Chapitre 9 Tout se déroule contre son attente
Bertille est restée à l'hôpital pour accompagner sa grand-mère, et Rodrigue lui a passé encore un coup de file à dix heures du soir.
Elle a fixé l’écran de téléphone portable, jusqu’au dernier moment, elle a enfin décidé d’y répondre.
— J'ai entendu Capucine dire que tu es déjà sortie depuis ce matin, je suppose que tu es à l'hôpital, tu sais bien pourquoi je ne paie plus les frais médicaux, a dit Rodrigue d’un ton indifférent.
Bertille s’est mordu les lèvres, elle savait bien, c'était parce qu'elle n'avait pas accompli la tâche qu’il lui avait donnée.
— Tu ne veux pas retourner chez les Chéron ? Je te préviens, Bertille, tu dois y rentrer ! Si tu le refuses, je vais demander de ne pas accueillir ta grand-mère à tous les hôpitaux de notre ville, tu sais bien que je suis capable de le faire. Bien sûr, tu peux faire ce que tu veux, c’est toi qui le décides, mais si quelque chose arrive à ta grand-mère, ce sera toi qui es le coupable, a ajouté Rodrigue avec mépris.
À ces paroles, Bertille, furieuse, sa mine s’est rembrunie.
Ses yeux ont étincelé de fureur. À ce moment-là, elle aurait aimé pouvoir parler et se défouler sur son père avec ses ressentiments.
Rodrigue a atteint son objectif, un sourire apparaissait sur ses lèvres :
— Tu ferais mieux de m’écouter, sinon tu ne pourras pas en assumer les conséquences.
Après avoir raccroché, Bertille s’est sentie affligée. Son regard a posé à sa grand-mère sur le lit, elle avait le cœur plus gros, elle s’est dit que si elle était plus compétente, elle n'aurait pas suivi l’ordre de son père, et que le traitement de sa grand-mère n'aurait pas été retardée.
À onze heures du soir, elle a pris une profonde inspiration et est retournée chez les Chéron en taxi.
Les servantes ont toutes dormi.
Bertille n'a rien mangé depuis ce matin, elle s’est donc dirigée vers la cuisine en marchant sur le point pour trouver quelque chose à manger.
Quand elle est passée par le salon, une silhouette appuyée contre le mur lui a fait peur.
Apparemment, l'homme l'a aussi remarquée.
Elle s’est demandé pourquoi Mathurin était là et où Capucine était.
En la voyant regarder autour d'elle, il a demandé en plissant ses yeux.
— Qu’est-ce que tu cherches là ?
Bertille a sorti un stylo et un papier sur lequel elle a écrit :
— Capucine ?
Le regard profond de Mathurin restait figé sur son visage, il a demandé :
— N'as-tu pas peur que je laisse Capucine te remplacer ?
Bertille s’est figée par sa question, elle n'est pas arrivée à lui répondre pendant un moment.
Il tenait la cigarette, une petite tape de l'index, il a fait tomber la cendre, puis il a levé les yeux pour la regarder :
— Capucine va vivre dans les Chéron, fais attention à tes paroles, ce qu'il faut dire devant elle et ce qu'il ne faut pas dire !
Bertille a été ébahie, c’était un avertissement pour elle de ne pas chercher des histoires à Capucine.
À la pensée du regard triomphant de Capucine dans la journée, Bertille a lentement baissé les yeux, en fait, c'était toujours Capucine qui l'intimidait.
Si possible, elle ne voudrait avoir aucun lien avec Capucine.
Malheureusement, ce n’était pas possible.
Le lendemain matin, Capucine a frappé à sa porte.
— Bertille, j'ai entendu Mme Daphné dire que le lac dans le jardin est joli, si on faisait un tour là-bas ? a demandé Capucine en la regardant avec plein d’attentes.
Bertille a jeté un coup d'œil autour d'elles : Natacha et les servantes ont regardé du coin de l’œil à leur direction.
Si elle n'y allait pas, elles parleraient d’elle dans son dos.
À cette pensée, Bertille a hoché la tête et a accepté son invitation.
Elles se sont promenées ensemble dans la cour. Il fallait avouer que la décoration était vraiment magnifique, il s’est avéré que les Chéron était si puissante et riche, même Bertille n’a pas pu empêcher de l’admirer.
Elle a entendu dire que Matthieu, le grand-père de Mathurin s'était retiré de son poste il y a une dizaine année, puis il vivait ici pour prendre sa retraite. Son groupe a connu un essor vigoureux sous la direction de Mathurin, même plus puissant que la période où Matthieu le gérait.
Dans le milieu des affaires, personne ne pouvait gagner Mathurin.
Le lac se trouvait dans l'arrière-cour ressemblant à une grande piscine, où de divers poissons précieux bougeaient, Capucine l'admirait sur le pont en compagnie de Bertille.
Au début, Capucine a profité du paysage.
Mais au moment où elles prêtaient de partir, Bertille, qui marchait devant, a été soudain poussée par Capucine, si bien qu’elle a manqué tomber.
Après, elle s’est retournée, voyant que Capucine est tombée dedans.
— Au secours ! Aidez-moi...
Bertille s'est figée.
Capucine a fait ça exprès cette fois pour la piéger, cependant il y avait beaucoup de caméras de surveillance partout dans la cour, tant qu'ils les ont vérifiés, le complot serait dénoncé.
Mais Capucine était intelligente, comment n'aurait-elle pas pu y penser à l’avance ?