Chapitre 5
L'attente sembla durer une éternité, puis, d'un mouvement rapide, Gabriel donna le signal. Les loups-garous bondirent en avant, entrant dans la bâtisse avec une précision redoutable. Éléonore suivit de près, ses yeux cherchant désespérément Alex, Lila et Max.
La scène qui s'offrit à eux était chaotique. Les ravisseurs, surpris par l'attaque, tentaient de se défendre, mais ils étaient rapidement submergés par les loups-garous de la meute de Gabriel. Éléonore se fraya un chemin à travers le tumulte, apercevant finalement ses enfants, ligotés et terrorisés dans un coin de la pièce.
"Alex! Lila! Max!" cria-t-elle, se précipitant vers eux. Les triplés levèrent la tête, leurs yeux s'illuminant de soulagement en la voyant.
"Maman!" crièrent-ils en chœur, les larmes coulant sur leurs joues.
Éléonore les détacha rapidement, les prenant dans ses bras avec une force presque désespérée. "Je suis là maintenant. Vous êtes en sécurité."
Gabriel rejoignit rapidement Éléonore, ses yeux scrutant la pièce pour s'assurer qu'il n'y avait plus de danger immédiat. "Nous devons partir. Vite."
Ils sortirent de la bâtisse, les enfants blottis contre leur mère, et retournèrent vers le campement de la meute. L'atmosphère était encore chargée de tension, mais la sécurité retrouvée apportait un semblant de paix.
De retour au campement, Éléonore installa les triplés dans une tente sécurisée, veillant sur eux avec une attention maternelle. Gabriel se tenait à l'entrée, surveillant les alentours. "Nous devrons rester vigilants," dit-il doucement. "Il est possible qu'il y ait d'autres tentatives."
Éléonore hocha la tête, son regard rempli de gratitude. "Merci, Gabriel. Sans toi, je ne sais pas ce que j'aurais fait."
Il posa une main réconfortante sur son épaule. "Nous sommes ensemble dans cette épreuve. Nous les protégerons, quoi qu'il arrive."
La nuit était tombée, et alors que les étoiles commençaient à briller dans le ciel, Éléonore se sentait enfin un peu plus en paix. Elle savait que le chemin à venir serait encore semé d'embûches, mais avec Gabriel à ses côtés, elle se sentait prête à affronter tous les défis pour protéger ses enfants.
Les premières lueurs de l’aube perçaient à peine à travers le feuillage dense de la forêt. Le campement était encore enveloppé dans un calme relatif, malgré l’agitation de la veille. Éléonore se tenait près de la tente où ses enfants dormaient enfin, leurs respirations régulières la réconfortant après l’angoisse qu’elle avait traversée.
Gabriel apparut silencieusement à ses côtés, son expression grave. « Éléonore, nous devons parler, » dit-il doucement, son regard se posant sur elle avec une intensité nouvelle. Elle hocha la tête, sachant que le moment de vérité était enfin arrivé.
Ils s’éloignèrent du campement, marchant en silence jusqu’à une clairière à l’orée des bois. Là, Gabriel s’arrêta et se tourna vers elle. « Tu m’as dit que les enfants sont les nôtres. Les triplés, c’est cela ? » demanda-t-il, sa voix tremblante légèrement.
Éléonore prit une profonde inspiration, sachant qu’elle ne pouvait plus reculer. « Oui, Gabriel. Alex, Lila et Max sont nos enfants. » Elle observa la réaction de Gabriel, notant le choc et la culpabilité qui se peignaient sur son visage.
Gabriel serra les poings, détournant les yeux un instant. « Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? » demanda-t-il, sa voix se brisant légèrement sous le poids de l’émotion. « J’avais le droit de savoir, Éléonore. Ils sont mes enfants aussi. »
Les larmes montèrent aux yeux d’Éléonore. « Je sais, Gabriel. Mais après ce qui s’est passé entre nous, après que tu m’aies rejetée… J’avais peur. Peur de te voir les rejeter aussi, peur de ce que cela signifierait pour eux. Alors, j’ai pris la décision de partir. »
Gabriel ferma les yeux, ses traits marqués par la douleur. « Je suis désolé, Éléonore. Je n’avais aucune idée de ce que tu traversais. Je ne peux pas changer le passé, mais je veux être là pour eux maintenant. Pour toi. »
Éléonore sentit un poids immense se libérer de ses épaules. « Merci, Gabriel. C’est tout ce que je demande. »
Ils restèrent un moment en silence, chacun perdu dans ses pensées. Enfin, Gabriel parla à nouveau. « Nous devons établir un plan solide pour protéger les enfants et assurer leur sécurité. Nous ne savons pas qui sont ces ravisseurs, ni ce qu’ils veulent exactement. »
Éléonore hocha la tête, reconnaissant la sagesse de ses paroles. « D’accord. Qu’est-ce que tu proposes ? »
Gabriel réfléchit un instant. « Nous devons renforcer la sécurité autour du campement, tout en continuant à chercher des indices sur l’identité des ravisseurs. Il est également crucial de préparer une éventuelle confrontation. Ces gens ne s’arrêteront pas tant qu’ils n’auront pas atteint leur objectif. »
Éléonore sentit une détermination nouvelle monter en elle. « Je suis prête à tout pour protéger mes enfants. Dis-moi ce que je dois faire. »
Ils retournèrent au campement, où Gabriel convoqua une réunion d’urgence avec les membres clés de la meute. Darius, toujours aussi imposant et autoritaire, prit la parole en premier. « Nous devons savoir exactement à quoi nous avons affaire. Qui sont ces ravisseurs et pourquoi ont-ils enlevé les enfants ? »
Gabriel hocha la tête. « Lucas, as-tu pu obtenir plus d’informations pendant l’attaque ? »
Lucas, le loup-garou éclaireur, s’avança, ses traits marqués par la fatigue. « Nous avons trouvé des symboles étranges près des ruines, des marques que je n’avais jamais vues auparavant. Elles pourraient nous donner des indices sur l’identité de nos ennemis. »
Éléonore, curieuse, demanda à voir les symboles. Lucas les dessina rapidement sur un morceau de papier, et Éléonore les examina attentivement. « Ces marques… elles ressemblent à des symboles anciens que j’ai vus dans les archives de la meute de mon père. Nous devons consulter ces archives pour en savoir plus. »
Gabriel acquiesça. « Très bien. Pendant ce temps, nous allons renforcer la sécurité ici. Éléonore, tu connais mieux les enfants. Quels sont les risques spécifiques auxquels ils pourraient être confrontés ? »
Éléonore prit une profonde inspiration avant de répondre. « Alex est très protecteur envers ses frères et sœurs, il pourrait prendre des risques pour les protéger. Lila est intelligente et curieuse, mais cela peut la rendre imprudente. Max est plus réservé, mais il est très perceptif. Nous devons les garder sous une surveillance constante. »
Darius prit la parole à nouveau. « Nous allons assigner des gardes supplémentaires autour de la tente des enfants. Et nous devons continuer à chercher des informations sur ces symboles. Lucas, tu diriges une équipe pour explorer les alentours et chercher d’autres indices. »
La journée s’écoula dans une activité intense. Éléonore et Gabriel travaillèrent ensemble, coordonnant les efforts pour assurer la sécurité des enfants et continuer les recherches. Les triplés, bien que toujours effrayés, commencèrent à se détendre sous la protection de la meute.
Le soir venu, Éléonore se retrouva seule avec Gabriel dans la grande salle, les autres membres ayant pris leur tour de garde. « Tu as été incroyable aujourd’hui, » dit Gabriel doucement, son regard se posant sur elle avec admiration. « Je n’aurais pas pu faire tout cela sans toi. »
Elle sourit faiblement, sentant la fatigue l’envahir. « Nous avons fait ce qu’il fallait pour nos enfants. Mais il reste encore tellement à faire. »
Gabriel hocha la tête, approchant sa main de la sienne. « Je sais. Mais ensemble, nous sommes plus forts. Je suis désolé pour tout ce que tu as traversé seule. Je veux être là pour toi maintenant, pour eux. »