Maman Véra
CHAPITRE 2
Il n’arrêtait pas de me rouer de coup, à dire qu’il ne se fatiguait pas et moi je criais, heureusement que notre porte n’était pas fermée à clé, j’avais juste suivi comment quelqu’un la poussait violemment, c’était Maman Vera, elle avait arrêté Gaëtan, mais même jusque-là il voulait toujours continuer à me battre.
Maman Vera : c’est quoi ? Si tu ne respectes pas ta femme, respecte-moi au moins
Gaétan : maman ça ne te concerne pas, c’est un problème entre ma femme et moi, alors s’il te plait écarte toi, écarte-toi et laissa nous comme je te préviens là !
Maman Vera : sinon quoi BORGIA ! C’est que tu vas aussi me frapper ? Si c’est le cas frappe moi aussi, frappe-moi avant de la frapper, c’est même quelle histoire ça,
Elle s’était placée entre lui et moi ce qui l’empêchait de m’atteindre et moi allongée sur le lit, je ne parvenais pas à me calmer, mes larmes ne cessaient de couler comme l’eau d’un robinet entièrement ouvert, il avait fini par sortir de la chambre en colère, nous laissant seules Maman Vera et moi dans la chambre.
Maman Vera : ça va aller Mélina ?
Elle m’avait aidé à me relever, avant de regarder mon visage.
Maman Vera : il y’a encore eu quoi tôt le matin comme ça ma fille ?
Mélina : je ne sais pas quel est le problème de Gaëtan maman, je me suis levée ce matin, il était assis au bord du lit la seule chose que je lui ai dit c’était « Bonjour ! ».
Maman Vera : donc c’est seulement bonjour qui l’a mis dans cet état ? Il ne sait pas que c’est une salutation ?
Mélina : il a dit que je me suis plains de lui chez toi, qu’il va me corriger et me montrer que c’est lui le chef de cette maison, et c’est comme ça qu’il s’est levé et est venu me rouer de coup, je n’avais même pas encore posé le pied au sol
Maman Vera : et même si tu t'es plaint où est le problème ? Est-ce que tu mentais alors ? je vois que BORGIA ne me connaît pas bien, s’il a l’habitude de te traiter ainsi quand vous êtes seuls, maintenant que je suis là même par force il va te respecter
Mélina : maman je suis fatiguée jusqu’à quand va-t-il continuer à me traiter ainsi ?
Maman Vera : calme-toi ma fille, je vais arranger, va plutôt au marché, et je t’aiderais à faire la cuisine à ton retour, en attendant je vais discuter avec ton mari
Mélina : d’accord maman !
C’est ainsi que je m’étais préparer pour me rendre au marché après avoir arrêté de pleurer, je comptais préparer le riz sauce d’arachide afin que chacun puisse manger à sa fin, en traversant le salon ils étaient tous les deux assis, je m’apprêtais à sortir quand Maman Vera m’a interpellé.
Maman Vera : tu vas où Mélina ?
Je ne comprenais pas sa question mais j’avais tout de même répondu.
Mélina : je vais au marché maman !
Maman Vera : tu vas au marché sans argent ? Viens prendre l’argent à ton mari.
Mélina : mais…
Gaétan : qui sait ! Peut-être qu'elle a de l'argent !
Maman Vera : qu’elle a pris ça où ?
Gaëtan : tu connais ses choses ?
C’est comme si les coups que j’avais reçu ce matin avaient déplacé mon cerveau et m’empêchait de ce fait de réfléchir, mais je n’avais pas fini de parler que je m’étais rapproché de lui
Mélina : je veux de l'argent du marché Gaëtan !
Gaëtan : Maman, tu vois comme elle me parle ? « Je veux l’argent tu marché Gaëtan » comme si je suis son égale, comme si c’est elle qui travaillait l’argent là ou bien comme si je suis obligé de lui donner mon argent que je gagne durement
Maman Vera : Aaah Gaëtan ! Toi aussi tu aimes trop les problèmes, tu voulais seulement qu’elle se couche pour te demander de l'argent parce que c’est toi qui travailles ça ? En plus tu dis ne pas être obligé tu penses que tes enfants vont manger quoi ?
Il n’avait plus parlé, s’était dirigé dans la chambre et en était ressorti avec trois milles francs, surement parce que sa mère était là, le jour qu’il me rationnait ça ne dépassait jamais deux mille francs malgré que nous soyons six à la maison.
Maman Vera : c’est combien là-bas ma fille ?
Mélina : c’est trois milles francs maman !
Après avoir donné le montant, je voulais me diriger vers la sortie quand elle m’a demandé d’attendre, je ne savais pas ce qu’elle voulait encore.
Maman Vera : mon fils, nous sommes dimanche et le dimanche nous sommes censés bien manger, en plus je suis là, donc vous devez faire une nourriture qui me plaira, et actuellement j’ai envie de manger le poulet
Gaëtan : maman toi aussi !
Maman Vera : moi aussi quoi ? Tu sais depuis combien de temps je n’ai pas mangé du poulet ? Et si je ne mange pas chez toi je vais manger chez qui ?
Gaëtan : tu n’as plus les poulets au village ?
Maman Vera : avant de ne pas apporter pour mes petits enfants ?
C’était sa mère et malgré qu’il soit dure, il allait bouder mais finir par essayer de la satisfaire, et c’est ce qu’il avait fait, après être sorti de la chambre à nouveau, il avait arraché les trois mille que j’avais en main avant de me donner cinq mille.
Maman Vera : ma fille ça va suffire ?
Le regard que Gaétan m’avait lancé, m’imposait de dire que l’argent allait suffire
Mélina : Oui maman ça va suffire !
Maman Vera : ok, va alors au marché, je vais discuter un peu avec mon fils
Je m’étais rendu au marché et j’allais nous préparer le riz sauce tomate avec du poulet, je ne savais plus la dernière fois que nous avions mangé ce repas chez moi, nous étions plus habitués à manger le riz sauté ou bien avec la sauce d’arachide, déjà que manger le poisson était rare combien de fois le poulet, nous allions nous régaler, et je comptais garder le reste d’argent de la veille.
En rentrant du marché, j'ai suivi une partie de leur conversation.
Maman Vera : voilà la maison que ton cousin t’avait donnée après avoir construit une autre, tu n’as jamais arrangé, crépir et mettre le plafond ça t’a dépassé, mais tu connais seulement frapper ta femme, regarde ton sol, même cimenté te dépasse, donc si ton cousin ne t’avait pas aidé ainsi tu serais encore en location sans terrain à cet âge ?
Gaëtan : maman ce n’est pas que je ne veux pas, les temps sont durs et je ne gagne pas assez
Maman Vera : tout c’est la volonté, quand tu bouffe tes tontines tu fais quoi avec l’argent ? Écoute Gaétan, je ne veux plus te voir frapper Mélina, c’est aussi l’enfant de quelqu’un, tu as déjà suivi que ton beau-frère à frapper ta sœur ?
Gaëtan : on ne frappe pas les bonnes femmes maman !
Maman Vera : c’est ce que tu dis hein, ta femme t’a fait quoi de mauvais ? Gaëtan change Oh, devient responsable, et occupe-toi de ta famille en priorité, les femmes de dehors ne vont jamais te donner quelque chose de bon, elles sont seulement là pour manger ton argent et te rendre pauvre, ton père a fait la même chose, il est ou actuellement, il pensait me faire du mal, mais me voilà en vie, il a porté son sida et en est mort tout seul, heureusement pour moi, le Dieu que je sers m’a épargné, alors je te le redemande change Gaëtan, il est encore temps
Gaétan : arrête de voir le négatif partout, et pour que Mélina parle lui, il faut qu’elle me respecte dans cette maison ou c’est moi l’homme ou c’est elle !
Maman Vera : je vais lui parler mais il faudra aussi que tu arrêtes de la frapper
Gaétan : j’ai compris !
Il comprenait toujours, mais ne changeait jamais, quand maman m’avait vu elle était sortie de la maison pour m’aider à faire la cuisine et les enfants étaient au salon avec leur père, seule Rosine était à la cuisine avec nous, les autres profitaient de leur père qui se confondait en excuse pour son absence en accusant le travail c’était ainsi chaque fois, comme si il était le seul père de famille qui travaillait.
Une fois le repas fini et tout le monde propre, nous devions manger en famille et j’avais déjà servi, maman avait insisté faire la prière avant et après la prière elle avait dirigé à nouveau son regard vers son fils pour lui parler.
Maman Vera : nous n’allons pas quand même manger ce si bon repas sans boire, Gaétan acheté nous à boire s’il te plait…
Gaétan : Maman depuis quand tu bois de la bière ?
Maman Vera : est-ce que c’est seulement la bière que je peux boire, il y’a aussi le jus, en plus je ne suis pas libre de boire ce que je veux ? Je veux même boire la bière là maintenant, Joël prend les goûts ensuite l’argent à ton père tu pars nous acheter à boire, nous allons t’attendre avant de commencer à manger, dépêche-toi s’il te plait !
Joël : d'accord Mamy !
Gaétan me lançait les regards comme si c’était de ma faute ce que sa mère faisait mais je faisais mine de ne pas le remarquer, j’évitais que nos regards se croisent, c’est en boudant qu’il était entré dans la chambre prendre l’argent.
Maman Vera : moi je bois la Beaufort, tu bois quoi Mélina ?
Mélina : je vais aussi prendre la Beaufort
Gaétan : voilà deux mille, achète deux Beaufort et un jus pour vous, tu me rapporte le reste
Mélina : Et toi-même tu ne bois pas ?
Gaétan : ton problème est à quel niveau ? Je vous ai dit que j’avais soif ? Ça devient seulement la force avec toi dans cette maison ? Continue à vouloir prendre la place de l’homme et m’imposer ce que je dois faire
Ça c’était tout Gaëtan toujours en train de tout extrapoler pour si peu.
Maman Vera : pardon ne me frustre pas l’enfant, elle a raison, tu dois aussi boire, Joël achète la Beaufort de ta mère, un jus pour vous et ce que ton père boit souvent
Rosine : Papa bois souvent la Kadji bière !
Avait criée Rosine
Gaétan : Maman tu ne bois plus ?
Maman Vera : tu veux m’empoisonner ? Donc je suis dans ta maison, je bois tu me regarde ? Alors que dehors tu bois jusqu’à doubler et parfois tripler même
Gaétan : décidément c’est mon jour avec vous aujourd’hui !
Après être revenu de la chambre à nouveau, il avait ajouté mille francs sur les deux milles.
Gaétan : Joël prend moi une Kadji bière et achète plutôt deux jus pour vous quatre au lieu d’un seul là vous allez boire deux par deux
Après que Joël soit revenu de la route nous avions mangé et bu tous ensemble comme une famille normale, j’étais contente de voir comment mes enfants dévoraient leurs plats en buvant leur jus, ces moments étaient extrêmement rares, ils arrivaient maximum deux fois par an, si quelqu’un entrait dans ma maison ce jour il devait nous envier alors que la plupart du temps nous souffrons avec les bouts de pains et du riz blanc.
Une fois que nous avions fini de manger, c’était les discussions, les rires, nous passions un très bon moment en famille, entre les enfants qui étaient contents de voir leur grand-mère et leur Père en même temps, c’était normal qu’il y’ait du bruit.
Après quelques minutes, Gaétan était allé se coucher il disait que le soir il devait se rendre à une réunion, et moi je m’étais dirigée vers la cuisine pour rincer les assiettes que nous venions de salir, quant à maman elle racontait des histoires aux enfants j’étais presque à la fin quand maman est venu me dire que Gaétan m’appelait dans la chambre, mais je voulais une fois finir.
Mélina : maman s’il te plait dis lui que je viens dans quelques minutes le temps pour moi de finir de rincer ces assiettes
Maman Vera : Non ! Non ! Quand ton mari t’appelle tu dois laisser tout ce que tu fais et partir, en plus tu le connais, tu sais très bien qu’il se met en colère pour rien alors vas-y laisse je vais finir de rincer les assiettes et Rosine va me montrer ou je dois ranger.
Je m’étais rendu dans la chambre, je me demandais bien ce qu’il me voulait encore, surement me faire des reproches par rapport au comportement de sa mère alors que je n’y étais pour rien du tout.
J’étais entrée dans la chambre et je ne voyais personne, puis il sortit de derrière et ferma la porte à clé apparemment il était caché derrière la porte quand je suis entré, j’avais pris peur en le voyant fermer la porte car je pensais qu’il voulait encore me frapper et voulait se rassurer cette fois ci que personne ne viendrait me sauver, j’étais effrayée quand je le voyais s’approcher de moi au point de fermer mes yeux.
Mais grande fut ma surprise de ressentir ses lèvres sur les miennes, il s’était mis en m’embrasser en cherchant à me déshabiller, je voulus tout d’abord refuser en pensant à ces nuits qu’il venait de faire dehors et à la bastonnade que j’avais reçu le matin pour rien, mais vue toute la bonne humeur et l’ambiance qu’il y’avait eu juste après, je ne voulais plus de disputes alors je m’étais laissée faire et nous avions fait l’amour avant de nous en dormir quelques minutes après, j’en avais également profité car mon mari malgré tout m’avait manqué, et je voulais profiter de ces quelques minutes de paix car je savais que c’était de courte durée, le temps de passage de maman uniquement.
A seize heures son réveil avait sonné et il fallait qu’il aille à la réunion, il s’était levé pour s’apprêter et quand je voulus me lever à mon tour, il m’avait maintenu sur le lit.
Gaétan : tu n’es pas obligé de te lever tu peux continuer à dormir, moi je vais à la réunion, toi tu vas où ? alors continue de te reposer
Mélina : je dois surveiller les enfants !
Gaétan : mais maman est là, elle peut le faire, en plus ils sont sages, alors profite pour te reposer encore un peu
Il m’avait sourit, ce sourire qui était si rare, car d’habitude son visage était toujours froissé comme si tout l’énervait, je ne voulais pas me faire prier alors j’avais bien remis la couverture sur moi avant de me rendormir, et c’est à dix-huit heure que je m’étais réveillée pour apprêter les effets des enfants qui devaient se rendre à l’école le lendemain.
À mon réveil, maman était couchée au salon, elle dormait et à côté les enfants regardaient la télévision, le câble était revenu.
Mélina : levée vous ! La télévision cava pour aujourd’hui, allez apprêter vos effets pour demain, Nathan vient avec ta tenue, je vais coudre la poche, ou tu as d’abord fait comment pour déchirer ça comme ça Oh, si tu reviens encore avec ça déchiré je vais te fouetter avec le balai
Ils révisaient leurs leçons pour la semaine quand moi je vérifiais leurs tenues, et leurs cahiers, car malgré notre souffrance je tenais à ce qu’ils réussissent à l’école et pour le moment c’est seulement Nathan qui avait la tête dure, avec lui il fallait faire attention et toujours être derrière lui, il était très têtu et aimait les problèmes comme son père.
Maman s’était réveillée entre-temps et nous avions mis une chaîne qui pouvait l‘intéresser afin qu’elle regarde le temps que les enfants apprennent. Aux environs de vingt heure trente Gaétan rentrait, c’était super tôt parfois quand il partait à la réunion le dimanche comme ça il revenait seulement se changer le lundi matin pour le travail, quelle surprise !
Je lui avais encore servi a mangé, nous avions même mangé ensemble, puis à vingt une heure j’avais exigé que les enfants aillent se coucher, nous étions restés au salon tous les trois mais quelques minutes après j’étais allée me coucher également en les laissant seuls tous les deux au salon, mais cette fois ci ils n’avaient pas parlé de moi mais des gens de leur famille, maman parlait plus de sa coépouse maman Odette car son mari avait deux femmes avant sa mort.
Je n’aimais pas cette Odette, elle était naturellement méchante, je me rappelais de la fois que j’avais accouché Joël et que je m’étais rendu au village pour leur présenter l’enfant, maman était allé à un deuil et revenait dans deux jours, j’avais pourtant bien demandé à Gaétan de l’appeler avant que je ne vienne mais il insistait qu’elle serait là et que de toutes les façons à part chez elle, elle allait partir où ?
Mais arrivée au village elle n’était pas là, et j’avais dû me réfugier chez sa coépouse en attendant qu’elle revienne, car comme c'étaient les vacances, maman était partie avec ses autres enfants, fermant ainsi sa porte.
Généralement chez nous quand une femme accouche, et va au village, elle ne travaille pas beaucoup, sa belle-mère s’occupe d’elle, elle peut juste s’occuper du bébé et de la cuisine quand les autres vont aux champs, mais avec maman Odette ça n’avait pas été le cas, le lendemain du jour que je suis arrivée, en allant au champ avec ses enfants elle m’avait demandé si je n’étais pas encore prête. Au début je pensais qu’elle blaguait avant qu’elle me donne un Kaba à elle de le mettre sur moi, Joël n’avait que trois mois, et elle voulait que je l’amène au champ et comme je n’avais pas le choix je suis partie au champ avec elle.
Arrivé au champ, elle coupa la feuille du bananier et c’est dessus que j’avais posé Joël et l’avait recouvert d’un pagne, ensuite nous avions fait des travaux champêtres presque toute la journée, en rentrant j’étais fatigué, sans compter que j'avais très faim, mais il fallait encore préparer ce que nous devions manger ce soir et elle m’avait laissé cette charge à moi seule, j'avais subi cela pendant deux jours.
Puis après les deux maman Vera était de retour, et j’étais aller directement chez elle, je lui avais tout raconté quand elle avait vu les boutons rouges sur certaines parties du corps de Joël, ce sont les insectes qui l’avaient piqué au champ, elle n’avait pas pu contenir sa colère et s’était bien engueuler avec sa coépouse vue que c'était quand même son premier petit fils.
Mais comme sa coépouse était la préférée de leur mari, elle s’était fâchée à son tour et m’avait saboté auprès de ce dernier, c’est ainsi que jusqu’à sa mort, je ne m’entendais ni avec maman Odette ni avec mon beau père…