CHAPITRE 6
#UN_MOIS_PLUS_TARD
**Raïssa Rayana**
Il est 13 heures, mais je dois me coucher, oui je ne dors plus suffisamment ces derniers temps, je passe trop de nuits blanches à veiller sur Gloire, et maintenant qu'elle s'est endormie je dois profiter de ce petit moment pour fermer l'oeil, c'est dur de nourrir un enfant mais très dur d'être nourrice d'un bébé prématuré comme c'est le cas de Gloire, parfois j'en souffre, ah oui ! dire que tout se passe à merveille serait un gros mensonge, ces trois mois passés avec Gloire ont une peine d'éternité, surtout le premier ; j'ai failli abandonner mais Dieu merci ce merveilleux papa qu'il m'a donné a su me motiver par ses mots d'encouragement de temps en temps, maintenant je suis prête à aller jusqu'au bout du monde pour que Gloire survive...
- Bonjour, dit une voix inconnue derrière moi, quoi les inconnus entrent déjà dans cette maison au débotté comme ça ?
Je me tourne vers la voix, c'est un des travailleurs de mon père, j'ignore même le poste qu'il gère dans la compagnie de mon père, je lui connais physiquement depuis longtemps...
- Bonjour, qu'est-ce qui vous permet d'entrer chez autrui comme ça ?
- Oh désolé...
- (Murmurant entre les dents) désolé, désolé...
- C'est monsieur Fabien qui m'envoie déposer ce colis...(tendant sa main) c'est pour le bébé, ajoute-il.
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Je ne sais pas...
Je le reprends de ses mains.
- Merci monsieur,
- Je vous en prie !
Il veut se tourner pour s'en aller mais je le stoppe et se retourne face à moi, les mots s'envolèrent aussitôt de ma bouche...
- Déso... désolée monsieur, prononçai-je avec un peu de difficulté.
- Appelez-moi Olivier, dit-il, toi c'est Raïssa, n'est-ce pas ?
- (Bégayant) Oui...
- Au revoir ! ajoute-il en s'en allant.
Putain ! qu'est-ce qu'il m'a fait de l'effet cet homme ! je fais un signe de la croix, je ne suis pas comme ça moi, je devais plutôt me coucher maintenant ou jamais si Gloire se réveille...
**Freddy Tshita**
Je n'arrive pas à marcher, ma jambe gauche a un grand choc, je ne sais pas ce qui m'était arrivé, ce que je peux me rappeler est que j'ai heurté contre une voiture en me rendant à la Clinique de Ngaliema où était hospitalisée ma femme, c'est difficile à comprendre pourquoi et comment je suis enfermé ici, la seule personne qui se montre sympa ici c'est la jeune femme qui me sert à manger, malgré qu'elle ne m'inspire pas confiance, elle essaie de me raconter des histoires pour me détendre l'esprit quand son patron n'est pas là, le soi-disant Z, pourquoi me détient-il ? s'il veut m'effacer pourquoi il prend soin de moi ? pourquoi s'occupe-t-il de ma jambe fracturée ? pourquoi moi Seigneur ? ai-je causé du tort à quelqu'un indirectement ? je dois trouver des réponses à ces questions...
Il fait chaud ici, je ne sais pas quelle heure il est mais je parie qu'il est midi, j'ôte mon singlet et reste torse nu, histoire de passer de l'air à mon corps qui sent déjà mauvais. Soudain je sentis la présence d'une personne dans la pièce, je jette aussitôt mes yeux en direction de la porte, c'est la jeune femme qui me sert à manger tous les jours, elle s'avance à ma direction à la démarche de mannequin et s'arrête...
- Bonjour monsieur, tu veux manger ?
- Mais je veux que tu m'explique une chose...
- Désolée, mon patron est là, il m'a interdit de causer avec vous. Me répond-t-elle en affichant une mine déçue.
- Oh ! Quand il sortira ?
- D'accord, c'est promis...Mais d'abord tu dois manger.
Je la regarde sans ajouter un mot, elle disparaît dans la pièce et réapparaît avec un plateau en mains comme d'habitude, je commence à me sentir un peu comme aimé par une personne au moins ici, que Dieu seul intervienne à mon cas, on a délié mes deux bras et mes deux pieds mais je ne peux pas marcher, je suis toujours allongé sur mon petit lit... La jeune femme me donne le plateau que je saisis et commence à déguster le mets, je finis de manger, je remets le plateau à la jeune femme qui s'en va à la suite... Je reste là quelques longues minutes, les yeux rivés vers le plafond, plus d'espoir, je suis seul face à ma souffrance, que Dieu me vienne en aide... La jeune femme refait surface, et vient se tenir au chevet...
- Vous vouliez dire quoi monsieur ?
- Depuis combien de temps je suis ici ?
- Plus ou moins trois mois...
- Quoi ? es-tu sûre de ce que tu dis ?
- Oui, j'en suis certaine... Vous étiez dans une profonde inconscience, cela a duré deux semaines puis vous vous êtes réveillé du coma...
- Alors pourquoi je suis ici ?
Elle me regarde un moment, je peux lire la tristesse dans ses yeux.
- On ne vous fera rien de mal monsieur, dit-elle en cherchant à ignorer ma question ;
- Pourquoi donc ? POURQUOI VOUS ME RETENEZ ICI ? Haussai-je la voix tout furieux.
- Désolée, je dois partir avant que mon patron ne revienne, dit-elle en voulant partir.
- Attends ! s'il te plaît, je sais que tu n'es pas méchante, j'ignore pourquoi tu es là, mais dis-moi, comment toi tu t'es retrouvée ici ?
- Ce n'est pas important monsieur...
- Mais...
Je voulus ajouter un mot mais elle est déjà sortie de la pièce, merde ! dans quel merdier suis-je ?
**Blandine Niota**
J'ai décidé de reprendre mes activités normalement malgré que je pleure parfois quand je me souviens de mon fils Freddy, je n'aurais jamais pensé vivre sans lui, il était mon point fort, mon seul espoir, mon unique fils... Aujourd'hui je passerai voir ma petite-fille chez monsieur Fabien, chez Raïssa. Que Dieu bénisse cette famille, j'ai fait connaissance avec eux, ils sont devenus aussi ma famille par intermédiaire de Gloire et je ne le regrette pas, ils sont adorable ! j'ai hâte de voir ma petite-fille, et sa magnifique nourrice, quand je suis là-bas je me sens comme chez moi, et Raïssa me considère comme sa maman, et Gloire comme sa propre fille, les choses se passent bien entre nous, Dieu a su me consoler en mettant cette famille sur mon chemin...
Je finis de prendre mon bain, après quelques minutes je suis déjà prête à me mettre en route pour le domicile de monsieur Fabien, je prends un taxi me dépose juste devant le portail, je descends et sonne, le vigile vient m'ouvrir...
- Bonjour mère, me salua-t-il.
- Bonjour monsieur,
Je me dirige vers l'entrée je tombe sur cette créature ; monsieur Fabien, il porte juste un singlet et une culotte ce qui laisse dévoiler son corps mature plein de poils, je perds mes mots, je ne veux pas qu'il se rende compte que j'admire son corps poilu, je suis saisie de honte...
- (Bégayant) Bonj.. Bonjour monsieur Fabien,
- Bonjour Blandine, très jolie aujourd'hui.
Non Seigneur ! je vais m'évanouir, pas de compliments vraiment...
- Merci beaucoup monsieur, répondis-je la tête baissée, j'ai tellement honte là, je suis embarrassée par cette situation, je fonce précipitamment dans la maison, je crois qu'il a lu cet embarras sur moi, je trouve Raïssa au salon, elle sourit quand elle m'a vu, je comprends maintenant pourquoi cette famille est traitée d'avoir une relation incestueuse, c'est à cause de ce monsieur Fabien, rester en culotte en présence de sa fille c'est scandaleux ! mais je ne dis pas que c'est vraiment vrai qu'ils couchent "père et fille"
- Bonne arrivée maman,
- Merci Raïssa, répondis-je en la faisant un câlin...
- Gloire avait besoin de te parler. Plaisante-elle, tu la manquais déjà...
- Oh vraiment ! je n'aurais pas dû m'absenter aussi un longtemps comme ça, comment va-t-elle ?
- Très bien, elle dort.
- Oh je vois,
Je dépose mon sac à mains sur la table en soupirant,
C'est alors que monsieur Fabien revient et prend également place sur un sofa à côté de Raïssa, quoi donc ? il ne sent pas qu'il est en train d'indisposer quelqu'un ici ? Ah non, je n'arrive pas à contrôler mes émotions, il faut que je reste les yeux fixés à la télé, c'est une torture d'esprit ça ! je ne comprends même pas pourquoi il me fait tant d'effets comme ça, je ne suis pas comme ça, qu'est-ce qui m'arrive ? je perds la tête ou quoi ?
- Blandine, comment tu vas ?
Qui a prononcé ça ? Lui encore ?
- Bien. Répondis-je les yeux toujours fixés a la télé, en tout cas, je n'ose pas croiser son regard, je risque de m'évanouir...
**Fabien Bula** (père de Raïssa)
Aujourd'hui je n'ai bougé de la maison, je veux passer toute la journée à la maison, je sortirai peut-être le soir, je decide alors de faire un tour dans ma parcelle, question de me détendre, je vois aussitôt cette femme, la grand-mère de Gloire entrer, qu'est-ce qu'elle est belle dans cette robe ! j'ai arrêté d'apprécier les femmes depuis la mort de ma femme mais je ne peux pas me retenir de dire que cette femme est belle à envoûter mon esprit, j'ai peur que je tombe sur son charme, n'est-ce pas que j'y suis déjà tombé ? je ne veux pas vraiment de ça, elle s'avance vers moi, je dirais vers la porte d'entrée car je m'y tiens, elle semble troublée ou gênée je ne sais pourquoi ; elle me salue en bégayant et rejoint Raïssa au salon, je continue ce que j'étais en train de faire, je commence le tour de la maison, je remarque enfin que la petite piscine à côté devient un peu malpropre, j'appelle un domestique pour qu'il s'occupe de ça, après quoi je rentre au salon où Blandine et Raïssa étaient assises tranquillement, j'apprécie leur collaboration, on croirait qu'elles sont mère et fille, mais à mon arrivée parmi elles, la tension a changé, je comprends pas ce qu'a Blandine, Raïssa semble aussi avoir remarqué cela ; elle se tourne vers avec un regard interrogatif, je n'ai pas d'explication à la donner, peut-être qu'elles parlaient des choses confidentielles entre femmes, je suis peut-être mauvais génie, bah je dois les laisser, je monte dans ma chambre, quand elles auront fini je reviendrai...
À SUIVRE