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CHAPITRE 3

Le marché était un peu distancé de notre maison et jamais, je n’aimais m’y rendre à pieds. Mais pour ma première fois, je choisis d’y aller à pieds car, j’étais comme une soldate qui revenait fraîchement du camp où il fallait que je tente mon arme.

Oui, je voulais tenter pour cette première fois, ma magie spirituelle parce que je savais qu’avec ma tenue sexy, un imbécile allait tomber dans mon piège. Je voulais effectivement voir si ce que m’avait raconté Oga était d’une réalité pure. Je voulais tenter pour voir si effectivement la tempête se transformerait en ouragan si je le désirais.

Je marchais en déhanchant mes reins qui communiquaient avec mes fesses. Tout à coup, un conducteur d’une grosse caisse américaine s’arrêta et me héla. Je fis semblant de ne rien entendre. Au lieu de continuer son chemin, il me suivit tout en me klaxonnant. Sans contrefaçon, je finis par le considérer et par l’approcher.

– Bonjour mademoiselle, comment ça va ? me dit-il, en me souriant.

Debout à côté de son véhicule, je gesticulais. Je faisais des simagrées telle une guenon. Mes seins, ce jour-là, étaient sans soutien-gorge. Mes tétons étaient debout et pointus tel un pistolet en position de tir.

En fait, j’avais juste porté un sweat-shirt et avais laissé les mamelons à découverts. Les bouts de mes mamelons influençaient davantage l’intrus. Il était excité. Oui, je le voyais baver d’envie. Il ne regardait autre partie de mon corps que ma poitrine. Eh oui, il avait envie de les dévorer à voir la façon dont il les regardait. Je lui souriais pendant qu’il perdait son temps à me parler avec ses yeux fixés sur ma poitrine. Jamais il ne pouvait imaginer combien il faisait face à un grand danger.

– Je vais très bien, merci, lui répondis-je.

– Où allez-vous avec cette belle corpulence ?

– Au supermarché !

– Waouh ! Que vous êtes belle et mignonne !

D’un demi-sourire, je lui répondis « merci ».

– Je vous en prie, belle créature ; vous me plaisez beaucoup.

– Ah bon ?

– Franchement, vive serait ma joie si vous acceptiez ma doléance de vous tenir compagnie.

– Oh désolée, j’ai juste envie de faire un peu le sport.

– Je savais que vous alliez décliner mon service ! Pour l’amour de Dieu, laissez-moi vous remorquer je vous en prie.

Dans mon for intérieur, je me demandais s’il connaissait vraiment Dieu, lui. D’ailleurs, comme c’était mon tout premier essai, je ne déclinai plus l’offre. J’acceptai et montai à bord de son véhicule. Dans le véhicule, j’étais devenue un miroir que, à chaque instant, mon compagnon n’hasardait point de s’y mirer. Il était excité par ma beauté. Oui, j’étais devenue une déesse qu’il n’avait jamais vue. Honnêtement, je savais combien je brillais sous ses yeux.

– Où habitez-vous ?

– Je suis du quartier ; ma maison est non loin d’ici, lui répondis-je.

– Ça me ferait beaucoup plaisir si vous me programmiez pour un rendez-vous sûr avec vous.

– Il n’y a pas de problème. Seulement que c’est notre première rencontre, peut-être une autre fois.

– Oui, je ne disais pas forcément aujourd’hui ! Vous êtes vraiment attrayante !

– Merci monsieur !

Mon pote n’avait toujours pas cessé de me regarder et de m’admirer. Il me complimentait de ses belles expressions. C’était en me regardant que tout à coup, nous nous retrouvâmes en face de la mer.

– C’est quoi ? Où sommes-nous arrivés ? s’écria-t-il abasourdi.

***

Devant cette plainte, au lieu de faire preuve de passion, je m’en réjouissais au contraire.

– Au bord d’une mer bien sûr, lui répondis-je, moqueuse.

Pendant ce temps, il n’était plus dans son état naturel. Je l’avais à présent dépourvu de connaissance.

Trois minutes plus tôt, nous nous retrouvâmes, mon compagnon et moi, sous la mer. Oga, ma patronne m’observait depuis la mer. Elle voyait presque tout ce que je faisais. Nous voyant venir, elle était très contente et très heureuse de me voir réussir à ma première mission. Extasiée, elle me dit :

– Tu es trop fantastique et très terrible, ma chérie ! Je te souhaite beaucoup de courage. Si tu peux continuer dans cet élan, je te promets que je te nommerai déléguée de cette tribune.

Devant cette promesse, je fus heureuse et l’exprimai via un petit sourire jaune muet. Aussitôt, Oga posa sa queue de cheval qui incarnait le symbole de son pouvoir sur le front de mon compagnon et tout à coup, l’homme se transforma en une grande quantité de mèches qui servira plus tard d’outil de coiffure aux jeunes filles de la cité des humains.

– Oga, c’est ma mère qui m’a envoyée au marché, laissez-moi y aller vite pour ne pas avoir affaire à sa colère.

– D’accord ! Puisque c’est au marché que tu vas, ça tombe bien ! Alors, prends ces mèches et vends-les aux jeunes filles qui s’y intéresseront.

Et puisque je ne pouvais pas refuser, je m’approchai d’Oga et lui arrachai les sachets de cheveux brésiliens.

Trente secondes m’étaient déjà trop énormes pour atterrir la terre des humains. Pour revenir sur la terre des humains, je viens en vent. Lorsqu’il est temps que je me transforme en humain, je m’y transforme sans que personne ne me voie.

Moi qui étais douce, loyale et gentille envers mes semblables et faisais preuve de pitié quand il le fallait, depuis que je suis devenue amie à la mer, j’avais complètement changé ; j’étais devenue sanguinaire et n’avais plus pitié de personne.

En effet, une fois mon retour sur la terre, je croisai en chemin une jeune femme enceinte. En la considérant, je devinai aussitôt combien elle n’avait aucune croyance aux mystères de Dieu bien qu’elle portât une croix de Jésus au cou. Je l’abordai et sans la saluer, je lui demandai de me dire l’heure qu’il sonnait à sa montre-bracelet tout en la tutoyant. Et puisque je savais qu’elle allait faire le paon, elle me lorgna et me répondit :

– Tes parents ne t’ont-ils pas appris que lorsqu’on veut s’adresser à un inconnu, on le vouvoie ? N’importe quoi.

Pour ne pas perdre mon temps avec elle, je l’observai et en seconde, je lui arrachai son bébé qu’elle portait dans le ventre et qui était déjà presque à terme. Pour éviter qu’elle fasse le constat en même temps et se mette à crier peut-être, je lui plaçai à la place du bébé, un fibrome. Après mon forfait, je surpassai la jeune parturiente. Elle remarquera le résultat lors de sa couche.

Une fois à l’affront du marché, les femmes dont les plus jeunes en l’occurrence, commencèrent par acheter mes cheveux brésiliens. Je m’en foutais de ce que me reprochera ma mère quand je serais de retour du marché à la maison. D’ailleurs, je n’avais plus peur de personne.

J’ai en effet passé tout mon temps à rendre service à Oga. J’avais en réalité vendu presque tous les produits que m’avait-elle confiés.

Ensuite, pour éviter les injures et reproches de ma mère, je fis rapidement les emplettes que m’avait-elle recommandées et me précipitai pour me retourner à la maison.

J’étais enfin des comptes rentrée à la maison mais tardivement. Ma mère avait trop patienté, je le savais. Lorsqu’elle me vit rentrer, elle me demanda d’un visage sombre de colère d’où est-ce que je venais. Maîtrisant ma daronne de ses paires de gifles quotidiennes, je n’osai pas l’approcher.

– D’où viens-tu, Octavia ? répéta-t-elle.

Je me souvins aussitôt qu’Oga m’avait changé de prénom. Je voulus interdire à ma mère ce maudit prénom d’Octavia que je jugeais d’ores et déjà mauvais mais je gardai mon calme pour ne pas empirer les choses.

– N’est-ce pas à toi que je m’adresse ? reprit-elle à nouveau.

– Maman, et pourquoi tu me cries dessus ? lui demandai-je, dépassée par ses cris.

Devant cette réaction, ma mère me méconnut aussitôt et cligna les yeux. Elle commença par frotter les yeux comme si j’étais désormais un monstre qu’elle n’eut jamais vu.

– Octavia, est-ce sur moi que tu viens de crier ?

Je ne répondis mot. Une maudite voix me disait de lui manquer de respect. La voix, elle m’encourageait à l’injurier et à attendre son défenseur qui ne pourrait qu’être mon père.

– Réponds à ma question, reprit-elle, dépassée par la colère.

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