CHAPITRE 7
**Vanessa Lola**
Je suis Venessa Lola, j'ai quitté la maison de mes parents à l'âge de 18 ans, j'étais une fille
négligée par mes parents qui ne voulaient pas de moi, j'ai été reniée par eux après qu'ils aient découvert que j'étais enceinte, ils m'ont mis à la porte alors que j'étais perdue, troublée et ne sachant pas quoi faire, je me suis par la suite décidée d'avorter et aller vivre très loin d'eux. Mon petit ami s'est enfui, il a disparu comme un ninja en apprenant la nouvelle. J'ai croisé alors Zed à cette époque là qui était un Kuluna (gangstar du coin), qui a fait de moi son objet sexuel ou plus facilement sa pétasse privée, il était tellement connu et respecté par ses amis car il était vraiment fort, on lui appellait général de sa bande, chose qu'il est jusqu'aujourd'hui. Un jour, un autre Kuluna d'une autre bande a voulu s'opposer à lui en lui faisant des menaces, alors saisi de colère, il se décida d'affronter son nouveau concurrent en plein air, c'était dingue ! ils se sont blessés tous les deux mais Zed avait sur lui, un couteau qu'il poignarda son adversaire dans le cou et il mourut sur place. Zed, toute sa bande et moi, nous sommes enfuis très loin de cette commune car c'était sans doute vrai que nous étions recherchés par la police, ah oui ! je dis "nous" parce que moi aussi je faisais partie de sa bande en étant sa copine, c'est ainsi que je suis devenue sa complice. Aujourd'hui Zed est devenu plus puissant, il collabore avec des politiciens, des hauts placés de ce pays qui lui fournissent des armes à feu. Nous avons opéré plein de missions ensemble, par amour ou par je ne sais quoi, il m'a appris à manier un flingue quelque chose que je n'aurais jamais pensé faire dans ma vie, bah ! je m'y suis faite, j'ai pris le goût à la monstriosité, à la destruction et à toutes les mauvaises choses qui m'étaient horribles avant, je travaille pour Zed et je ne plains pas, mais depuis un certain moment, je me sens autrement ; la mission en cours me semble penible, nous avons kidnappé un homme que tout le monde croit être mort, on a changé son corps à un cadavre dans la morgue et on l'a même inhumé pour faire croire au monde que c'est bien réellement fini pour lui, qu'il est mort. Depuis le jour qu'il s'est réveillé du coma je n'arrive pas à me comprendre, ça fait longtemps que je n'ai pitié de personne, mais cet homme couché sur ce lit de malade est envoûtant, je ne sais pas si quelqu'un pourra comprendre ce qui m'arrive car moi-même je ne comprends plus rien, Zed m'a chargé de lui servir à manger en attendant que notre client nous dise ce que nous devons faire de lui, le tuer enfin ou l'enfermer quelque part pour un temps. La porte s'ouvre aussitôt, Z entre accompagné d'un homme, mais il n'est pas d'humeur, qu'est-ce qui ne va pas ? qui lui a mis dans cet état ?
- Zed, il y a un souci ? demandai-je curieuse de savoir ce qui lui met dans cet état de colère.
- Venessa, je déteste ce genre de questions, tu sais...
Oh ! qu'est-ce qu'il y a encore ? je connais Z, il a sûrement un problème, je lui apporte de l'eau dans un ver comme j'en ai déjà habitude, il vide le ver d'un trait et se dirige directement dans la chambre, je l'y suis calmement, je lui trouve la tête contre le mur, tapant son poing au mur, je viens derrière lui et le saisis à la main...
- Grand guerrier, qu'est-ce qui n'a pas marché ? lui cajolai-je, il aime trop la gloire cet homme.
- Ce fils de pute de ministre va savoir de quoi je suis capable, il va regretter d'avoir coopéré avec quelqu'un comme Zed, dit-il en ignorant ma question.
- Quel ministre ? celui de la mission en cours ?
- Qui d'autre ? Il ose me dire qu'on n'a pas eu un contrant lui et moi sur la mission d'assassiner le docteur, il dit que le tout constitue la même mission que le kidnapping du monsieur dans l'autre salle...
- Quoi ? cela veut dire qu'il n'a pas payé pour l'assassinat du docteur ?
- Tu as bien compris Venessa...
- Oh ! mais à quoi il veut jouer ? et alors qu'est-ce qu'on fait pour le moment ?
- On lui met une balle dans la tête après on envoie son homme en enfer...
- Zed ! tu veux tuer le monsieur qui est dans l'autre salle ? Hein ?
- Tu as tout compris, mais avant ça, je dois tuer le ministre, après je tuerai son homme qu'il nous a confié.
- Mais...
- Ferme ta bouche ! tu ne dois pas me dire ce que je dois faire et ce que je ne dois pas, je suis toujours clair avec toi.
Non ! c'est hors de question, je ne lui laisserai pas faire ça, le ministre doit mourir car il le merite mais pas le monsieur que nous avons.
Je sors de la chambre et reviens au salon où je trouve trois autres gangs fumant de la chicha à tour de rôle, je n'ai pas envie de fumer, je me glisse alors dans la cuisine pour faire quelque chose à manger.
**Blandine Niota**
Raïssa m'a demandé de passer l'aider à nettoyer les couches de Gloire, je m'apprête précipitamment car je meurs d'envie de les voir, à quelques minutes seulement, j'entends le bruit du moteur devant ma maison, je crois que c'est le chauffeur de Raïssa qui vient me prendre, je sors, c'est éxactement comme je l'ai pensé, je monte dans la voiture et après une vingtaine de minutes nous sommes arrivés au domicile de monsieur Fabien, le chauffeur klaxonne et un vigile nous ouvre le portail, je me dirige à l'entrée de la maison mais je m'arrête tout juste devant pour épier Raïssa qui chantait pour le bébé, qu'est-ce qu'elle est adorable cette fille !
- Coucou ! fis-je en entrant dans le grand salon...
- Oh maman, tu es déjà là ? s'exclame-t-elle... Gloire regarde mamie (s'adressant au bébé)...
- J'ai un creux dans le ventre Raïssa...
- Ici c'est chez toi, sers-toi un plat dans la cuisine, j'ai fait du poisson cuit, tu aimes ça ?
- (Souriant) oh ! tu es justement sur mon goût !
- Humm...
Je vais me servir un plat que je viens manger au salon...
- C'est trop bon ton repas,
- J'ai fait ça pour papa, c'est lui qui adore les poissons cuits comme ça..
- Je vois, comment va ton bébé ?
- Il va bien comme tu peux le voir, mais le problème c'est que cette petite tombe amoureuse de Fabien, ironise-t-elle.
- Huuuu ! c'est vrai ? (m'adressant à Gloire) tu l'aimes vraiment ?
Nous nous éclatâmes en rires, cette ambiance entre nous est semblable à celle de deux copines, à travers cette Raïssa je retrouve ma joie qui était perdue à la mort de mon fils, quand je suis ici j'oublie mes peines et je suis toujours joviale.
Nous passons encore un temps à nous amuser, puis je fais la lessive des linges du bébé. Le soir venue, c'est le retour de monsieur Fabien, Raïssa lui saute au cou comme une gamine, lui prend son cartable et l'accompagne au salon, moi je regardais cette scène à travers la fenêtre, alors je reviens dans ma position dans le canapé..
- Bonsoir monsieur,
- Bonsoir Blandine, comment ça va ?
- Très bien monsieur.
- Merci...
Il monte dans sa chambre suivi de Raïssa, je ne comprends pas pourquoi cette fille agit comme si elle était la femme de son père, mais pourquoi moi aussi je dois m'inquiéter juste pour ça ? est-ce un problème même ?
Je sors de mon imagination par la réapparution de Raïssa..
**Freddy Tshita**
Ma jambe est convalescente, je peux la bouger et faire quelques pas en tâtonnant, je suis allongé sur le petit lit sur lequel je sur j'ai passé plus d'un mois immobile, la fille qui me sert à manger est la seule personne qui s'occupe de moi, la porte s'ouvre, je la vois venir malgré cette obscurité dans la pièce...
- Monsieur, tu peux marcher ? me demande-t-elle.
- Non, je n'arrive pas à tenir debout...
- Putain ! fit-elle en faisant un va-et-vient sur place..
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Allez, venez ! tenez moi fort, nous devons partir d'ici dans moins de trente minutes...
- Quoi ? tu...tu...
- Arrêtez de paniquer monsieur, nous devons nous dépêcher au cas contraire, nous mourions tous les deux à la même minute...
Je ne comprends plus rien, cette femme veut que nous nous évadions d'ici ? pourquoi elle fait ça ? bah ! comme elle me le rassure je dois me laisser conduire, c'est peut-être Dieu qui veut m'aider à sortir d'ici par cette femme, elle me soulève avec toute sa force, je m'accroche à son bras pour la faciliter la tâche, je remarque aussitôt qu'elle a une arme à son hanche, je tremble de peur, Seigneur viens à mon aide..
- Comment sortirons-nous d'ici ? Ils vont nous...
- Shuttt ! (me faisant signe de fermer la bouche) allez, je vais vous mettre au dos, restez fort, vous êtes un homme, arrêtez de paniquer s'il vous plaît...
** Vanessa Lola**
J'ai fait dormir tous les hommes de Zed, au moyen d'un somnifère dans un repas, quelques autres sont partis avec Zed régler le compte du ministre pour son insolvabilité , je crois qu'à son retour ce sera fini pour cet homme enfermé, je dois faire sortir cet homme d'ici, il ne doit pas mourir, je suis prête à tout pour l'aider à s'évader d'ici et enfin retrouver sa liberté, je m'en fous de ce qui pourra m'arriver, la dernière fois que j'ai essayé de m'enfuir, j'ai été torturée à mort par Zed, j'en ai des cicatrices, il m'a dit que si je recidivais un autre jour, il sera obligé de me mettre une balle dans la tête, il ne veut jamais me laisser partir de crainte que je ne dévoile leurs secrets. Aujourd'hui soit je meurs, soit je sauve la vie d'un homme, je ne peux pas regarder cet homme mourir alors que je peux faire quelque chose ; je lui soulève malgré son poids, sa jambe fracturée ne lui permettra pas de marcher, je décide de lui porter au dos comme on porterait un bébé, il s'accroche à moi pour m'aider à lui transporter...
Je connais une issue derrière la maison, je l'emprunte et tombe sur un homme de Zed qui, sécurisait le perimètre, il nous a tourné le dos, j'en profite pour déposer doucement l'homme sur mon dos, je charge mon arme et m'avance à sa direction...
- Eh oh ! fis-je.
Il se tourne vers moi, je braque rapidement l'arme sur lui...
- Raïssa, qu'est-ce que tu fabriques ? dit-il en voyant l'arme braquée sur lui.
Je n'ai pas de temps à perdre ici, je dois l'exécuter au plus vite possible, ils sont trop stratèges les hommes de Zed, je ne veux pas d'imprudence, alors je presse la gâchette et mon doigt déjà fixé sur la détente, je sens comme une autre personne en moi...
- Vanessa, tu veux trahir Zed ? tu connais les risques que tu cours ? Baisse ton arme s'il te plaît.
Quoi ? il veut me distraire, je sais ce que je fais, essayer de m'enfuir avec cet homme est déjà une grave erreur, c'est hors de question que je fasse un pas en arrière... J'appuie sur la détente (TANNNN! ) l'homme s'écroule au sol, je cours vers mon homme, il veut sûrement me poser une question mais je n'ai pas ce temps, je lui rélève et lui remets dans la même position que tout à l'heure, j'essaie de courir mais je ne suis pas rapide, je disparais quand même dans les alentours, je fais une pause devant, dans les broussailles. Je suis fatiguée, je dois recupérer du souffle ici...
- Tu as tué quelqu'un Venessa ? Dit le monsieur que j'emmène.
Ah il a enfin découvert mon nom et mon côté noir, je ne veux pas parler, j'ai besoin du souffle pour lui emmener loin d'ici, j'ai tué quelqu'un bien sûr mais ce n'est pas la première fois, j'ai déjà touché beaucoup de sangs sous recommandation de Zed, je suis façonnée par ce monstre...
Je remets le monsieur au dos et continue mon chemin jusqu'à découvrir un quartier que je ne connais même pas, la nuit approche peu à peu, nous devons passer nuit ici, je peux lire l'inquiétude dans les yeux de gens qui nous voient...
- Aidez-moi ! Aidez-moi ! Aidez-moi ! Criai-je.
Un homme vient aussitôt...
- Qu'est-ce que vous avez madame ?
- C'est mon mari, nous étions en voyage vers bas-congo, nous sommes attaqués par des Kulunas, mon mari souffre à la jambe, aidez-nous s'il vous plaît...
Je vois le soi-disant mari me regarder comme pour me demander : "suis-je ton mari ?" j'ignore ce qu'il pense.
- Oh ! Yaka naye (viens avec lui : en lingala) yango ba Kuluna bakosila te na mboka oyo ? (Les Kulunas ne finiront pas dans ce pays ?)
Le monsieur nous conduit chez lui, où nous passâmes nuit dans son salon sur une étoffe.
À SUIVRE...