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CHAPITRE 7

Que voulait au juste ce monsieur lorsqu’il me parlait en parabole ?

– Euh...je ne comprends pas bien ce que vous voudriez insinuer par vos propos et...

– Ne sois pas idiote, s’il te plaît. Je veux juste que toi et moi ayons une relation sentimentale.

– Oh mon Dieu ! Que nous ayons quoi ? Voulez-vous me tuer ? Mes parents vont me tuer si jamais ils l’apprenaient. Et aussi, à qui laisserai-je mon chéri Bruno ?

Jamais de la vie, je ne pouvais imaginer combien ces simples propos pourraient me coûter la vie.

– Ton quoi ? Chéri Bruno ? De quel Bruno parles-tu d’abord ?

Au lieu de me taire, je continuai à bavarder.

– Du même Bruno que vous connaissez ! Bruno votre élève !

– Ah bon ? Bruno Kollins ?

– Exact !

– Je vois, retourne en classe.

Toute fière, je me dépêchai puis disparus des parages. À mon arrivée en classe, Bruno m’approcha.

– Depuis longtemps, je t’observais par la fenêtre et te voyais en train de parler avec monsieur Josué.

– Tu n’as pas tort, c’est vrai.

– Et que vous disiez-vous ?

Je fus aussitôt absorbée d’une grande colère et lui répondis avec nervosité :

– De ce que tu sais, Bruno ! Bruno, on dirait que tu as oublié mes consignes. Avant que je ne sois d’accord de cette relation, je t’avais interdit de me surveiller les pas ? Ou l’as-tu oublié ? As-tu oublié que je t’avais donné des prescriptions ?

– Je suis désolé, me dit-il sur un ton triste.

– Désolé ? De toutes les façons, je peux encore toutefois renoncer à cette relation dite amoureuse. Mais puisque c’est la première fois, je t’en excuse ! Mais crois-moi, la prochaine fois que tu reprendrais, plus d’excuse et je prends immédiatement mes distances. Tu es alors mis en garde.

Inquiet, Bruno retourna à sa place habituelle.

***

Trois jours plus tard.

Ce matin, le soleil était encore dans son nid, en train de dormir quand la cour de mon école était à l’accueil du brouhaha des élève comme à l’accoutumée. La sirène n’avait pas encore donné le coup, ce coup qui allait renvoyer chaque élève dans sa classe. Pendant que certains élèves balayaient la devanture de leur classe, d’aucuns qui n’étaient pas bien rassasiés à la veille dans leur maison étaient avec les bonnes dames en train d’acheter de quoi manger.

Quelques minutes plus tôt, sonna sept heures. Les retardataires qui avaient aussi cours à la même heure et qui traînaient les pas dans les rues, couraient pour ne pas manquer les cours de cette heure-là.

Lorsque la sirène retentit, je regagnai ma place et me mis à réviser mes cours de mathématiques. Le temps filait mais M. Josué n’arrivait pas, puisque c’était lui le programmé de l’année. Pendant que mes camarades qui ne savaient pas la raison pour laquelle ils avaient porté leur tenue kaki bavardaient, moi je continuais à réviser mes leçons.

Enfin, il finit par arriver. À son arrivée, celui chargé de donner l’ordre pour la salutation tapa la table et tous ensemble, nous nous levâmes pour accueillir le nouveau venu.

Comme toujours, mes regards se portaient le plus souvent sur Bruno. Je ne savais pas pourquoi cela m’arrivait. Peut-être que c’est pour m’assurer de sa sécurité. En tout cas, je ne saurais l’expliquer.

Bruno s’était en effet levé au même moment que nous. Soudain, nous entendîmes :

« Bruno, sors de la classe, tu as quatre heures. »

Toute la classe ronronna.

Mais, que se passait-il au juste ? Pourquoi devrait-il sortir ? Debout, je ne comprenais plus rien.

Quelques secondes après sa sortie de la salle, le professeur le poursuivit et lui lança à nouveau :

– Reviens chercher tes affaires.

Ne voulant pas s’entêter, Bruno ne pipa mot et revint chercher son sac et quelques-unes de ses affaires qui erraient sur sa table puis ressortit.

– Asseyez-vous, nous ordonna-t-il après avoir été satisfait de sa mission.

Nous nous assîmes. Dans mon for intérieur, je me demandais ce que Bruno pourrait oser faire pour être brusquement suspendu des cours. Encore moins, suspendu de sa matière la plus préférée.

Ce jour-là, l’absence de Bruno dans la salle ne me donna plus aucune envie de poursuivre les cours. Je priais que le cours finisse vite afin que je puisse me renseigner auprès de Bruno, le juste motif de sa suspension des cours.

Deux heures plus tôt, ce fut la fin des cours du méchant professeur de mathématiques.

Ce jour-là, j’étais la première à sortir de la classe pour aller voir Bruno dans la cour. À ma sortie, je regardai à ma droite et vis Bruno assis sur une brique qui errait à côté de la salle de classe. Il s’était adossé contre le mur de la classe et avait l’air pensif.

– Que lui avais-tu fait ? lui demandai-je, inquiète.

– Je ne sais même pas, dit-il.

– Vraiment ?

– Sérieux ! Pourtant quand ils ont tapé la table, je me suis aussi levé au même moment que vous.

Je considérai le malheureux pendant quelques secondes et posai ma main droite sur sa tête et lui demandai de se lever pour qu’on retourne en classe.

– Il n’est pas encore sorti de la classe ! répartit-il.

– Non mais assure-toi qu’il a déjà épuisé ses heures de travail.

– C’est peut-être vrai, allons-y !

Et Bruno et moi retournâmes en classe. Soudain, notre professeur sursauta et commença à vociférer tel un lion.

– Pourquoi es-tu si impoli, Bruno ? Pourquoi es-tu si mal éduqué ? Ou bien tes parents ne t’ont-ils pas appris les bonnes manières à la maison ? Ou si tu es impoli, c’est avec moi qu’il faut l’essayer ? On ne fait pas ça avec moi, ok ? C’est parce que tu ne sais pas encore ce qui t’attend, impoli.

Je chuchotai doucement à Bruno :

– S’il te plaît Bruno, partons d’ici et laissons-le parler seul avec les margouillats.

Je traînai mon chéri par les mains jusqu’à la sortie de la classe. Et puisqu’il n’y a jamais de fumée sans flamme, c’est alors que je commençai à imaginer ce qui pourrait pousser l’homme à avoir cet horrible comportement à l’égard de son élève.

***

Deux jours après, ce fut notre dernière rencontre de la semaine avec Josué, notre professeur des mathématiques. Après son entrée dans la classe, il parcourut toute la salle de ses regards ensoleillés qui brillaient de colère et dit :

– Bruno, t’ai-je déjà autorisé à venir suivre mes cours ?

Bruno ne répondit mot.

– N’est-ce pas à toi que je m’adresse ? Ressors maintenant de la salle avant que je ne commence à m’énerver.

Gentiment, Bruno se leva et se dirigea dans la cour.

– Et vous, prenez rapidement une feuille et écrivez vos noms et prénoms, dit-il en se dirigeant vers le tableau.

Il écrivit trois questions au tableau. À ma grande surprise, je constatai qu’aucune des questions n’avait aucun rapport avec les épreuves qu’on nous proposerait à l’examen. Les questions étaient aussi faciles que même un élève de la classe de quatrième bien attentionné et bien intelligent pouvait trouver les meilleures réponses. Même le plus fainéant de notre classe pouvait facilement avoir une meilleure note. Les trois questions étaient faciles comme de l’eau à boire.

– Vous avez quinze minutes, dit-il quand il finit.

Quinze minutes pour cette petite activité ? Mais c’est cruel !

En moins de cinq minutes, je terminai la première et la deuxième question. J’entamai la troisième et la dernière question lorsque tout à coup, j’entendis une voix lâcher « Grâce, dehors ! »

Je soulevai la tête et lançai un regard incrédule à l’adresse de mon professeur qui me fusillait du regard sans relâche. Il me regardait et je le regardais moi aussi.

– Mais monsieur, qu’ai-je fait ? lui demandai-je d’une voix calme.

– Il ne s’agit pas d’un devoir en commun pour que toi et ta voisine de table vous mettiez à vous chuchoter les réponses !

– Mais monsieur, on ne s’est rien dit !

– Ce n’est pas un débat, maintenant, sors de la classe.

– Mais monsieur…

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