Chapitre 2
La lune atteignait son zénith, inondant le château d’une lueur argentée. Léa, parée de sa robe de mariée, une création somptueuse en soie ivoire et dentelle délicate, se tenait dans la chambre qui lui était désormais destinée. Le poids des événements de la journée reposait lourdement sur ses épaules. Elle était épuisée par les sourires forcés, les salutations hypocrites, et les regards curieux des invités.
Adrian entra dans la pièce, refermant la porte derrière lui. Il semblait aussi tendu qu’elle, ses yeux sombres trahissant une certaine appréhension. Sa présence imposante remplissait la chambre, et Léa sentit une vague d’incertitude la traverser. Ils n’avaient échangé que des politesses jusqu’à présent, et la perspective de cette nuit l’intimidait.
« Léa, » dit-il enfin, brisant le silence. Sa voix était grave, mais il y avait une douceur inattendue dans son ton. « Je sais que cette situation est difficile pour nous deux. »
Elle hocha la tête, incertaine de ce qu’elle devait dire. Les mots semblaient inadéquats pour exprimer le tourbillon d’émotions qui la submergeait. Elle le regarda, ses yeux ambrés cherchant des indices sur ses pensées dans les siens.
« Je propose que nous prenions notre temps, » continua-t-il, s’approchant lentement d’elle. « Nous n’avons pas besoin de nous précipiter. Ce mariage est une obligation, mais je préfère que nous apprenions à nous connaître avant tout. »
Léa sentit un poids se lever de ses épaules à ces mots. Elle s’était attendue à ce que cette nuit soit une formalité froide, une suite inévitable à leur union politique. Mais la proposition d’Adrian offrait une lueur d’espoir. Peut-être que leur vie commune ne serait pas aussi insupportable qu’elle l’avait craint.
« Merci, » murmura-t-elle, une gratitude sincère dans sa voix. « Je… je n’étais pas sûre de ce que tu attendais de moi. »
Adrian esquissa un léger sourire, son regard se radoucissant. « Ce que j’attends, c’est que nous trouvions un moyen de rendre cette situation supportable, voire agréable, pour nous deux. Mais cela prendra du temps. »
Léa acquiesça, sentant une chaleur inhabituelle se répandre en elle. Elle prit une profonde inspiration, se préparant à partager une vérité qu’elle n’avait encore jamais exprimée à voix haute.
« Je n’ai jamais été proche de quelqu’un de cette manière, » avoua-t-elle, ses joues se teintant de rouge. « Je veux dire, physiquement. »
Adrian hocha la tête, comprenant la difficulté de son aveu. « Je comprends. Et je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit. Nous avons toute la nuit, toute notre vie même, pour découvrir ce que cela signifie. »
Ils restèrent ainsi, à se regarder, le silence s’étirant, mais cette fois, ce n’était pas un silence pesant. C’était une pause nécessaire, un moment de reconnaissance mutuelle. Adrian fit un pas de plus vers elle, tendant la main.
« Puis-je te toucher, Léa ? » demanda-t-il doucement.
Son cœur battait la chamade, mais elle acquiesça. « Oui. »
Avec une lenteur mesurée, il leva la main et effleura sa joue, ses doigts traçant une ligne légère le long de sa mâchoire. Léa ferma les yeux, se concentrant sur cette sensation nouvelle et délicate. C’était un contact simple, mais il contenait une promesse de douceur et de respect.
Encouragé par sa réaction, Adrian s’approcha encore, son autre main venant se poser sur sa taille. Léa ouvrit les yeux, croisant le regard intense et captivant de son mari. Ils étaient maintenant très proches, leurs souffles se mêlant.
« Si à un moment donné tu veux que je m’arrête, dis-le moi, » murmura-t-il, sa voix vibrante d’émotion contenue.
Léa acquiesça de nouveau, trop émue pour parler. Adrian se pencha lentement et posa ses lèvres sur les siennes. Ce fut un baiser léger au début, une simple pression, mais Léa sentit une chaleur se répandre en elle. Elle répondit à son baiser, ses bras trouvant leur chemin autour de son cou.
Leur baiser s’intensifia, devenant plus passionné. Adrian la tenait fermement, ses mains caressant son dos à travers la fine étoffe de sa robe. Léa se pressa contre lui, ses propres mains explorant les contours de ses épaules et de sa nuque.
Ils reculèrent légèrement, le souffle court, se regardant avec une nouvelle intensité. Adrian esquissa un sourire, cette fois plus large et plus sincère.
« Je pense que nous faisons des progrès, » dit-il, un brin de malice dans les yeux.
Léa éclata de rire, un son cristallin qui résonna dans la chambre. « Oui, je crois bien. »
Ils passèrent ainsi plusieurs minutes à s’embrasser, à se toucher doucement, à apprendre à se connaître de manière nouvelle et intime. Adrian était patient et attentif, respectant les limites de Léa tout en explorant lentement les siennes.
Finalement, il recula légèrement, ses yeux toujours fixés sur elle. « Je vais me préparer pour la nuit, » dit-il doucement. « Prends ton temps. »
Léa acquiesça, le regardant s’éloigner vers l’alcôve où se trouvait un bassin d’eau. Elle prit un moment pour respirer profondément, essayant de calmer son cœur battant. Puis elle se tourna vers le miroir, retirant les épingles de ses cheveux et laissant tomber sa longue chevelure d’ébène.
Elle se déshabilla lentement, prenant conscience de chaque mouvement. Sa robe glissa sur le sol en un murmure de soie, révélant sa peau nue aux reflets d’ivoire sous la lumière de la lune. Elle se sentit vulnérable, mais aussi étrangement libre.
Elle rejoignit Adrian près du bassin. Il était déjà déshabillé, son corps musclé et sculpté par des années d’entraînement militaire. Léa ne put s’empêcher de le regarder, fascinée par la force et la douceur qu’il dégageait. Il se tourna vers elle, et un sourire chaleureux se dessina sur ses lèvres.
« Tu es magnifique, » murmura-t-il, tendant la main vers elle.
Léa prit sa main, se laissant guider vers l’eau tiède. Ils entrèrent ensemble dans le bassin, l’eau les enveloppant dans une étreinte chaude et apaisante. Adrian l’attira contre lui, leurs corps se pressant l’un contre l’autre sous l’eau. Elle sentit sa chaleur, sa force, et quelque chose de plus profond, une connexion naissante.
Ils restèrent ainsi un moment, se tenant simplement l’un l’autre, savourant cette intimité nouvelle. Puis Adrian commença à laver doucement son dos, ses mains glissant sur sa peau avec une tendresse infinie. Léa ferma les yeux, se laissant emporter par la sensation.
« Je veux que cette nuit soit mémorable pour nous deux, » murmura-t-il contre son oreille. « Un début, pas une fin. »
Léa ouvrit les yeux, le regardant avec une intensité nouvelle. « Moi aussi, Adrian. Moi aussi. »
Ils sortirent du bassin, se séchant mutuellement avec des serviettes douces. Puis, main dans la main, ils retournèrent vers le lit. Léa s’allongea la première, sentant l’anticipation monter en elle. Adrian la rejoignit, se glissant à ses côtés.
Il la regarda, ses yeux brûlant d’un désir contenu. « Es-tu prête, Léa ? »
Elle hocha la tête, sentant son cœur battre la chamade. « Oui, Adrian. Je suis prête. »
Leur première nuit ensemble fut un mélange de douceur et de passion. Adrian fut attentif à chaque réaction de Léa, ses mains et ses lèvres explorant son corps avec une délicatesse infinie. Elle se sentit transportée par ses caresses, découvrant des sensations qu’elle n’avait jamais connues auparavant.
Chaque baiser, chaque toucher semblait les rapprocher un peu plus, effaçant les barrières qui les avaient séparés. Léa se surprit à prendre l’initiative, ses mains caressant le corps d’Adrian, apprenant à connaître chaque contour, chaque muscle. Leur union devint un ballet sensuel, une danse où le désir et l’émotion se mêlaient.
Adrian murmura des mots doux à son oreille, ses mains parcourant son corps avec une expertise douce. Léa se perdit dans ses sensations, se laissant emporter par la vague de plaisir qui montait en elle. Leur passion devint plus intense, chaque mouvement les conduisant plus haut, plus loin.
Enfin, ils atteignirent le sommet ensemble, leurs corps se tendant dans une étreinte parfaite. Léa sentit une explosion de sensations, une libération qu’elle n’avait jamais connue. Adrian la suivit, son propre cri de plaisir se mêlant au sien.Ils restèrent enlacés, leurs corps encore tremblants, reprenant leur souffle.