur moi.
Je raccroche aussitôt.
Je sors de la salle de bain et aucune trace de Djily qui doit surement être encore dans le salon.
Je me mets sur le lit, consciente que si je continue cette histoire avec Momar que ce sera ça mon quotidien, que je passerai mes quotidiens à me cacher de Djily.
Mais rien, je prends le risque. J’ai besoin d’argent pour le mariage de Daba et c’est le seul moyen qui s’est offert à moi.
Pendant que j’étais dans mes pensées, j’entends Djily crier mon nom. Non ce mec saoule.
Je me lève pour aller voir ce qu’il veut.
Je m’arrête sur le palier de la porte où je peux le voir allongé sur le canapé.
-Qu’y a-t-il ??? Je grogne presque.
-Tu peux au moins me faire le plaisir d’entrer et t’asseoir, tu verras ce que je veux…Dit-il en se redressant.
J’entre dans le salon mais je fais la gueule comme pas deux.
Je m’assois sur un des fauteuils.
-Maintenant je peux savoir ce que tu veux ?
-Viens-là…Dit-il en tapotant une place du canapé.
-Je suis bien là où je suis… Dis-je exaspérée.
-D’accord… Dit-il résigné avant de continuer… Je sais que cette situation n’est pas facile à vivre pour toi et je jure sur ce que j’ai de plus sacré au monde que si c’était à refaire aujourd’hui tout serait différent.
-Ça, tu me l’as déjà dit...Dis-je en me levant… T’as merdé, maintenant assume les conséquences.
-Ne me parle pas sur ce ton, je reste quand même ton mari et s’il te plait, rassois-toi.
Je reprends place mais à contrecœur.
-J’ai appelé ta mère tout à l’heure pour m’excuser d’être rentré aussi tard au point de ne pas l’avoir trouvé ici et elle m’a dit des choses que je voulais pas entendre mais elle n’avait pas tort sous prétexte que je voulais me reconstruire je ne devais pas te sacrifier et crois-moi sur parole j’en suis désolé. Mais tu dois me comprendre. Je dois tout recommencer à 0 alors j’ai besoin d’énormément d’argent pour tout relancer. Cet argent je ne peux l’avoir que sur le salaire qu’Iso me paye. Je ne peux pas faire de prêt à la banque, je n’ai rien à hypothéquer. Je suis obligé de faire des économies. Elle m’a parlé du mariage de Daba et elle a raison je dois te donner quelque chose.
Il sort de sa poche quelques billets et me les tend. Je me fais pas prier pour aller les prendre. Ma joie est de courte durée quand je me rends compte que c’est juste 50.000 frs. Qu’est-ce que je vais foutre avec 50.000 ? Momar vient de me donner plus de 50.000 pour le taxi. Franchement Djily est une erreur. Je lui fais le plaisir de rouler des yeux avant de retourner m’asseoir.
-Khana maintenant t’es contente ?
Je le regarde fixement et je pointe mon doigt sur mon visage. Je ne dis rien, l’expression en dit long.
-D’accord, t’aurais aimé avoir plus mais je peux pas. Tu sais tu peux aller à l’agence pour prendre une domestique. Ta mère a raison, tu es ma femme et pas ma bonne.
-Ça au moins c’est une bonne nouvelle.
-Quand je t’ai épousé, je t’ai promis de te rendre heureuse et crois-moi je ferai tout mon possible pour ton bonheur.
S’il était pas si pauvre, j’aurais trouvé mignon ce qu’il est en train de me dire. Mais, hélas…
Je me lève mais cette fois-ci, il dit rien. J’en déduis qu’il en a fini. Je sors du salon sans rien dire.
Je me douche à nouveau avant de mettre une robe avec des bretelles en soie. Ce n’est pas le genre nuisette sexy, hein. Je l’ai mis parce que c’est décontract, pas parce que l’idiot qui me sert de mari aura une chance de l’enlever.
Avant de m’endormir, j’entends Djily se coucher à son tour mais j’ai mis assez de distance pour qu’il comprenne que rien ne se passera cette nuit.
******
Je me réveille le matin après une paisible nuit. Djily n’est pas là. Ah… je suis contente de savoir qu’il a compris le message à savoir qu’il devait pas compter sur moi pour son petit déjeuner.
Je prends une douche pour être en pleine forme.
Devant mon armoire, je ne sais pas ce que je devrai mettre. Normalement je ne dois pas sortir de la journée, me dis-je avant de me rappeler que je dois me trouver une bonne.
Mais ça maman peut s’en charger, je vais l’appeler pour le lui dire. Sauf que je dois aller quand même au marché faire quelques courses.
Bref je prends ma robe longue, sans manche, avec une ceinture sur la taille. Elle est de couleur mauve claire et je sors mes chaussures « nues-pieds » noires qui feront l’affaire.
Je m’habille, me maquille légèrement avant d’aller à la boutique en face de l’immeuble pour m’acheter du pain.
Je dois déjeuner avant d’aller au marché.
En mangeant, je me rappelle que je devais appeler Momar. J’attends de finir avant de le faire.
Il décroche à la deuxième sonnerie.
-J’ai failli penser que t’allais pas m’appeler.
-Non, toi aussi. Tu savais que je n’y manquerais pas.
-Dans le cas contraire, je comprendrai. Tu es une femme mariée et je sais que ce n’est pas évident.
-Oui tu vois.
-En fait je t’appelais parce que mon invitation, tiens toujours.
-Je pense qu’il y a autant de chance que mon mari me laisse sortir la nuit qu’il y a de chance d’apercevoir une étoile en pleine journée.
-Donc aucune ?
-Aucune. Pourquoi pas un déjeuner ? On peut se voir quelque part, je connais les endroits qu’il fréquente et qu’on va devoir éviter.
-D’accord. C’est toi qui vois. Dis-moi juste l’heure qui t’arrange et je décalerai ma pause en fonction de ça.
-On peut se voir demain, à l’heure du repas à savoir 14H. Ça te va ?
-Oui. Il me tarde d’y être. Je pense que j’ai pas besoin de te le préciser. Le quartier est rempli de commères alors si on nous voit ensemble ça peut créer des dégâts.
-Evidemment.
-J’aurais voulu venir de chercher mais ce serait inconscient. Tu peux venir me rejoindre à mon bureau et on y ira ensemble.
-D’accord. Envoie-moi l’adresse.
-Je n’y manquerai pas.
-Au revoir.
-Au revoir.
Je raccroche avant d’appeler ma mère pour lui dire que Djily m’autorise à prendre une bonne et que je lui serais reconnaissante si elle pouvait trouver quelqu’un dans le quartier ou au niveau de ses amies pour moi. Elle m’a dit qu’elle me tiendra au courant.
Je vais à la commode où se trouve l’argent des dépenses quotidiennes avant d’aller au marché avec mon panier. Je déteste faire ça. Je croise des dames du quartier qui me saluent et que je salue à mon tour. J’ai pas envie que mes voisines me traitent de peste donc je fais ma gentille et adorable.
Aujourd’hui mon estomac penche pour un bon poulet yassa et une sauce petit pois accompagnés de viande pour le dîner.
Ne voulant pas me décarcasser ce soir, je prépare simultanément les deux plats.
******
La journée se passe et je pense que Djily ne doit plus tarder à venir. Momar m’a envoyé le message avec l’adresse et m’a demandé de prendre un taxi qu’il remboursera. Et oui, les gentils le sont encore.
J’entends mon portable sonner avant de voir que c’est ma mère et que c’est certainement un bip.
Je l’appelle alors et elle me fait savoir qu’elle a trouvé quelqu’un et qu’elle viendra demain avec elle me la présenter. Elle me fait aussi savoir que Djily est chez moi en ce moment et qu’il parle avec mon père pour se plaindre de mon comportement ces derniers temps. Elle dit aussi que ce traître n’a pas manqué de rappeler à mon père qu’il a toujours tout fait pour moi y compris amener mes parents à la Mecque alors dans ses situations difficiles damako wara mougneul au lieu de lui faire la tête sans arrêt.
Je raccroche et peu de temps après je reçois un appel de mon frère qui me dit que mon père me demande de passer le voir demain en fin de journée car il avait des choses à me dire.
Normalement il doit me passer un savon mais mon père je peux le gérer. Il suffit juste de lui donner quelques billets et puisque je vois demain Momar, je dois avoir quelque chose à donner à mon père.
Quant à Djily, il perd rien pour attendre.
Si je pensais me montrer un peu gentil aujourd’hui car je culpabilisais à cause de Momar, il vient de réveiller mes démons.
*****
Alors que j’étais concentrée sur une telenovela, le bruit de la serrure me montre que mon époux est rentré.
Il me salue mais je me donne un plaisir à ignorer sa salutation.
J’attends qu’il finisse de faire ce qu’il a à faire.
Dès qu’il est de retour dans le salon. Je me lève et je m’en vais avant qu’il n’en place une. S’il pensait que j’étais désagréable, je vais lui montrer ce que c’est d’avoir une épouse désagréable.
*****
Le reste de la journée a été paisible. Il s’est passé grand-chose, Djily dans le salon et moi dans la chambre. J’ai même pris mon dîner dans la cuisine. Je veux pas lui donner la moindre occasion de me parler.
****
Je suis levée, je suis déjà prête et j’attends ma mère avec la fille qu’elle veut me présenter.
Peu de temps après elles arrivent. La fille ne doit pas être du quartier où j’habitais, je la reconnais pas.
Je les salue et les invite dans le salon.
-C’est celle dont je te parlais. En fait elle habite chez Maty, elle est venue du village il y a pas longtemps et elle cherche du travail.
-D’accord. Elle s’appelle comment ?
-Sarah… Dit la fille d’une voix très douce. Je connais pas son âge mais je pencherai sur les 17, 18 ans.
-Par contre si elle habite votre quartier et qu’elle rentre chaque jour ça risque d’être compliquée.
-Mais elle va prendre un car rapide donc 100frs aller, 100frs retour…. Précise ma mère.
-Environ 6000 par mois. Mais bon Djily va le gérer et bien sûr ce sera en dehors de ton salaire. A toi de me prouver que les 6000 de plus que mon mari va débourser que tu en vaux la peine.
-Tanta, pour ça ne t’inquiète même pas. Toute mon éducation repose sur les travaux ménagers quotidiens, tu vas pas le regretter.
-D’accord. Tu vas commencer quand ?
-Aujourd’hui si tu veux ?
-Pragmatique. J’aime ça… Dis-je en regardant ma mère.
-Moi je fais confiance à Maty et je sais qu’elle ne me l’aurait pas présenté si elle n’était pas à la hauteur.
-Puisque j’ai fait le ménage quand je me suis levée, tu peux directement t’occuper da la cuisine.
-Ok… Dit-elle.
Je me lève et elle se lève à son tour. On va à la cuisine et je lui explique ce qu’elle avait à faire avant de retourner voir ma mère.
-Abou m’a dit que ton père voulait te voir. Je peux prendre le repas ici et comme ça, on y va ensemble.
Ah ça, ça ne sera pas possible. Je dois aller voir Momar à 14h. Je dois me trouver une excuse mais je ne vois rien. Alors je fais un hochement à ma mère et prend mon portable pour envoyer un message à Momar et lui faire savoir que j’ai un imprévu et qu’il faut remettre ça à demain.
-Mais Mah, qu’est-ce que Djily vous a dit ?
-Ce que je t’ai dit hier au téléphone. Il s’est plaint du comportement de son épouse. Et a demandé à ton père moi il m’a complètement ignoré. Quand on s’est parlé au téléphone, il a bien entendu ce que je lui ai dit.
-Djily se fout de nous. Il parle de devoirs, qu’en sait-il même ??? Je finis de parler et je reçois un message de Momar me disant que ça lui va.
-Mais il t’a donné quelque chose pour le mariage de Daba.
-50000.
-QUOI ??? S’étrangle ma mère.
-Qu’est-ce que je peux faire avec 50000 ? Même le tissu que je veux mettre vaut plus cher et je dois aller voir un tailleur plus le greffage « cheveux naturels » que je dois me faire tisser. Djily dama yapp (Il se fout de moi.)
-C’est normal dé. Moi qui espèrait sakh que tu me donnes de quoi me préparer, je vois que c’est impossible.
-Maman, ne t’inquiète pas. Il y aura forcément une solution…Dis-je en pensant à Momar mais je vais pas le dire à ma mère. Si elle aime l’argent autant que moi, elle ne me suivra jamais dans cette folie.
-Dieu est grand…Soupire-t-elle… Change de chaîne, mon émission a dû commencer.
*******
Je prends un taxi pour aller à la maison avec ma mère et Sarah. Ma mère me jette un regard interrogateur mais ne dit rien.
Nous sommes arrivées mais papa n’est pas encore descendu du travail. A son âge, il continue les petits boulots. Je repense au fait que Djily voulait le financer à l’époque et que j’avais refusé. Pourquoi ? Pour qu’il mette l’argent au plaisir de mes belles-mères ? Je prenais en charge directement ma mère et mes frères. La situation de papa n’avait pas besoin de s’améliorer.
Je salue mes tantes et mes demi-frères et demi- sœurs qui sont dans le salon avant d’aller directement dans la chambre de ma mère. Je préfère ne pas me mettre avec ces bonnes femmes.
Après des dizaines de minutes, mon demi-frère âgé d’à peine 10 ans vient me voir pour me dire que papa me demande.
Ok, je vais m’y coller.
Je vais dans le salon que je trouve vide avec seul mon père à l’intérieur.
Je lui donne la main avant de m’asseoir.
-Souadou c’est moi qui ai fait appel à toi. Je ne sais pas si tu es au courant mais ton mari est venu hier. Je pense que ta mère a dû t’en parler puis qu’elle a passé la journée chez toi.
-Oui, elle me l’a dit.
-Il était ici pour se plaindre de ton comportement, il dit que tu as changé depuis peu.
-Papa tu me connais. Tu sais que j’ai mon caractère et que souvent douma nek (Je me sens pas bien).
-Oui c’est vrai mais quoi qu’il en soit tu ne dois pas le montrer à ton mari. Hier quand ton mari est venu, je ne savais pas où me mettre.
Il marque une pause et j’en profite pour sortir 30000 de mon sac. Je me lève.
-Papa avant que j’oublie. Tiens.
-Merci beaucoup ma fille. Tu sais bien que le travail n’est plus ce qu’elle était et tu es ma fille aînée. Tes frère sont encore trop jeunes pour prendre le flambeau.
-Papa, je sais et pour Djily ne t’inquiète pas. Je ferai plus des choses qui vont le contrarier. Et d’ailleurs, il se fait tard. Il doit être revenu du travail.
-Oui tu as raison ma fille vas-y.
Je me lève avant de retourner dans la chambre de ma mère pour lui dire au revoir.
J’ai donné 30.000frs à mon père mais je n’avais pas le choix. Je déteste me faire sermonner et l’argent reste la meilleure façon pour lui faire arrêter de parler.
Je reprends un taxi direction chez moi. Je pense que Djily doit déjà être là-bas.
Une fois arrivée, je vois que j’avais raison. Il est en train de déjeuner.
Je le salue. Il est presque surpris.
Je prends place.
-Je suis allée voir mon père.
Il me regarde mais ne dit rien.
-Il m’a dit que tu es venu le voir. Djily je suis vraiment déçue car je croyais qu’on avait dépassé ce stade. Si quelque chose te déplaît, tu dois m’en parler au lieu de te plaindre au niveau de ma famille. Notre mariage nous concerne nous et personne d’autres.
-Mais Soua si tu me boudes sans arrêt comment pourrions-nous en parler ?
-En tout cas, ce n’est pas une raison pour laisser mon père interférer dans cette histoire.
-Si tu ne veux pas m’écouter, j’ai pensé que tu l’écouteras lui.
-Tu as mal pensé. Mon père ne peut pas me faire faire quelque chose que je ne veux pas. Tu veux que je redevienne la Soua d’avant, reviens d’abord le Djily d’avant et on va en parler.
-J’ai pas compris.
-Celui qui n’était pas un radin.
-Je ne suis pas un radin. Tu connais ma situation.
-C’est ce que tu dis toujours, je vais me reposer.
Je me lève pour aller dans la chambre.
******
Je me prépare pour aller à mon rendez-vous avec Momar. Encore une fois, je ne sais pas ce que je dois mettre. Je dois être sexy mais pas provocante. Je ne suis pas une pucelle en chaleur non plus. Quelque chose d’élégant mais pas trop classe. Ce sera juste un déjeuner donc pas besoin d’en faire tout un plat.
Je penche après pour une jupe taille-haute et une chemise manche courte serrée. La jupe épouse parfaitement mes formes sans être vulgaire. Oui elle fait l’affaire. Je mets mes escarpins dans un petit sachet. J’ai pas envie de me faire une foulure alors je les mettrai dans le taxi. kogne bi dafa bari souffe torope.
Pour le maquillage, je mets une petite couche de fond de teint, je mets d’eye-liner et du gloss sur les lèvres. Ça le fera….
*****
J’ai fait signe à Momar dans le taxi et quand je suis arrivée au niveau du local, je l’ai trouvé sur le parking en train de m’attendre.
-Bonjour… Sourit-il en venant à mon encontre.
-Bonjour… Répondis-je. Alors qu’il essaye de me faire la bise, je recule et lui tends la main.
-D’accord. Allons-y…Dit-il en ouvrant sa voiture côté passager.
Je prends place, et il s’installe à son tour.
Il m’a amené dans un palace. Oui c’est très sophistiqué. Je me rappelle pas de la dernière fois que je suis allée dans un endroit pareil. Avant que Djily ne sombre, on y allait souvent.
On s’assoit. Et nous scrutons les cartes.
-Qu’est-ce qui fera ton bonheur ??? Me demande Momar.
Je regarde encore un peu avant de faire mon choix et le serveur vient prendre notre commande.
-Alors Soua, comment tu vas ?
-Bien. Ça va. Je regardais l’endroit me souvenant pas de la dernière fois que je suis venue dans un lieu semblable.
-La nouvelle situation de ton époux se s’arrange.
-Pas pour le moins du monde… Dis-je en baissant la tête avant de sentir la main de Momar prendre la mienne.
-Regarde-moi… Je lève les yeux… Je suis là pour faire tout ce dont ton époux est incapable.
Je réponds par un sourire.
-Tu sais, quand je t’ai vu pour la première fois dans ma tête je me disais que tu étais la femme idéale. Mais j’en ai parlé à ma mère et elle m’a dit que tu a aménagé il y a pas longtemps avec ton mari. J’ai été triste mais je ne suis pas le genre d’homme que ça arrête maintenant à toi de me dire qui tu le veux. Mais je te promets que peu importe ce que tu voudras sois sûre que je suis là. Et je sais qu’en tant que femme tu as des besoins et que tu étais habituée à une vie que tu n’as plus.
Des besoins j’en ai même plusieurs.
Je prends une gorgée de mon jus de fruit avant de lui répondre.
-Oui pourquoi pas ??? Et il me fait un baisemain.
Nous sommes servis et nous mangions au moment où je lui parler du mariage de Daba et que Djily ne veut pas se bouger.
Il me fait savoir qu’il me donnera sans aucun problème la somme que je veux.
Quand on a fini, il me propose de terminer la journée à son appartement avant de rentrer. Alors que j’étais hésitante, il propose que sa banque n’est pas éloigné de son appartement et qu’il en profitera pour faire un retrait et me donner l’argent pour le mariage alors je le suis sans hésiter.
******
Nous sommes arrivés à son appartement et mon cœur bat très fort, anormalement fort même.
Il me demande de m’installer dans le salon qu’il revient. Je suis sur le canapé mais je me fais toute petite comme une gamine prise sur le fait.
Il revient.
-Mets-toi à l’aise. Cette maison est la tienne.
Je réponds d’un rire nerveux et il se met à côté de moi avant de me tirer vers lui et m’étreindre.
Je le repousse pas je me laisse faire.
Il commence à m’embrasser et je réponds à son baiser. Je savais bien ce qu’il voulait quand il m’a invité.
Tout à coup, il me fait coucher et se met sur moi.
Moi Souadou Ly, me voilà dans les bras d’un homme qui n’est pas mon mari.