Chapitre 2
J'arrive au burger, je vois Bakar et Selim poser dans le fond avec 3 meufs. Je les connais toutes, Sali c'est la "shab" de Balar, puis il y a Yasmine et Inaya. Deux meufs de mon lycée que je croise des fois mais que je calcule pas parce que c'est pas mes shabs.
J'arrive à leur table, je salem tout le monde et je me pause :
Sali : Bien, Ibrahim ?
Je lui fait un signe de la tête.
Yasmine : T'es au lycée toi, non ?
Elle aime trop faire la bête, on dirait que j'ai jamais cramé des regard insistant sur moi.
Je détourne le regarde.
Bakar : Ouai
Yasmine : Je vois...il parle vraiment pas ... chaud d'être muet.
Bakar : Muet ? Il me fixe, t'es muet, toi ?
Selim : T'es bête ou quoi ? Tu l'a déjà entendu parler ?
Bakar: Ben ouai.
Tout le monde le fixe.
Sali : Un de ces mytho, lui.
Selim : WAllah wesh, toi, toute ta vie te ment.
Yasmine : Venir, on le calcule pas.
Bakar : Au nom d'Allah.
Selim : Pourquoi tu jures pour rien ?
Sali : En plus, tu jures.
WAllah je rigole intérieurement tout seul, à chaque fois qu'il dit ça, y personne qui le croit que ça me fume. Il passe pour un mytho, un mytho nul en plus.
Yasmine : Beleck, il sait imaginer sa voix.
Selim : Beleck, hein ?
Bakar : Ben, dis-leur, Brahim, (à moi) Y a pas plus bête que lui.
Ils me fixent tous comme si j'allais dégainer une phrase. Inaya me hess comme si je lui devais des liasses. Je les calcule même pas, je lâche un soupir silencieux et j'allume mon phone, je fait blerh de traîner sur les réseaux.
Sali : Miskine, au moin t'as essayé.
Bakar : Ferme ta gueule, (il a la haine).
Bakar : WAllah, tu pues Ibrahim, aucun soutien, tu me laisses me ...
Selim : Te hecheum.
Bakar : Ferme ta gueule, toi, (à moi), devant tout le monde lorsque toi-même, tu sais que je mens pas.
Je le regarde pas.
Hassoul, ils parlent de je sais pas quoi, personnellement ça m'intéresse pas.
Je me lève.
Bakar : Tu va où ?
Je lui réponds pas, je pause mon phone sur la table et je sors devant. Je dégaine un joint de ma poche, un briquet et je tire une taffe.
Je commençais à étouffer à l'intérieur. WAllah fumer dehors quand il fait froid, ça me détend de ouf, hess les gens passer, les voitures rouler, tout ça, tout ça, ça me détends...je parle comme une fou.
... : Tu fumes ?
Je me retourne vers elle sans rien dire. Tous les jours au lycée elle me voit fumer et elle ose me poser cette question, je sais pas si c'est pour argumenter ou pour lancer la discussion mais elle m'a déjà gavé.
Je l'a fixé, elle me fixe comme si elle attendait un signe de ma part mais à part soutenir son regard, j'ai rien fait.
Yasmine : Je trouve sa moche un gars qui fume.
Et maintenant ? Elle vien se poser contre le mur à côté de moi.
Yasmine : Tu devrais arrêter.
Mdrrrrr elle veut quoi sa mère, elle ? Je suis ton petit, tu me donnes des conseils.
Je l'ignore.
Yasmine : Tu sais, pour moi, Bakar a raison. (sourire)
Je continue à tirer mes taffes en fixants le ciel...A cette période de l'année, le ciel s'assombrit tôt.
Yasmine : Je pense pas que tu sois muet.
Je tourne ma tête vers elle, je la fixe....Elle me sourit, je tire ma dernière taff en la fixant droit dans les yeux, je recrache ma fumée sur son visage, je jette la fin de ma garo et je retourne à l'intérieur sans la regarder.
Je me repose sur ma chaise et je bois ma canette.
Quand je lève les yeux, je vois Inaya devant moi qui fixe son phone. Je suis peut-être silencieux mais je suis grave observateur, j'aime bien observer les gens, observer ce qui se passe autour de moi, je fais attention à chaque détail.
Je suis grave attentif à tout ce qui se passe autour de moi et la c'est Inaya qui a toute mon attention.
C'est une belle renoie, elle a un visage grave doux quand tu la regardes bien, on dirait qu’elle a 12 ans, elle a une pp (perruque) noire lisse et je crois que c'est des brésiliennes...Comment je le sais ? Fatou. WAllah Fatou une hebla cette fille, c'est la soeur de Bakar, elle fait mal à la tête. Bref elle m'a cassé la tête avec ça du coup maintenant je suis un expert.
Bref pour revenir à elle, elle lève sa tête vers moi mais je m'en bats les couilles, je la lâche os du regard pour autant, je continue à la fixer. Elle soutien mon regard quelques secondes avant de reposer ses yeux sur son téléphone. Je la fixe encore quelques secondes avant de reposer les yeux sur mon phone. Inès m'a envoyé un message.
Message de Ines : « Ibraaaaaaa, j'ai faaaaaim, ramène-moi un menu, stp. »
Réponse : « Tu zehef ! »
Message de Inès : « Mais stppp ! »
Réponse :« Vas-y : »
Message de Ines : « Je t'aime ! »
Je montre le message à Bakar qui va lui prendre un menu.
Selim : Vas-y, moi, je vais bouger.
Eux : Vas-y.
Il bouge.
Bakar : Même nous on va bouger.
Sali : Ouai, même nous.
...
J'arrive chez moi, je donne le menu à Inès et je me pause au salon.
Yemmah : Inès ?
Inès : Quoi ?
Yemmah : Il est où, Aymen ?
Inès : Qu'est-ce que j'en sais, moi ?
Yemmah : (souffle) Mon père est au travail, Aymen, il passe sa vie dehors, Inès, elle passe sa vie chez moi à rien faire...mais je vais pas me plaindre, je préfère savoir qu'elle est chez moi à rien faire que dehors à traîner à faire je sais pas quoi :
Yemmah : Toujours en train de traîner dehors celui-là, comme un sdf, comme si il n'avait pas de maison. Si tu savais...
Inès : Corrige-le, il prend trop la confiance avec toi.
Yemmah : Il a passé l'âge des coups, ton frère, hein ?
Inès : Y a pas d'âge pour ça.
Je lache un sourire, Inès elle aime trop égrainer ma mère quand elle parle de Aymen, que elle veut qu'il se mange des coups. Gratuitement en plus.
Hassoul je vais dans ma chambre, je me pause sur ma play.
Vers 1h du matin je tire un taff pour bien dormir, j'aère ma chambre parce que si ma daronne me chope c'est la merde.
Je mets du deo partout et je vais faire une douche en deuspi avant de m'endormir.
Le lendemain 8h, je suis devant le lycée comme un fou, les cours c'est pas pour moi. C'est rare de me voir aussi tôt, sachez-le.
Bakar est dans ma classe avec Omar et Kaïs. Ce matin on a fait la route avec sa sœur Fatou, elle est dans notre lycée elle aussi, comme je vous ai déjà dit elle fait trop chier wAllah, je l'ai déjà dit et je le redis encore, elle fait mal à la tête.
Elle fait rire hein mais elle est trop dans l'abu, trop bête comme son frère, la gow toute sa vie elle parle, au Nom si tu l'arrêtes pas, elle s'arrête pas. Ce matin y a une meuf qu'a fait l'erreur de mettre des Fila « devant ses yeux », elle l'a tellement fini, wAllah j'étais obligée de lâcher un rire, toute la route elle en parlait. Cela l’a vanné fort.
Les renoies comme Fatou, elle me tue, elles ont trop la bouche. J'en fais pas une généralité, hein.
Hassoul on rentre en cour. Comme dab je me pause dans le fond de la classe. Les profs me font pas chier alors je leurs fais pas chier. J'écoute juste les autres parler. Dans "tous" les cours, je finis toujour par m'endormir sans exception.
... : BRAM'S WESH.
Je me lève.
Omar : Wesh tu tapes un coma ou quoi mon frère ?
Je lui lâche un doit, je regarde autour de moi et je vois que il y a plus personne dans la classe. Je me lève et je suis Omar.
On sort du lycée pour se poser juste devant. J'attends même pas l'arrivée de Bakar et le reste que je dégaine mon joint. Le matin quand j'ai pas fumé mon joint faut pas me hebeul le crâne.
J'arrive devant Bakar et les autres...Je lui tends le joint, il tire une taff. Je tourne la tête devant moi, je vois une meuf qui m'hess mal. Elle veut quoi, elle ?
Je la fixe et elle soutient mon regard. Elle continue à me fixé.
Bakar : T'a un problème avec Ibrahim Assia ?
Assia : Non, pourquoi ?
Bakar : Ben pourquoi tu le fixes comme ça ?
Assia : Ben, je sais pas, le gars, il est là, il sort de nul part et il nous lâche toute sa fumée dans la gueule. T'es pas content, tu t'pousses ma soeur.
Bakar : Ben, bouge.
Assia : J'étais là avant.
Un bébé là gow.
Flemme d'elle, je reprends mon joint et je vais poser plus loin devant la grille du lycée.
Je suis pas sociable mais je suis pas insociable non plus. Je suis entre les deux.
Je suis comme un loup solitaire, je suis fort comme une algérien.
Je dis pas que j'ai besoin de personne mais...j'ai besoin de personne.
J'ai juste besoin de Bakar dans ma vie. J'ai pas honte de le dire wAllah. Ouais gars, c'est mon frère, j'ai besoin de lui dans ma vie. Sans lui je peux faire des dingueries. Je suis trop habitué à lui donc vas-y s’il part, c'est chaud.