chapitre 5
Chapitre 5
Le silence dans la salle était lourd, oppressant. Le sang des assaillants assassinés imprégnait l’air d’une odeur métallique entêtante, mais Rafael ne se concentrait que sur une seule chose : la femme qui se tenait devant lui.
Zafira Lazzaro.
Elle avait survécu à la tentative d’assassinat comme si ce n’était qu’une journée ordinaire. Une guerrière née, l’adrénaline brillant encore dans ses yeux sombres. Mais Rafael ne pouvait pas ignorer ce qui s’était produit sous l’éclipse.
Le lien.
Cette force surnaturelle qui vibrait en lui, qui l’appelait à elle d’une manière inexplicable. Il refusait de croire qu’elle était sa reine. C’était impossible.
— Il faut une preuve, déclara une voix grave derrière lui.
Il se retourna lentement. C’était Alessandro Ricci, le plus ancien des Gardiens du Pacte, un homme dont la loyauté était gravée dans les traditions des Dynasties criminelles. Son regard sombre était fixé sur Rafael et Zafira.
— Un Pacte du Sang, ajouta Alessandro d’un ton solennel.
Le cœur de Rafael manqua un battement.
Zafira plissa les yeux.
— Un quoi ?
Alessandro s’avança, ignorant son ton tranchant.
— Il n’y a qu’un moyen de prouver la vérité. Le Pacte du Sang est un ancien rituel. S’il y a un lien sacré entre vous, le sang le confirmera.
Rafael retint un juron.
— Ce n’est qu’une légende, grogna-t-il.
Alessandro haussa un sourcil.
— Tu veux en être sûr ?
Rafael jeta un coup d’œil à Zafira. Elle croisait les bras, son regard brûlant de défi.
— On dirait que tu as peur, De Santis.
Un frisson de rage coula le long de son échine.
— Je n’ai peur de rien.
— Alors prouve-le.
Le défi était lancé. Il ne pouvait pas reculer.
***
L’ancien temple souterrain des Dynasties était un lieu que peu avaient vu. Les murs de pierre portaient encore les traces d’un passé oublié, les torches vacillantes jetant des ombres menaçantes sur les sculptures qui ornaient la pièce centrale.
Zafira observa l’autel en marbre noir devant elle. L’atmosphère était chargée de mystère et de tension.
— On dirait le décor d’un sacrifice humain, marmonna-t-elle.
Alessandro ne broncha pas.
— Seuls les véritables partenaires de sang peuvent survivre au Pacte. Si votre lien est un mensonge, votre corps le rejettera.
Zafira se tourna vers Rafael, un sourire provocateur aux lèvres.
— Tu es prêt à être empoisonné ?
Il serra les mâchoires.
— Toi d’abord.
Alessandro s’approcha avec une dague ancienne, la lame ornée d’inscriptions oubliées.
— Une goutte de sang sur l’autel. Rien de plus.
Zafira tendit la main sans hésiter. La lame entailla sa paume, et une perle de sang s’écrasa sur la pierre noire.
Rafael prit la dague à son tour. Il fit couler son propre sang sur l’autel, son cœur battant plus fort qu’il ne l’aurait voulu.
Le silence s’étira.
Puis, soudain, le sang se mit à bouillonner.
Une lueur sombre enveloppa l’autel, des veines rougeoyantes courant le long des sculptures comme un cœur battant.
Zafira sentit son corps se tendre, une chaleur étrange l’envahissant de l’intérieur. Ses pupilles se dilatèrent alors qu’elle croisa le regard de Rafael.
Ils étaient liés.
Un grondement sourd émana de Rafael.
— Non…
Il refusait d’y croire. Il refusa cette vérité gravée dans leur chair.
— C’est impossible.
Alessandro hocha la tête, impassible.
— C’est indéniable. Elle est ta reine.
Zafira sentit un mélange d’euphorie et de panique l’envahir. Elle n’avait jamais voulu être enchaînée à qui que ce soit. Et encore moins à un homme aussi dangereux et dominateur que Rafael De Santis.
Mais avant qu’elle ne puisse parler, le bruit sourd d’une explosion résonna au loin.
Rafael pivota d’un geste vif.
— Qu’est-ce que c’était ?
Un des gardes entra précipitamment dans la salle.
— Une attaque !
Zafira et Rafael échangèrent un regard assassin.
Leur union venait de déclencher une guerre.
