5 - Les jumeaux et leurs nouveaux amis
Yanie :
Première journée de cours, et je déteste déjà des personnes de ma classe.
Ma petite Li-anne est heureuse que nous nous soyons arrêtées pour manger une glace. Mes pensées sont constamment tristes depuis l'accident. Je cache ma douleur à mes frères et ma petite sœur, mais au fond de mon cœur, je me sens très mal. Par moment, je suffoque par manque de d'oxygène, mon estomac est tellement serré que cela devient pénible physiquement. Je feins d'avancer pour oublier, j'étais très proche de ma mère. J'ignore si je serais en mesure de prendre ma vie en charge et celle des autres. Les hommes souffrent moins ou assument mieux leur peine.
Aujourd'hui, j'ai envie de profiter du paysage et de la promenade. En tous les cas, je reste encore à profiter du paysage. J'ai l'impression qu'aujourd'hui mes nuits deviennent moins sombres et que je peux profiter enfin de la clarté du jour. Ou plutôt, je me rends compte depuis longtemps de la beauté du jour.
A la maison, mes frères sont en train de ranger le salon. Apparemment, nous recevons du monde ce soir. Je ne suis pas satisfaite par leur initiative parce que je suis épuisée. Je dois préparer des petits fours, des petits encas à la française. Ils avaient fait les courses. J’œuvre dans la cuisine, tout est prêt. On sonne à la porte, Rémy va ouvrir. C'est le moment que je choisis pour attraper Li-anne et m'occuper d'elle. Je vais les laisser entre eux. Nous montons à l'étage, dans sa chambre. En fait, je n'ai envie de voir personne. Ma première journée de cours m'a suffit. Je fais une overdose de rencontres. Mon petit bout de chou me regarde attentivement. Quand elle voit que je m'intéresse à nouveau à elle, elle me sourit. Je la prépare pour la nuit. Et je la couche dans son lit. Elle est trop mignonne. Elle me prend dans ses bras, et, me fait un câlin adorable. Je commence à me sentir accablée, mes yeux se remplissent de larmes. Je suis très fragile, mais je ne le montre pas, c'est tout.
Je prends le livre posé sur la table de chevet à côté du lit, et, je retrouve la page où on était restés la veille. Je la regarde et je lui dis :
"- Li-anne, tu m'écoutes, je vais te lire ton histoire. Ensuite tu dormiras, d'accord. Je t'aime mon petit amour. Et toi ?
- ..Anie. Elle me répond.
- Yanie, je lui répète.
- ..Anie," elle redit.
Je lui souris, elle est trop adorable.
Je parcours son livre à voix haute pendant dix minutes, et elle finit par s'endormir. Je dépose délicatement un baiser sur son front. Je remonte la couette, et je retourne pour quitter sa chambre. Je m'arrête net, je vois le bad boy coréen,imbu de sa personne qui est figé sur place, le visage ému. Il me regarde. Quand, il s'aperçoit que je l'ai remarqué. Il me dit en anglais, qu'il cherche la salle de bain. Je la lui désigne, et, je décide d'aller dans ma chambre.
Alors mes frères ont invités les bad boys à dîner ! Je suis en colère. Je ne veux pas les voir. Je ne comprends pas du tout qu'ils se rapprochent de telles personnes. Je n'ai aucune envie de descendre, mais je le fais tout de même par la contrainte.
"- Bonsoir, je leur dis.
- Bonsoir, ils me répondent ensemble.
- Yanie, tu manges avec nous. C'est excellent ce que tu nous as préparé. Propose Rémy.
- Non, je suis exténuée. Je vais me coucher. Je vous laisse entre vous. Je leur dis en haussant les épaules.
- Reste avec nous ! Insiste Paul.
- Paul ! Je le regarde en fronçant les sourcils.
- T'es pas marrante ! Tu sais ! Yanie ! Me dispute-t-il.
- Laisse moi Paul. S'il te plaît, je ne vais vraiment pas bien ce soir. C'est notre première journée de cours, je pense trop aux parents !". Je lui avoue en français.
Il hoche la tête, il comprend.
Je leur fais un signe de la main pour les saluer, et c'est le moment que choisit le beau gosse pour descendre. J'ai failli le percuter. Je m'excuse, et me décale pour pouvoir monter les escaliers et me cacher dans ma chambre, surtout pour cacher mes larmes.
Ma colère est remplacée par une grande détresse. Je cherche un moyen de m'occuper l'esprit. Je sors de ma chambre, et je me rends dans celle de Li-Anne. Elle est mignonne quand elle dort. Je suis désolée de notre situation actuelle. Je caresse affectueusement ses cheveux. Mon petit ange est apaisée. C'est déjà cela.
Je dois être très forte. Je serre les poings. Il est temps que je prenne ma vie en main. Je ne peux pas toujours vivre dans la tristesse, je suis jeune, j'ai toute la vie devant moi. J'ai l'esprit clair et de bonnes résolutions.
Nous ne pouvons pas faire abstraction au fait que nos parents sont décédés, cette maison nous avons pu l'acquérir grâce à leur argent. Pourquoi ai-je l'impression que je suis la seule à ne pas parvenir à surmonter mon chagrin ? Tout le monde autour de moi semble vivre comme avant ! Le cadre de la maison est agréable. Il faut que je m'investisse dans des relations amicales. J'étais très accessible avant. Depuis, j'ai refermé mon cœur à tous. Je me rends compte à présent, que de part mon attitude, je dois rendre les personnes qui souhaitent m'aborder mal à l'aise. Je devrais pouvoir faire un effort de ce point là.
Je retourne dans ma chambre, je m'allonge sur mon lit. Je me sentais épuisée, mais je ne parviens pas à m'endormir. Je devrais arrêter de réfléchir, et, de me détendre l'esprit.