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Chapitre 3

Paméla.

 Lorsque j’arrive devant la façade de cet hôtel, la première question que je me pose est: qu'est-ce que je fous ici ? Je suis devant le Plazza de Paris, l’un des hôtels le plus chic et le plus beau de France. Je ne cesse de me répéter que c’est une erreur, une grosse erreur, je suis morte de peur. Mais je sais aussi tout au fond de moi que jamais Vince ne m'enverrait dans un endroit où on pourrait me faire du mal. Je me ressaisis et j’entre. Je regarde autour de moi l’immense hall, puis le sol en marbre sur lequel j’ai même peur de marcher. Je ne me suis pas changée, j’ai juste mis un énorme pardessus sous lequel je ne porte que des sous-vêtements.

Mon Dieu !

 Imagine que mon par-dessus s’ouvre et que je me retrouve en sous-vêtements devant tous ces gens. Je me dirige vers la réception, ma réceptionniste assise derrière me regarde avancer. Elle me regarde comme si j’étais une tâche sur un mur blanc, comme une décoration bas de gamme dans ce décor de luxe, elle me regarde comme si j’étais une traînée. Une cliente est placée à côté d’elle, elle aussi me regarde comme si j’étais un vulgaire déchet. Moi qui me sentais déjà mal, je me sens encore plus mal, puis je me rappelle que je n’ai pas à avoir honte, je ne suis pas une traînée, je suis une danseuse.

 Je tire sur les pans de mon long manteau et je la regarde droit dans les yeux.

- J’ai une réservation dans un des appartements.

 Elle me regarde des pieds jusqu’à la tête et ne cherche même pas à masquer son dégoût.

-  Je suis désolée, nous ne recevons pas les clients dans votre genre.

 Je fronce les sourcils sans détourner mon regard d’elle.

-  Ah oui et quel genre de cliente suis-je ?

- Voyons, ne me forcez pas être grossière.

- Vous l’êtes déjà, vous me jugez déjà sans même me connaître. Il n’y a qu’à voir comment vous êtes habillée.

-  Et comment suis-je habillée ?

-  Comme une…

- Y’a t’il un problème ? Retentit une voix derrière moi.

 La réceptionniste sursaute, moi aussi je me surprends à frémir, ma colonne vertébrale en frissonne.  Putain c’est quoi cette voix de malade ? Comment quelqu’un peut rien qu’au son de sa voix réussir à faire trembler les gens ainsi. Je me tourne en direction de la voix d’un geste lent, comme si j’avais peur de mettre un visage sur cette voix. Je rencontre le regard le plus beau que je n’ai jamais vu. Des yeux verts, une couleur qui me laisse perplexe parce que je n’ai jamais vu un brin aux yeux verts, me retrouve en face de l’homme le plus grand que je n’ai jamais vu. Il est tellement grand que la chose à laquelle je fais face est son torse. Je lève doucement les yeux sur lui et je croise son regard.

 Il passe sa main dans ses cheveux d’un geste lasse, mais à son geste, je l’ai reconnu, il s’agit de l’homme du club, celui que je voulais absolument. Il a parlé avec un léger accent, bien que celui-ci soit très bien caché, je l’ai entendu, il détourne son regard de moi et le pose sur la réceptionniste.

- Y’a t’il un problème répète t’il à nouveau.

 Je suis soudain prise d’un mauvais presentiment et si cet homme était celui que je débats rencontrer ici ? Pitié Seigneur faites que ce ne soit pas lui mon client, je vous en prie, je sers mon sac entre mes doigts et le triture, tant pis si j’en use le cuir.

- Non monsieur dit  la jeune femme, rien que nous ne pouvons régler nous-mêmes.

-  Dans ce cas, je peux amener mon amie alors ? Demande t’il en me montrant du doigt.

- Comment ? Demande t’elle consternée, cette jeune femme est-elle votre amie ?

Même la cliente à côté affiche une mine stupéfaite.

 -  C’est ce que je viens bien de dire non ?

- Eh bien monsieur…

 Il lève la main pour lui couper la parole, puis reporte toute son attention sur moi, sans même me parler, il se tourne et se dirige vers l’ascenseur.

Je sais que je devrais le suivre, mais je suis pétrifiée de me retrouver enfermée dans un espace clos avec lui, c’est la dernière chose dont j’ai envie. Cet homme me fait beaucoup trop peur.

Une fois dans l’ascenseur, il se tourne vers moi et me dit.

-  Tu viens ?

 Je secoue la tête et je le suis à l’intérieur de l’ascenseur, puis je me mets bien au coin loin de lui. Quelle était la probabilité que je rencontre le mec du club dans cet hôtel ? Quelle en était la probabilité que ce soit lui le client ? Tout le trajet en ascenseur se fait dans le silence, je ne sais pas, mais avec lui, je ressens comme le besoin de l’impressionner, comme si je devais lui prouver qu’en dehors de cette perruque et de cette couche de maquillage, il y’a une autre personne là-dessous.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent, puis nous pénétrons dans ce qui est probablement l’appartement le plus luxueux que je n’ai jamais vu.

 Il s’avance dans la pièce et retire son manteau qu’il accroche, puis il s’en va vers le bar se servir à boire.

D’accord me dis-je intérieurement, ce sera mieux s’il ne parle pas. Je pose mon sac à main sur la table basse et je cherche un endroit où me mettre pour qu’il puisse profiter de la danse. Il se tourne vers moi avec un second verre et me le tend. Je lui réponds non de la tête.

- Tu vas rester sans  rien dire ?

 Je baisse la tête sans rien dire, je ne sais vraiment pas comment réagir avec cet homme, je ne sais absolument pas quel attitude adopter, peu importe l’identité que j’ai, Étoile ou Paméla, je n’ai jamais été autant impressionnée par la présence d’un homme. Je ne sais vraiment pas où me mettre. J’ouvre mon imperméable pour commencer à danser, mais il m’arrête en posant ses mains sur les miennes.

-  Pas si vite dit-il dans un murmure.

 Sa voix dure et sévère a disparu, elle a laissé place à un murmure rauque, une chaleur se réveille dans mon bas et je sens mes poils se hérisser sur ma peau.

-  Tu pourrais au moins me dire ton nom.

-  Étoile.

 Ses lèvres s’incline en un sourire.

-  Étoile ? C’est vraiment ton nom ou juste ton nom de scène ?

-  Un nom de scène dis-je machinalement.

-  Tu ne veux pas me donner ton vrai prénom ?

- Non, je ne peux pas.

-  D’accord dit-il en levant les mains. Il retourne s’assoir et me laisse faire. La chaîne hi-fi est par là-bas, tu peux mettre ce que tu veux.

 Je me dirige donc vers celle-ci, je regarde les musiques disponibles, puis je décide de mettre une chanson de Shakira La tortura. Le temps que la musique commence, je pousse un soupir et je ferme les yeux pour me donner du courage, puis je commence à danser. Je laisse sensuellement tomber mon manteau par terre. Le principe d’une danse privée, c’est qu’il faut tout faire pour chauffer le client, toutefois sans qu’il ne passe rien entre vous, du moins rien que vous ne voulez. Cet homme a payé très cher pour pouvoir me voir danser rien que pour lui et je me promets à moi-même qu’il va en avoir pour son argent.

 Mon manteau tombe, et je me tourne vers lui, il ne me quitte pas des yeux, il me regarde comme si j’étais une œuvre d’art, il avale une gorgée de whisky et se cale confortablement dans son fauteuil.

Je me passe la langue sur les lèvres et je soutiens son regard. Je bouge sensuellement au rythme de la musique, je monte sur la table et je danse sensuellement au rythme de la musique, je n’ai jamais fait de chorégraphie sur cette chanson, mais on dirait qu’avec lui, les pas me viennent tout seul.

Je bouge  des hanches, je me touche les seins et je me mords la lèvre. Puis, je me mets à quatre pattes et je m’avance vers lui, sans le quitter des yeux, je le regarde d’un air provocateur, puis je rampe jusqu’à ses pieds, entre ses jambes, je me lèche la lèvre et je me redresse pour tweeter accroupie face à lui. Je me relève ensuite, et je m’assoie à califourchon sur des jambes, sur lesquelles je me mets à danser.

Je n’ai jamais été aussi entreprenante avec un client, en général, dans les clubs, il y’a comment dire des sortes de barrières de sécurité qui empêchent les clients de nous toucher, mais aujourd’hui je sens en moi une force, un désir de plaire que je croyais éteint à jamais. J’ondule des hanches et je les tournes à une lenteur incroyable, il ferme les yeux et grogne d’approbation.

Je m’attaque à sa cravate que je retire et je la mets ensuite autour de mon cou, il ouvre les yeux et me regarde puis il se mord la lèvre.

Putain de bordel de merde ! Comment quelqu’un peut-il être aussi sexy dans chacun de ses gestes ? Même quand il cligne des yeux c’est sexy. Il rapproche son visage du mien et me murmure à l’oreille.

-  Je sais que ça ne fait pas partie du contrat mais est-ce que je peux te toucher ?

 Mon corps est secoué d’un léger tremblement, comment quelqu’un parvient il a vous contrôler d’une simple question, je ne peux pas me permettre de le contrarier, il a payé une énorme somme pour être ici avec moi, alors, je décote la tête en signe d’acquiescement, des l’instant où sa main se pose sur mon dos nu, je sens que je suis perdue.

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