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Chapitre 3

**Adrien**

Le matin était venu et j’étais en forme car j’avais passé une bonne nuit. Le lit était douillet et c’était si agréable. J’avais dormi sur le lit à l’étage et quand je suis descendu, j’ai remarqué que le sol était humide. J’ai pensé que c’était dû à la fraîcheur. Lisa et Luc dormaient paisiblement dans le lit en dessous.

En arrivant dans le salon, j’entendais le bruit des assiettes qui cognaient dans la cuisine. C’était ma mère qui nous improvisait un petit-déjeuner avec ce qu’il y avait, pendant que mon père buvait du café dans le salon.

Moi : Bonjour  ! Ai-je dit en entrant.

Mon père : Adrien, tu tombes bien, on va aller tous les deux voir ce qu’on peut sauver de nos bagages.

Moi : Tu sais comment y retourner  ?

Mon père : Oui, j’ai repéré le chemin. Ça sera un peu long, mais on sera rentré pour ce soir.

Moi : D’accord.

Comme convenu, après avoir mangé, nous sommes sortis, laissant les autres à la maison. Dehors, nous n’avons croisé personne sur le chemin et quand nous sommes arrivés devant les habitations, à notre passage, les gens fermaient leurs portes et fenêtres.

Nous avons refait le trajet en sens inverse, trajet qui m’a paru moins long que la première fois. Quand nous sommes arrivés dans notre ancien quartier, nos affaires n’étaient plus devant la maison. Tout avait disparu. Bien sûr, je n’espérais pas que l’on retrouve toutes nos affaires, mais quand même. Mon père s’est contenté de soupirer.

Mon père : Rentrons  !

Quand on a fait demi-tour, un des enfants du quartier nous a suivis en courant.

- Tonton  ! Tonton  ! Venez, on a gardé tes meubles. Nous disait-il.

Mon père : Ah bon, c’est où  ?

On l’a suivi et j’avais à nouveau espoir en la bonne foi des gens. Il nous a conduit vers l’une des maisons du quartier, c’était même un duplex de luxe. Quand nous sommes entrés, l’enfant est reparti en courant. C’est un homme de forte corpulence et vêtu d’une gandoura bleue qui nous a accueillis.

Mon père : Mr. Ibrahima  ! Vous habitez ici  !? s’est exclamé mon père.

Ibrahima : Bonjour Albert  ! Oui, nous étions pratiquement voisins. Je suis tellement désolé, je n’ai appris ce qui t’est arrivé que hier tard dans la nuit. Si j’avais été là, je vous aurais volontiers hébergés. Comment tu t’es débrouillé avec ta famille  ?

Mon père : On a réussi à trouver un logement, a répondu mon père sèchement.

Ibrahima : Ah d’accord  ! En attendant, j’ai pu récupérer tes affaires. Elles sont là derrière la maison. A-t-il dit avec un sourire satisfait.

Mon père : Merci.

Ibrahima : Vous pouvez les garder ici autant que vous le souhaitez, ça ne me pose pas de problème. Bon, je vais travailler, on se dit à plus tard  !

Mon père : Oui.

Avant de monter dans la voiture où son chauffeur l’attendait, il s’est arrêté en disant.

Ibrahima : Ah, j’oubliais  !

Il a sorti une liasse de billets de sa poche et l’a tendue à mon père.

Ibrahima : Juste de quoi t’aider à tenir.

Mon père : Je vous remercie, mais je vais devoir refuser.

Ibrahima : Tu en es sûr  ? Les temps sont durs en 2023.

Mon père : Oui, monsieur.

Ibrahima : Prends ça, mon petit, ne sois pas aussi rigide que ton père.

Il m’a tendu l’argent, ne sachant que faire, je l’ai pris. Ensuite, l’homme est monté dans sa Range Rover noire et est parti.

Mon père était en colère, ça se voyait. C’était la première fois que je le voyais comme ça. Il respirait fort, comme s’il allait tuer quelqu’un.

Mon père : Tu vois cet homme, Adrien  !? s’est-il emporté. N’oublie jamais son visage, car c’est à cause de lui que j’ai perdu mon travail, tout comme le procès. C’était mon supérieur, il fait mine de rien, mais c’est un véritable serpent.

Moi : Mais pourquoi a-t-il fait ça  ?

Mon père : Il pensait que ma présence mettrait son poste en danger. Jetons vite cet argent maudit, nous ne devons pas rester ici, dit-il en crachant par terre.

C’était avec joie que j’ai balancé cet argent contre le mur, le sourire de cet homme me donnait la nausée. Au moment où nous avons tourné le dos, le gardien s’est précipité sur les billets, au moins quelqu’un allait en profité.

Nous nous sommes dirigés vers l’arrière de la maison où nos affaires étaient recouvertes d’une bâche près de la piscine. Presque tout était là, nous avons pris quelques articles utiles avant de partir. J’avais bien compris que nous devions laisser nos affaires ici, car nous n’avions pas d’autre choix.

**Sofia**

J’étais seule dans la maison avec les enfants, j’ai allumé la télévision pour les occuper, heureusement elle captait quelques chaînes. L’eau courante fonctionnait parfaitement, alors j’ai commencé à faire le ménage. Heureusement, la femme qui vivait ici nous a laissé la moitié d’un sac de riz, avec ça, nous tiendrons quelques jours.

J’ai essayé de joindre mes sœurs à nouveau, mais elles ne répondaient pas à mes appels. Si nos parents étaient encore en vie, je ne me serais jamais retrouvée dans une telle situation précaire.

La cuisine avait une porte qui donnait sur l’arrière de la maison. Je suis sortie de là pour jeter les ordures. L’arrière de la maison n’était pas très agréable, il y avait beaucoup d’herbes sèches. À l’angle de la petite clôture, il y avait une sorte de cabane en bois lugubre. En observant attentivement, j’ai remarqué qu’à proximité, il y avait une maison avec une clôture en grillage. J’ai également remarqué que les herbes autour de cette maison étaient vertes, contrairement à notre côté.

Je me suis approchée de la clôture près de la cabane pour mieux observer les environs. Une femme est sortie de cette maison, je l’ai saluée, mais elle est partie sans même me regarder, alors j'ai pensé qu’elle était impolie. Soudain, du coin de l’œil, j’ai eu l’impression qu’une personne me fixait depuis la cabane, mais quand j’ai regardé dans cette direction, la cabane était fermée et personne n’était devant.

Je me suis approchée lentement pour voir, plus je m’approchais, plus j’avais cette sensation étrange. Il y avait un silence oppressant et une sensation de vide, comme si la vie elle-même avait quitté cet endroit. C’était étrange de le dire ainsi, mais je ne saurais l’expliquer. C’était le même vide que j’avais ressenti à la mort de mes parents.

La porte de la cabane était maintenue fermée par une petite cale métallique, que j’ai retirée. Quand j’ai poussé la porte, un groupe de chauves-souris a volé hors de la cabane. J’ai poussé un cri de surprise en m’écartant pour éviter qu’elles ne me touchent. Elles ont volé pour aller se réfugier dans l’arbre le plus proche.

J’avais clairement un peu peur, mais je devais quand même jeter un coup d’œil pour m’assurer que nous n’étions pas chez des psychopathes. Je suis entrée prudemment, une violente odeur de bête et de renfermé a agressé mes narines, c’était une petite pièce pleine de toiles d’araignée. Il n’y avait que des barres de fer noires, et dans un coin, il y avait une machine à laver inutilisable.

En levant les yeux, j’ai eu la peur de ma vie en voyant une chauve-souris albinos perchée au plafond. Elle était complètement blanche et ses yeux étaient d’un rouge vif, brillant presque. Ce qui m’a effrayée, c’était qu’elle me fixait intensément. Je suis sortie et j’ai refermé la porte comme je l’avais trouvée. J’ai rapidement couru à la maison où les enfants étaient toujours en train de regarder la télévision.

J’ai cuisiné en tremblant de peur et tout au long de la préparation, j’ai ressenti cette étrange sensation d’être constamment observée. Le soir venu, Albert et Adrien sont revenus avec quelques affaires, mon mari était de très mauvaise humeur. Je ne l’ai pas bousculé, car dans ce genre de situations, il valait mieux lui laisser le temps de se calmer avant d’entamer une conversation.

Dans la nuit, lorsque les enfants étaient couchés, cette sensation désagréable persistait en moi. Peut-être était-ce à cause d’Albert qui faisait les cent pas dans la pièce. Il m’a raconté sa journée et sa brève discussion avec son ex supérieur. J’ai compris l’origine de sa mauvaise humeur, alors je me suis contentée de le réconforter.

Allongée dans le lit, je réfléchissais à la vie que nous menions désormais. À une heure inconnue, mon mari est venu se blottir contre moi et j’ai pu sentir son souffle chaud dans mon cou.

Albert : Tu dors ?

Moi : Bien sûr.

Albert : Aide-moi à me défouler ce soir, dit-il d’une voix plaintive.

Moi : Avec tous nos problèmes, tu as encore la tête à ça ? De plus, j’ai l’impression qu'on nous observent depuis un certain temps, c’est désagréable.

Albert : C’est juste pour me détendre un peu, en plus tu as beaucoup trop d’imagination.

Après cela, il m’a embrassée, pendant que nous nous embrassions, j’ai entendu un bruit d’applaudissements dans la chambre. Albert l’avait également entendu, car il s’était arrêté pour me regarder.

Lorsque nous avons arrêté de nous embrasser pour nous regarder, le bruit s’est également arrêté. Ensuite, nous nous sommes embrassés à nouveau et les applaudissements ont repris. Albert s’est éloigné et a allumé la lumière, nous avons scruté la chambre, mais il n’y avait rien. Il est ensuite allé ouvrir la fenêtre pour vérifier s’il y avait des personnes derrière la maison, et soudain, une violente pluie s’est mise à tomber.

Albert : Ah, d’accord, c’était juste la pluie !

Moi : Je ne suis pas convaincue, cela m’a fait peur l’espace d’un instant.

Albert : Ne t’inquiète pas, il n’y a rien dehors.

Suite à cette interruption, nous nous sommes contentés de dormir.

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