Chapitre 3
Les premiers rayons du soleil pénétrèrent la chambre nuptiale, inondant la pièce d’une douce lumière dorée. Léa ouvrit lentement les yeux, ressentant un mélange d’apaisement et de confusion. La nuit précédente avait été une danse de passions nouvelles et d’intimités partagées, mais la réalité de leur situation restait inchangée. Elle se tourna pour voir Adrian, toujours endormi à ses côtés. Son visage détendu avait perdu la rigidité que ses fonctions de roi lui imposaient.
Elle se redressa doucement, prenant soin de ne pas le réveiller, et se glissa hors du lit. La fraîcheur du matin lui procura un frisson, et elle enveloppa une robe de chambre autour de ses épaules avant de s’approcher de la fenêtre. Le royaume de Caelum s’étendait devant elle, baigné par la lumière du matin. Elle savait que ce paysage deviendrait familier, mais pour l’instant, elle se sentait comme une étrangère dans ce nouveau monde.
Le murmure de la vie quotidienne commençait à se faire entendre dans le château. Les serviteurs se préparaient pour une nouvelle journée, et les premières voix résonnaient dans les couloirs. Léa inspira profondément, rassemblant son courage pour affronter la journée. Elle ne savait pas comment se comporter après l’intensité de la nuit précédente.
Adrian s’éveilla peu après, son regard trouvant immédiatement celui de Léa. Il lui sourit avec une chaleur qu’elle trouva rassurante. « Bonjour, » murmura-t-il en se levant et en s’étirant. « As-tu bien dormi ? »
« Oui, merci, » répondit-elle, une légère nervosité dans la voix. « Et toi ? »
« Très bien, » répondit-il en s’approchant d’elle. Il posa une main légère sur son épaule, une intimité simple mais nouvelle entre eux. « Nous devrions nous préparer pour le petit déjeuner. Nos devoirs nous appellent. »
Léa acquiesça, consciente que la réalité de leur statut allait rapidement les rattraper. Elle s’habilla avec soin, choisissant une robe simple mais élégante qui convenait à son nouveau rôle de reine. Adrian fit de même, revêtant des vêtements plus formels qui renforçaient son apparence de roi puissant.
En descendant pour le petit déjeuner, ils furent accueillis par des regards curieux et des murmures respectueux. La salle à manger était déjà animée, avec des conseillers et des nobles discutant des affaires du royaume. Léa sentit une vague de nervosité la traverser, mais elle se força à maintenir une expression calme et digne.
Le petit déjeuner fut une affaire formelle, remplie de discussions sur la politique et les affaires du royaume. Adrian et Léa échangeaient des regards occasionnels, mais il était clair que leur relation était encore fragile et incertaine.
Après le repas, ils se séparèrent pour s’occuper de leurs devoirs respectifs. Adrian fut absorbé par des réunions avec ses conseillers et des discussions stratégiques, tandis que Léa se retrouva seule dans ses appartements, essayant de trouver sa place dans ce nouveau monde. Elle passa la matinée à parcourir les jardins du palais, tentant de calmer son esprit agité.
À midi, elle se rendit à la bibliothèque, espérant y trouver un refuge et peut-être une distraction. La pièce était vaste et silencieuse, les murs couverts de livres anciens et de manuscrits précieux. Léa aimait l’odeur du papier vieilli et la tranquillité que cet endroit offrait.
Elle prit un livre au hasard et s’assit près de la fenêtre, laissant son esprit vagabonder au-delà des pages. Mais ses pensées revenaient toujours à Adrian et à leur mariage. Comment pourraient-ils transformer cette union politique en une véritable relation ? Était-ce même possible ?
La porte de la bibliothèque s’ouvrit soudainement, interrompant ses réflexions. Adrian entra, l’air préoccupé. « Léa, puis-je te parler ? » demanda-t-il, sa voix sérieuse.
Elle referma le livre et lui fit signe de s’asseoir à côté d’elle. « Bien sûr, Adrian. Que se passe-t-il ? »
« Il y a des tensions au sein du conseil, » commença-t-il, s’asseyant lourdement. « Certains ne sont pas convaincus que ce mariage soit bénéfique pour le royaume. Ils craignent que l’alliance avec ton père ne nous mette en danger. »
Léa ressentit un pincement de douleur. « Et toi, que penses-tu ? »
Adrian hésita un moment avant de répondre. « Je pense que nous devons travailler ensemble pour prouver qu’ils ont tort. Mais cela ne sera pas facile. »
Léa se leva, déterminée. « Je suis prête à faire ce qu’il faut, » dit-elle d’une voix ferme. « Nous devons montrer à tout le monde que cette alliance est solide et bénéfique pour nos deux royaumes. »
Adrian hocha la tête, soulagé par sa détermination. « Merci, Léa. Ta volonté de coopérer est essentielle. Mais il y a autre chose dont nous devons parler. »
Il y avait une hésitation dans sa voix qui inquiéta Léa. « Quoi donc ? »
« Il y a eu des rumeurs… Des rumeurs sur la véritable nature de notre mariage. Certains conseillers suggèrent que nous avons été forcés dans cette union, que nous n’avons pas de véritable affection l’un pour l’autre. »
Léa sentit une bouffée de colère monter en elle. « Ce n’est pas vrai ! Nous devons prouver le contraire. »
« Je suis d’accord, » répondit Adrian, ses yeux sombres brillant d’une détermination égale. « Nous devons nous montrer unis, non seulement en public mais aussi en privé. C’est la seule façon de dissiper ces doutes. »
Léa prit une profonde inspiration. « Je comprends. Nous devons nous rapprocher, pas seulement en apparence mais réellement. Cela prendra du temps, mais je suis prête à essayer. »
Adrian se leva, tendant la main vers elle. « Alors commençons dès maintenant. »
Léa prit sa main, ressentant une vague de chaleur à travers ce simple contact. Ils quittèrent la bibliothèque ensemble, leurs doigts entrelacés, déterminés à surmonter les défis qui se dressaient devant eux.
Les jours suivants furent remplis de tensions et de malentendus. La vie quotidienne après le mariage s’avéra être plus compliquée que Léa ne l’avait anticipé. Malgré leurs efforts pour se rapprocher, des frictions inévitables surgissaient, exacerbées par la pression extérieure.
Un matin, Léa et Adrian se trouvèrent en désaccord lors d’une réunion avec les conseillers. Léa proposa une idée pour améliorer les relations commerciales entre leurs deux royaumes, mais Adrian la rejeta brusquement, provoquant un silence gêné parmi les conseillers.
« Ce n’est pas le moment pour de telles propositions, » dit-il, son ton ferme et autoritaire.
Léa sentit une vague de frustration la submerger. « Pourquoi pas ? C’est une solution viable et nous avons besoin de montrer des signes de coopération ! »
Adrian la fixa, ses yeux brillants de colère contenue. « Parce que nous devons d’abord stabiliser notre propre royaume avant de nous engager dans des projets commerciaux ambitieux. »
Les conseillers échangèrent des regards nerveux, sentant la tension entre les deux époux. Léa se mordit la lèvre, essayant de contenir sa frustration. Elle savait qu’ils devaient présenter un front uni, mais elle se sentait étouffée par l’autorité d’Adrian.
La réunion se termina sur une note froide, et Léa quitta la salle en silence, ses émotions bouillonnant en elle. Elle se dirigea vers les jardins, espérant y trouver un moment de calme.
Adrian la rejoignit peu de temps après, son expression adoucie. « Léa, je suis désolé pour ce qui s’est passé. Ce n’était pas le bon moment pour discuter de cette proposition. »
Elle se tourna vers lui, ses yeux étincelants de larmes retenues. « Je comprends que tu sois préoccupé par la stabilité du royaume, mais nous devons aussi montrer que nous pouvons travailler ensemble. Sinon, à quoi bon ce mariage ? »
Adrian soupira, passant une main dans ses cheveux. « Tu as raison. Je n’aurais pas dû te contredire devant les conseillers. Nous devons trouver un équilibre. »
« Oui, » répondit-elle, sa voix tremblante. « Nous devons trouver un moyen de nous comprendre et de nous soutenir, sinon cela ne fonctionnera jamais. »
Ils restèrent silencieux un moment, contemplant les jardins en fleurs autour d’eux. L’air était frais et rempli du parfum des roses, offrant un contraste apaisant à la tension entre eux.
« Peut-être devrions-nous passer plus de temps ensemble, » suggéra Adrian finalement. « Apprendre à nous connaître en dehors de nos devoirs et obligations. Cela pourrait nous aider à mieux travailler ensemble. »
Léa se sentit réconfortée par cette proposition. « Oui, je pense que c’est une bonne idée. »
Les jours suivants, Adrian et Léa firent des efforts concertés pour passer plus de temps ensemble. Ils se promenèrent dans les jardins, discutèrent de leurs intérêts et passions, et commencèrent à découvrir des aspects de l’autre qu’ils ignoraient.
Un soir, après une longue journée de devoirs royaux, ils se retrouvèrent dans leurs appartements privés. Léa se sentait épuisée mais apaisée par la proximité d’Adrian. Ils s’assirent ensemble sur le canapé, partageant un verre de vin.
« Tu sais, je n’avais jamais vraiment pensé à ce que cela signifierait d’être reine, » avoua Léa, ses doigts jouant avec le rebord de son verre. « C’est plus difficile que je ne l’avais imaginé. »
Adrian posa une main réconfortante sur son genou. « Je comprends. Être roi n’est pas non plus facile. Mais je crois que nous pouvons y arriver, ensemble. »
Léa le regarda, un sourire timide se dessinant sur ses lèvres. « Merci, Adrian. Ta confiance signifie beaucoup pour moi. »
Ils se rapprochèrent lentement, leurs lèvres se trouvant dans un baiser tendre. La chaleur de leurs corps et l’intensité de leur connexion commençaient à dissiper les tensions accumulées. Léa se sentit enveloppée par un sentiment de sécurité et de désir.
Leurs baisers devinrent plus passionnés, leurs mains explorant les contours familiers de leurs corps. Ils se dirigèrent vers le lit, leurs mouvements empreints d’une urgence nouvelle. Léa sentit une vague de désir monter en elle, alimentée par la proximité et la compréhension croissante entre eux.
Adrian murmura des mots doux à son oreille, ses mains glissant sur sa peau avec une tendresse infinie. Léa se laissa emporter par les sensations, répondant à chaque caresse avec une passion renouvelée.
Leurs corps se mêlèrent en une danse de désir et d’émotion, chaque mouvement les rapprochant un peu plus. Léa sentit une connexion profonde avec Adrian, une compréhension silencieuse qui transcendait les mots.
Après leur étreinte, ils restèrent enlacés, leurs souffles s’accordant en une harmonie apaisante. Léa sentit une paix intérieure qu’elle n’avait jamais connue, une certitude que malgré les défis, ils pourraient surmonter leurs différences et construire quelque chose de solide ensemble.
Adrian caressa doucement ses cheveux, son regard rempli de tendresse. « Je crois que nous sommes sur la bonne voie, » murmura-t-il.
« Oui, » répondit Léa, ses yeux brillant d’espoir. « Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais je suis prête à le faire avec toi. »
Ils s’endormirent, leurs corps étroitement enlacés, portés par la promesse d’un avenir meilleur. Les premiers jours de leur mariage avaient été difficiles, marqués par des conflits et des malentendus, mais ils avaient aussi jeté les bases d’une relation plus profonde et plus authentique. Léa savait que le chemin serait long et parsemé d’obstacles, mais pour la première fois, elle se sentait véritablement prête à affronter ce défi aux côtés d’Adrian.