6.
On se regarde sans rien dire. Pour une première fois je vois son visage de plus près et il est tellement beau mon Dieu. Il ressemble aux acteurs qu'on voit dans les films. Il est métissé sans tâches. Avec des lèvres roses et un regard qui peut déstabiliser n'importe qui.
Et le plus craquant c'est qu'il porte des boucles d'oreilles. Un peu comme un mauvais garçon. Je le regarde et j'ai juste envie de l'embrasser. Par contre, le regard qu'il me lance ne me dit rien qui vaille alors j'ai vite fait de me redresser.
Je m'éloigne de lui. Il lance un regard tout furieux à sa mère.
Lui : Maman qu'est ce qu'elle fait encore ici? Je croyais avoir été clair quand j'ai dit que je ne voulais plus la voir à mon retour.
Ma tante : Calme-toi mon fils. Je vais t'expliquer.
Lui : M'expliquer quoi? S'énerve t-il.
Moi : Je suis vraiment désolée pour ce matin monsieur. Dis-je en joignant les mains.
Je commence à pleurer.
Moi : S'il vous plaît, ne me chassez pas de votre maison. Ça ne se reproduira plus s'il vous plaît. Je vous demande pardon. Ayez pitié.
Il ne dit rien puis s'en va me laissant avec tante. Elle vient me prendre dans ses bras.
Tante : Hafsa mais qu'est ce que tu as? Tu n'as pas à te mettre dans cet état voyons. Viens là. Calme-toi.
Elle me console. Je trouve vraiment que ce Ibrahim est très arrogant. Oui il est vraiment arrogant. Malgré tout ce que moi j'ai dit, il n'a même pas daigné dire quelque chose puis est parti.
Je trouve qu'il est très imbus de lui même. Je regrette même de lui avoir présenter mes excuses parce qu'il m'a fait me sentir comme de la merde en ne disant rien.
Depuis qu'il est monté pour sa chambre, il n'est plus descendu de la soirée. Et ce, même pour prendre le dîner.
Tante et moi étions seules au moment du dîner. On a mangé puis nous sommes allées nous coucher.
Tante : Dors bien Hafsa. Me souhaite t-elle.
Moi : Merci ma tante. Toi aussi.
Elle : Merci Hafsa.
Je la regarde se diriger vers la sortie mais je l'interpelle.
Tante : Oui? Il y a un souci ?
Moi : Pourquoi le coq ne chante pas ici? Ça me permet de vite me réveiller.
Tante : Ah Hafsa, tu n'as pas besoin du chant de coq pour te réveiller à l'heure. Il suffit juste de régler l'alarme de ton téléphone sur l'heure à laquelle tu désires te réveiller.
Moi : C'est quoi alarme oh tante ? Et je n'ai pas de téléphone tu as oublié ?
Tante : Ah oui c'est vrai. J'avais complétement oublié. Tiens tu peux prendre pour moi cette nuit. Demain on ira t'acheter pour toi. Dis-moi, tu veux te réveiller à quelle heure ?
Moi : Tôt ma tante. Déjà à 5h je dois déjà être réveillée.
Tante : 5h c'est trop tôt Hafsa. 6h est mieux. Qu'est ce que tu en penses?
Moi : C'est ok ma tante.
Moi : Ok je vais régler ça sur 6h.
Elle appuie son téléphone puis viens ensuite le poser sur la table près de mon lit.
Ma tante : Dès que 6h sonnera, tu vas te réveiller sans problème. Bonne nuit.
Moi : Dors bien ma tante.
Elle est partie tout en prenant la peine de refermer la porte derrière elle. Je me mets à mes aises dans le lit. Le sommeil n'a pas tardé à me visiter.
*****Le lendemain matin
Je suis réveillée par une musique étrange. Ça provient du téléphone de tante. Je me redresse dans le lit. Je mets du temps à reprendre mes esprits. Je regarde l'heure sur le téléphone de tante et il sonnait 6h00.
Tante n'avait pas tord hier quand elle a dit que son téléphone allait me réveiller. C'est vraiment de la magie ça. Décidément, les appareils de la ville ne vont jamais cesser de me surprendre. Je descends du lit puis rejoins ma salle de bain. Je me suis brossé puis j'ai pris ma douche.
Après ça, je suis revenue dans la chambre où je me suis apprêtée avant de descendre. Je n'ai pas oublié de prendre le téléphone de tante que je lui ai remis après l'avoir salué.
Elle se trouvait dans la cuisine. Je l'embrasse sur la joue avant de chercher à savoir ce que je pouvais faire pour l'aider.
Ma tante : Découpe-moi les tomates en fines tranches s'il te plaît.
Moi : D'accord.
Je ne tarde pas à m'exécuter. En le faisant, elle supervisait.
Ma tante : Attention à ne pas te couper le doigt.
Moi : T'inquiète tante. Je maîtrise. Dis-je découpant rapidement la tomate.
Ma tante : C'est ce que je constate.
Je l'ai aidé à préparer le petit déjeuner. Puis une fois qu'on a terminé, on a commencé à dresser la table. Elle est immense cette table.
C'est en le faisant que monsieur arrogant est descendu. Il nous a rejoint dans la salle à manger.
Lui : Bonjour maman ! Salue t-il sa mère.
Tante : Bonjour mon fils. Asseois-toi. On a bientôt fini.
Lui : D'accord. Dit-il en s'asseyant comme s'il était un roi.
Il croyait peut être que j'allais le saluer mais je ne l'ai même pas calculé.
Je continuais toujours de donner un coup de mains à tante pour finir de dresser la table. Je peux voir tante qui me demande par des jeux de regards de le saluer mais je refusais en secouant la tête.
Je ne vais pas le saluer. Un point c'est tout.
*****Ibrahim MOCTAR
Non seulement cette fille n'a aucune manière mais elle est aussi irrespectueuse. J'ai accepté qu'elle reste dans ma maison et ce, même après ce qui s'est passé hier mais malgré tout ça, elle ne me respecte pas. Elle n'a même pas daigné adressé un simple "bonjour" à mon égard.
Qu'est ce qu'elle attend peut être ? Que je le fasse ? Lol ça c'est la meilleure.
Heureusement qu'elle est complètement insignifiante à mes yeux. On est passé à table une fois là table dressée.
Et je vous jure que c'est le pire déjeuner que je n'ai jamais prise de ma vie. Pas que la nourriture n'était pas bonne. Non! Mais parce que cette fille a une fois de plus prouvé qu'elle mérite d'être au zoo.
Elle a mangé avec les mains. Et ce n'est pas tout. Elle mangeait comme une affamée. Comme quelqu'un qui n'a pas mangé depuis des années. Mon Dieu l'horreur.
C'était dégoûtant à regarder. Je n'ai même pas attendu pour prendre le dessert. J'ai préféré partir au boulot pour ne plus avoir à supporter tout ça.
Mais avant cela, j'ai appelé ma mère à l'écart pour lui parler.
Ma mère : Encore une fois, je te remercie d'avoir finalement laissé Hafsa rester ici. Merci beaucoup mon fils.
Moi : Ne te réjouis pas vite maman. Je lui donne juste un mois pour trouver là où elle va rester. Un mois ni plus ni moins.
Je suis parti après avoir dit cela.
Ma mère : At...attend ! Ibrahim !
*****Zineb BARRY
Je soupire après que mon fils soit parti. Et moi qui croyait qu'il laissait Hafsa vivre ici le temps qu'elle voudra. Je me rends compte que je m'étais trompée puisqu'il ne lui laisse qu'un mois. Vraiment ce n'est pas facile.
Et Hafsa qui ne me facilite pas la tâche avec ses comportements bizarres. Tout à l'heure elle avait catégoriquement refusé de saluer Ibrahim. Or c'est en faisant ces choses qu'elle arrivera à adoucir son cœur afin qu'il la laisse rester ici. Ibrahim aime énormément le respect et aime naturellement ceux qui le respecte. Il les respecte aussi en retour.
Et au lieu de bien se comporter, non! Mademoiselle n'en fait qu'à sa tête.
Je suis retournée dans la cuisine pour faire la vaisselle. Hafsa se propose de me donner un coup de mains. Elle rince les assiettes pendant que je les lave.
Moi : C'était quoi ce comportement de tout à l'heure dans la salle à manger ? Pourquoi tu n'as pas voulu saluer Ibrahim ?
Hafsa : Tante je sais que c'est votre fils et que vous l'aimez beaucoup mais permettez moi de vous dire que votre fils est arrogant. Je le trouve très imbus de sa personne. Et je n'aime pas les gens comme lui. Raison pour laquelle je ne l'ai pas salué.