De surprise en surprise
CHAPITRE 9
J'ai pleuré ce jour comme un enfant à qui on avait confisqué la sucette.
J'étais dans un trou noire et je voulais comprendre, j'étais même sur le point de débloquer Marlène juste pour qu'elle me donne une explication.
Sans arrêt c'est la même question qui revenait dans ma tête "Pourquoi !"
Qu'est-ce que je lui avais fait afin de mériter autant de haine car il était clair que jamais elle ne m'avait aimé.
Et moi qui croyais le contraire. Si nous étions revenu quelques mois en arrière et que quelqu'un avait fait allusion à tout ce que je vivais, j'aurais mis ma main au feu juste pour prouver à cette personne qu'au grand jamais ma femme ne pouvait faire une chose pareille.
Jamais ma femme ne pouvait me quitter, elle ne me trompait pas et n'allait d'ailleurs jamais le faire.
C'est amusant quand j'y pense mais c'est vrai.
La vérité ayant vu le jour, c'est encore très difficile pour moi de l'accepter. Je suis conscient que tôt ou tard je devrais m'y faire mais pour le moment ce morceau m'étais impossible à digérer.
Je ne l'avais même pas avalé, donc il n'était pas resté dans ma gorge mais plutôt dans ma bouche, impossible de rejeter et impossible d'avaler.
Je souffrais dans mon être, je souffrais dans la chair.
J'ai revu notre rencontre il y a de cela cinq ans.
Je l'avais rencontré dans un taxi, nous avons commencé à discuter sur un sujet banal puis nous sommes descendus au même endroit.
La communication avait été si bonne que nous avions échangé de contact et c'est depuis ce jour que j'étais tombé complètement sous son charme.
Au delà de ses vingt trois ans, je la trouvais très mature, de corpulence moyenne et de teint très clair, elle avait un joli sourire qui la rendait encore plus magnifique.
En plus, elle était très timide. Du moins c'est ce qu'elle laissait croire. Mais avec le temps elle s'ouvrait à moi et j'avais cette impression de l'aimer, ce n'était même pas une impression car avant que je n'engage les projets de dot j'étais sûre de l'aimer et également sûre qu'elle m'aimait.
Je m'étais trompé sur toute la ligne car au fond je ne l'avais jamais connu. Ses parents aussi qui m'avaient pourtant bien accueillis et très vite acceptés, j'étais loin de me douter qu'ils étaient à ce point remplis d'hypocrisie.
Marlène m'avait plusieurs fois fait la remarque que toutes ses copines étaient déjà mariées, il ne restait plus qu'elle.
Je lui disais qu'à seulement vingt trois ans c'était trop tot pour se mettre la pression pour le mariage mais elle me répétait la même phrase que son père ",Quand on aime une femme on l'épouse" suivi du fait qu'il n'y ai pas un âge pour se marier et que contrairement à ses amies qui s'étaient mariées entre vingt ans et vingt un an, pour elle, à vingt trois ans elle se trouvait veille pour être célibataire.
Elle voulait se poser avec sa petite famille. Sûrement parce que ses amies la naguaient avec une vie de femme au foyer.
Quelques mois après, disons près un an après notre rencontre, c'était le jour de son anniversaire et c'est ce jour que j'avais décidé de la demander en mariage.
Ce qu'elle recherchait, c'est exactement ce que je voulais, me poser avec une femme et fonder ma petite famille, voir mes enfants grandi le plus longtemps possible. Étant orphelins, c'était l'une des prières que je faisais constamment.
Avec toutes mes économies je l'ai doté, puis il fallait construire une petite maison avant de penser au mariage.
Marlène n'a jamais été d'accord avec cela, elle avait voulu que juste quelques mois après la dot je on se marie mais j'avais réussi à la convaincre de patienter que les choses se mettent en place.
Si c'était la bague qu'elle voulait, je lui avais acheté une bague de fiançailles.
Elle voulait vraiment qu'on se marie mais moi jamais je n'avais vu cela comme une pression quelconque venant d'elle. Au contraire, c'était pour moi une preuve qu'elle m'aimait et était prête à passer le reste de sa vie à mes côtés.
Chaque fois qu'on en parlait, je lui promettait de lui organiser le plus beau des mariages, et même si elle ronronnait pendant plusieurs minutes, elle finissait par accepter.
Elle cachait bien son jeu celle-là.
Tout cet argent que j'étais en train de vouloir investir sur l'imprimerie devait normalement servir à notre mariage. Mais hélas.
Si je l'avais épousé serait-elle tout de même partie ?
C'est l'une des questions qui m'était venu en tête. Mais finalement je me suis dis que sûrement elle avait juste voulu être une femme mariée comme les autres, comme ses copines et vivre à l'abri du besoin en attendant trouvé mieux ailleurs.
Pour elle ce n'était rien de sérieux, juste une aventure, elle ne m'avait jamais aimé et était juste là de corps et non d'esprit. L'épouser même n'aurait rien changé car elle serait toujours partie.
Finalement, même son corps l'avait amené avec elle.
Une nuit non qualificative que je venais de passer car aucun mot dans le dictionnaire pouvait décrire réellement l'état dans lequel je me trouvais.
Le lendemain était un samedi et je ne voulais pas sortir de ma chambre, surtout que je venais de passer une nuit blanche, je voulais juste rester sur mon lit, non pas pour me lamenter sur mon sort mais pour digérer tout ce que je venais de découvrir sur celle qu'il y'a peu je considerais encore comme ma femme.
À y penser, ça me faisait complètement marrer, c'était de l'ironie.
Ma tranquillité n'a pas duré longtemps car il y avait déjà mes patrons devant ma chambre et ils n'arrêtaient pas dû frapper à la porte en m'appelant.
Puis, je me suis rappelé des propos de Éric, et si ces enfants n'étaient pas de moi ! Et si réellement je n'étais le père d'aucun de ces enfants pour qui j'étais en train de le tuer à la tâche !
Après toutes ces révélations, je n'avais plus aucune certitude.
La certitude que j'avais autrefois sur ma paternité avait disparu et laissé place à un immense doute.
Ils continuaient de frapper et de me réclamer.
Après mûre réflexion, je me suis dit que je devais me préparer psychologiquement à ce qu' aucun d'eux ne soit mes enfants mais j'allais vivre avec.
Au moins c'était la contrepartie de la dot que j'avais payée et du moment que tous ces enfants portaient mon nom et me connaissaient comme leur unique père, celà était suffisant pour moi.
J'avais l'intention de ne laisser personne me les enlever, même pas leur vrai père et encore moins leur mère, ils étaient mes enfants et puis c'était tout.
Ces anges étaient innocents et ne méritaient pas de subir les conséquences du désordre de leur mère, en plus je les aimait tellement.
Valdo : j'arrive.
Je me suis levé, j'ai ouvert la porte de la chambre avant d'aller me coucher à nouveau sur mon lit.
C'est alors qu'ils sont venus me retrouver sur le lit et comme d'habitude j'étais leur jouet préféré. Impossible de fermer à nouveau l'œil.
Entre Ray qui jouait avec mes yeux, Roy qui jouait avec mes narines et Jessica qui essaie de me faire des tresses sur les cheveux, je ne pouvais pas dire que j'étais en train de m'ennuyer.
Nous sommes sortis de la chambre, je leur ai donné à chacun leur bain avant de faire le petit déjeuner et prendre également mon bain.
Puis, nous avons mangé ensemble et juste après, nous nous sommes tous assis au salon devant la télévision.
J'ai d'abord voulu leur mettre les dessins animés mais finalement j'ai vu un film très intéressant et j'ai laissé.
À ma grande surprise, ils étaient tous les trois encore plus concentrés que moi sur le film en question, chacun sur son fauteuil avec des positions différentes, la maison était devenue subitement très calme. On aurait dit qu'il n'y avait personne et que nous avions juste oublié d'éteindre la télévision en partant.
À tour de rôle, je les ai regardés minutieusement et j'ai eu des pincements aux cœurs. Ils étaient une partie de moi et je ne pouvais pas ni ne voulais me séparer d'eux.
Quelques jours après, nous avons inauguré mon imprimerie. Nous étions tous sur notre trente un ce jour.
Ray, Roy et moi avions des costumes tandis que Jessica avait une très belle robe de princesse.
Mes garçons étaient très beaux dans leurs petits costumes avec des nœuds papillons. Et ma petite chérie était magnifique dans sa robe de princesse.
Nous avions également fait un petit shooting photo. Parmi ces photos, j'allais en agrandir certaines et les exposer au salon de notre maison.
Mon nouveau départ, j'avais réellement décidé de le prendre. J'avais tout dans la vie pour réussir et être heureux.
Que je sois leur père ou pas je ne voulais rien savoir. Je ne comptais d'ailleurs faire aucun test d'ADN.
Je le pensais réellement même si la vie allait plus tard même par force me ramener vers la réalité…