Sacré famille
CHAPITRE 4
Quand j’ai décroché, elle avait juste dit ‘’Bonjour’’ mais pour moi c'était suffisant.
Je n’avais pas besoin qu’elle dise plus pour me rendre compte qu’il s’agissait bien d’elle.
J’ai retiré mon téléphone de mon oreille afin d’encore bien regarder le numéro avec lequel elle m'appelait, c’était bel et bien un numéro étranger qui commençait par plus trente-trois, je n’avais aucune idée du pays d’où elle m’appelait.
__ J’espère que tu te portes bien et les enfants aussi.
Je n’ai pas su quoi lui répondre, j’étais encore sous le choc.
__ Tu ne parles pas ?
Valdo : et tu veux que je dise quoi ? Marlène je suis censé te dire quoi et je te le dirais ! Tu disparais un dimanche sans explication et tu m'appel trois mois après en me demandant mes nouvelles et ceux des enfants que tu as abandonné comme si de rien n’était ?
__ Ce sont nos enfants à tous les deux donc tu peux aussi très bien t'en occuper. Ce n'est pas comme si je les avais laissés à la rue, ils sont avec leur père.
Valdo : Quoi !
__ Ne t’enflamme pas, calme toi et nous allons parler doucement.
Elle était en train de me demander de me calmer, je n'y croyais pas.
Parfois face à une situation nous faisons des efforts pour garder notre calme mais quand la personne en face nous demande encore de nous calmer, ça a le don de nous mettre dans tous nos états.
J’ai d’abord retiré le téléphone de mon oreille pendant plusieurs minutes car ma tension était en train de monter.
Ensuite, j’ai posé le téléphone sur le plancher, j’ai mis le haut-parleur et je m’en suis éloigné.
Valdo : je suis calme.
__ D’accord, maintenant nous pouvons parler comme deux adultes civilisés.
Si elle m'avait dit cette phrase en étant proche de moi, c’est que je lui aurais sauté dessus pour l’étrangler peut-être. Comme le téléphone était loin de moi et ma main repliée sur ma bouche je me suis calmé.
__ Je tiens en premier à te présenter mes excuses car je n’aurais pas aimé que les choses se passent ainsi.
Valdo : et tu peux me dire comment ça s’est passé !
__ Voyons tu n’es pas un homme bête donc je crois que tu sais que je ne t’appelle pas étant au Cameroun.
Elle avait cette façon de me parler qui avait le don de me mettre dans tous mes états, car dans ses propos même un brin de respect il n’y avait pas. Je me suis tue car il était préférable que je l’écoute jusqu’au bout.
__ Je suis désormais en France, j’ai entrepris les démarches il y a peu et je ne savais pas que ça allait si vite aboutir. Désolée mais je ne pouvais pas te dire car il est clair que tu n’allais jamais me soutenir dans cette lancée.
Valdo : effectivement.
__ Voilà donc je n’ai pas eu tort, j’imagine que mon départ a été douloureux pour toi mais je suis sure que tu vas t’en remettre car je te connais très fort, tu n’es pas une mauviette pour chialer suite au départ d’une femme.
C’était quoi cette façon de me parler ! Elle me paraît d’une manière condescendante sous un ton très arrogant, sans oublier ses aires de supériorités.
Valdo : tu as fini ?
__ Non je n’ai pas fini. Comment vont les enfants ?
Valdo : ils vont très bien.
__ Ils ont demandé après moi depuis?
Valdo : non.
__ Je suis sûre que ce n’est pas vrai, tu le dis sûrement pour m'énerver mais je ne vais pas me laisser prendre. Je t’appelais pour prendre de tes nouvelles et te rassurer que j’allais bien donc plus besoin de me chercher, d’ailleurs tu peux déjà signaler à la police que ce n’est plus nécessaire de me chercher.
Valdo : d’accord.
Elle était donc au courant que je la cherchais depuis, mais restait tout de même dans le silence ! Était-ce bien ma femme que j’avais au téléphone ! Ça n'aurait pas été sa voix, je n’aurais pas cru que ça soit elle.
__ Je peux parler aux enfants quelques minutes ?
Valdo : non c’est très tôt ils dorment encore.
__ C’est mon numéro ici fais-moi signe via WhatsApp dès qu’ils vont se réveiller s’il te plait, ils me manquent beaucoup.
Valdo : d’accord, je ne manquerais pas.
Par la suite, elle a raccroché, et j’ai enfin pu respirer.
C’était une blague ou quoi !
En plus elle se prenait pour qui pour me parler ainsi et me donner des ordres !
Je suis allé m’asseoir au salon avec la tête entre les mains, je voulais savoir ce qui venait de se passer, et comment une chose pareille avait pu arriver.
Sous mon toit, Marlène avait fait ses papiers pour l’Europe, elle a finalement obtenu son visa et est partie sans rien me dire, c’était incroyable, j’avais l’impression que ma vie était devenu un film.
J’étais un homme c’est vrai, mais je me suis mis à pleurer car je venais d’être trahi, je venais de passer trois mois d’immense stress, à monter et descendre entre le commissariat, la maison, les enfants et le travail.
Qu’est que j’avais bien pu faire de mal à Marlène pour mériter qu’elle me fasse une chose pareille! J’avais toujours été un mari aimant et attentionné qui la comblait de tout ce dont elle avait besoin et que je pouvais lui offrir.
Même si elle ne travaillait pas, elle ne manquait pas de grand-chose, alors le mot qui me revenait sans cesse en toute était ‘’ Pourquoi !’’
Jessica était la première à se réveiller et elle est venue me trouver au salon en train de pleurer.
__ Papa pourquoi tu pleures !
Valdo : je ne pleure pas ma chérie, j’ai seulement mal aux yeux.
Elle s’est approchée de moi et m’a fait des bisous sur les yeux.
__ Je déclare que dès maintenant tu es guéri du mal des yeux.
Je me suis mis à rire. Quelle douceur !
Valdo : Quelle miracle ! Je n’ai plus mal aux yeux, je suis sûre que tu seras un bon médecin, ma petite princesse.
Je l’ai porté sur mes pieds et je me suis mise à la couvrir de bisous, puis ce fut le tour de ses frères de venir exiger que ce soit eux que je porte. Je me suis retrouvé avec tous mes trois enfants entre mes mains.
Ils étaient ma force, pour eux j’étais près à tout, leur mère nous avait officiellement abandonné.
Ils étaient trop jeunes pour comprendre mais en grandissant ils allaient s’y faire.
C’est vrai que plusieurs fois ils avaient demandé après leur mère et à force de leur répéter qu’elle était en voyage sans même savoir qu’elle était de l’autre côté du monde, ils ont fini par s’y faire.
Je suis allé leur donner leur bain et j’ai fait leur petit déjeuner. Comme c’était un samedi et que je ne travaillais pas, nous étions en train de manger tous ensemble quand la jeune dame qui faisait la cuisine et le ménage est arrivée et elle s’est mise au travail.
Puis, je suis allé m’apprêter car j’avais encore un remède à acheter pour les enfants, je n'avais pas facilement trouvé cela en pharmacie, une amie m’a indiqué une pharmacie ou je pouvais me rendre pour acheter ce remède.
Au moment de sortir, ma sœur est entrée.
Valdo : Julie !
Je l’ai pris dans mes bras, j’étais si content de la revoir car ça faisait des mois que nous ne nous étions pas vus.
Nous sommes entrés à la maison nous installé et après avoir salué ses neveux et donné ce qu’elle leur avait gardé, nous pouvions discuter
__ Valdo excuse-moi si je ne suis pas venu plutôt, il y'a le travail, les enfants, mon foyer, en plus nous ne sommes pas dans la même ville donc c’est très compliqué, sans compter que je travaille le weekend, j’ai un samedi sur deux, et généralement il est toujours surchargé, j’ai dû me faire extrêmement violence pour être la aujourd’hui.
Valdo : je comprends, merci beaucoup pour ta présence, regarde comment ça fait du bien aux enfants
__ Tu n’as toujours pas les nouvelles de ta femme ! Aucune trace ! Aucun indice !
Je lui ai raconté son l’appel du matin dans les moindres détails.
__ Ce n’est pas possible ! Marlène a osé te faire ça ! Elle qui était toujours très calme, douce, sous des aires de sainteté.
Valdo : je confirme que l’eau calme est très profonde.
__ En vrai. Tu sais quoi Valdo, même si on me dit quoi, ses parents étaient forcément au courant.
Valdo : pour ça je n’ai aucun doute, au début je n’étais pas sûre mais après ce qui s’est passé ce matin, je te suis d’accord avec toi à cent pourcent. Tu es encore là j'espère, car je m’apprêtais à sortir. Je vais aller acheter des remèdes pour les enfants, je veux qu’ils prennent un traitement complet pour éviter les risques de rechute.
__ Oui je suis là, je vais passer la nuit, et rentrer demain.
Valdo : d’accord, c'est génial, à tout à l’heure alors.
Je suis parti de la maison en lui confiant les enfants.
Après avoir acheté les remèdes, je suis allé voir les parents de Marlène, ils vivaient très loin de nous et c’était nécessaire qu’on se voie.
Je suis arrivé chez eux et je ne me suis pas gêné de leur cracher tout mon mécontentement au visage.
Non seulement ils n’ont pas nié être au courant depuis, mais en plus son père est allé plus loin.
__ Arrête de nous fatigué les oreilles car Marlène n’était pas ta femme.
Valdo : Quoi ! Elle était ma femme, j’ai payé sa dote et elle vivait sous mon toit, nous avions trois enfants.
__ La dote ce n’est pas le mariage donc ce n’était pas ta femme mais ta concubine.
C’était une blague ou quoi ! Donc c’est avec ça qu’il comptait justifier le comportement de sa fille … !