CHAPITRE 9
Lorsque j’y arrivai, j’appuyai la sonnerie. En peu de temps, une jeune fille de teint clair et d’une taille élancée vint m’ouvrir le portail.
– Bonjour mademoiselle, que puis-je pour vous ? me demanda-t-elle, d’une voix calme.
– Oui bonjour, je voudrais voir monsieur Josué.
– D’accord ! Mais il n’est pas là actuellement. Vous pouvez toutefois entrer et aller vous asseoir le temps que je le téléphone, me suggéra-t-elle.
Ce que je fis sans contestation.
Assise à la salle d’attente, des idées désastreuses commencèrent à me tourmenter l’esprit, celles de créer un grand délit. Mais à quoi serait-il utile ?
Quelques instants après que la jeune fille m’a installée dans la petite pièce, une femme apparut avec un bébé au dos. Le bambin n’aurait que huit mois et avait intégralement une tête chauve comme celle de son père.
Je saluai la dame. Elle me regarda méchamment et moi, je la réduis en chiffre zéro parce que ce n’était pas elle que je venais voir.
Je ne savais pour quoi elle me voulait en me toisant de cette manière ? Peut-être qu’elle me prenait pour une des filles qui arrachait le mari des femmes.
J’avais peur que cette dame me casse la gueule à cause de son vilain mari.
– Que cherches-tu ici, jeune fille ? me demanda-t-elle.
Je fis semblant de ne rien entendre tout en me retenant nette sur le canapé sans mouvoir. Imaginant qu’elle serait toujours en train de m’observer, je commençai à tourner les yeux comme un caméléon qui levait les pas. Je finis par fixer mon interlocutrice du regard et lui répondis timidement : « j’aimerais voir mon professeur. »
– Et c’est à la maison qu’il faut venir le voir ? Ne peux-tu pas l’attendre à l’école ?
Cette dame devrait être du même groupe sanguin que mes parents. Dans ses veines, j’imaginais combien circulait aussi un grand taux de rage.
Pour en effet faire face aux risques, je me tus et ne répondis plus mot.
– Jeune fille, reprit-elle, je ne tolère pas des visites dans cette maison. Ici, c’est chez moi. Que ce te soit donc la première et la dernière fois que tu viennes dans cette maison. Puisqu’on vous connaît ; c’est ce que vous faîtes pour arracher le mari des gens et au finish, elles se mettent à pleurer toute leur vie.
Aussitôt dit, une question commença à me brûler les lèvres. Je voulais lui demander si c’était son chauve qu’il appelait mari ? Mais heureusement pour elle, je me souvins de mes parents qui m’avaient tout le temps appris le savoir-vivre. Alors, je lui répondis gentiment : « s’il vous plaît madame, ne me prenez pas pour votre rivale ; je ne vais pas vous arracher votre mari. Je veux juste lui parler d’une affaire très importante. »
– D’accord, je te fais confiance. Il sera bientôt là.
Je compris aussitôt que la dame était un peu gentille que son mari même si elle avait les yeux hagards.
Soudain, le portail claqua et laissa entrer Josué, l’homme que je recherchais. Il fut surpris de me voir dans sa salle d’attente et entrouvrit la bouche sans savoir que dire.
– Bonjour monsieur, lui lançai-je.
– Grâce, comment ça va ?
– Je vais bien, merci.
– Connaissais-tu chez moi ?
– Non, on me l’a indiqué.
– D’accord ! Que m’as-tu apporté ?
Je me tus et attendis qu’il m’approchât.
– Rien, monsieur ! S’il vous plaît monsieur, pour l’amour de Dieu, veuillez autoriser Bruno à reprendre les cours ; il souffre.
– Est-ce pour ça que tu es venue jusqu’ici ?
– Oui, monsieur !
– Vous n’avez pas cours ?
– Si, nous en avons.
– Et pourquoi n’as-tu pas suivi les cours ?
– C’est à cause de Bruno ; il s’inquiète trop.
– Donc c’est à cause de son inquiétude que tu es venue jusqu’ici tout en séchant les cours que vous avez ?
– Oui, monsieur, ses larmes me font aussi pleurer.
Josué fixa le plafond comme pour rechercher dans ses pensées s’il fallait dire oui ou non.
– D’accord, pas de panique, il peut reprendre les cours.
– Vous êtes sérieux ? le questionnai-je toute heureuse.
– Oui, je suis sincère !
– Merci monsieur ! Merci infiniment. Je vais à présent retourner à l’école.
– D’accord, vas-y, on se voit à l’école.
Je me levai et me dirigeai vers la sortie. Je croisai la dame de tout à l’heure qui m’avait accueillie et lui dit au revoir, tout sourire.
– D’accord, vous avez réglé votre affaire ?
– Oui madame !
– D’accord, à la prochaine !
En chemin, je voulais retourner à la maison mais je me rendis compte que j’avais encore au moins deux heures de temps avant qu’il ne soit midi. De peur que mes parents me chargent des questions de tout genre, je décidai d’aller rendre visite à mon prince, l’homme pour qui j’avais annulé mes cours matinaux. C’était pour aller lui annoncer la bonne nouvelle.
***
Dans la rue, je pressais les pas et prenais surtout par des raccourcis de peur que je ne rencontre pas mes parents. Eux, ils pensaient me surveiller oubliant que quand on cherche à surveiller la femme, on se donne mille peines sans s’en rendre compte.
En marchant tel un propriétaire de maison qui allait réclamer le loyer chez ses locataires, je finis par retrouver la maison de Bruno grâce aux itinéraires qu’il m’avait donnés lui-même.
Lorsque j’arrivai sur le portail, je le poussai et entrai dans la cour. Du perron, je le voyais en train de faire des exercices sur son petit tableau. Lorsqu’il me vit, il arrêta d’écrire et me fixa du regard. Je l’approchai et le saluai. Ne voulant pas l’ennuyer, je m’assis tranquillement et nous étudiâmes ensemble pendant quelques minutes. Ensuite, je lui fis part de la nouvelle. Il fut très content et me demanda si j’en étais sérieuse.
– Ne me crois-tu pas donc ? Viens au cours demain pour voir ce qu’il ferait. Il ne te renverra plus, je suis sérieuse.
– D’accord, merci infiniment !
– Comment peux-tu me remercier pour un devoir qui est sans doute mien ?
– Tu mérites au moins un tout petit remerciement, voyons !
Je ne cherchai plus à convaincre mon interlocuteur parce que je sais combien il était aussi fort à me contredire.
– Regarde-moi l’heure qu’il fait s’il te plaît, lui dis-je.
– Onze heures quinze minutes.
– D’accord, je vais demander à partir !
– OK, une fois encore, merci ! Merci de m’avoir aidé à reconquérir le professeur.
– Je t’en prie.
Je lus aussitôt sur le visage de mon interlocuteur une expression d’inquiétude.
– Que se passe-t-il ? Tu as quoi ? Pourquoi es-tu brusquement devenu triste ? Ou ne veux-tu plus que je rentre ?
– Si !
– Et pourquoi tu es triste ?
– C’est parce que…euh…
– Arrête ce jeu et parle-moi.
Il baissa la tête comme pour éviter mon regard.
– Je t’écoute, Bruno.
– Au fait, comme tu es devant moi, je n’arrive pas à contrôler mes émotions et envies.
– Vraiment ? Et que voudrais-tu ?
Bruno se leva de son canapé et m’approcha de plus. Il m’attrapa par la taille et d’une voix douce, me dit :
– S’il te plaît Grâce, j’ai envie de toi ; laisse-moi te caresser s’il te plaît.
Sa phrase me parut grandissime et commença à me chambarder.
– Me caresser ? repris-je, essoufflée.
– Oui, te donner juste un baiser.
L’expression du visage de Bruno commença à m’inquiéter davantage. Je ne voulais pas le voir souffrir. Et à contrecœur, j’acceptai volontiers.
Bruno, sans plus ajouter mot, commença à me parcourir le corps. Il me parcourait le corps avec sa main droite qui était si douce et fraîche telle une glace. Pendant ce temps, je soupirais. Je me laissais aller. Bruno me chuchotait de douces phrases d’amour dans les oreilles.
Et puisque l’envie devenait intense, il me prit à califourchon et m’emmena dans sa chambre.
Là-bas, reprirent encore les bonnes choses. Bruno devint accroc de mes seins et commença à les caresser avec grande vitesse. Et jusque-là, je me laissais aller. En me caressant les seins, je me semblais dans un nouveau monde. Oui, un monde où tout semblait beau.
Ces caresses étaient aussi douces et appétissantes qu’une patate douce. Je compris enfin pourquoi mes camarades parlaient du septième siècle. Ah oui, je me retrouvais aussi à ce siècle-là.
Petitement, je commençai à soupirer. Je poussais de petits cris. Pendant ce temps, Bruno me tâtait les mamelons de ses petits doigts coquins.
Sur le lit de Bruno, j’étais presque sans voix. Je ne savais même plus si le temps filait ou pas. J’avais complètement mouillé. J’avais envie d’être pénétrée.
Que faut-il faire ? M’en échapper ? Repousser cette envie qui pourrait peut-être créer de lourdes conséquences sur mon cursus scolaire.
Et tout comme si Bruno avait réussi à lire sur mon visage ce de quoi je souffrais, il m’approcha davantage et commença à me caresser de plus violent mes deux seins. Ces touchers me faisaient beaucoup du bien dans le corps.
Quant à Bruno, on dirait qu’il se sentait plus à l’aise à chaque fois qu’il me touchait les deux petites oranges que Dieu m’avait offertes et qui se reposaient sur ma poitrine. Ces touchers que je recevais sur le corps m’embrouillaient au point où je ne me rappelais même plus des pénuries de la vie.
Bruno, d’un coup, souleva ma robe et je me retrouvai à moitié habillée car, seule ma robe kaki était ce qui me couvrait le corps en dehors du slip et du soutien-gorge que j’avais portés. Je me laissai faire. Il m’ôta le slip et mon soutien-gorge. Je me retrouvai enfin en tenue d’Adam et d’Ève.
Bruno commença par me caresser de plus belle les mamelons avec sa langue. Il me les pressait et puisque c’était ma première expérience, des yeux fermés, je le laissais faire. L’envie devenait plus intense.
Au bout de quelques minutes, je me perdis. Je me retrouvais dans un monde imaginaire ; un monde où Bruno et moi étions les seuls habitants.
Je me retrouvais dans un profond rêve, très loin de ce monde lorsque je sentis quelque chose me pénétrer le corps.
Oui, Bruno avait fini par me pénétrer. Je ne le sus que lorsque je commençai à sentir une brûlure entre les jambes. Je sentais ses va-et-vient en moi. Ceci dura quelques minutes. Lorsque nous finîmes, je me surpris dans un lac de sang. En plus de ça, je me tordais de douleurs. Je voyais une myriade d’étoiles se faufiler au-dessus de mes yeux. Je clignais les yeux mais tout était noir. Je ne voyais rien. Il eut fallu que je me repose un peu avant de commencer à voir clair.
Ce jour-là, Bruno et moi avions fait l’amour. Oui, je venais de perdre ma virginité, la seule et unique richesse naturelle et divine que mon père des cieux m’avait donnée. Je l’avais perdue au cours d’un plaisir qui n’atteignait même pas cinq minutes. Désormais, je ne pouvais plus me compter sur la liste des pucelles. Je me mis à pleurer sur cette putain de lit.
***
Trois semaines après nos ébats sexuels, je n’eus plus mes menstrues.
Certes, je les avais espérées avec grande impatience mais grande avait été ma désolation. J’avais pris du temps à les espérer mais zéro. Je commençais par avoir de doute. Des illusions me passaient à l’esprit. Ma petite voix me trompait et me faisait croire que les menstrues que je devrais accueillir dans ma couche était le sang qui avait coulé à l’instant où Bruno et moi faisions l’amour et que c’était inutile que ce sang recoule une deuxième fois le même mois. Aussi innocente que j’étais, j’eus cru alors que je me trompais sans le savoir.