Chapitre 5
-Père d’Axel : Mais dis-moi mon fils, toute cette curiosité, qu’est-ce que ça cache ?
-Axel : Rien de mauvais papa.
-Père d’Axel : Je l’espère bien…
Alors ils restèrent là ensemble sur le balcon jusqu’au lever du soleil. Le matin venu le reste de la maison se réveilla.
La mère d’Axel était toujours fâchée et refusait d’adresser la parole au père d’Axel qui celui-ci, n’insistait pas non plus.
La vérité sur la colère de la mère d’Axel c’est qu’elle était vraiment très inquiète pour sa famille. En fait, elle aussi avait grandi dans un quartier assez délinquant, c’est d’ailleurs là-bas qu’avec le père d’Axel ils s’étaient connus.
Mais justement elle en avait marre de tout ça, elle en avait marre de toute cette vie entourée de bandits, etc.
C’est aussi pour ça que le père d’Axel avait dû renoncer à ses activités avec la police, pour assurer à sa femme le calme et la sécurité dont elle avait besoin.
C’est ce qui fait donc qu’à chaque fois que cette sécurité est menacée, elle est anxieuse, mais le manifeste par la colère.
Les filles essayèrent de calmer leur mère en lui disant qu’elle était un peu trop dure avec leur père, que ce n’était pas une bonne chose ; mais celle-ci fit vite de les rembarrer.
-Mère d’Axel : Eh ben dis donc, voyez moi ça, il y’a de cela quelques années je vous changeais des couches, et maintenant vous pensez avoir assez grandi au point où vous allez me dire comment me comporter avec mon mari ? Après plus de 16 ans ensemble ? Non mais c’est le monde à l’envers. Allez plutôt chercher à faire vos devoirs au lieu de vous mêler des histoires d’adultes.
Elle était remontée contre tout le monde, et c’était parce qu’elle avait l’impression que personne ne la comprenait. Mais enfin, se disait-elle probablement, ne mesuraient-ils pas l’énorme danger qui pesait sur eux ?
Etait-elle donc la seule à s’inquiéter ? Autant de questions. Bien qu’en colère, elle continuait tout de même de remplir ses obligations de foyer.
Axel quant à lui faisait maintenant attention au moindre de ses pas dans le quartier, car bien évidemment que ces voyous n’allaient pas en rester là, ils étaient peut-être en retrait, mais c’était justement pour pouvoir mieux rebondir.
La rumeur on ne sait comment, avait réussi à parvenir dans son école, comme quoi avec son père à eux tout seuls ils auraient démoli tout un gang de bandits.
Ce qui lui a valu de devenir assez célèbre dans son
établissement, tout le monde voulait maintenant être son ami, tout le monde voulait désormais trainer avec lui, histoire d’être vu avec le grand Axel SAMBA.
Mais Axel était quelqu’un d’authentique, il avait horreur des gens qui faisaient juste les choses par intérêt, ou bien dans le but de se faire voir.
Ainsi, un jour alors qu’il se rendait à la cantine de leur école pour manger, voilà que la bande de frimeurs très connue du lycée, une bande de trois
frères, qui habituellement se moquaient d’Axel car lui n’étant pas fils de riche comme eux, voulaient désormais l’intégrer dans leur bande, mais les choses déraillèrent plutôt.
-Hé, Axel notre bon pote, allez viens t’asseoir avec nous.
-Axel : Pardon ?
-Viens t’asseoir avec nous on va papoter, allez.
-Axel : Et depuis quand vous et moi on s’assoit ensemble ? Vous et moi ? Vous voulez désormais trainer avec un fils de pauvre ?
Cette question que venait de poser Axel, et ce devant toute la cantine, mis en évidence le caractère hypocrite de cette bande de frimeur, eux qui pourtant voulaient passer pour cool aux yeux des gens ; Axel les mettait un peu en mal.
-Hé, te fais pas prier tu sais, on te supplie pas, où tu saisis la chance et l’honneur de trainer avec nous, ou alors tu te casses d’ici.
-Axel : Alors quoi, ça devient une sommation ?
Le meneur de la bande de frimeur se leva et vint se placer en face d’Axel, d’un air défiant.
-Prends ça comme tu veux, mais en tout cas, soit tu t’assois avec nous, sois tu te barres d’ici, et oui tu te barres d’ici, tu ne consommes rien.
-Axel : Alors c’est vous qui commandez la cantine désormais ?
-Ouais, t’es pas censé ignorer que ce sont nos parents qui ont fait don de cette cantine à l’établissement, alors oui c’est grâce à nous que cette cantine est là, alors c’est nous qui commandons ici. Décide-toi, tu t’assois avec nous ? Ou alors tu te casses ?
-Axel : Ce que je décide, c’est que tu vas aller te rassoir tranquillement avec tes frères débiles comme toi, et moi je vais manger tranquillement
ce que j’étais venu manger. Du coup ôte-toi de mon chemin
-Et si je décide de ne pas quitter, tu vas faire quoi ?
Et ce gars commença à haranguer Axel, le bousculer tout en l’insultant et en le provoquant, et vous l’imaginez bien, Axel n’a pas pu tolérer ça.
Il lui a asséné un coup de poing et hop, voilà c’était la bagarre générale. Toute cette bande de frimeur se jeta sur Axel, mais bien évidemment Axel les battit tous tour à tour, au point où d’autres personnes durent intervenir dans cette bagarre.
Ils saisirent Axel par les bras, immobilisèrent ses poings, et les autres en profitèrent donc pour frapper Axel.
La bagarre étant en train de prendre
des proportions inquiétantes, les filles qui étaient dans la cantine sont allées prévenir les surveillants généraux afin qu’ils viennent mettre fin à la bagarre.
En attendant cela, Axel avait réussi à se défaire de ceux qui l’arrêtaient, et il était en train de tous les battre.
C’est donc cette scène là que les
surveillants généraux vinrent trouver, et bien évidemment, puisque la réputation d’Axel comme bagarreur était déjà connue dans l’établissement, c’est forcément à lui qu’on voulut imputer la
responsabilité de cette bagarre.
-Surveillant général : Axel SAMBA, encore toi ?
-Axel : Monsieur je me défendais.
-Surveillant général : Oui c’est ça, tu n’es jamais bien loin des bagarres dans ce lycée, et aujourd’hui comme par hasard tu te défendais juste ?
Axel savait que de toute façon, peu importe ce qu’il dirait ce surveillant général ne le croirait pas, et de toute façon il voudrait prendre la défense des autres car c’était des fils de riches avec qui il s’entendait bien.
Mais heureusement pour Axel, le proviseur de l’établissement avait aussi été alerté de cette bagarre, et avait débarqué sur place.
Le proviseur quant à lui était un homme rationnel qui aimait donner à chacun selon ce qu’il mérite, bref un homme juste et honnête.
-Proviseur : Qu’est ce qui s’est passé ici ? Vous venez vous battre en pleine cantine ?
-Surveillant général : Monsieur le proviseur c’est encore cet élément d’Axel SAMBA, il ne se tient jamais tranquille, c’est assurément lui qui a déclenché tout cela.
-Axel : Non monsieur le proviseur, je ne faisais que me défendre.
-Surveillant général : Tais-toi espèce de jeune menteur !
Axel se disait avec certitude que de sa propre bouche on ne le croirait pas, alors il espérait qu’avec un peu de chance, quelqu’un dans la cantine qui avait assisté à toute cette scène pourrait bien dire la vérité afin qu’on
le croie.
-Axel : Je ne vous mens pas monsieur le proviseur, d’ailleurs si vous voulez vous pouvez demander à tous ceux qui sont là, ils ont tout vu ils peuvent vous dire.
-Proviseur : Alors vous qui étiez là, dites-nous donc, qu’est ce qui s’est passé ici ?
Le silence régnait dans la cantine. Ces gosses de riches influençaient tout le monde, car en fait quasiment tous ceux qui étaient dans la cantine
étaient des gens qui essayaient d’entrer dans leur bonnes grâces, histoire d’être les amis des gars les plus populaires du lycée, alors personne ne
disait rien, ils restèrent tous tranquilles, pendant que ces gosses de riche accompagnés du surveillant général continuaient d’accuser Axel.
-Proviseur : alors personne ne dit rien ? Jeune Axel SAMBA je vois que tu n’as personne pour témoigner en ta faveur…
Mais alors qu’on s’apprêtait déjà à le déclarer comme coupable en quelque sorte et à lui donner une sanction, une voix féminine se fit entendre, à la grande surprise de tout le monde, même d’Axel SAMBA
-Non monsieur, Axel n’a fait que se défendre, il n’a rien provoqué du tout.
Tout le monde était surpris de cette intervention, et savez-vous pourquoi ça surprenait autant tout le monde ? A cause de la personne de qui ça
venait.
A la suite de cette intervention, les trois frimeurs s’écrièrent :
-Mais enfin Annie !
-Annie : Annie rien du tout, vous voulez qu’on le punisse injustement, je ne supporte pas de telles choses.
-Proviseur : Eh bien puisque le verdict est tombé, jeunes hommes, suivez- moi dans mon bureau. Et quant à vous monsieur le surveillant général, prochainement cherchez d’abord à bien reconstituer les faits avant d’accuser un élève ; là on aurait pu accuser un innocent, pourtant nous sommes ici pour inculquer à ces enfants non seulement les sciences et les mathématiques, mais aussi de bonnes valeurs telles que la justice et l’équité.
-Surveillant général : Compris monsieur le proviseur, je serai plus avisé la prochaine fois.
Et pourtant une fois le proviseur parti dans son bureau avec les trois frimeurs, le surveillant général resta menacer Axel avec des regards extrêmement noirs et menaçants ; on pouvait lire dans ses regards, une sorte de « on n’en restera pas là toi et moi ».
Cependant, Axel lui-même n’en revenait toujours pas que cette Annie avait pris sa défense.
-Axel : Je te remercie beaucoup de m’avoir tiré d’affaire, mais je ne comprends pas, pourquoi tu m’as aidé alors que…
-Annie : écoutes ce n’est rien, on allait t’accuser injustement et moi j’ai horreur de tout ce qui est injuste. Je condamne l’injustice avec la dernière énergie, et ce peu importe qui la commet.
-Axel : Eh bien merci, il devrait y avoir plus de gens comme toi.
-Annie : Si tu le dis… Allez vas-y manges vite avant que la pause ne se termine, vu que vous avez brûlé le temps avec toute cette bagarre…
-Axel : haha, ouais t’as raison. Et Axel mangea vite avant que la pause ne se termine, bien que sa tenue fût encore un peu en lambeaux une fois de plus.
Concernant cette Annie, si seule sa parole avait suffi pour qu’on innocente Axel, eh bien c’est parce qu’elle n’était rien d’autre que la sœur de ces trois frimeurs.
Eh oui, c’était leur sœur, tout le monde savait donc assurément que son témoignage était le plus crédible de tous les témoignages qui pouvaient sortir de cette cantine, et si une sœur arrivait à incriminer ainsi ses propres frères de la sorte, c’est qu’ils avaient vraiment poussé le bouchon loin.
C’est donc pour cette raison qu’Axel lui-même était si surpris, qu’elle soit allée jusqu’à reconnaitre ses propres frères coupables, cela forçait l’admiration quant au type de personne qu’elle était.
Depuis ce jour donc, Axel et Annie commencèrent à se fréquenter assez régulièrement, Axel venait de se faire une amie, mais les choses iront beaucoup, oh oui beaucoup plus loin que ce qu’ils n’auraient pu imaginer à cette époque…