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- Oui. Et je t'ai déjà donné ma réponse alors maintenant je ne veux plus en parler.
- Pourquoi tu ne veux pas ? On s'entend bien tout les deux non ?
- Parce que. C'est comme ça. Je ne peux pas c'est tout.
J'étais adossé à ma voiture et elle était en face de moi. Je ne sais pas si elle s'était trompée en utilisant le verbe pouvoir au lieu de vouloir et ça m'intriguait. Je lui pris la main et ajoutai :
- Tu ne peux pas ? Donc ça veut dire que tu veux bien, mais qu'il y a quelque chose qui t'en empêche alors ?
Elle me regarda dans les yeux et je ne décelait rien d'autre que du bleu, comme à chaque fois.
- Je ne peux pas. C'est tout ce qu'il y a à savoir, dit-elle en retirant sa main de la mienne.
Elle croisa les bras sur sa poitrine comme pour s'assurer que je ne lui prenne plus la main et fit un pas en arrière.
- Écoute, je suis sûre que tu peux avoir autant de filles que tu veux alors…
- Oui mais c'est toi que je veux, la coupai-je.
C'est moi qui ai dit ça ? Je dis vraiment des choses que je n'aurais jamais imaginé depuis quelques temps. Je deviens vraiment dingue. Comme elle ne disait rien, j'ajoutai :
- Donne moi une bonne raison. Une seule et je te laisse tranquille.
- J'ai mes raisons, souffla-t-elle.
Voyant que j'attendais une réponse, elle continua :
- Comme tu as dû le remarquer, je ne veux pas parler de moi. Il y a des choses sur moi que personne ne sait, et je sais que si on se met ensemble, tu vas vouloir que je te parle. Et je te connais même pas alors je veux pas que tu connaisses ces choses. Je ne veux pas que tu me connaisses et je ne veux pas de toi vers moi.
Aïe. Ses paroles sont dures, et son regard tout autant. Mais ce n'était pas une réponse suffisante pour moi.
- Je ne t'obligerai jamais à me parler si tu ne le veux pas. J'attendrai que tu sois prête si c'est ce que tu veux, lui promis-je en m'approchant.
Elle se recula d'un pas et mit sa main sur mon torse pour me tenir à l'écart.
- S'il te plaît. N'insiste pas…
Je mis ma main sur sa joue et lui relevai la tête pour qu'elle me regarde. J'ai peur de la détruire si je fais un geste trop brusque. J'ai l'impression qu'elle est fragile. Que le simple fait de la toucher va la briser. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Je la veux près moi. J'ai besoin d'elle. Pourquoi ? Je me demande bien. Je n'ai jamais ressentis ça, mais c'est devenu tellement puissant en si peu de temps que je ne veux pas qu'elle s'éloigne davantage.
Elle ne disait rien alors je l'embrassai. Un simple baiser que je n'ai pas fais durer mais je suis rester aussi proche d'elle que possible.
- Donne moi une bonne raison… soufflai-je contre ses lèvres.
- J'ai peur.
Je me reculai surpris, laissant tomber mon bras le long de mon corps. Je lui fais peur ? Merde. Je ne pensais pas que… Je n'aurais pas dû, j'ai vraiment fais le con.
- Pas de toi.
Je soupirai de soulagement et elle continua :
- J'ai peur de ta réaction quand tu sauras pourquoi je suis comme ça. Si tu le sais un jour d'ailleurs. J'ai peur que tu ne tiennes pas ta promesse. J'ai peur de souffrir et de regretter. Et je ne veux pas que tu regrettes toi aussi. Ce qui arrivera sûrement.
Plus elle parlait, plus le son de sa voix diminuait. Sa dernière phrase était comme un souffle. Je ne l'ai entendue seulement parce que j'étais très proche d'elle. Et j'ai vu de la tristesse dans le bleu de ses yeux. Son regard était vide depuis tout à l'heure et ça m'a fait mal d'y voir maintenant de la peine. Vraiment mal.
- Je voudrais tellement que tu aies confiance en moi. Je sais qu'on ne se connait pas depuis très longtemps, mais je veux t'aider. Je te veux auprès de moi.
- J'accorde très difficilement ma confiance à quelqu'un, m'avoua-t-elle en baissant les yeux.
- Essaie. Je t'aiderai à avoir confiance en moi, je ferai tout pour que tu te sentes bien avec moi, je te le promet.
- Tu dis ça maintenant mais tu en auras assez très rapidement.
Je secouai la tête de droite à gauche et lui relevai la sienne pour qu'elle me regarde à nouveau. Je ne parlais pas et elle non plus, mais elle brisa le silence au bout de quelques très longues secondes.
- Tu le regretteras.
- Non.
- On verra bien.
J'ai considéré sa réponse comme un « Oui je veux bien sortir avec toi « , et je lui pris la main pour l'attirer dans mes bras. Elle ne se dégagea pas et je lui chuchotai « Merci « à l'oreille. J'espère que je ne vais pas la décevoir.
Je sais que je le regretterai mais je n'ai pas eut le courage de le repousser encore une fois. C'était plus fort que moi. Je voudrais croire seulement quelques instants que je pouvais lui faire confiance. Il avait l'air sincère dans ce qu'il disait alors j'aimerais le croire. Juste un moment. Même si ça ne dure que quelques jours.
Après m'avoir pris dans ses bras, il m'embrassa. De la même manière que la première fois. Ses lèvres avaient toujours le même petit goût de menthe. J'aime quand il m'embrasse. Quand il me prend la main. Quand il me parle. Quand il me serre contre lui.
Je reçu un message de Mathilde, ce qui nous interrompit. Je me suis excusée auprès de Flo et il se recula pour s'adosser de nouveau à sa voiture. J'ai lus le message et j'ai rapidement tapé une réponse avant de ranger mon téléphone dans ma poche arrière.
- Je vois que tu sais répondre aux messages finalement.
Il me regardait en souriant.
- Quand ce n'est pas un harceleur, oui, dis-je avec un léger sourire.
Ma réponse le fit rire et il tendit les bras pour attraper mes mains et me rapprocher de lui.
- Tu veux qu'on fasse quelque chose ce soir ?
- Non je ne suis pas là. Vraiment, ajoutai-je quand je vis son regard accusateur.
- Tu fais quoi ?
Je suis déstabilisée par ses mains sur ma taille.
- Je vais à un anniversaire et une amie vient me chercher dans pas longtemps, expliquai-je.
C'était bien la dernière chose que je voulais faire.
- Donc tu m'abandonnes ?
- Je n'ai pas vraiment le choix, soupirai-je.
- On dirait que tu n'as pas envie d'y aller à ta soirée, remarqua-t-il sans difficultés.
- Je ne veux pas y aller. Mais ma mère dit que je devrais sortir un peu pour me changer les idées.
- Tu ne sors jamais ? demanda-t-il, étonné.
Je secouai la tête.
- Alors elle a peut-être raison.
- Je ne pense pas. Mais bon, je vais quand même y aller. Je vais te laisser il faut que je me prépare.
Je me dégageai de ses bras mais il me retint par la main.
- Attend voir.
Il me rapprocha à nouveau et m'embrassa. Ce moment sembla durer une éternité. Enfin, c'était mon impression. Et c'était un moment incroyable. Comme à chaque fois qu'il m'a embrassée.
Pourquoi j'en fais des tonnes à chaque fois qu'il est près de moi ou qu'il m'embrasse ? Je dois vraiment avoir l'air d'une gamine quand il me touche et que je suis gênée… Il ne restera pas longtemps avec moi, il va vite en avoir marre et je le comprend. C'est pour ça que je ne lui en voudrai pas.
- J'y vais. A demain ! criai-je à ma mère avant de partir.
- Amuse toi bien !
Quelle blague. Je descendis les escaliers et Mathilde et son père m'attendaient dans la voiture.
Nous sommes arrivés chez Margot, une fille de ma classe qui fête ses dix huit ans. Elle habitait une grande maison, d'où sortaient et entraient pas mal de jeunes. Dont la plupart que je n'avais jamais