Chapitre 01
Chapitre I
~~ Immaculé Bonaventure Sakumuna alias IBS ~~
Message Moïra, 23h18 :
« J'ai envie de te voir. Tu me manques. »
« Tu me manques aussi bébé. J'ai hâte de te voir… Tu portes quoi ? »
Je retire mon t-shirt puis m'installe confortablement dans mon lit, pour mieux suivre notre conversation.
Message Moïra, 23h19:
« Juste un string rouge. Il fait trop chaud ;) »
Je souris en voyant son message ! Elle commence fort aujourd'hui !
« Ah ouais ? Seulement un string ? T'as raison, il fait trop chaud. Faut savoir se mettre à l'aise. »
Message Moïra, 23h22:
« C'est clair ! On peut pas être plus à l'aise que lorsqu'on est nu… Je crois que je vais enlever mon string. Je saurai totalement à l'aise. »
« Je t'encourage ! Moi-même je pense que je vais retirer mon short ! Je serai vraiment à l'aise MOI !
« Pourquoi TU serais vraiment à l'aise ?»
« Parce que je suis certain que tu dois être en short débardeur ! ah-ah ! Les filles vous êtes trop complexées pour vous mettre totalement à l'aise, même dans vos propres chambres ! »
« Ah bon, tu penses ?... Je t'envoie ma photo, si tu m'envoies la tienne :p ! »
Rien que l'idée de l'imaginer en string sur son lit me fait avoir la trique alors toute nue, c'est pire !
Je sens une poussée d'adrénaline qui me pousse à retirer rapidement mon short puis je lance un appel vidéo via Whatsapp. J'arrange mes oreillers derrières moi, passe sous le drap puis attends qu'elle décroche. Deux, trois, quatre sonneries. Elle ne décroche pas !Elle se fait désirer ! Et ça me fait monter en pression ! Mon imagination tourne à cent mille à l'heure et j'ai qu'une hâte, c'est la voir !
Et c'est ce qu'il se passe après la énième sonnerie.
« — Coucou.
— Salut. Qu'est-ce que tu faisais ?
— Je me mettais en condition pour aller dormir.
— Ah ouais ? Fais-moi voir.
— Toi d'abord. »
Je descends mon drap jusqu'à mon bassin, puis lui montre mon torse nu, avant de descendre un peu plus mon téléphone, puis je le remonte pour la regarder faire de même. Elle commence par sa poitrine dénudée avant de descendre sur son ventre puis sur son entrejambe.
« — Tu devrais venir t'occuper de moi. elle souffle en passant sa main sur sa poitrine. »
Là encore, je la regarde faire sans rien dire, jusqu'à ce qu'elle décide d'aller plus bas. Sans m'en rendre compte, ma main libre accompagne son mouvement vers mon bas ventre et tandis qu'elle se caresse, ma main encercle mon engin et exerce des allés et venus au rythme de ses gémissements.
Elle pousse de soupirs plus rapides et plus secs et j'accélère mes mouvements pour suivre son rythme, le souffle saccadé. Je suis en train d'arriver, je suis à deux doigts de …
« — Ya IB ! Ya IB ! »
Non, non, no…..aaaaahhhh !
Je me laisse gagner en même temps que Moïra, mais je n'ai pas le temps de me reprendre, les coups sur ma porte persistent.
« — Ya IB ! S'il te plaît ouvre la porte ! Ya IB ! »
Putain, fait chier !
J'essaie de faire comme si elle n'était pas là, mais baisse quand même le son de mon téléphone.
Je reste immobile pendant une longue minute pour qu'elle s'imagine que je suis en train de dormir, et ça à l'air de fonctionner puisque j'entends ses pas s'éloigner.
« — Faut que tu me prennes. souffle Moïra. J'en ai marre de ces jeux, je veux … »
« Clic, Clic »
Merde non pas ça ! j'hurle en sautant du lit pour claquer la porte juste au moment où Amara est en train de l'ouvrir.
« — Aie ! Ya IB ! Tu m'as fait mal !
— Mais tu étais en train de faire quoi là ?!
— Yaya, je peux pas dormir toute seule ! J'ai trop peur !
— Je m'en fous ! j'hurle presque. T'as un lit, tu dors là-bas ! T'es plus une gamine !
— Je sais, je sais, mais maman Chadé me fait peur. elle m'avoue la voix emplit de larmes. Yaya laisse-moi dormir avec toi juste pour ce soir !
— Non ! Va voir les jumelles et va dormir avec elles ! Moi je peux pas !
— Mais yaya ! elle renifle. Je…
— Va dormir avec les jumelles ! j'hurle de nouveau ! »
Je suis presque certain de l'avoir entendu sursauter avant de s'éloigner de la porte. J'attends encore quelques instants, le temps d'être sûr qu'elle soit partie et pousse une grosse expiration quand je pense que c'est bon.
Je peux enfin relâcher la pression et regarder les dégâts causés !
Putain ! Y'en a partout maintenant !
« — Fait chier
— Bébé, ça va ? Bébé ? »
Et merde !
*
* *
Ce matin, je suis vraiment pas d'humeur ! J'ai envie de voir personne et encore moins parler à qui que ce soit, mais je veux régler cette histoire avec Amara !
Depuis sa naissance elle ne fait que passer son temps à me suivre partout où je vais. C'était marrant au début, mais là ça commence à devenir chiant ! On a plus l'âge d'être collés les un aux autres. Même Anne qui est ma jumelle n'est pas aussi collée à moi !
« — Oh ! Amara ! je la stoppe quand je la croise dans le couloir.
— Bonjour ya IB.
— Y'a pas de bonjour qui tienne ! C'est la dernière fois que tu tentes de rentrer dans ma chambre sans mon autorisation !
— Mais je pensais que tu dormais et que tu m'entendais pas !
— Et tu crois que c'est une raison valable pour aller prendre le double de ma clé dans la cachette que je t'ai montrée ?
— J'avais peur. elle murmure après un instant de silence. Ma chambre est à côté de celle de maman Chadé et tous les matins depuis son arrivée, elle se réveille tôt pour murmurer des trucs bizarres. Des fois elle crie, des fois elle pleure et des fois elle chante. On dirait une folle !
— Il doit y avoir une bonne explication, mais t'es tellement peureuse que tu ne peux rien voir ! T'as 13 ans maintenant, t'es une grande, faut arrêter de te comporter comme un bébé !
— Je me comporte pas comme un bébé là ! Je te promets que c'est bizarre ! T'as qu'à dormir dans ma chambre ce soir, et toi même tu verras. »
Je sens bien qu'elle a peur de me demander de dormir avec elle ce soir et qu'elle a trouvé un super prétexte pour le faire.
Pour la rassurer, je l'informe que je dormirai dans sa chambre ce soir et qu'après ça, ce sera la dernière fois !
« — Okay. Merci.
— C'est ça. En attendant, rends-moi ma clé !je lui ordonne en tendant ma main.
— Qu'est-ce que vous faites ? nous questionne Anne qui vient de sortir de sa chambre.
— J'essaie de comprendre pourquoi ta soeur est aussi peureuse.
— Elle tient ça de toi. elle me répond du tac au tac. Vous allez pas en cours ?
— J'y vais là et je dépose Amara, mais on dirait que toi tu vas pas y aller n'est-ce pas ?
— Bien sûr que si ! Je finis de m'apprêter ! elle répond en retournant dans sa chambre. »
C'est ça !
Habillée comme elle est et avec tout le maquillage qu'elle a sur la figure, je doute qu'elle soit en train de se préparer pour aller en cours, mais son problème n'est plus à mon niveau !
*****
~~ Marie-Anne Sakumuna~~
« — Tu plaisantes ?
— Je vais mentir pourquoi ? Ils sont rentrer ensemble et tu la connais, dès qu'elle peut attaquer, elle attaque.
— Ouais mais Raoul n'est pas comme ça. Même si elle a tenté de le séduire, je sais qu'il a résisté.
— Parce qu'il est qui ? Parce que toi tu es qui ? Sors déjà de ta bulle, cette fille, c'est une pute et c'est son ex, donc elle sait comment le mettre à genou ! »
Non, je ne veux pas croire ça ! Raoul n'est pas con ! Il est pas comme tous les autres ! Et je lui donne ce qu'il veut donc il n'y a pas de raisons pour qu'il tombe dans le piège de la salope là ! Y'a pas de raisons !
« — En tout cas, moi je t'ai prévenu. Je finis de m'apprêter, on se retrouve en cours ?
— Ouais. A toute ! »
Je raccroche avec Raïssa, balance mon téléphone sur mon lit et continue de brosser mon tissage. J'ai pas à avoir peur ! Je connais mon homme, je le connais parfaitement… Mais en même temps, je ne comprends pas pourquoi il est rentré avec elle ! Je lui ai dit que je n'aimais pas la façon dont elle tournait toujours autour de lui. Par respect pour moi, il aurait dû refuser de la raccompagner !
C'est lui qui était presque devenu dingue quand Max m'a proposé de me déposer chez moi, alors pourquoi il a reproduit un comportement qui ne lui avait pas plus !
Il faut qu'il m'explique cette histoire !
Je dépose ma brosse sur ma commode, puis récupère mon sac et sors de ma chambre après l'avoir verrouillée.
« — Tu vas en cours ? me demande maman Chadé, qui vient de se matérialiser devant moi.
— Euh… Euh oui. Oui, je suis un peu en retard d'ailleurs.
— Ah okay. C'est pour quel cours ? Les langues vivantes ? L'anglais ? elle ajoute avec un sourire en coin. »
Ce petit sourire qu'elle arbore me dit qu'elle m'a démasquée, qu'elle sait que je ne vais pas en cours, mais je ne peux pas l'avouer. Elle risquerait d'informer maman. C'est même certain.
Vivement qu'elle rentre chez elle ! Y'en a assez de l'avoir dans nos pattes tous les jours là !
« — Euh… Non. C'est les maths, j'ai cours de math.
— Ah d'accord. elle souffle en me tournant le dos. Mate bien les bosses.
— Pardon ? Tu as dit quoi ?
— J'ai dit bosse bien les maths ! »
Vraiment, cette femme est trop bizarre !
Je préfère faire comme si elle n'était pas là, et sors de la maison, à la recherche d'un taxi. Il me faut moins de vingt-cinq minutes pour rejoindre la maison de Raoul. C'est une maison plutôt belle que ses parents lui ont offertes il y a trois ans, à l'obtention de son master et pour fêter son retour au pays. Je l'ai aidé l'aménager, à la rendre plus vivante, plus conviviale. C'était mon rôle en tant que maîtresse de maison comme il le dit toujours à qui veut l'entendre. C'est pour cette raison que je n'ai pas besoin de m'annoncer lorsque je passe devant le gardien, qui se contente d'incliner légèrement sa tête sur mon passage.
Je dépose mes affaires sur le canapé, puis rejoins Raoul dans sa chambre, totalement plongée dans le noir.
Je retire mes chaussures et ma veste, avant de me glisser dans le lit, à ses côtés.
« — Humm… Bonjour. il marmonne en me palpant le corps. »
Je ne réponds pas à sa salutation et lui tourne volontairement le dos !
Il déteste quand je fais ça, mais c'est une façon pour moi de le faire réagir. Et ça marche à tous les coups, la preuve : il se met à me questionner sur ce qui ne va pas après seulement deux petites minutes de silence.
Là encore, j'évite volontairement de lui répondre. Ce qui le fait enrager.
« — Bon ! Je peux savoir ce qui ne va pas ? il soupire en se levant du lit. Si tu es venue avec l'intention de me bouder ou de te disputer, tu peux déjà faire demi tour, je ne suis pas d'humeur à me prendre la tête !
— C'est ce que tu me dis ? Tu cherches même pas à savoir ce qui ne va pas ?!
— Et qu'est-ce qui ne va pas ? il me demande en tirant les rideaux qui illuminent brutalement la pièce. »
Je me lève vivement du lit pour lui faire face et ai l'intention de lui parler de ce qui m'a été rapporté quand mon regard est attiré par les griffures se trouvant sur son corps. C'est pas moi qui les lui ai fait, ça c'est certain ! Ce qui signifie que Raïssa avait raison ! Oh j'y crois pas !
« — Elle avait raison ! C'est pas vrai ! j'hurle à reculons.
— Quoi ? De quoi tu parles !
— Je parle de Nina et toi ! T'as couché avec elle !
— Quoi ? Mais non ! J'ai rien fait !
— Me prends pas pour une idiote Raoul ! On t'a vu rentrer en voiture avec elle ! Et là ton corps est recouvert de griffures ! Tu vas encore nier ?! »
J'attrape ma veste et cherche des yeux mes chaussures sans les trouver ! Mes yeux étant embués de larmes ! Comment j'ai pu être aussi conne ! Il me disait qu'il m'aimait, que j'étais sa femme "mère ya palais" ! Et tout ça c'était du vent !
« — Rianne ! Rianne ! il crie en me retenant par les bras. J'ai rien fait avec elle !
— Lâche-moi Raoul ! Je te dis de me lâcher !
— Donc tu préfères croire tes idiotes de copines qui arrêtent pas de me faire des avances plutôt que moi ? C'est ça ? Tu veux partir sans me laisser la possibilité de donner ma version des faits ? Oui je l'ai raccompagné parce qu'il se faisait tard et qu'elle était complètement daï ! Elle aurait pu se faire agresser sans pour autant être en mesure de se défendre ! Tu voulais que je la laisse , ! »
Oh ! Raïssa ne m'a pas dit tout ça. Elle n'a pas fait mention de l'état d'ébriété de Nina…
« — Mais je… Elle…
— Mais rien du tout ! Tu sais quoi ! Vas-y, vas t'en ! il lance en lâchant mon bras. Si ta pas confiance en moi après toutes ces années, je vois pas ce qu'on fait ensemble ! »
Oh non ! Je ne veux pas le perdre ! Moi je lui faisais confiance, je savais qu'il n'avait rien fait, qu'il tenait à notre couple mais c'est Raïssa, elle a réussi à me mettre le doute et j'ai pensé que… Je n'aurais jamais du lui faire confiance !
« — Je te demande pardon bébé. je marmonne en le retenant. J'ai été induite en erreur et… et je n'aurais pas dû mettre ton attitude en doute. Mais d'un côté, je t'avais demandé de ne pas t'approcher d'elle !
— Et j'ai fait ce que tu m'as dit ! Mais j'allais pas la laisser comme ça. Avant d'être mon ex, c'est mon amie !
— Oui mais… Et les griffures sur ton torse !
— Tu sais que quand on sort, je me lâche comme pas possible. J'étais tellement extasié que je saurai même pas te dire comment je me suis fait ça ! J'ai du m'auto griffer ou érafler contre je ne sais pas trop quoi ! Tu me connais !
— …
— Pourquoi j'irai ailleurs quand j'ai Ma Rianne avec moi ? il murmure, ses lèvres contre les miennes. »
C'est vrai. Je suis sa Rianne, sa Marie-Anne. Il n'a rien à chercher dehors puisqu'il a tout ce qu'il veut ici.
« — Je t'aime mon bébé. il poursuit en m'enlaçant par la taille. »
Je le laisse nous conduire vers le lit, où on finit par faire l'amour.
« — Tu me fais confiance bébé ? il me demande les yeux accrochés aux miens. »
J'hoche la tête, en signe d'affirmation, entre deux baisers, puis le sens se retirer.
« — Tourne toi… Je vais te faire du bien. Je t'aime. »
Je sais ce qu'il veut là, maintenant. Depuis un moment, il veut qu'on passe à une étape supérieure , qu'on partage des plaisirs intenses. Sauf que jusqu'à présent, je n'étais pas trop partante. Qu'on couche ensemble dans toutes les positions et tous les endroits du monde ne me dérange pas plus que ça, c'est conventionnel. Mais le faire aussi différemment, c'était assez…
« — Faut que tu te détendes chérie. Tu vas aimer, faut juste te lancer… détends-toi.
— …
— Je veux juste te faire du bien. il répète. Tu le sais. Ton plaisir m'importe plus que tout.
— Je le sais. je soupire en essayant de me mettre plus à l'aise. »
La première fois que j'ai couchée avec un homme j'appréhendais énormément et étais totalement crispée. Aujourd'hui, je suis celle qui prend les devant et ne recule jamais devant ses assauts. Ce sera donc pareil ! Faut juste que je me mette à l'aise.
Je ferme les yeux et me positionne à quatre pattes pour le faciliter. J'essaie de me relaxer en pensant à un bel endroit, une plage avec un magnifique paysage où je serai en train de savourer un bon cocktail. A Assinie, tiens. Quand nous y étions l'année dernière ! C'était un moment… Oh.
Mes mains posées sous les oreillers, je sens un tissu entre mes mains qui m'a l'air différent du tissu de l'oreiller. Machinalement, je le tire pour regarder ce que c'est.
« — C'est à qui ce string ? »
Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je pivote mes fesses sur le côté et sens son pénis buter sur ma hanche.
« — C'est à qui ce string Raoul ?
— Je sais pas ! C'est pas à toi ?
— Pas à …. ! »
Mais quelle conne je suis ! Quelle conne je suis !
Je le repousse à l'aide de mes pieds et remets aussi vite que possible mon boxer.
Il a beau parler, me tenter de me convaincre de rester, je n'entends plus rien ! Tout ce que je veux, c'est partir !
« — Putain ! T'es vraiment une meuf reloue !
— Vas te faire foutre ! Moi qui te pensais fidèle !
— Je vais être fidèle, tu sais baiser ? Au lieu de me remercier parce que je te gardais quand même, tu viens crier dans mes oreilles !
— Raoul ! Comment tu peux dire une chose pareille ! Tu disais que j'étais ta femme. Qu'est-ce que je t'ai pas donné ! Hein ! Juste parce que je voulais pas le faire par derrière ! Tu pouvais pas attendre un peu ! »
Mais quelle conne je suis ! Quelle conne !
______________________