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Il s'est penché vers moi et m'a embrassée sur la joue. J'avais l'impression que ses lèvres étaient restées une éternité sur ma joue. Je me suis reculée et je l'ai regardé dans les yeux. Son regard n'est pas comme d'habitude. Il est plus… intense. J'ai détourné le regard et j'ai ouvert la porte mais il me tenait toujours la main. Je l'interrogeais du regard, et il me répondit par une simple phrase.

- Sors avec moi.

Et merde ! Je l'ai dis à voix haute. Quel con ! Déjà qu'elle accepte tout juste de m'adresser la parole et moi je lui dis ça ? Mais elle va partir en courant !

- Heu… Je. Non. Désolée. Je… Je dois y aller.

- Attends ! lui criai-je.

Mais elle claqua la porte. Voilà. Je l'ai fais paniquer… Elle n'est pas comme les autres, il faudrait vraiment que je me le mette en tête ! Je suis vraiment un crétin…

Je suis rentré chez moi, toujours en pensant à la même personne, et Thibault m'attendais devant mon appartement.

- Ça ne t'arrive jamais de répondre au téléphone ? J'essaie de te joindre depuis hier !

Je sais. J'étais seulement trop occupé à penser à quelqu'un d'autre que toi, idiot.

- Désolé je n'ai pas fais attention.

Il me suivit à l'intérieur et se servit à boire. Il a toujours eut l'habitude de faire comme chez lui. Heureusement d'ailleurs parce que ce n'est pas moi qui va aller lui servir à boire !

- Qu'est-ce qui était si urgent ? lui demandai-je en m'écroulant sur le canapé.

- Hier je voulais que tu m'emmènes chez Steph. C'est ma nouvelle copine. Et nouvelle ex-copine au passage, puisqu'elle m'a largué vu que je ne pouvais pas venir chez elle. Elle a cru que j'étais avec une autre fille… Bref. Merci !

- Ah d'accord. Désolé, répliquai-je d'un ton détaché.

- C'est tout ?

- Bah ouais. Tu ne veux tout de même pas que je me mette à genoux pour que tu me pardonnes ? En plus, je suis sûr qu'elle te plaît seulement quand elle est dans ton lit.

- C'est pas faux. Mais quand même ! Tu fais chier.

Il râla encore quelques minutes en buvant sa bière et moi je fixais le mur en face de moi. J'aurais aimé lui parler de Jess mais bien qu'il soit mon meilleur ami, j'ignore comment il va réagir. Et puis, il va probablement se foutre de ma gueule alors je préfère attendre un peu pour voir si ça va avancer avec elle. Même si je ne me fais pas trop d'espoir…

- Qu'est-ce qui t'as rendu si occupé ce week-end ? me demanda-t-il soudainement. T'as une nouvelle meuf ?

- Non. J'étais juste… occupé, répondis-je vaguement.

- Et bien alors ? T'as des secrets pour ton meilleur pote ? me dit-il en riant.

- Ouais. Des gros secrets, répondis-je ironiquement en lui faisant un clin d'œil.

- Ne me fait plus jamais de clin d'œil ! Tu me fais peur ! s'exclama Thibault en me frappant l'épaule.

Je suis ensuite allé me préparer à manger pendant qu'il allumait la télé et la Xbox. Il ne va donc pas partir maintenant. Moi qui voulais appeler Jess c'était raté. De toute façon, elle ne m'aurait pas répondu. J'en étais sûr. Je lui envoyai quand même un message.

' Désolé d'avoir été aussi direct tout à l'heure mais je le pensais vraiment. Je ne veux pas te faire peur. Si tu pouvais juste reconsidérer ta réponse plutôt… franche de tout à l'heure… Penses-y pendant quelques jours. S'il te plaît. On se revoit lundi ? J'aimerais vraiment te parler. '

Oui je sais, ce n'est pas très classe par message, mais je n'avais pas le choix avec l'autre imbécile à côté de moi. Je ne veux pas qu'il soit au courant. Pour l'instant du moins.

- Je croyais que tu ne savais plus te servir d'un téléphone ? me demanda-t-il en voyant que j'envoyais un message.

- Oh ta gueule !

- C'est qui ? voulut-il savoir.

- Qu'est-ce que ça peut bien te foutre ?

Il ne répondit pas et se contenta de rigoler. C'est ce qui est bien avec lui : quand je ne veux pas parler, il ne me prend pas la tête, c'est tout. Et je fais de même de mon côté.

Il s'est décidé à partir peu avant minuit et j'ai de nouveau regarder mon téléphone pour la vingtième fois de la soirée, mais je me suis couché sans avoir obtenu de réponse à mon message.

Le lendemain, elle n'est pas venue au café et elle ne répondait toujours pas à mes messages et mes appels. Les deux jours suivants non plus d'ailleurs. Je me doutais que ça allait la faire fuir, et pourtant j'avais quand même ouvert ma bouche. Du coup, elle ne me parlait plus.

Le jeudi midi, j'ai donc décidé de l'attendre à la sortie du lycée. Je la vis avec une fille se diriger vers la porte. Quand elle croisa mon regard, elle a rapidement dit au revoir à son amie et est venue vers moi. J'avais imaginé qu'elle prendrait de nouveau la fuite en me voyant et que j'allais devoir lui courir après alors j'étais vraiment content de m'être trompé.

- Qu'est-ce que tu fais là ? me lança-t-elle froidement.

- Tu ne me répondais pas et tu ne viens plus au café. Il fallait que je te vois.

- Je n'ai pas vraiment le temps. Je dois y aller, ma mère m'attend.

Elle voulut partir mais je l'ai retenue par la main.

- On peut se voir se week-end ?

- Je ne suis pas là.

- Et bien je viendrai quand même et j'attendrai comme un idiot en bas de chez toi jusqu'à ce que tu reviennes alors, lui dis-je en lui souriant doucement.

Elle me jeta un rapide coup d'œil et s'éloigna. Je ne suis monté dans ma voiture que lorsqu'elle avait disparu de mon champ de vision

Et donc, le samedi, j'attendais effectivement comme un idiot en bas de chez elle. Je crois que je commence à devenir dingue. Qu'elle est en train de me rendre dingue. J'avais déjà envoyé quatre messages à Jess en vingt minutes mais elle ne m'a pas répondu. Je lui envoyais maintenant le cinquième.

'Si tu ne descends pas, je sonne chez tout les habitants de ton immeuble. Je finirai bien par te trouver ! '

Elle ne prit que quelques secondes pour me téléphoner.

- Alors, tu descends ? lui demandai-je immédiatement.

- J'arrive. Mais je te préviens, tu n'as pas intérêt de sonner.

- Je t'attends vers ma voiture. Tu as dix minutes avant que je ne sonne partout.

Je raccrochai en souriant. Je savais qu'elle était chez elle et qu'elle m'avais mentis seulement pour ne pas me voir. Quatre minutes après, je la vis marcher dans ma direction.

- Ce n'est pas bien de mentir tu sais, la réprimandai-je gentiment.

- Ce n'est pas bien de harceler les filles tu sais, répliqua-t-elle sur le même ton.

Elle triturait nerveusement le bas de son gilet noir et regardait partout autour de moi en esquivant volontairement mon regard.

- Pourquoi tu ne veux plus me parler ? Ça a un rapport avec ce que je t'ai dis je suppose ? la questionnai-je sans perdre de temps.

- Oui. Et je t'ai déjà donné ma réponse alors maintenant je ne veux plus en parler.

- Pourquoi tu ne veux pas ? On s'entend bien tout les deux non ?