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Les frasques de maman Chadé

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Kadj
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Résumé

Prologue ~~Amara Bertine Sakumuna ~~ « Tu veux que je fasse quoi? Tu es incapable de discipliner tes enfants! Voilà le résultat ! La plus grande est enceinte ! La deuxième se prostitue pendant que son jumeaux gaspille mon argent dans toutes les boîtes de la ville ! Et ceux qui suivent ne sont même pas capable de me ramener même une moyenne correcte à la maison ! Je paie tout dans cette maison ! Tout ! Mais derrière toi tu es incapable de donner une éducation correcte à mes enfants !» « Oh-Oh ! Ça ne sent pas bon du tout ! je me dis en retournant dans la chambre où tous les autres sont réunis.. « — Alors ? me demande Bibi. — Les gars, c'est chaud ! C'est hyper chaud ! Papa est furieux comme jamais! Il dit que maman est incapable de nous donner une éducation! Qu'il en a marre ! Et tout et tout ! — Mais est-ce que c'est la faute de maman si ya Adé s'est fait engrosser ? soupire IB. Il abuse aussi le vieux. — C'est pas que de ya Adé qu'il parlait. Il parlait aussi de nous. Comme quoi, on est zéro à l'école, on fout rien alors qu'on a tout. Il a même dit que tu gaspilles son argent dans les boîtes de la ville ! — Faut parler ! le caloche ya Marie. Je suis le fils d'Alexandre Sakumuna, je suis le fils d'Alexandre Sakumuna. Rienneux-là. — Regarde Anne. C'est pas parce qu'on est jumeaux qu'on est égale. Je suis né avant toi, donc respecte-moi ! — Je vais te respecter comment ? Quand tu regardes ta dégaines tu penses qu'on peut te prendre au sérieux ? — Je te jure. renchérit ya Merveille. » Tout le monde se met à chahuter ya IB, de sa démarche en passant par son langage, sans oublier son vestimentaire. Mais comme toujours ya Mwinda, recadre les choses. « — Pardon, ne nous dispersons pas ! Je vous rappelle que derrière la porte, maman est en train de prendre cher pour notre attitude, alors on ferait mieux de chercher une solution pour arranger les choses. — La lumière a parlé. lance ya IB sur un ton solennel. » Et les rires fusent encore une petite minute avant que tout le monde reprenne son calme et cherche une solution comme l'a suggéré ya Mwinda. « — Mais il n'y a pas de solution à chercher ! lance ya Pitchou. Travaillez mieux à l'école et ayez un comportement exemplaire puis c'est tout ! Y'a pas mille secrets. — Oh Pitchou tais-toi ! soupire ya IB. Tu penses qu'on a attendu ta naissance pour trouver ça ? — On dirait puisque je suis le seul à bosser et avoir des notes plus que correctes ici ! — Moi aussi j'ai des notes plus que correctes. je me sens obligée de lui rappeler. — Ouais mais bon, je reste toujours le premier… Pfff moi qui voulait organiser une grosse fête pour mes quinze ans, avec vos conneries, papa ne me le permettra jamais ! » Sans qu'on s'y attende, un livre atterrit sur la tête de ya Pitchou et retombe dans un bruit mate par terre. C'est ya Merveille qui vient de le lancer. « — Aie ! — Pitchou tu es bête ou quoi ! On vit une situation de crise et toi, la seule chose à laquelle tu penses c'est faire la fête ! — De quelle situation de crise tu parles ? Et qui est à l'origine de cette situation de crise comme tu dis ? Moi ? Non! Certainement pas ! C'est vous ! il crie en nous désignant tous du doigt. C'est vous qui avez créé cette situation et moi je refuse de prendre à votre place. Quand je bûche toute la soirée pour avoir mes bonnes notes, je ne vous demande pas de porter mes problèmes scolaires sur vos épaules, alors quand vous merdez dans la vie, ne me demandez pas de porter vos soucis ! C'est non ! Chacun ses problèmes ! — Égoïste là ! Enfant individuel ! Quand on naît seul, on devient comme toi ! lui répond ya Merveille. Mais attends le jour où tu auras besoin de notre aide ! — Je ne peux pas avoir besoin de l'aide de personnes plus stupides que moi. il lance en ouvrant la porte. » Il sort assez vite pour ne pas recevoir le second livre qu'elle lui balance et qui atterrit sur la porte refermée. Elle s'apprête à le poursuivre mais ya IB la retient par le bras et lui déconseillant d'y aller « laisse-le, c'est pas grâve ». Elle hésite pendant plusieurs secondes, à y aller , avant de se raviser et reprendre sa place sur le lit. J'attrape un pagne qui trainait sur le bas du lit, l'enroule sur mes épaules et me laisse glisser sur le sol, le regard dans le vague. Franchement, je ne sais pas trop quoi penser de cette histoire. que Papa crie sur maman alors qu'elle n'est même pas en France avec ya Adé, je trouve ça injuste. Elle ne peut pas contrôler ses mouvements et puis ya Adé c'est une grande fille maintenant ! Elle est en âge d'avoir des enfants, c'est maman qui disait ça la dernière fois. « Dès lors qu'une femme à ses règles, elle est en mesure de procréer! » Qu'est-ce que ya Adé ne sait pas ? Cette histoire me stresse parce que ça va retomber sur nous ici. Les prochains jours vont pas être faciles. « — Vous pensez que … » « BOUM » Ya Mwinda n'a pas le temps de terminer sa phrase, que le bruit d'un objet tombant lourdement se fait entendre. Comme un seul corps, nous fixons la porte, comme si elle pouvait nous révéler ce qui vient de tomber lorsque nous entendons les cris de ya Pitchou: « — Maman ! Maman ! Maman répond-moi ! Venez vite ! Maman vient de tomber ! — Quoi ?! s'écrit Marie-Anne, en se levant. » Nous la suivons tous pour assister à une scène qui nous scotche tous sur place : maman allongée à même le sol, le corps inerte. C'est nous qui avons fait ça ? * * * « — Est-ce que je peux t'apporter quelque chose ? Du jus, de l'eau ? je propose à maman. — Non mon bébé. Ça va, merci. — Tu es sûre ? Tu veux peut-être que je regonfle ton coussin ? Il a l'air un peu plat. Attends. — Non ! Non Amara chérie, je n'ai besoin de rien. elle m'arrête d'un mouvement de la main. Ça va je te dis. — Okay. » Je retourne m'asseoir à ma place, sur le fauteuil parallèle au canapé où elle est allongée. Je repositionne mon livre devant moi sans pour autant le lire. Je préfère garder un oeil sur elle. Je ne voudrais pas qu'il se reproduise ce qu'il s'est passé il y a trois semaines. Qu'elle fasse encore une hausse de tension. Le médecin à dit qu'il fallait la ménager alors je fais en sorte qu'elle se ménage. En fait, nous faisons tous en sorte qu'elle se ménage. Ça a commencé avec les sortis que les grands ont arrêté, ça continue avec l'investissement des filles dans les tâches de la maison bien que les gouvernantes s'en occupent. Elles essaient de participer un peu plus. Les garçons eux restent dans leur chambre à faire semblant de travailler sur leur exercice. C'est déjà ça. On essaie vraiment tous de faire des efforts. Tous sauf papa, depuis que maman est revenue de l'hôpital, il rentre tard, nous adresse à peine la parole et passe son temps à marmonner. Je suis censée être sa préférée, mais même avec moi il adopte cette attitude. Je ne comprends pas trop. Pourtant, c'est maintenant que maman à besoin de son aide, de sa présence. « — Chérie, tu peux aller vérifier dans la première chambre des invités si les draps ont été changés ? me demande maman. — Oui, tout de suite. je réponds en étant déjà devant l'entrée de l'aile ouest, où se trouve nos chambres et celles des invités. » Je cours dans le couloir pour rejoindre au plus vite la chambre indiquée par maman, et y pénètre comme un taureau lâché dans une arène. J'inspecte le lit comme maman me l'a appris, pour voir si les draps ont été changés, ce qui est le cas, puis passe la pièce au peigne fin. De la chambre à la salle de bains, en passant par le petit balcon dédié exclusivement à cette chambre. Tout est nickel, propre et rangé. Je me dis en sortant de la pièce. Elle est prête à recevoir son invité. « — C'est bon maman, c'est fait. — Tu en es sûre ? Tu as regardé la chambre en général ? — Oui. j'acquiesce en allant reprendre ma place dans le fauteuil. J'ai regardé le lit, la salle de bains et le petit balcon. Tout est propre. — Okay. C'est une bonne chose. ya Chadé ne devrait plus tarder. elle lance en regardant sa montre. » Maman Chadé, c'est la grande soeur à maman, même père, même mère. Elle vient à la maison pour un petit temps, afin d'aider maman. J'entends souvent maman parler au téléphone avec elle, mais je ne l'ai jamais vu. Enfin si. Il parait qu'elle, elle m'a déjà vu à ma naissance. A part ya Adé, personne n'a de souvenirs d'elle. Et encore, ya Adé était trop petite elle aussi. Elle est incapable aujourd'hui de nous dire comment est maman Chadé. Mais une chose dont elle se rappelle; si maman Chadé n'est pas venue nous rendre visite plus souvent c'est parce que papa ne l'apprécie pas trop. Il paraît qu'à l'époque, il disait que maman Chadé avait une mauvaise influence sur maman. Ya IB priait pour qu'elle ne soit pas trop chiante comme les soeurs de papa. Elles, quand elles viennent à la maison, on ne peut plus rien faire. Elles passent leur temps à nous épier, à rapporter tout ce que l'on fait de travers et émettre des commentaires négatifs sur nous. Moi je m'en fiche parce que je suis toujours dans ma chambre en train de lire mes livres, mais ça n'arrange pas du tout les grands. « — Ko, ko, ko ! Y'a quelqu'un ici ? On entend devant la porte d'entrée. — Entre yaya ! On est là. répond maman en se levant. » Je l'imite parce qu'elle nous a appris à toujours nous lever lorsqu'une personne entre dans la maison, mais surtout parce que je veux faire bonne impression à maman Chadé. On sait jamais. C'est toujours intéressant d'avoir une tante comme alliée. « — Sois la bienvenue ! Ça me fait plaisir de te voir ! dit maman en allant à sa rencontre. — Ah Maureen ! Tu as trop duré chez les blancs. Co, ça me fait plaisir de te voir. — Ya Chadé mais on ne s'est pas vues depuis un moment quand même ! Je suis contente que tu sois là. — Pardon, poussa kuné (pousse-toi là-bas). Moi j'ai chaud et toi tu veux venir augmenter ma température ! » Elle met fin à l'étreinte de maman, dans un geste brusque puis se ventile d'une main en venant s'asseoir sur le canapé qu'occupait maman quelques minutes plus tôt. « — Bonjour maman Chadé ! je la salue en m'avançant vers elle pour lui faire la bise. — Tu n'as pas entendu quand j'ai dit à ta maman de ne pas me coller ? elle me stoppe d'une main placée devant elle. — Euh… Si mais… — Mais quoi ? Pardon colle-moi la paix là, il fait chaud. elle soupire en s'enfonçant dans le canapé. Maureen, que je meurs avant que tu ne me proposes à boire ? — Ya Chadé comment tu peux repousser l'enfant comme ça ! se plaint maman. » Maman Chadé fronce les sourcils, regarde à sa gauche puis à sa droite et demande à maman: « — Où est l'enfant dont tu parles ? C'est la jeune fille avec les seins insolents pointés vers le ciel que tu appelles enfant ? » Mais j'ai pas les seins… Je baisse mes yeux sur ma poitrine, et y place mes bras croisés par réflexe. « — Regarde tu l'as gêné ! lui fait remarquer maman. — Moi aussi j'allais être gênée si je pointais des armes vers le ciel. — … — Maureen c'est quoi ? Que je meurs ? C'est pour me tuer que tu m'as appelée ? C'est la sorcellerie ? — Oh ya Chadé. soupire maman en levant les yeux au ciel. Vivi ! Tu peux ramener des boissons s'il te plaît. — Bien madame. — Mais mademoiselle ? Tu aimes menacer les anges debout ? me dit maman Chadé. — Hein ? — Abou ! » Maman Chadé se met à rigoler et maman la suit, tandis que je vais me rasseoir dans le canapé. Finalement, je n'ai pas envie d'être amie avec elle, elle n'est pas gentille et il faut que je prévienne les autres. C'est une autre tante emmerdeuse ! * * * « — Mais tu ne l'as pas apprécié parce qu'elle t'a vannée, sinon elle est cool ! lance ya IB en riant. — Non, je te jure qu'elle est pas sympa ! Elle m'a même pas dit bonjour alors que moi je l'ai salué. — Toi aussi tu aimes trop jouer les lèches bottes ! — Non mais là, je voulais seulement la saluer ! — Ouais, on te connaît ! il souffle en tapotant sur son téléphone. — Hey ! Vous deux ! dit ya Marie-Anne en ouvrant la porte de la chambre de ya IB. On passe à table ! » Sans plus se dire un mot, nous sortons de la chambre et allons nous installer dans la salle à manger où tout le monde est présent excepté maman. « — Attends, c'est elle maman Chadé ? murmure ya IB à mon oreille. — Oui. T'as vu, elle a l'air méchante hein ? — Tu blagues ! Elle est canon ! » J'observe ya IB qui mate maman Chadé sans aucune gêne, tandis qu'elle elle se sert une nourriture à l'odeur très particulière, contenue dans un sachet. C'est pas du tout agréable. Je crois qu'en fait, si on ne l'a pas vu depuis tout ce temps, c'est parce qu'elle vient du village ! Et dans ce cas, je comprends pourquoi papa n'aime pas la recevoir. « — Maman Chadé. On a pour principe d'attendre que tout le monde soit à table pour commencer à manger. l'informe ya Mwinda. — On va pas manger la même chose donc je peux commencer avant vous. — Tu manges quoi ? lui demande ya Pitchou. — Du serpent ! — Quoi ! Tu manges du serpent ! Mais les femmes n'ont pas le droit d'en manger, c'est un totem ! s'exclame ya Pitchou. — Ton papa mangeait et il mange encore le vagin de ta maman, mais est-ce pour autant qu'il est devenu fou ? » Silence. Tous les regards sont tournés vers maman Chadé qui se sert maintenant de la semoule, puis se met à manger après avoir prié. Enfin, je pense. « — Si tu veux en manger, tu prends, mais ne me parle pas de vos conneries de totem là. elle dit entre deux bouchées. — Oh Ya Chadé, tu as commencé à manger avant nous ! On a même pas béni le repas ! lance maman qui vient d'arriver. — J'ai béni ne t'en fais pas. Toute façon, ce n'est pas maintenant que vous allez manger, ton mari n'est pas encore là. — Oh… Il travaille tard ce soir. On va manger sans lui. dit maman avec un petit sourire en coin. — Ah. On va lui laisser des restes. Ils seront toujours bénis. Une bénédiction tiède, ça reste une bénédiction. — Ya Chadé ! — Bon appétit ! » Décidément, cette maman Chadé, je ne l'aime vraiment pas !

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Chapitre 01

Chapitre I

~~ Immaculé Bonaventure Sakumuna alias IBS ~~

Message Moïra, 23h18 :

« J'ai envie de te voir. Tu me manques. »

« Tu me manques aussi bébé. J'ai hâte de te voir… Tu portes quoi ? »

Je retire mon t-shirt puis m'installe confortablement dans mon lit, pour mieux suivre notre conversation.

Message Moïra, 23h19:

« Juste un string rouge. Il fait trop chaud ;) »

Je souris en voyant son message ! Elle commence fort aujourd'hui !

« Ah ouais ? Seulement un string ? T'as raison, il fait trop chaud. Faut savoir se mettre à l'aise. »

Message Moïra, 23h22:

« C'est clair ! On peut pas être plus à l'aise que lorsqu'on est nu… Je crois que je vais enlever mon string. Je saurai totalement à l'aise. »

« Je t'encourage ! Moi-même je pense que je vais retirer mon short ! Je serai vraiment à l'aise MOI !

« Pourquoi TU serais vraiment à l'aise ?»

« Parce que je suis certain que tu dois être en short débardeur ! ah-ah ! Les filles vous êtes trop complexées pour vous mettre totalement à l'aise, même dans vos propres chambres ! »

« Ah bon, tu penses ?... Je t'envoie ma photo, si tu m'envoies la tienne :p ! »

Rien que l'idée de l'imaginer en string sur son lit me fait avoir la trique alors toute nue, c'est pire !

Je sens une poussée d'adrénaline qui me pousse à retirer rapidement mon short puis je lance un appel vidéo via Whatsapp. J'arrange mes oreillers derrières moi, passe sous le drap puis attends qu'elle décroche. Deux, trois, quatre sonneries. Elle ne décroche pas !Elle se fait désirer ! Et ça me fait monter en pression ! Mon imagination tourne à cent mille à l'heure et j'ai qu'une hâte, c'est la voir !

Et c'est ce qu'il se passe après la énième sonnerie.

« — Coucou.

— Salut. Qu'est-ce que tu faisais ?

— Je me mettais en condition pour aller dormir.

— Ah ouais ? Fais-moi voir.

— Toi d'abord. »

Je descends mon drap jusqu'à mon bassin, puis lui montre mon torse nu, avant de descendre un peu plus mon téléphone, puis je le remonte pour la regarder faire de même. Elle commence par sa poitrine dénudée avant de descendre sur son ventre puis sur son entrejambe.

« — Tu devrais venir t'occuper de moi. elle souffle en passant sa main sur sa poitrine. »

Là encore, je la regarde faire sans rien dire, jusqu'à ce qu'elle décide d'aller plus bas. Sans m'en rendre compte, ma main libre accompagne son mouvement vers mon bas ventre et tandis qu'elle se caresse, ma main encercle mon engin et exerce des allés et venus au rythme de ses gémissements.

Elle pousse de soupirs plus rapides et plus secs et j'accélère mes mouvements pour suivre son rythme, le souffle saccadé. Je suis en train d'arriver, je suis à deux doigts de …

« — Ya IB ! Ya IB ! »

Non, non, no…..aaaaahhhh !

Je me laisse gagner en même temps que Moïra, mais je n'ai pas le temps de me reprendre, les coups sur ma porte persistent.

« — Ya IB ! S'il te plaît ouvre la porte ! Ya IB ! »

Putain, fait chier !

J'essaie de faire comme si elle n'était pas là, mais baisse quand même le son de mon téléphone.

Je reste immobile pendant une longue minute pour qu'elle s'imagine que je suis en train de dormir, et ça à l'air de fonctionner puisque j'entends ses pas s'éloigner.

« — Faut que tu me prennes. souffle Moïra. J'en ai marre de ces jeux, je veux … »

« Clic, Clic »

Merde non pas ça ! j'hurle en sautant du lit pour claquer la porte juste au moment où Amara est en train de l'ouvrir.

« — Aie ! Ya IB ! Tu m'as fait mal !

— Mais tu étais en train de faire quoi là ?!

— Yaya, je peux pas dormir toute seule ! J'ai trop peur !

— Je m'en fous ! j'hurle presque. T'as un lit, tu dors là-bas ! T'es plus une gamine !

— Je sais, je sais, mais maman Chadé me fait peur. elle m'avoue la voix emplit de larmes. Yaya laisse-moi dormir avec toi juste pour ce soir !

— Non ! Va voir les jumelles et va dormir avec elles ! Moi je peux pas !

— Mais yaya ! elle renifle. Je…

— Va dormir avec les jumelles ! j'hurle de nouveau ! »

Je suis presque certain de l'avoir entendu sursauter avant de s'éloigner de la porte. J'attends encore quelques instants, le temps d'être sûr qu'elle soit partie et pousse une grosse expiration quand je pense que c'est bon.

Je peux enfin relâcher la pression et regarder les dégâts causés !

Putain ! Y'en a partout maintenant !

« — Fait chier

— Bébé, ça va ? Bébé ? »

Et merde !

*

* *

Ce matin, je suis vraiment pas d'humeur ! J'ai envie de voir personne et encore moins parler à qui que ce soit, mais je veux régler cette histoire avec Amara !

Depuis sa naissance elle ne fait que passer son temps à me suivre partout où je vais. C'était marrant au début, mais là ça commence à devenir chiant ! On a plus l'âge d'être collés les un aux autres. Même Anne qui est ma jumelle n'est pas aussi collée à moi !

« — Oh ! Amara ! je la stoppe quand je la croise dans le couloir.

— Bonjour ya IB.

— Y'a pas de bonjour qui tienne ! C'est la dernière fois que tu tentes de rentrer dans ma chambre sans mon autorisation !

— Mais je pensais que tu dormais et que tu m'entendais pas !

— Et tu crois que c'est une raison valable pour aller prendre le double de ma clé dans la cachette que je t'ai montrée ?

— J'avais peur. elle murmure après un instant de silence. Ma chambre est à côté de celle de maman Chadé et tous les matins depuis son arrivée, elle se réveille tôt pour murmurer des trucs bizarres. Des fois elle crie, des fois elle pleure et des fois elle chante. On dirait une folle !

— Il doit y avoir une bonne explication, mais t'es tellement peureuse que tu ne peux rien voir ! T'as 13 ans maintenant, t'es une grande, faut arrêter de te comporter comme un bébé !

— Je me comporte pas comme un bébé là ! Je te promets que c'est bizarre ! T'as qu'à dormir dans ma chambre ce soir, et toi même tu verras. »

Je sens bien qu'elle a peur de me demander de dormir avec elle ce soir et qu'elle a trouvé un super prétexte pour le faire.

Pour la rassurer, je l'informe que je dormirai dans sa chambre ce soir et qu'après ça, ce sera la dernière fois !

« — Okay. Merci.

— C'est ça. En attendant, rends-moi ma clé !je lui ordonne en tendant ma main.

— Qu'est-ce que vous faites ? nous questionne Anne qui vient de sortir de sa chambre.

— J'essaie de comprendre pourquoi ta soeur est aussi peureuse.

— Elle tient ça de toi. elle me répond du tac au tac. Vous allez pas en cours ?

— J'y vais là et je dépose Amara, mais on dirait que toi tu vas pas y aller n'est-ce pas ?

— Bien sûr que si ! Je finis de m'apprêter ! elle répond en retournant dans sa chambre. »

C'est ça !

Habillée comme elle est et avec tout le maquillage qu'elle a sur la figure, je doute qu'elle soit en train de se préparer pour aller en cours, mais son problème n'est plus à mon niveau !

*****

~~ Marie-Anne Sakumuna~~

« — Tu plaisantes ?

— Je vais mentir pourquoi ? Ils sont rentrer ensemble et tu la connais, dès qu'elle peut attaquer, elle attaque.

— Ouais mais Raoul n'est pas comme ça. Même si elle a tenté de le séduire, je sais qu'il a résisté.

— Parce qu'il est qui ? Parce que toi tu es qui ? Sors déjà de ta bulle, cette fille, c'est une pute et c'est son ex, donc elle sait comment le mettre à genou ! »

Non, je ne veux pas croire ça ! Raoul n'est pas con ! Il est pas comme tous les autres ! Et je lui donne ce qu'il veut donc il n'y a pas de raisons pour qu'il tombe dans le piège de la salope là ! Y'a pas de raisons !

« — En tout cas, moi je t'ai prévenu. Je finis de m'apprêter, on se retrouve en cours ?

— Ouais. A toute ! »

Je raccroche avec Raïssa, balance mon téléphone sur mon lit et continue de brosser mon tissage. J'ai pas à avoir peur ! Je connais mon homme, je le connais parfaitement… Mais en même temps, je ne comprends pas pourquoi il est rentré avec elle ! Je lui ai dit que je n'aimais pas la façon dont elle tournait toujours autour de lui. Par respect pour moi, il aurait dû refuser de la raccompagner !

C'est lui qui était presque devenu dingue quand Max m'a proposé de me déposer chez moi, alors pourquoi il a reproduit un comportement qui ne lui avait pas plus !

Il faut qu'il m'explique cette histoire !

Je dépose ma brosse sur ma commode, puis récupère mon sac et sors de ma chambre après l'avoir verrouillée.

« — Tu vas en cours ? me demande maman Chadé, qui vient de se matérialiser devant moi.

— Euh… Euh oui. Oui, je suis un peu en retard d'ailleurs.

— Ah okay. C'est pour quel cours ? Les langues vivantes ? L'anglais ? elle ajoute avec un sourire en coin. »

Ce petit sourire qu'elle arbore me dit qu'elle m'a démasquée, qu'elle sait que je ne vais pas en cours, mais je ne peux pas l'avouer. Elle risquerait d'informer maman. C'est même certain.

Vivement qu'elle rentre chez elle ! Y'en a assez de l'avoir dans nos pattes tous les jours là !

« — Euh… Non. C'est les maths, j'ai cours de math.

— Ah d'accord. elle souffle en me tournant le dos. Mate bien les bosses.

— Pardon ? Tu as dit quoi ?

— J'ai dit bosse bien les maths ! »

Vraiment, cette femme est trop bizarre !

Je préfère faire comme si elle n'était pas là, et sors de la maison, à la recherche d'un taxi. Il me faut moins de vingt-cinq minutes pour rejoindre la maison de Raoul. C'est une maison plutôt belle que ses parents lui ont offertes il y a trois ans, à l'obtention de son master et pour fêter son retour au pays. Je l'ai aidé l'aménager, à la rendre plus vivante, plus conviviale. C'était mon rôle en tant que maîtresse de maison comme il le dit toujours à qui veut l'entendre. C'est pour cette raison que je n'ai pas besoin de m'annoncer lorsque je passe devant le gardien, qui se contente d'incliner légèrement sa tête sur mon passage.

Je dépose mes affaires sur le canapé, puis rejoins Raoul dans sa chambre, totalement plongée dans le noir.

Je retire mes chaussures et ma veste, avant de me glisser dans le lit, à ses côtés.

« — Humm… Bonjour. il marmonne en me palpant le corps. »

Je ne réponds pas à sa salutation et lui tourne volontairement le dos !

Il déteste quand je fais ça, mais c'est une façon pour moi de le faire réagir. Et ça marche à tous les coups, la preuve : il se met à me questionner sur ce qui ne va pas après seulement deux petites minutes de silence.

Là encore, j'évite volontairement de lui répondre. Ce qui le fait enrager.

« — Bon ! Je peux savoir ce qui ne va pas ? il soupire en se levant du lit. Si tu es venue avec l'intention de me bouder ou de te disputer, tu peux déjà faire demi tour, je ne suis pas d'humeur à me prendre la tête !

— C'est ce que tu me dis ? Tu cherches même pas à savoir ce qui ne va pas ?!

— Et qu'est-ce qui ne va pas ? il me demande en tirant les rideaux qui illuminent brutalement la pièce. »

Je me lève vivement du lit pour lui faire face et ai l'intention de lui parler de ce qui m'a été rapporté quand mon regard est attiré par les griffures se trouvant sur son corps. C'est pas moi qui les lui ai fait, ça c'est certain ! Ce qui signifie que Raïssa avait raison ! Oh j'y crois pas !

« — Elle avait raison ! C'est pas vrai ! j'hurle à reculons.

— Quoi ? De quoi tu parles !

— Je parle de Nina et toi ! T'as couché avec elle !

— Quoi ? Mais non ! J'ai rien fait !

— Me prends pas pour une idiote Raoul ! On t'a vu rentrer en voiture avec elle ! Et là ton corps est recouvert de griffures ! Tu vas encore nier ?! »

J'attrape ma veste et cherche des yeux mes chaussures sans les trouver ! Mes yeux étant embués de larmes ! Comment j'ai pu être aussi conne ! Il me disait qu'il m'aimait, que j'étais sa femme "mère ya palais" ! Et tout ça c'était du vent !

« — Rianne ! Rianne ! il crie en me retenant par les bras. J'ai rien fait avec elle !

— Lâche-moi Raoul ! Je te dis de me lâcher !

— Donc tu préfères croire tes idiotes de copines qui arrêtent pas de me faire des avances plutôt que moi ? C'est ça ? Tu veux partir sans me laisser la possibilité de donner ma version des faits ? Oui je l'ai raccompagné parce qu'il se faisait tard et qu'elle était complètement daï ! Elle aurait pu se faire agresser sans pour autant être en mesure de se défendre ! Tu voulais que je la laisse , ! »

Oh ! Raïssa ne m'a pas dit tout ça. Elle n'a pas fait mention de l'état d'ébriété de Nina…

« — Mais je… Elle…

— Mais rien du tout ! Tu sais quoi ! Vas-y, vas t'en ! il lance en lâchant mon bras. Si ta pas confiance en moi après toutes ces années, je vois pas ce qu'on fait ensemble ! »

Oh non ! Je ne veux pas le perdre ! Moi je lui faisais confiance, je savais qu'il n'avait rien fait, qu'il tenait à notre couple mais c'est Raïssa, elle a réussi à me mettre le doute et j'ai pensé que… Je n'aurais jamais du lui faire confiance !

« — Je te demande pardon bébé. je marmonne en le retenant. J'ai été induite en erreur et… et je n'aurais pas dû mettre ton attitude en doute. Mais d'un côté, je t'avais demandé de ne pas t'approcher d'elle !

— Et j'ai fait ce que tu m'as dit ! Mais j'allais pas la laisser comme ça. Avant d'être mon ex, c'est mon amie !

— Oui mais… Et les griffures sur ton torse !

— Tu sais que quand on sort, je me lâche comme pas possible. J'étais tellement extasié que je saurai même pas te dire comment je me suis fait ça ! J'ai du m'auto griffer ou érafler contre je ne sais pas trop quoi ! Tu me connais !

— …

— Pourquoi j'irai ailleurs quand j'ai Ma Rianne avec moi ? il murmure, ses lèvres contre les miennes. »

C'est vrai. Je suis sa Rianne, sa Marie-Anne. Il n'a rien à chercher dehors puisqu'il a tout ce qu'il veut ici.

« — Je t'aime mon bébé. il poursuit en m'enlaçant par la taille. »

Je le laisse nous conduire vers le lit, où on finit par faire l'amour.

« — Tu me fais confiance bébé ? il me demande les yeux accrochés aux miens. »

J'hoche la tête, en signe d'affirmation, entre deux baisers, puis le sens se retirer.

« — Tourne toi… Je vais te faire du bien. Je t'aime. »

Je sais ce qu'il veut là, maintenant. Depuis un moment, il veut qu'on passe à une étape supérieure , qu'on partage des plaisirs intenses. Sauf que jusqu'à présent, je n'étais pas trop partante. Qu'on couche ensemble dans toutes les positions et tous les endroits du monde ne me dérange pas plus que ça, c'est conventionnel. Mais le faire aussi différemment, c'était assez…

« — Faut que tu te détendes chérie. Tu vas aimer, faut juste te lancer… détends-toi.

— …

— Je veux juste te faire du bien. il répète. Tu le sais. Ton plaisir m'importe plus que tout.

— Je le sais. je soupire en essayant de me mettre plus à l'aise. »

La première fois que j'ai couchée avec un homme j'appréhendais énormément et étais totalement crispée. Aujourd'hui, je suis celle qui prend les devant et ne recule jamais devant ses assauts. Ce sera donc pareil ! Faut juste que je me mette à l'aise.

Je ferme les yeux et me positionne à quatre pattes pour le faciliter. J'essaie de me relaxer en pensant à un bel endroit, une plage avec un magnifique paysage où je serai en train de savourer un bon cocktail. A Assinie, tiens. Quand nous y étions l'année dernière ! C'était un moment… Oh.

Mes mains posées sous les oreillers, je sens un tissu entre mes mains qui m'a l'air différent du tissu de l'oreiller. Machinalement, je le tire pour regarder ce que c'est.

« — C'est à qui ce string ? »

Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je pivote mes fesses sur le côté et sens son pénis buter sur ma hanche.

« — C'est à qui ce string Raoul ?

— Je sais pas ! C'est pas à toi ?

— Pas à …. ! »

Mais quelle conne je suis ! Quelle conne je suis !

Je le repousse à l'aide de mes pieds et remets aussi vite que possible mon boxer.

Il a beau parler, me tenter de me convaincre de rester, je n'entends plus rien ! Tout ce que je veux, c'est partir !

« — Putain ! T'es vraiment une meuf reloue !

— Vas te faire foutre ! Moi qui te pensais fidèle !

— Je vais être fidèle, tu sais baiser ? Au lieu de me remercier parce que je te gardais quand même, tu viens crier dans mes oreilles !

— Raoul ! Comment tu peux dire une chose pareille ! Tu disais que j'étais ta femme. Qu'est-ce que je t'ai pas donné ! Hein ! Juste parce que je voulais pas le faire par derrière ! Tu pouvais pas attendre un peu ! »

Mais quelle conne je suis ! Quelle conne !

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