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Chapitre 2

Le lendemain matin, Louise se réveilla avec les premiers rayons du soleil qui filtraient à travers les rideaux de sa chambre. La nuit précédente avait été un tourbillon d’émotions, de peur et de curiosité. Elle s'était endormie tard, l'esprit encombré par les visions du loup-garou et les paroles d'Antoine. En se préparant pour la journée, elle repensa à la malédiction mentionnée par le vieux chasseur et se promit de creuser davantage ce mystère.

Elle descendit dans la salle à manger de l'auberge, où l'odeur de café fraîchement préparé et de pain chaud emplissait l'air. Marie, la propriétaire de l'auberge, était déjà en train de servir le petit-déjeuner aux quelques clients présents.

"Bonjour, Marie," dit Louise en s'installant à une table près de la fenêtre.

"Bonjour, mademoiselle Louise. Bien dormi ?" demanda Marie avec un sourire.

"Oui, merci. Bien que la nuit ait été... intéressante," répondit Louise avec une pointe de mystère dans la voix.

Marie hocha la tête, semblant comprendre l’allusion. "Je vois que vous avez déjà eu un avant-goût des légendes locales. Faites attention, la forêt peut être trompeuse la nuit."

Louise acquiesça et commença à manger son petit-déjeuner. Elle savait que pour comprendre le mystère du loup-garou, elle devait parler aux habitants du village. Après tout, les légendes ne se transmettent pas seulement à travers les livres, mais aussi par la bouche des anciens.

Après avoir fini son repas, Louise quitta l'auberge et se dirigea vers le centre du village. Les rues pavées étaient calmes, seules quelques personnes vaquaient à leurs occupations. Elle décida de commencer par la boulangerie, un lieu central où les villageois se retrouvaient souvent pour échanger des nouvelles.

En entrant, elle fut accueillie par l'odeur alléchante de pain fraîchement cuit et par le sourire chaleureux de la boulangère, Mme Lefèvre.

"Bonjour, madame. Je m'appelle Louise, je suis journaliste. Je m'intéresse aux histoires et aux légendes de Valerianne. Pourriez-vous me parler un peu de votre village et de ce qui s'y passe ?"

Mme Lefèvre laissa échapper un petit rire. "Vous avez choisi un sujet fascinant, mademoiselle. Valerianne est un village plein d'histoires. Mais la plupart des gens préfèrent ne pas parler de ce qui rôde la nuit."

"Pourquoi cela ?" demanda Louise, feignant l'ignorance.

"Les disparitions récentes ont ravivé de vieux souvenirs. Personne ne veut admettre que les légendes pourraient être vraies, mais la peur est bien réelle," répondit Mme Lefèvre en baissant la voix.

Louise acheta quelques viennoiseries et remercia la boulangère avant de continuer son exploration. Elle se rendit ensuite à l'église, un édifice imposant au centre du village, espérant y trouver des réponses.

À l'intérieur, l'atmosphère était paisible, avec seulement quelques fidèles en prière. Elle s'approcha du prêtre, un homme d'âge moyen avec des cheveux grisonnants et un visage bienveillant.

"Bonjour, mon père. Je m'appelle Louise. Je suis nouvelle ici et j'aimerais en savoir plus sur l'histoire de Valerianne et ses légendes."

Le prêtre sourit. "Bienvenue, mademoiselle Louise. Vous avez choisi un village aux racines profondes et aux mystères anciens. Nos légendes, surtout celle du loup-garou, sont connues de tous, mais peu osent en parler."

"Pouvez-vous m'en dire plus sur ces légendes et sur les disparitions récentes ?" demanda Louise.

Le prêtre soupira et l'invita à s'asseoir. "La légende du loup-garou remonte à des siècles. On dit qu'un ancien habitant du village a été maudit par une sorcière après avoir trahi son amour. Depuis, à chaque pleine lune, l'esprit de cet homme se transforme en une bête féroce. Quant aux disparitions, elles sont troublantes. Plusieurs villageois ont disparu sans laisser de trace, et chaque fois cela coïncide avec la pleine lune."

"Vous pensez donc que la légende est vraie ?" demanda Louise, fascinée.

"Je suis homme de foi, mademoiselle. Je crois que chaque légende contient une part de vérité, même si elle est voilée par des années de superstitions et de récits embellis. Mais je crois aussi que la peur peut faire naître des monstres là où il n'y en a pas," répondit le prêtre avec sagesse.

Louise le remercia pour son temps et sortit de l'église, son esprit bourdonnant de nouvelles questions. Elle décida de se diriger vers la maison d'Antoine, le vieux chasseur qui l'avait sauvée la nuit précédente. Il devait en savoir plus sur la malédiction et sur ceux qui avaient disparu.

En arrivant à la maison d'Antoine, située à la lisière du village, Louise frappa à la porte en bois massif. Antoine ouvrit, visiblement surpris de la voir si tôt.

"Bonjour, Antoine. Puis-je entrer ? J'ai besoin de parler avec vous de ce que nous avons vu hier soir," dit Louise.

Antoine acquiesça et la fit entrer. La maison était simple mais chaleureuse, avec des trophées de chasse accrochés aux murs et un feu crépitant dans la cheminée. Antoine invita Louise à s'asseoir et lui offrit un verre d'eau.

"Alors, que voulez-vous savoir ?" demanda-t-il.

"Tout ce que vous pouvez me dire sur la malédiction et sur les disparitions. J'ai l'impression que le village cache des secrets bien plus sombres que ce que j'imaginais," répondit Louise.

Antoine prit une profonde inspiration avant de commencer. "La malédiction du loup-garou est ancienne. On raconte qu'il y a des siècles, un homme du village, Émile, est tombé amoureux d'une sorcière nommée Elise. Quand il l'a trahie, elle l'a maudit pour qu'il se transforme en loup-garou à chaque pleine lune. Depuis, cette malédiction s'est transmise de génération en génération."

"Et les disparitions récentes ?" demanda Louise.

"Les disparitions sont étranges. Elles semblent suivre un schéma, mais je n'ai pas encore trouvé lequel. Ce que je sais, c'est que toutes les victimes ont un lien avec le village et son histoire. Je crois que la malédiction n'est pas simplement une transformation physique, mais qu'elle affecte aussi l'esprit de la victime, la poussant à commettre des actes terribles."

Louise frissonna à ces paroles. "Vous pensez donc que le loup-garou est un villageois ?"

"Je le crois. Et je pense que nous devons découvrir qui il est avant la prochaine pleine lune," répondit Antoine avec gravité.

Louise acquiesça, déterminée. "Je vais continuer mes recherches. Merci pour votre aide, Antoine. Nous devons travailler ensemble pour résoudre ce mystère."

En quittant la maison d'Antoine, Louise sentait la lourdeur du mystère peser sur ses épaules. Elle savait qu'elle devait parler à d'autres villageois pour recueillir plus d'indices. Son prochain arrêt serait chez une vieille femme que tout le monde appelait "la sage", connue pour ses connaissances approfondies sur les légendes et les histoires du village.

Louise trouva la maison de la sage au bout d'une ruelle étroite, cachée derrière un jardin sauvage. Elle frappa à la porte, qui s'ouvrit presque immédiatement. Une vieille femme aux cheveux argentés et aux yeux perçants la fixa avec un sourire énigmatique.

"Vous devez être Louise. Entrez, entrez. J'attendais votre visite," dit-elle d'une voix douce mais ferme.

Louise entra, intriguée par l'atmosphère mystique de la maison. Des herbes séchées, des cristaux et des livres anciens remplissaient les étagères. La sage l'invita à s'asseoir près de la cheminée.

"Comment saviez-vous que j'allais venir ?" demanda Louise, curieuse.

"Les esprits murmurent, mon enfant. Et ils m'ont parlé de vous. Vous cherchez à comprendre la malédiction du loup-garou, n'est-ce pas ?" répondit la sage.

"Oui, et j'ai besoin de toute l'aide possible. Pouvez-vous m'en dire plus sur la malédiction et sur ceux qui ont disparu ?" demanda Louise.

La sage hocha la tête. "La malédiction est vieille, très vieille. Elise, la sorcière, était puissante et son amour pour Émile était profond. Quand il l'a trahie, sa colère a été telle qu'elle a imprégné la terre elle-même de sa malédiction. Ceux qui sont pris dans cette malédiction ne peuvent y échapper qu'en brisant le cycle."

"Comment pouvons-nous briser le cycle ?" demanda Louise, désespérée de trouver une solution.

"La clé réside dans les runes anciennes gravées dans la grotte sacrée. Mais ces runes ne peuvent être déchiffrées que par celui qui est directement lié à la malédiction. Vous devez trouver

cette personne," répondit la sage.

Louise se rappela les runes mentionnées dans les livres qu'elle avait trouvés. "Où se trouve cette grotte ?"

"La grotte est cachée dans les profondeurs de la forêt, là où la lumière de la lune ne pénètre jamais. Mais attention, la route est dangereuse et le loup-garou veille," avertit la sage.

Louise remercia la sage pour son aide précieuse et quitta la maison avec une nouvelle détermination. Elle devait trouver la grotte et déchiffrer les runes pour mettre fin à la malédiction. Mais pour cela, elle devait d'abord découvrir l'identité du loup-garou.

Alors qu'elle retournait à l'auberge, le soleil commençait à se coucher, teintant le ciel de nuances dorées et pourpres. Louise sentit une présence derrière elle et se retourna brusquement. Personne. Elle se hâta de rentrer, sentant que la nuit apportait avec elle une menace invisible.

De retour à l'auberge, elle s'assit à une table avec son carnet de notes, essayant de rassembler toutes les informations qu'elle avait obtenues. Les pièces du puzzle commençaient à s'assembler, mais il manquait encore des éléments clés.

Marie s'approcha d'elle avec une tasse de thé fumant. "Vous avez trouvé ce que vous cherchiez ?"

"En partie," répondit Louise en prenant la tasse. "Mais j'ai encore beaucoup de questions. Par exemple, qui parmi les villageois pourrait être lié à la malédiction ?"

Marie s'assit en face d'elle, l'air pensif. "Il y a bien une famille qui a toujours été entourée de mystère. Les descendants d'Émile. Leur lignée a toujours été marquée par des événements tragiques et inexpliqués."

"Connaissez-vous quelqu'un de cette famille ?" demanda Louise, soudain excitée par cette nouvelle piste.

"Il y a Henri, un homme solitaire qui vit à la périphérie du village. Il ne parle pas beaucoup et évite souvent les autres. Certains disent qu'il est maudit, mais personne n'ose l'approcher," répondit Marie.

Louise prit note de cette information. Elle devait parler à Henri, mais elle savait que cela ne serait pas facile. Pourtant, elle n'avait pas le choix si elle voulait résoudre ce mystère avant la prochaine pleine lune.

La nuit tombait rapidement et une tension palpable envahissait l'auberge. Les clients murmuraient entre eux, leurs visages marqués par l'inquiétude. Louise se dirigea vers sa chambre, décidée à se préparer pour la rencontre avec Henri le lendemain. Mais alors qu'elle atteignait sa porte, un cri perçant retentit dans la nuit, suivi par le hurlement guttural qu'elle avait entendu la veille.

Louise se précipita à la fenêtre et vit des ombres se déplacer à la lisière de la forêt. Son cœur battait à tout rompre. Elle devait agir vite. Les disparitions continuaient, et chaque minute comptait pour percer le secret du loup-garou de Valerianne.

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