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Entendant son nom, Asly se leva d’un geste maladroit qui avait failli la faire tomber mais heureusement, Armel était là. Elle avait été prise de peur au point où elle avait oublié ce qu’elle faisait là. Elle alla récupérer son diplôme avec une joie dissimulée. Elle était parmi les majors de sa promotion et ça ne se voyait pas chaque jour alors, elle était juste fière d’elle-même. Lorsqu’elle rencontra le regard de son ami, elle put lire toute sa fierté et c’était d’ailleurs le seul qui arrivait à la féliciter lorsqu’elle réussissait à l’école. Son père n’avait d’yeux que pour sa princesse Astrid et d’ailleurs, tout ce qu’elle pensait se réalisa lorsque Astrid fut appelée, elle vit père se lever avec fierté et arrogance. Tout le monde avait désormais le regard braqué sur elle et elle voulait disparaitre à tout jamais. C’était toujours comme ça à chaque fois car on n’apprenait à personne qu’elle était la sœur jumelle d’Astrid et pourtant, dans la façon de les traiter, leur père avait toujours fait cette discrimination qui commençait sérieusement à la faire souffrir mais elle n’avait aucunement le choix que de supporter cela.
Les professeurs furent heureux de recevoir Riley Miller parmi eux et tous n’avaient d’yeux que pour Astrid qui avait un père aimant. C’était insupportable pour elle alors, elle s’excusa et prit la direction des toilettes alors que les larmes coulaient sur ses joues. Elle était certes habitué à cela mais le fait de voir des regards de pitié et de compassion se poser sur elle lui rappelait encore qu’elle n’était rien comme sa sœur ne cessait de le lui rappeler.
Elle regardait son reflet dans le miroir lorsqu’un autre visage se fit voir dans cette même glace. Son pire cauchemar était en train de la regarder à travers le miroir et il était toujours aussi impassible, créant ainsi de la terreur en elle. Elle bloqua sa respiration alors que l’homme derrière elle semblait se marrer de son sort.
-et comme ça on fuit la réalité ma belle Asly, tu es pourtant belle, la même beauté que dans mes souvenirs tu sais, rien n’a changé, absolument rien je t’assure alors.
-je ne vous connais même pas, je ne sais pas ce que vous me voulez et si ça continue, je porterai plainte contre vous pour harcèlement. Vous savez au moins ce que ça voudrait dire n’est-ce pas ?
Rictus aux lèvres, Red fit un pas en avant alors qu’elle rentrait en arrière mais ce qu’elle ignorait était qu’elle ne pouvait pas créer le vide derrière elle pour pouvoir s’échapper alors, elle était coincée entre lui et le miroir dans lequel elle regardait son reflet. Il était pris de pitié pour elle car elle était devenue si fragile que c’en était déroutant mais il n’était pas dupe et il ne pouvait plus permettre à cette femme de se moquer de lui. il avait subi cela et c’était assez. Il leva la main et caressa sa joue alors qu’elle avait fermé les yeux. Une peau si douce qui l’avait même électrifiée mais il savait que tout cela ne signifiait rien du tout.
Le bruit d’une glace se brisant un mille morceaux ramena Asly à la réalité et elle regarda avec horreur ce que cet homme venait de faire. Il saignait au niveau de ses poings et son bras enfoncé dans le mur était à quelques centimètres de sa tête. Elle essaya de reculer sur le côté mais le regard dur de ce dernier la défendit de faire un pas de plus, ce qui la fit rester sur la place. Elle ne pouvait que lui obéir pour éviter de se faire tuer.
-tu sais quoi ma belle ? cesse de faire l’ignorante parce que je ne t’ai pas oublié, je n’ai pas oublié ce que tu m’as fait il y a cinq ans et peu importe ce que tu me diras, je sais que c’est toi et comme un chasseur qui traque un vampire, je ferai la même chose avec toi. Je te faisais confiance Asly, je te faisais aveuglement confiance mais tu as utilisé cette confiance pour me détruire et ce, parce que ton cher petit papa te l’avait demander. Tu voulais faire tes preuves auprès de lui c’est ça ? voilà qu’il t’a plutôt détester parce que tu sais quoi ? peu importe le sacrifice que tu feras, personne ne t’aimera Asly Miller, personne ne te considèrera à ta juste valeur parce que tu ne mérites pas qu’on t’aime. tu es la personne la plus détestable qu’il m’ait été donné de voir.
Tous ces mots venaient encore de la briser plus qu’elle ne l’était déjà car au plus profond d’elle, elle savait qu’il avait raison de la haïr de la sorte et que personne ne pouvait l’aimer. Sa mère avait commencé à l’abandonner en orchestrant tout ce chao, ce fut au tour de son père qui n’avait pas cessé de faire comprendre à sa sœur que c’éétait de sa faute si elle avait perdu sa mère et voilà maintenant qu’un inconnu qu’elle ne connaissait pas la haïssait pour une raison qu’elle ignorait. C’était le comble à la fin.
-je suis sincère monsieur, je ne vous connais pas du tout, je ne vous ai jamais vu avant et…
-et quand tu criais mon nom pendant que tu prenais du plaisir ma chère Asly ? tu aimais beaucoup ce que je te faisais je m’en souviens alors ne te fous pas de moi parce que je ne tomberai pas une seconde fois. Je suis là pour ton père et toi et je vous aurais. Garde bien ça dans un coin de ta tête.
Il rentra en arrière sans la quitter du regard et dans ses yeux, elle pouvait y lire cette promesse et il allait la tenir quoi qu’il arrive. lorsque son corps commença à la lâcher, ce fut les bras de son ami qui la rattrapèrent pour lui éviter une chute. Elle avait tellement mal.
-qu’est-ce qu’il te voulait encore As ?
-vengeance ! répondit cette dernière sans comprendre le comment du pourquoi.
Il finirent par rejoindre le reste des étudiants et les professeurs. tout se déroula normalement et des heures plus tard, tout un chacun pouvait rentrer chez lui. elle avait hâte de rejoindre son lit, son seul refuge où elle se sentait toujours bien et en sécurité.
-hey, petite sœur, j’ai organisé une fête pour célébrer nos diplômes et tu n’y es pas invitée alors si seulement tu pourrais trouver un endroit où passer la nuit, ça me ferait plaisir parce que je ne voudrais pas que tu fasses tâche près de moi.
Encore une gifle monumentale. C’en était de trop mais l’homme qui représentait son père auprès de sa sœur ne disait rien et même son garde du corps qui la haïssait plus que tout ne disait rien pour la défendre. Elle était seule abandonnée à elle-même.
-c’est bon, elle viendra avec moi, répondit Armel en sachant que son amie n’avait personne d’autre que lui.
Astrid hocha la tête et son chauffeur lui ouvrit la portière où elle s’engouffra dans le véhicule. Seule une personne qui n’avait pas de cœur ne pouvait avoir de la pitié pour Asly et même Barrosa qui voulait se venger d’elle avait un peu pitié d’elle. Elle subisssait sans rien dire.