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CHAPITRE 6

Et puisque j’étais comblée de joie et qu’on allait comme ça en vacances, je me levai de ma place et me dirigeai vers ma camarade qui, depuis notre dispute, avait changé de place pour éviter mes propos chiants. Je l’attrapai par la taille et l’embrassai.

– Vanessa, toutes mes félicitations ! lui dis-je, toute joyeuse.

Ma copine, aussi simple qu’elle en a toujours été, me fixa droit dans les yeux, me sourit et me répondit :

– Merci ! Félicitations à toi également !

– Merci ma chérie ! S’il te plaît Vanessa, pour l’amour de Dieu, laissons passer nos rancunes et remettons-nous ensemble ! Redevenons telles que nous étions au départ.

– Intéressant ! Si tu en es sérieuse, alors j’en suis ravie !

– Merci ma chérie ! Je crois que l’année prochaine, Bruno nous aidera à voir un peu plus clair dans les matières les plus difficiles.

– Oui, je crois que c’est une belle idée ! Mais il faut qu’il ait d’abord le temps !

– Il ne peut pas en manquer, encore que c’est toi et moi !

– Tu as peut-être raison !

Les calculs de moyenne durèrent quelques heures.

Au lendemain des calculs, nous qui fûmes élèves des classes intermédiaires prîmes les grandes vacances. Les élèves des classes des examens commencèrent quant à eux, leurs séances de bachotages.

***

Un mois venait de passer des trois mois de vacances. Nous étions dans la période des cours de renforcement communément appelés, cours de vacances. Pendant cette période, je n’allais nulle part. Les cours de renforcement étaient destinés aux fainéants. Et puisque mes parents me savaient de studieuse, ils ne m’inscrivirent point à ce cours.

Puisqu’il n’était pas de l’habitude de mes parents à nous laisser aller en vacances, j’étais tout le temps à la maison. J’allais quelquefois au marché avec ma méchante grande sœur qui m’enviait à chaque seconde. J’avais parfois l’envie de voir Bruno et lui dire quelque chose mais aucune opportunité ne se présentait.

Durant toutes les vacances, je n’avais eu aucune nouvelle de Bruno. Je me demandais s’il avait pu décrocher son brevet d’étude. Parfois, je m’inquiétais de son absence dans ma vie. J’avais envie de lui dire combien je l’aimais et combien son amour m’obsédait mais je n’avais aucune possibilité.

***

Mois d’octobre.

Début octobre était la pré-rentrée. Le premier jour des classes, je me rendis à l’école parce que la reprise des classes avait toujours été ma prière primordiale.

En ce premier jour des classes, j’avais porté ma tenue uniforme kaki. Beaucoup de mes amis avaient porté leurs tenues bigarrées. Cela ne me dérangeait pas parce que chacun avait sa façon de fixer le soleil dans le ciel.

Ce jour-là, je croyais voir mon cher Bruno. Malheureusement pour moi, il n’était pas venu. J’avais envie de lui rendre visite mais je ne connaissais pas la voie qui menait à son domicile.

Le comble, Vanessa n’était pas venue non plus. Il n’y avait que quelques têtes qui étaient aussi fatiguées des vacances. J’étais triste mais j’essayais de prendre mon mal en patience.

Le lendemain, j’étais encore revenue à l’école croyant voir l’homme qui finissait par occuper une grande place dans ma vie mais oups. J’étais obligée de rester encore là toute seule, sans personne. J’étais rentrée chez moi et le surlendemain, j’étais revenue et cette fois, par surprise, j’avais vu Bruno en train de dialoguer avec Vanessa qui m’avait aussi tant manquée.

Était-ce un plan ? me demandai-je, surprise. Comment s’était fait que le premier jour, aucun d’entre eux ne soit venu et que ce fût le troisième jour qu’ils apparurent tous ! Se voyaient-ils hors de l’école pour se fixer le jour auquel ils allaient venir à l’école ?

En effet, je courus à l’adresse de Vanessa et de Bruno. Je sautai et embrassai Bruno en premier. Je restai collée contre sa poitrine pendant quelques minutes comme pour humer son odeur qui m’aurait tant manquée. Ensuite, je me détachai de lui et me dirigeai vers ma meilleure amie à qui je tendis la main.

– Bonjour Vanessa, comment ça va ?

– Je vais très bien, merci et toi ?

– Je vais aussi bien ! Mais dis, où étais-tu allée pendant les vacances ?

– Es-tu venue m’absenter à la maison ? me demanda-t-elle, toute joyeuse.

– Non ! Euh…depuis le lundi, je ne t’ai pas vue à l’école.

– Oui c’est vrai ; c’est parce que je n’étais pas encore prête pour l’école.

– Ah bon ? donc tu n’es pas allée en vacances ?

– Si, j’y suis allée.

– Dans quel pays ?

– Oh non, à cause de la pandémie qui menace le monde, je n’ai pas traversé la frontière. J’étais allé à Parakou.

– Super ! Et comment as-tu trouvé Parakou ?

– Trop chic !

– Waouh ! Parle-moi un peu de Parakou s’il te plaît ! Est-il une ville ou un village ?

– Une ville bien sûr ! s’exclama-t-elle. Parakou est la troisième grande ville du pays après Cotonou et Porto-Novo. Il est trois fois plus joli que Porto-Novo.

– Vraiment ? Tu le trouves plus joli que Porto-Novo ta ville natale et la capitale du Bénin  ?

– Je te le jure, ma chère !

– Alors c’est très bien !

Pendant ce temps, Bruno était calme et nous suivait dans nos discussions.

– Et toi Bruno, es-tu aussi allé à Parakou ? le taquinai-je.

– Non, me dit-il.

– Et pourquoi n’es-tu pas venu le lundi ?

– Je suis désolé ! C’est parce que j’avais un tas de soucis.

– Tas de soucis ? Quels genres de souci et pourquoi ?

– Au fait, je me demandais s’il fallait encore reprendre cette maudite classe de troisième.

– Quoi ? tu n’es pas admis ?

– Non, je n’ai pas pu tirer mon épingle du jeu.

– Oh, je suis désolée pour toi. Mais ne t’inquiète pas, tu l’auras cette année plaise à Dieu.

– Amen, me répondit-il.

La mauvaise nouvelle me plongea dans un lourd stress.

Bruno, Vanessa et moi, nous nous mîmes à bavarder. Nous abordâmes les sujets relatifs aux beaux moments des vacances. La journée avait agréablement été très belle.

***

Une semaine venait de passer. Au début de la deuxième, les cours avaient bien commencé.

Un beau matin pendant que j’entrais dans la classe où j’ai été classée, je fus frappée d’une terrible stupeur. Du seuil de la porte de la classe, je voyais Bruno assis au fond de la classe où j’étais classée.

C’était surprenant de croire que lui et moi étions classés dans la même classe. Vanessa y était aussi. La présence de Vanessa dans la même classe que moi ne m’avait pas étonnée parce qu’on avait toujours été classées dans la même classe depuis notre sixième.

Que se passera-t-il au fil du temps ? N’y aurait-il pas de petites disputes entre Bruno et moi ? Sa présence dans la même classe que moi me rendait heureuse mais je craignais les petites crises qui allaient en découler.

***

Deux mois plus tôt.

Nous étions au petit matin du mois de décembre. Monsieur Josué était venu au cours. C’était un homme bien élancé. Il n’était pas trop gros ni trop mince.

Une fois ce matin encore, il avait partagé avec nous, son savoir-faire. Lorsqu’il finit le cours et rejoignit la salle des profs, il envoya quelqu’un m’appeler.

Quelques minutes après le départ du commissionnaire, j’allai voir mon professeur au lieu indiqué.

Je le resaluai et il me répondit. Ensuite, il me tendit un billet de cinq mille francs et me demanda d’aller lui acheter du riz au gras avec du poisson chez les bonnes dames de la maison. Je m’emparai du billet et me dirigeai vers la cantine.

À mon arrivée là-bas, la vendeuse me servit le repas et ne trouva pas de monnaies pour me payer le reliquat. Je promis à la dame que je repasserai chercher le reliquat et l’abandonnai. Je revins à la salle des profs avec le repas que je posai sur la table, en face de mon professeur.

– S’il vous plaît professeur, la vendeuse n’a pas pu me trouver de reliquat.

– Ah d’accord ! Il n’y a pas de souci ! Tu peux aller chercher ça ultérieurement, dit-il en me regardant avec admiration.

– Et dans quelle salle vous l’apporterai-je.

– Je te donne ça en cadeau.

Je fus aussitôt ébahie de ce don fortuit lequel je ne m’attendais pas. Aussi, aucun professeur ne m’avait fait ce don auparavant.

– Et pourquoi m’offrez-vous tout cet argent ? Je n’en ai pas besoin.

Que ferais-je avec tant d’argent ?

– Ne sois pas stupide, me reprocha-t-il.

– Ce n’est pas de la stupidité, monsieur, j’ai peur !

– Peur de quoi ? En tout cas, prends ça, je te le donne ! C’est mon premier cadeau pour toi.

« Premier cadeau pour toi ? » me suis-je intérieurement demandé. Si c’est son premier cadeau pour moi, cela signifie qu’il en a plein d’autres à m’en offrir ! me disais-je intérieurement.

– Ok, merci monsieur ! lui dis-je avec révérence.

Je voulais m’éclipser quand je fus soudainement retenue par une de ses paroles.

– S’il te plaît Grâce, j’aimerais bien te voir plus tard ; serait-ce possible ?

Je gardai momentanément mon silence et lui lâchai quelques secondes plus tard, une phrase interro-exclamative.

– Pas très sûre ?! Et d’ailleurs, pour quoi me voulez-vous, monsieur ?

– Cela restera privé entre toi et moi.

– Oui, je n’en disconviens pas. Mais on pourrait profiter du temps car, je ne sais pas encore si on pourrait se revoir avant les congés de fêtes.

– Tu as peut-être raison. Au fait, c’était pour te dire combien ton regard a commencé à me charmer. Dans la classe, tu es la seule fille que j’admire beaucoup. Aussi, au nombre des filles de la classe, tu es la seule que je trouve respectueuse.

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