Mon alliance avec le diable
J'ouvris grandement la bouche et observant le gros serpent, je feignis m'en fuir.
– Valentina, s'écria de nouveau le serpent, tu es en face d'un grand cauchemar qui est capable de nuire à ta vie. Tu fais un pas en arrière, tu meurs dans les escaliers.
Sur ma poitrine, sautait mon cœur. Je savais bien qu'il est capable qu'un animal parle mais c'est à la télévision, précisément dans un dessin animé. Mais le serpent que je voyais sur mon lit n'était pas un dessin animé.
Face à cette réalité, je me pensais contrainte à un rêve. Je frottai les yeux pour revenir de mon sommeil mais oups, c'en était pas le cas.
– Approche, Valentina ; je ne te ferai rien à moins si tu sors.
C'était une véritable impasse sans issue.
J'avançai un premier pas, un deuxième et puis un troisième et bim, la porte claqua derrière moi.
Je tournai la tête à l'adresse de la porte et l'aperçus fermée d'elle-même. Ce serpent me montrait jusqu'à quel degré il était puissant.
Je m'arrêtai au cœur de ma chambre avec un cœur en lambeau.
Le serpent se mit à rire ! Il riait bruyamment au point où je me demandais si ses cris n'allaient provoquer l'attention de ma mère qui était au salon.
– Déshabille-toi complètement et mets-toi à genoux, m'ordonna le serpent.
À cette tirade, il roula du lit pour se diriger à mon adresse.
Impuissante, je fléchis les genoux vers le sol.
– Lève-toi et enlève tes tenues rapidement, m'ordonna de plus beau mon visiteur.
Je me levai cette fois avec un cœur sans peur. Oui, la peur s'était effacée de mon cœur et je n'avais plus peur. Ce serpent qui devrait me faire peur et me pousser à crier de toutes les forces ne m'infligeait plus aucune peur.
Sous l'ordre de ce gros serpent, je me déshabillai et laissai sur mon corps le soutif et le slip.
– Enlève-moi tout, Valentina ; je ne veux rien voir sur ton corps.
J'obtempérai en enlevant tout.
– Maintenant, monte sur le lit, m'ordonna-t-il.
Je montai sur le lit comme il venait de me l'ordonner.
– Assieds-toi et écarte tes jambes.
J'obtempérai aussi cette consigne et du lit, je voyais les deux yeux de mon compagnon s'illuminer de feu on dirait un dragon.
Il fixa mon sexe et y lança un objet que je ne saurais expliquer.
– Regarde derrière toi et prends-moi cette calebasse que je viens de mettre là.
Très surprise, je tournai la tête et aperçus effectivement une calebasse. Au lieu de la prendre immédiatement, je tournai la tête pour observer d'abord mon visiteur.
– Prends cette calebasse.
La peur d'antan me revint dans le cœur et je sentais mon cœur sauter sur ma poitrine.
– Il ne faut pas avoir peur, me clama ce reptile. Je ne fais jamais du mal aux gens que je choisis. Je suis ton dieu ; le dieu que tu dois adorer toute ta vie. Écoute-moi bien ! C'est depuis le ventre de ta mère que je t'ai toujours assistée. Je suis toujours en ta compagnie. Je te protège et t'accorde tout ce que désire ton cœur. Ce mec qui te fait l'amour et te récompense, c'est moi qui lui ai demandé de tout le temps te récompenser parce que je sais que tu as besoin d'argent. Je suis un esprit que nul ne voit sauf quand je décide de me rallier à quelqu'un de mon choix. Cette beauté que chante tout le monde de toi, c'est moi qui te l'ai donnée. Je te l'ai donnée parce que je sais que tu seras mon outil de travail. Si je t'ai donné de grosses fesses et de gros seins, c'est parce que je sais le besoin des hommes. Avec toi, mes missions seront encore plus accomplies. Il suffit que tu acceptes de nouer une alliance avec moi et je te jure que je te donnerai tous mes pouvoirs de règne. Regarde-moi, je suis lucifer. Tout ce que tu vois dans ce monde, c'est à moi ! Tu vois ces grosses voitures que roulent les gens ? Elles sont toutes à moi. As-tu vu les belles maisons que construisent les gens ? Elles m'appartiennent ! Toutes les richesses de ce monde, elles m'appartiennent et j'en donne à qui je veux. Quiconque qui désirera les avoir, je signe un bail avec eux et je leur en donne en échange de ce que je veux. Aujourd'hui, je t'ai visitée parce qu'il est temps que tu commences à accomplir les missions pour lesquelles je t'ai accordé cette beauté et toutes les autres grâces. Alors, es-tu prête à nouer ce pacte avec moi ?
Devant moi, c'était un gros serpent mais la voix que j'entendais n'était pas celle d'un serpent. Je sais que le serpent a aussi son cri comme tous les autres animaux mais jamais on ne m'a dit qu'il parle aussi comme un homme.
– Oui, j'accepte, répondis-je malgré moi.
– Très bien ! Maintenant tu vas descendre de ton lit avec cette calebasse que tu as en main.
J'obtempérai l'ordre.
Le serpent s'approcha de moi et en ce moment, aucune peur n'était plus présente dans mon cœur. Moi qui fuyais un serpent depuis des kilomètres, j'étais à côté d'un serpent et rien ne me faisait plus peur.
Le serpent cracha de la salive dans la calebasse et cette salive, au lieu d'avoir une couleur blanche, c'était plutôt celle rouge.
– Garde la calebasse avec ta main gauche et presse ton sein gauche dedans.
Je me demandai ce qui pouvait sortir des seins d'une jeune fille de mon genre.
En tout, j'obtempérai en faisant exactement ce que mon compagnon venait de me demander.
Chose étrange ! Il venait de couler du lait de mon sein gauche ; ce que je n'avais jamais vu de toute ma vie.
– Attrape la calebasse avec ta main droite et presse ton sein droit dedans.
J'obtempérai également et c'était encore du lait qui avait coulé de mon deuxième sein.
– À présent, porte la calebasse aux lèvres et vide-la.
La calebasse était grande. Elle pouvait contenir un litre d'eau. La calebasse était à moitié remplie. Je la portai aux lèvres et la vidai. Dans mon estomac, je sentais aussitôt quelque chose serpenter. Oui, je sentais quelque chose bouger en moi comme un serpent.
– Première mission accomplie ! Tu viens de nouer une alliance avec mon monde. Tu as déjà une grande puissance qui règne désormais en toi. De cette puissance, tu pourras faire tout ce que tu veux. Tu peux te transformer en tourbillon ; en vent ; en homme et en tout ce que tu veux. Ce qui est intéressant dans cette alliance, le sais-tu ?
_ Non, dis-moi !
– À chaque fois que tu accompliras une mission, tu seras en train de recevoir spirituellement des grades. Avec ces grades, tu pourrais te transformer en toute chose. Tu peux te transformer en mouche comme en cafard ou en moustique pour aller accomplir les plus féroces missions. Oui, il est des missions très féroces. Et quand tu te transformes en ces éléments, tu y arrives vite. Bien, nous allons-nous arrêter sur cette étape. Nous allons poursuivre le reste sous la mer dès qu'il sera zéro heure. À zéro heure, je viendrai te chercher et on partira ensemble.
Et devant moi, le gros serpent tourna sur lui-même et disparut. C'est en ce temps qu'une grande peur m'absorba et je m'écriai très fort. Mais puisque j'étais en haut et que maman était en bas, elle ne pouvait pas m'entendre.
Je recherchai la calebasse tout autour de moi mais rien. Ah oui, la calebasse était partie elle aussi sans que je ne m'y suis rendue compte.
Je me relevai de ma position pour m'accourir vers la porte. J'appuyai sur le poignet et la porte ne céda guère. Elle ne céda que lorsque je tournai la clé. Ce qui traduisait que ce fameux serpent avait verrouillé la porte au point que si quelqu'un cherchait à entrer dans la chambre lorsqu'il était encore avec moi, que ce ne soit pas effectif.
Je me dirigeai vers le salon et approchai ma mère qui lisait un livre. Je l'interpellai et voulus lui parler de ce que je venais d'être victime mais une voix au fond de moi me dit aussitôt : si jamais tu oses dire un seul mot, tu meurs sur-le-champ. Si c'est la mort qui te plaît, tu peux raconter.
Je tiquai de peur et poussai un long soupir.
– Que veux-tu me dire en m'appelant ? réclama ma mère.
– Non, ce n'est plus la peine.
– Ce n'est plus la peine ?
– Oui maman !
– Pourtant tu voulais me parler !
– Laisse tomber, maman. Je veux aller me reposer.
Ma mère, très étonnée, se mit à me regarder m'avancer vers les escaliers. Je sentais ses yeux dans mon dos mais je n'osai tourner la tête jusqu'à disparaître de son regard.
Lorsque j'arrivai devant ma porte et la poussai, je surpris Mélodie dans mon lit, assise.
– Que cherches-tu dans ma chambre et d'où viens-tu ? m'écriai-je à son adresse avec un cœur embourbé de peur.
– Ma chérie, arrête de crier et viens t'asseoir nous allons parler, me répondit-elle, tout sourire.
Et puisque c'était elle, je n'avais plus peur. Je m'avançai vers elle et elle me dit :
– Ferme d'abord la porte parce que ta maman arrive.
Sa phrase me surprit et je lui demandai comment elle l'a su.
– Je suis en esprit et je la vois déjà proche de ta chambre.
Et aussitôt, ma mère pénétra dans ma chambre alors que Mélodie était encore sur mon lit. Je savais que ma mère allait me demander depuis quand ma camarade était venue dans la maison.
– Valentina, appela ma mère, que voulais-tu me dire parce que j'ai l'impression que tu voulais me parler.
– C'est vrai, maman ; je voulais te dire que j'ai faim mais puisque je sais qu'il n'allait avoir que la pâte de maïs dans la maison, j'ai dû garder mon calme.
– Je vois ! Tes sœurs ont préparé le peu de riz que votre tante m'a donné ce matin.
– D'accord, maman ; s'il doit en rester ma part, je viendrai manger ça après mon repos.
– D'accord ; je suis en train de sortir.
– Il n'y a pas de souci, maman.
Et ma mère retourna sur la pointe de ses chevilles sans me demander qui était cette jeune fille qui s'était paisiblement assise dans mon lit.
– Mais c'est étonnant, dis-je, stupéfaite ; ma mère ne m'a rien demandé à ton sujet.
– Elle ne m'a pas vue, me répondit ma copine.
– Comment tu as fait ?
– Tu n'es que la seule à me voir. Je peux marcher avec toi toute une journée, ne sera-ce que toi seule qui me verras.
– Et pourquoi ?
– Parce que je suis tantôt humain et tantôt esprit. En voulant venir chez toi, je n'ai pas porté ma chair ; je l'ai laissée à la maison.
– Et pourquoi ?
– Parce que je venais pour une mission.
– Mission ? Quelle…quelle mission ?
Cette fille avait commencé par me faire peur.
– Arrête ! Avec le temps, tu comprendras le secret des esprits. Le soir, je te tiendrai compagnie pour ta visite sous la mer.
– Visite sous la mer ? Attends, Mélodie, tu me voyais avec ce serpent ?
– Ce n'était pas un serpent ; c'était un esprit ! Tu comprendras son mode de fonctionnement bientôt. Comme tu me vois, si je veux, je peux me transformer en serpent tout de suite. Je peux me transformer en tout genre d'animal.
– Tu es sérieuse ? Si oui, transforme-toi en lion je vais voir.
Et devant moi, je voyais pour ma première fois un gros lion debout sur mon lit.
Je m'accourus vers la porte et cette porte qui était ouverte se referma d'elle-même. C'était incroyable.
– Où allais-tu ? me questionna le lion qui avait déjà repris la forme de Mélodie.
Je manquai de voix pour m'exprimer.
– Bien, je vais partir, me dit-elle en disparaissant sur-le-champ.
Cette histoire, elle tournera autour du monde des esprits. Ne manquez aucun chapitre car, cette histoire pourrait vous sauver la vie.