Chapitre 2
Alors qu’ils grandissaient, Éléonore leur apprit à contrôler leurs pouvoirs de loup-garou, les guidant avec patience et amour. Elle savait que le jour viendrait où ils devraient faire face à leur destin, et elle voulait qu’ils soient prêts. Ensemble, ils formaient une famille unie, un refuge contre les tempêtes du monde extérieur.
Un soir, alors qu‘elle regardait ses enfants dormir, Éléonore sentit une vague de nostalgie l’envahir. Elle se demanda si Gabriel pensait à eux, s’il regrettait ses choix. Elle savait qu’il y aurait toujours une part de son cœur qui lui appartenait, mais elle devait avancer. Pour ses enfants, pour elle-même.
La lune brillait haut dans le ciel, éclairant la chambre d’une douce lueur argentée. Éléonore se promit de continuer à se battre, de continuer à protéger ceux qu’elle aimait. Elle était une mère, une guerrière, et rien ni personne ne pourrait les séparer.
Ainsi, alors que la nuit avançait, Éléonore se coucha, ses rêves peuplés de souvenirs et d’espoirs pour l’avenir. Elle savait que le chemin serait long et ardu, mais elle était prête à affronter tous les obstacles. Pour ses enfants, pour elle-même, elle irait jusqu’au bout du monde, et au-delà.
La lune brillait haut dans le ciel, baignant la forêt d’une lumière argentée. Éléonore se tenait à l’orée des bois, son regard scrutant l’obscurité. Depuis qu’elle avait quitté sa meute et Gabriel, sa vie était une fuite perpétuelle, un jeu constant de cache-cache avec les ombres de son passé. Elle avait trouvé refuge dans une petite maison en bois, loin de toute civilisation, où elle pouvait élever ses triplés en sécurité.
Les triplés grandissaient rapidement. Alex, Lila et Max étaient désormais âgés de cinq ans, et leur curiosité naturelle commençait à poser des questions qu’Éléonore redoutait. Elle les observait souvent jouer dans la clairière près de leur maison, leurs rires innocents emplissant l’air d’une joie pure. Mais même dans ces moments de bonheur, une part d’elle restait toujours sur ses gardes.
Un soir, alors qu’elle préparait le dîner, Alex, l’aîné des triplés, entra dans la cuisine, ses yeux bleus brillant de curiosité. « Maman, pourquoi on vit ici, tout seuls ? Pourquoi on n’a pas de famille comme les autres enfants ? »
Éléonore soupira doucement, s’accroupissant pour être à la hauteur de son fils. « Alex, mon chéri, nous avons une famille. Toi, Lila, Max, et moi, nous sommes une famille. Parfois, la vie est compliquée, et on doit faire des choix pour protéger ceux qu’on aime. »
Alex fronça les sourcils, réfléchissant à ses paroles. « Et notre papa ? Pourquoi il n’est pas avec nous ? »
Cette question fit l’effet d’une lame dans le cœur d’Éléonore. Elle s’efforça de sourire, caressant la joue de son fils. « Ton papa nous aime beaucoup, mais il ne peut pas être avec nous en ce moment. Un jour, tu comprendras mieux. »
Alex sembla accepter cette réponse, même si l’inquiétude demeurait dans ses yeux. « D’accord, maman. Je vais aller aider Lila et Max. »
Éléonore le regarda partir, son cœur lourd. Chaque jour apportait de nouvelles questions, et elle savait qu’elle ne pourrait pas les éviter indéfiniment. Mais pour l’instant, elle devait se concentrer sur leur sécurité.
Les semaines passèrent, et la routine s’installa dans leur petite maison isolée. Éléonore enseignait à ses enfants à lire, à écrire et à maîtriser leurs pouvoirs de loup-garou. Elle leur apprenait à se transformer et à contrôler leurs instincts, les préparant à un monde qui pourrait les rejeter pour ce qu’ils étaient.
Un après-midi, alors qu’ils jouaient dehors, une ombre apparut à la lisière des bois. Éléonore sentit immédiatement le danger. Elle attrapa ses enfants et les fit entrer rapidement dans la maison, verrouillant la porte derrière eux.
« Restez ici, » leur ordonna-t-elle, ses yeux brillants d’une intensité protectrice. « Ne sortez sous aucun prétexte. »
Elle sortit de la maison, ses sens en alerte. Une silhouette se tenait près des arbres, observant silencieusement. Éléonore s’avança prudemment, ses muscles tendus prêts à réagir.
« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle d’une voix ferme.
La silhouette sortit de l’ombre, révélant un homme grand et mince avec des yeux perçants. « Éléonore, n’aie pas peur. Je suis ici pour t’aider. »
Éléonore plissa les yeux, méfiante. « Comment connaissez-vous mon nom ? Et pourquoi devrais-je vous faire confiance ? »
L’homme leva les mains en signe de paix. « Mon nom est Julien. J’ai été envoyé par une vieille amie de ta meute. Elle m’a dit que tu aurais besoin d’aide. »
Éléonore se tendit encore plus. « Qui t’a envoyé ? »
« Lucie, » répondit-il simplement. « Elle m’a dit que tu pourrais avoir des ennuis, et elle voulait que je m’assure que tu allais bien. »
Lucie était une des rares amies qu’Éléonore avait laissée derrière elle. Elle se détendit légèrement, mais resta sur ses gardes. « Pourquoi devrais-je croire que vous êtes là pour m’aider ? »
Julien fit un pas en avant, ses yeux brillant de sincérité. « Parce que Lucie sait ce que c’est que de vivre dans la peur. Elle m’a fait promettre de te protéger, toi et tes enfants. Si tu ne veux pas de mon aide, je partirai. Mais sache que je ne suis pas ton ennemi. »
Éléonore le regarda longuement, pesant ses options. Elle savait qu’elle ne pouvait pas se permettre de faire confiance facilement, mais si Julien disait la vérité, elle ne pouvait pas non plus rejeter son aide sans y réfléchir.
« Très bien, » dit-elle enfin. « Mais sachez que je vous surveille de près. Si vous faites un faux pas, vous regretterez d’être venu ici. »
Julien hocha la tête, respectueux. « Je comprends. Merci de me donner une chance. »
Les jours qui suivirent furent marqués par la méfiance et l’observation. Julien se montra utile, aidant Éléonore à sécuriser la maison et à surveiller les environs. Les enfants étaient curieux de ce nouvel arrivant, mais Éléonore leur rappela de rester prudents.
Un soir, alors qu’ils dînaient, Julien se tourna vers Éléonore, son expression sérieuse. « Éléonore, il y a quelque chose dont nous devons parler. J’ai remarqué des traces autour de la maison. Quelqu’un nous surveille. »
Éléonore sentit une vague de panique monter en elle. « Qui ? Est-ce que tu sais qui c’est ? »
Julien secoua la tête. « Je ne suis pas sûr, mais je pense que ce sont des loups-garous. Ils sont habiles, mais je les ai repérés plusieurs fois. »
Éléonore serra les dents, son esprit tourbillonnant de questions et d’inquiétudes. « Cela pourrait-il être Gabriel ? » demanda-t-elle, une lueur d’espoir dans ses yeux.
Julien haussa les épaules. « C’est possible, mais il pourrait aussi s’agir de membres d’une autre meute. Nous devons être prudents. »
Les triplés, assis à la table, écoutaient avec attention. Alex prit la parole, sa voix tremblante. « Maman, est-ce que nous allons devoir partir encore ? »
Éléonore s’approcha de lui, posant une main réconfortante sur son épaule. « Je ne sais pas encore, mon chéri. Mais nous ferons tout ce qu’il faut pour rester en sécurité. Pour l’instant, nous devons tous être très vigilants. »
Les jours suivants furent tendus. Éléonore et Julien patrouillaient régulièrement autour de la maison, cherchant des indices sur les mystérieux observateurs. Les triplés, bien que jeunes, ressentaient l’inquiétude de leur mère et se comportaient avec une maturité surprenante.
Un après-midi, alors qu’Éléonore était sortie chercher de l’eau à la rivière voisine, elle entendit un bruit dans les buissons. Elle se figea, ses sens de loup-garou en alerte. Lentement, elle s’avança vers le bruit, prête à se défendre si nécessaire.
« Qui est là ? » demanda-t-elle, sa voix basse et menaçante.
Un homme émergea des buissons, les mains levées en signe de paix. C’était un loup-garou, cela se voyait à son aura. Ses cheveux noirs et ses yeux gris lui donnaient une apparence presque fantomatique.
« Je ne suis pas ici pour te faire du mal, » dit-il calmement. « Je m’appelle Lucas. Je cherche Éléonore. »
Éléonore resta sur ses gardes. « Pourquoi me cherches-tu ? Que veux-tu ? »
Lucas baissa les mains, essayant de paraître aussi non menaçant que possible. « J’ai des informations sur quelqu’un qui vous cherche. Un Alpha nommé Gabriel. Il m’a envoyé pour te retrouver. »
Le cœur d’Éléonore fit un bond dans sa poitrine. Gabriel la cherchait ? Pourquoi maintenant ? « Pourquoi devrais-je te croire ? » demanda-t-elle, son regard perçant.
Lucas sortit une petite amulette de sa poche, la montrant à Éléonore. C’était un pendentif qu’elle avait donné à Gabriel il y a des années. « Il m’a donné ceci comme preuve. Il m’a dit de te dire qu’il regrette de ne pas avoir été là pour toi et les enfants. Qu’il veut vous protéger maintenant. »
Éléonore prit l’amulette, ses mains tremblantes. Elle se souvenait de ce jour où elle l’avait offert à Gabriel, un symbole de leur amour. « Où est-il maintenant ? » demanda-t-elle, les larmes aux yeux.
« Il n’est pas loin, » répondit Lucas. « Il attend, prêt à venir si tu es d’accord. Il sait qu’il a fait des erreurs, mais il veut se racheter. »