chapitre 6
Chapitre 6
La fumée âcre des explosions flottait encore dans l’air tandis que Rafael observait la silhouette de Zafira, droite et fière malgré le chaos qui les entourait. Son regard sombre était aussi tranchant qu’une lame, défiant quiconque d’oser lui donner des ordres.
Elle était une tempête.
Et maintenant, elle était liée à lui.
Le Pacte du Sang ne laissait aucun doute. Elle était sa reine, qu’il le veuille ou non.
Mais cela ne signifiait pas qu’il allait tout accepter sans négociation.
— On doit parler, dit-il enfin, sa voix basse mais impérieuse.
Zafira haussa un sourcil, les flammes des explosions se reflétant dans ses prunelles.
— Je t’écoute.
Il jeta un regard autour d’eux. Ce n’était ni le lieu ni le moment pour une discussion aussi cruciale. D’un signe de tête, il ordonna à ses hommes de sécuriser la zone.
— Suis-moi.
Elle hésita un instant, puis le suivit d’un pas assuré.
Ils s’installèrent dans une salle sécurisée du manoir De Santis. À peine la porte refermée derrière eux, Zafira croisa les bras.
— Si tu comptes me faire un discours sur notre soi-disant destinée, épargne-moi ça.
Rafael s’appuya contre le bureau en bois massif, l’observant avec intensité.
— Ce n’est pas une question de destinée. C’est une question de survie.
Elle rit, un son aussi tranchant qu’un éclat de verre.
— Survie ? Tu veux dire domination. Parce que soyons clairs, De Santis, je ne serai jamais une de ces femmes soumises qui baissent les yeux devant leur roi.
Un sourire froid effleura ses lèvres.
— Je n’ai jamais demandé une femme soumise. J’ai besoin d’une alliée.
Elle plissa les yeux, méfiante.
— Continue.
Il se redressa, croisant les bras à son tour.
— Nos familles sont en guerre. Cette attaque n’est que le début. Si nous restons divisés, nous serons écrasés.
Elle secoua la tête.
— Une alliance temporaire, donc.
— Une alliance qui sera perçue comme définitive, rectifia-t-il. Nous devons officialiser notre union devant le cartel et la mafia.
Zafira ricana.
— Et je suppose que ça signifie que je devrai jouer le rôle de l’épouse dévouée ?
— Ça signifie que nous devons paraître unis.
Elle le fixa un moment, pesant chaque mot.
— Très bien, murmura-t-elle enfin. Mais j’ai des conditions.
Il arqua un sourcil.
— Je t’écoute.
Elle s’approcha lentement, réduisant l’espace entre eux.
— Premièrement, je ne suis pas une décoration. Si nous sommes alliés, je veux avoir mon mot à dire dans chaque décision.
Rafael esquissa un sourire amusé.
— Ça me semble raisonnable.
— Deuxièmement, je garde le contrôle total sur mon territoire. Aucun de tes hommes ne mettra les pieds chez moi sans mon autorisation.
Son regard s’assombrit légèrement.
— Tu me demandes beaucoup.
— Non, je pose mes limites.
Un silence tendu s’installa entre eux.
Puis, il hocha lentement la tête.
— Marché conclu.
Elle esquissa un sourire satisfait.
— Alors, allons annoncer la bonne nouvelle.
Quelques heures plus tard, sous les regards avides du cartel et de la mafia réunis, Rafael prit la main de Zafira.
— À partir d’aujourd’hui, déclara-t-il, elle est ma reine.
Les acclamations explosèrent dans la salle.
Mais derrière les sourires, les trahisons se préparaient déjà.
