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Dimanche matin. Notre deuxième dimanche à nous réveiller dans les bras l'un de l'autre. Le bonheur à l'état pur. Je ne savais pas que c'était aussi bon. Comment vais-je faire maintenant pour supporter tous les autres réveils insipides qui m'attendent les jours de semaine ? Je geins au beau milieu de ses baisers qui s'échouent paresseusement sur mon corps. J'agrippe ses cuisses et la positionne sur moi. Nos intimités se retrouvent, nos soupirs s'emmêlent dans une douce mélodie. Je suis épuisé et en même temps, je crois que je ne serai jamais rassasié d'elle. De son corps, de ses caresses, de ses baisers, de sa douceur, de son ardeur. 

Holly est belle, c'est un fait. Mais elle est encore plus époustouflante quand la porte de ma chambre se referme. Elle se laisse enfin aller, sans plus se préoccuper de ce que je pourrais dire ou penser. Elle chercher son plaisir, m'offre le mien, crée le notre. Elle rayonne en étant nue et je suis fier d'être celui à qui elle offre cette féérie. 

Mes mains sur ses hanches, je lui intime un rythme langoureux à mesure que sa féminité glisse sur la preuve évidente de mon désir. C'est une douce torture qui nous arrache un plaisir inouï. Nous jouissons pour la énième fois depuis hier. 

J'enroule mes bras autour de ses épaules pour la caler contre mon torse. Nos respirations sont encore haletantes mais nos sourires parlent pour nous. Ses doigts jouent distraitement avec les poils dispersés ci et là sur mon ventre. Les miens montent et descendent le long de son bras, disséminant sur leur passage une multitude de frissons. 

-Je... non rien, laisse tomber. 

-Quoi ? Non, dis moi s'il te plait. 

-Je... je n'avais jamais fait ça. 

-Ça ? Tu... n'avais jamais... fait l'amour ? demandé-je, perdu. 

Après dix ans de relation avec son ex, je ne vois pas comment c'est possible mais peut-être que... 

-Mais non, rit-elle doucement. Bien sûr que j'avais déjà fait l'amour. Mais je n'avais jamais fait ce ... ce qu'on vient de faire.   

Holly a clairement du mal à parler de sa sexualité alors j'essaie de ne pas trop la brusquer mais j'avoue ne pas vraiment comprendre ce à quoi elle fait référence. 

-Ce qu'on vient de faire...? répété-je bêtement. 

Elle soupire un peu mais tente tout de même de trouver les bons mots. 

-Et bien, tu vois, prendre du plaisir sans que tu... enfin, sans que... 

-Sans pénétration ? tenté-je. 

-Oui, voilà. 

-Oh... d'accord. Hum... à bien y réfléchir, moi non plus. 

-Toi non plus ? lâche-t-elle, surprise, en se redressant légèrement. 

-Moi non plus. Tu sais, à part Ariane et deux ou trois autres filles que j'ai connu très brièvement, je n'ai pas franchement d'expérience. 

-Mais tu... tu paraissais si... sûr de toi ! 

-Sûr de moi ? m'esclaffé-je. C'est bien la première fois qu'on me dit ça ! 

-Je ne sais pas, tu as posé tes mains sur mes hanches, tu as accompagné mon mouvement... c'était... bien. Vraiment vraiment bien. 

Je passe mon pouce sous son menton pour l'embrasser doucement. 

-Je n'ai pas vraiment réfléchi, j'ai juste vu que ça nous plaisait à tous les deux. 

-J'ai trouvé ce moment encore plus fort que tout ce qu'on a fait cette nuit. 

-Ah bon ? 

-Oui... parce que tu n'avais pas besoin d'être en moi pour te prouver je ne sais quoi. Tu as vu que ça me plaisait comme ça et tu nous as guidés tous les deux. 

Sa réflexion me pousse à me demander ce qu'elle a bien pu endurer auparavant pour être surprise qu'un homme veuille seulement lui offrir du plaisir. Mais je ne dis rien. Nous sommes toujours nus, dans les bras l'un de l'autre et rien ne viendra gâcher notre jolie parenthèse. 

Après avoir trainé un moment au lit, nous nous levons pour remplir nos estomacs. Holly n'enfile pas ma chemise pour ne pas trop se laisser aller devant ma fille. Je ne lui montre pas la pointe de déception qui me tiraille. 

-Tu as besoin d'aide ? propose-t-elle gentiment en me voyant fouiller dans mes placards. 

-Il ne me reste pas grand chose, grogné-je en fronçant les sourcils derrière mes lunettes. 

-Tu veux que j'aille faire quelques courses ? 

-Absolument pas. Tu restes ici, avec moi. 

Holly enroule ses bras autour de mon ventre en posant sa joue entre mes omoplates. Je souris, encore et encore. Je n'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie. Ça me fait presque peur tellement ça pulse sous ma peau, tellement ça ravage tout sur son passage. Elle dépose un petit bisou sur mon t-shirt avant d'entamer une exploration nonchalante de mon intérieur. 

-C'est l'appartement d'Abbi ici, elle me l'a proposé quand elle m'a embauché. C'est petit et vieillot mais c'est vraiment pratique. Le samedi, je peux laisser Mila dormir et descendre travailler. Alors la déco est vraiment à revoir et on n'a pas beaucoup de place, c'est sûr, mais pour l'instant... 

-Tu n'as pas à te justifier Louis. 

Je respire un grand coup. Elle a raison mais j'en ressens pourtant toujours le besoin. Je l'observe regarder les photos encadrées posées sur le buffet, prendre les clichés dans ses mains pour mieux admirer ces souvenirs que j'ai immortalisés avec ma fille, Bastien, Jacques et Annie. Je me poste dans son dos pour lui présenter ceux qui adoucissent un peu ma vie. 

Le bruit des béquilles de Mila se fait entendre.

-Bonjour ma chérie, tu as bien dormi ? 

Elle hoche la tête en enfouissant son visage contre mon ventre. J'embrasse le haut de ses cheveux. Elle fait ensuite un petit signe de la main à Holly. 

-Tu restes avec nous pour le petit-déjeuner ? lui demande-t-elle.

Ma jolie blonde acquiesce, ma petite brune est ravie. Le truc, c'est que je ne sais toujours pas ce que je vais leur servir. 

-Tu n'ouvres jamais ton courrier ? me taquine Holly en désignant les quelques lettres qui attendent sur le buffet. 

-J'ai oublié, fabulé-je en me grattant le crâne. 

Elle se retourne et me sonde du regard. Et quand elle me regarde de cette manière, je sais que je ne peux pas lui mentir. Pas à elle. 

-Ouvrir mon courrier n'est jamais une partie de plaisir. La plupart du temps, je n'arrive pas à lire ce qui est écrit et quand j'y arrive, c'est seulement pour me rendre compte qu'il faut que je paie des trucs que je n'avais pas prévu de payer. 

-Je suis là maintenant, je peux t'aider à lire si tu veux. 

J'entends Mila jouer avec ses playmobil dans le salon. Je m'empare des lèvres d'Holly tout en attrapant les lettres qui patientent depuis quelques jours déjà. Elle s'assoit sur la chaise de la cuisine et je l'imite. Les deux premières enveloppes ne contiennent que des publicités. La troisième, un relevé bancaire et la quatrième, un relevé de remboursement de mon assurance santé. J'ai l'habitude de ce genre de courrier, même si je ne sais pas les lire entièrement, je comprends à quoi ils correspondent. Cependant, la dernière enveloppe me déconcerte un peu.