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Chapitre 3

Le matin se leva sur Morsgrove, baignant le village d'une douce lumière hivernale. Liath se réveilla avec une détermination renouvelée. Les révélations de la nuit précédente résonnaient encore dans son esprit, et elle savait qu'elle devait agir rapidement. Après un rapide petit-déjeuner à la taverne, elle décida de commencer sa journée par une visite à Jacob, le forgeron, que son père avait mentionné à plusieurs reprises dans ses notes.

La forge de Jacob se trouvait à l'extrémité du village, près de la lisière de la forêt. En s'approchant, Liath entendit le bruit familier du marteau frappant l'enclume, accompagnant la chanson des étincelles qui jaillissaient du métal chauffé à blanc. L'odeur de charbon brûlé et de fer chaud emplit ses narines, éveillant en elle un sentiment de nostalgie. Son père l'emmenait souvent dans des forges semblables lorsqu'il étudiait les armes et les artefacts anciens.

Elle s'arrêta un moment pour observer Jacob au travail. C'était un homme robuste, avec des bras musclés et une expression concentrée. Son visage était marqué par des rides profondes, mais ses yeux brillaient d'une vivacité inattendue. Il ne semblait pas avoir remarqué sa présence, trop absorbé par son travail.

— Bonjour, dit-elle finalement, sa voix coupant le bruit de la forge.

Jacob leva les yeux, essuya la sueur de son front avec son avant-bras et s'approcha d'elle avec un sourire accueillant.

— Bonjour, jeune dame. Vous devez être Liath, n'est-ce pas ? J'ai entendu parler de vous.

Liath hocha la tête, un peu surprise qu'il connaisse déjà son nom.

— Oui, c'est moi. Comment avez-vous su ?

— Morsgrove est un petit village. Les nouvelles circulent vite, surtout quand il s'agit d'une étrangère à la recherche de son père disparu. Entrez, je vous en prie.

Jacob la guida à l'intérieur de la forge, loin du bruit et de la chaleur de l'enclume. Il lui offrit un siège près de l'établi où des outils et des morceaux de métal étaient soigneusement disposés.

— Votre père était un homme remarquable, commença Jacob. Il est venu ici il y a plusieurs mois, avec cette même détermination que je vois dans vos yeux.

— Vous l'avez bien connu ? demanda Liath, espérant en savoir plus.

Jacob acquiesça, son regard se perdant dans ses souvenirs.

— Oui. Il passait souvent ici, à discuter de ses recherches, des légendes de notre village. Il était particulièrement intéressé par une vieille amulette en argent.

Liath se pencha en avant, impatiente.

— C'est ce que je cherche aussi. Mon père a mentionné cette amulette dans ses notes. Il pensait qu'elle pouvait lever la malédiction du loup-garou.

Jacob hocha lentement la tête.

— Il avait raison. Selon les légendes, cette amulette a été forgée par un ancien mage pour emprisonner l'esprit d'un loup-garou et ainsi briser la malédiction. Mais personne ne sait où elle se trouve.

— J'ai lu dans un livre que l'amulette pourrait être cachée dans une cabane abandonnée au cœur de la forêt, dit Liath en sortant le volume que lui avait donné Edgar.

Jacob prit le livre, ses yeux parcourant les pages.

— Oui, c'est bien ce qu'on raconte. Mais la forêt est un endroit dangereux, surtout la nuit. Beaucoup ont tenté de la trouver, mais peu sont revenus.

Liath sentit une vague d'appréhension, mais elle savait qu'elle n'avait pas le choix.

— Je dois essayer. Pour mon père et pour les habitants de ce village.

Jacob la regarda avec une admiration respectueuse.

— Vous êtes courageuse, Liath. Mais vous ne devriez pas y aller seule. La forêt est pleine de dangers, et la créature qui hante ces bois n'est pas le seul péril.

Liath sentit un frisson parcourir son échine.

— Vous viendriez avec moi ? demanda-t-elle, espérant qu'il accepte.

Jacob réfléchit un moment, puis acquiesça.

— Oui, je viendrai. J'ai promis à votre père de veiller sur vous s'il lui arrivait quelque chose. Nous partirons demain à l'aube. Cela nous laissera le temps de nous préparer.

Liath ressentit un profond soulagement. Elle n'était plus seule dans cette quête périlleuse.

— Merci, Jacob. Votre aide m'est précieuse.

Jacob se leva et se dirigea vers un coffre en bois massif qu'il ouvrit, révélant un assortiment d'armes et de fournitures.

— Nous devrons être bien équipés. Prenez ce que vous jugez nécessaire.

Liath choisit une dague au manche orné et une petite hachette, des outils qu'elle savait manier. Jacob, quant à lui, sélectionna une épée courte et un bouclier, des armes qui avaient manifestement été forgées par ses soins.

— Nous devrons aussi emporter des provisions, dit Jacob. La forêt est vaste, et nous pourrions y passer plusieurs jours.

Liath acquiesça, reconnaissante de l'expérience et de la prévoyance de Jacob.

— Je vais préparer mes affaires, dit-elle. Je vous retrouverai ici demain à l'aube.

Jacob la raccompagna jusqu'à la porte de la forge.

— Soyez prudente, Liath. Et essayez de vous reposer. Vous aurez besoin de toutes vos forces.

Liath le remercia et retourna à la taverne. En chemin, elle ne put s'empêcher de ressentir une montée d'excitation mêlée d'appréhension. Elle allait enfin pouvoir avancer dans sa quête, mais elle savait que les dangers seraient réels et mortels.

De retour dans sa chambre, elle passa le reste de la journée à préparer son sac et à relire les notes de son père, cherchant des indices supplémentaires sur la cabane et l'amulette. Chaque détail pouvait faire la différence entre le succès et l'échec.

La nuit tomba rapidement, et Liath se coucha tôt, son esprit tourmenté par des rêves de créatures hurlantes et de forêts sombres. Elle se réveilla plusieurs fois, le cœur battant, mais elle se força à se rendormir, sachant qu'elle aurait besoin de toutes ses forces pour l'expédition à venir.

Le lendemain matin, elle se réveilla avant l'aube. Après un rapide petit-déjeuner composé de pain et de fromage, elle se rendit à la forge de Jacob. L'air était frais et calme, et les premiers rayons de soleil commençaient à peine à percer l'horizon.

Jacob était déjà là, finissant de préparer les chevaux. Il sourit en voyant Liath approcher.

— Prête ? demanda-t-il en lui tendant les rênes d'un des chevaux.

Liath hocha la tête, son sac bien attaché à la selle.

— Prête.

Ils partirent en silence, laissant le village derrière eux. La forêt s'étendait devant eux, sombre et mystérieuse. Les arbres semblaient s'épaissir à mesure qu'ils avançaient, formant une sorte de tunnel naturel.

— Restez près de moi, murmura Jacob. La forêt peut être trompeuse, surtout pour ceux qui ne la connaissent pas.

Liath acquiesça, suivant Jacob de près. Les sons de la forêt les entouraient : le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, et, parfois, des bruits plus inquiétants venant des profondeurs des bois.

Ils avancèrent prudemment, s'arrêtant de temps en temps pour consulter les cartes et les notes de Liath. La progression était lente, mais ils étaient déterminés.

Soudain, Jacob s'arrêta, levant une main pour signaler à Liath de faire de même.

— Qu'y a-t-il ? chuchota-t-elle.

Jacob scruta les alentours, ses muscles tendus.

— Nous ne sommes pas seuls.

Liath sentit son cœur s'accélérer. Elle écouta attentivement, et c'est alors qu'elle entendit un bruit faible, mais distinct : un craquement de branche, suivi d'un grognement lointain.

— La créature, murmura-t-elle, sentant la panique monter en elle.

Jacob hocha la tête, son visage grave.

— Nous devons rester sur nos gardes. Et surtout, ne pas nous séparer.

Ils continuèrent leur chemin, leurs sens en alerte maximale. La tension dans l'air était palpable, chaque ombre et chaque bruit pouvant signaler un danger imminent.

Alors qu'ils approchaient d'une clairière, Jacob s'arrêta de nouveau, fixant quelque chose devant eux.

— Là-bas, dit-il en pointant du doigt. La cabane.

Liath suivit son regard et aperçut une structure en bois délabrée, partiellement cachée par la végétation. C'était exactement comme dans les descriptions du livre.

— Nous y sommes presque, dit-elle, sentant un mélange d'excitation et de peur.

Mais avant qu'ils ne puissent faire un pas de plus, un hurlement terrifiant déchira l'air, suivi d'un bruissement rapide et menaçant.

Liath et Jacob se tournèrent brusquement, leurs armes prêtes, alors qu'une silhouette massive et sombre émergeait de la forêt, ses yeux brillants de rage et de faim.

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