Chapitre 1
Les royaumes d’Arendelle et de Valoria avaient toujours été en conflit, leurs querelles s’étendant sur des décennies. Les batailles pour le contrôle des terres fertiles et des routes commerciales avaient engendré un ressentiment profond entre les deux nations. Cependant, face à des menaces extérieures de plus en plus pressantes, notamment l’Empire de Thalios, les dirigeants des deux royaumes avaient décidé de sceller une paix durable par le biais d’une alliance matrimoniale.
Dans la salle du trône du château de Valoria, une vaste pièce aux murs de pierre ornés de tapisseries représentant les batailles légendaires de Valoria, les deux parties se rencontrèrent pour discuter de cette alliance. Le roi Marcus de Valoria, un homme imposant aux cheveux grisonnants, se tenait à la tête de la table. Son visage portait les marques des années de règne et de guerre, mais ses yeux brillaient d’une intelligence vive.
« Nous ne pouvons plus nous permettre ces conflits internes, » déclara le roi Marcus d’une voix ferme. « L’Empire de Thalios gagne en puissance chaque jour. Si nous ne nous unissons pas, ils nous écraseront tous. »
Le Duc Edwyn d’Arendelle, un homme dans la cinquantaine aux cheveux poivre et sel, se tenait en face de lui. Ses traits étaient tirés par l’inquiétude, mais il gardait une posture digne.
« Je comprends, Votre Majesté, » répondit-il, sa voix teintée de gravité. « Cependant, l’union de nos enfants ne doit pas être seulement un acte politique. Ils doivent avoir une chance de s’adapter à cette nouvelle réalité. »
Le roi Marcus acquiesça, comprenant les préoccupations du Duc Edwyn. « Je suis d’accord. C’est pourquoi nous devons leur donner le temps de se connaître, même si cela signifie retarder quelque peu la cérémonie. »
Les discussions se poursuivirent, mêlant tactiques politiques et considérations personnelles. Le futur des deux royaumes reposait désormais sur les épaules de Léa et Adrian, les héritiers respectifs des deux trônes.
Léa, la fille unique du Duc Edwyn, était connue pour sa beauté éclatante et son esprit acéré. Âgée de vingt ans, elle avait des cheveux noirs de jais qui tombaient en cascade jusqu’à sa taille et des yeux ambrés qui reflétaient une intelligence vive. Bien qu’elle ait grandi dans l’opulence, elle n’était pas étrangère aux responsabilités de son rang. Son éducation avait été rigoureuse, incluant les arts, la diplomatie et les stratégies militaires.
De son côté, Adrian, fils unique du roi Marcus, avait vingt-cinq ans. Sa stature imposante et son charisme naturel faisaient de lui un leader respecté. Ses cheveux bruns étaient coupés court, et ses yeux bleus perçants semblaient toujours analyser son environnement. Adrian avait passé une grande partie de sa vie sur les champs de bataille, apprenant l’art de la guerre aux côtés de son père. Cependant, sous cette carapace de guerrier se cachait un homme d’une grande sensibilité, soucieux du bien-être de son peuple.
Lorsque Léa et Adrian se rencontrèrent pour la première fois, ce fut lors d’un banquet organisé pour célébrer l’annonce de leur mariage. La grande salle de réception du château d’Arendelle était illuminée par des milliers de chandelles, et les murs résonnaient des rires et des conversations des nobles invités.
Léa, vêtue d’une robe de soie bleu nuit ornée de broderies d’argent, était assise à la table d’honneur. Elle observait la salle avec une expression sereine, bien que son esprit soit tourmenté par l’incertitude de son futur. Adrian, vêtu d’un uniforme militaire impeccable, s’approcha d’elle avec assurance.
« Bonsoir, Léa, » dit-il en s’inclinant légèrement. « Puis-je m’asseoir à vos côtés ? »
Elle hocha la tête, un sourire courtois aux lèvres. « Bien sûr, Adrian. J’espère que votre voyage jusqu’à Arendelle n’a pas été trop éprouvant. »
« Non, il s’est déroulé sans encombre, » répondit-il en prenant place à côté d’elle. « J’ai entendu beaucoup de choses à votre sujet. Votre réputation de grande diplomate vous précède. »
Léa rougit légèrement, embarrassée par le compliment. « Vous êtes trop aimable. Et vous, Adrian, vous avez accompli de nombreux exploits sur le champ de bataille. Votre bravoure est légendaire. »
Adrian sourit, mais il y avait une ombre de tristesse dans ses yeux. « La guerre n’est jamais aussi glorieuse qu’on le raconte, Léa. Mais parlons d’autre chose. Comment envisagez-vous notre avenir commun ? »
Léa prit une profonde inspiration avant de répondre. « Avec beaucoup d’incertitude, pour être honnête. Mais j’espère que nous pourrons trouver un terrain d’entente et apprendre à nous connaître véritablement. »
Adrian acquiesça. « Je partage vos espoirs. Peut-être pourrions-nous commencer par une promenade dans les jardins après le banquet ? »
Léa accepta, et après le repas, ils s’éclipsèrent discrètement vers les jardins du château. La nuit était claire, et les étoiles brillaient comme des diamants dans le ciel noir. Ils marchèrent en silence pendant quelques minutes, profitant de la tranquillité de l’endroit.
« Les jardins d’Arendelle sont magnifiques, » dit Adrian finalement. « Ils semblent refléter votre propre beauté, Léa. »
Elle sourit timidement. « Merci, Adrian. C’est gentil à vous. J’aimerais vraiment que cette union soit plus qu’un simple arrangement politique. »
« Moi aussi, » répondit-il doucement. « Nous avons beaucoup à apprendre l’un de l’autre, et je suis prêt à faire cet effort. »
Ils continuèrent à marcher, discutant de leurs vies, de leurs passions et de leurs rêves. Peu à peu, la tension entre eux s’atténua, remplacée par une curiosité mutuelle et un respect grandissant.
Quelques semaines plus tard, la date de leur mariage fut fixée. Le château de Valoria était en effervescence, les préparatifs battant leur plein. Le jour venu, la grande salle du trône fut transformée en une chapelle éphémère, ornée de fleurs blanches et de tentures d’or.
Léa, vêtue d’une somptueuse robe de mariée en soie ivoire et dentelle délicate, attendait dans ses appartements. Ses mains tremblaient légèrement alors qu’elle ajustait son voile. Sa mère, la Duchesse Isolde, se tenait à ses côtés, lissant doucement une mèche de ses cheveux.
« Tu es magnifique, ma chère, » murmura la Duchesse, les yeux brillants de larmes. « Je suis si fière de toi. »
« Merci, mère, » répondit Léa en prenant une profonde inspiration. « J’espère être à la hauteur des attentes de notre famille. »
« Tu l’es déjà, » assura la Duchesse en lui serrant la main. « Maintenant, va, et fais de cette union une réussite. »
Léa acquiesça et se dirigea vers la grande salle du trône. Les portes s’ouvrirent devant elle, révélant l’assemblée de nobles et de dignitaires qui l’attendaient. Elle inspira profondément et commença à avancer vers l’autel, où Adrian l’attendait.
Adrian, vêtu d’un élégant uniforme de cérémonie, la regarda approcher avec une expression de fierté et de tendresse. Lorsqu’elle atteignit l’autel, il lui prit la main et lui sourit.
« Tu es magnifique, » murmura-t-il.
Léa sentit une chaleur envahir son cœur. « Merci, Adrian. »
La cérémonie se déroula selon les traditions des deux royaumes, mêlant rituels anciens et vœux solennels. Lorsque vint le moment de l’échange des anneaux, Adrian glissa une bague ornée d’un saphir étincelant à son doigt, symbolisant leur engagement mutuel.
« Je promets de te respecter et de te chérir, » dit-il avec sincérité.
Léa répéta les mêmes vœux, sa voix tremblante d’émotion. « Et moi aussi, je promets de te respecter et de te chérir. »
Lorsque le prêtre annonça qu’ils étaient désormais mari et femme, une acclamation résonna dans la salle. Adrian se pencha alors vers Léa et posa un baiser doux sur ses lèvres, scellant leur union sous les regards bienveillants de leurs familles et de leurs sujets.
Les festivités qui suivirent furent somptueuses. Un grand banquet fut organisé dans la salle de réception, où des mets délicats et des vins raffinés furent servis. Les musiciens jouaient des airs joyeux, et les invités dansaient et riaient, célébrant cette alliance historique.
Cependant, malgré l’ambiance festive, Léa ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine appréhension quant à la nuit à venir.