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5.

*****Zineb BARRY

Je savais. Ce que je redoutais a déjà commencé. Les problèmes ont déjà commencé. Je savais que la cohabitation entre mon fils et Hafsa n'allait pas être une tâche aisée mais je n'imaginais pas que les problèmes allaient si vite commencer. À peine un jour passé dans cette maison et Hafsa s'est déjà mise dans les problèmes.

Je me demande ce qui s'est passé pour que Ibrahim soit aussi remonté. Je dois parler à Hafsa. Il faut qu'elle m'explique ce qui s'est passé.

Je commence à l'appeler tout en montant les escaliers. Je me suis rendue dans sa chambre.

Moi : Hafsa! Dis-je en l'appelant pendant qu'elle se cache sous la couverture.

Elle ressort timidement la tête.

Hafsa : Oui ma tante.

Moi : Ibrahim était très fâché tout à l'heure. Il exige que tu partes. Qu'est ce qui s'est passé ?

Hafsa : Je suis désolée ma tante. Je ne l'ai pas fait exprès. Je ne veux pas partir s'il te plaît.

Moi : Tu sais? C'est en m'expliquant les choses que je pourrai voir comment t'aider Hafsa. Alors dis-moi.

Hafsa : Je ne savais pas et j'ai ouvert la porte de sa chambre pendant qu'il était entrain de s'habiller.

Moi : Quoi!

Hafsa : Je suis vraiment désolée ma tante. Je ne savais pas que c'était sa chambre. Je cherchais juste des bassines pour pouvoir puiser l'eau et me laver.

Moi : Puiser l'eau ? Mais puiser l'eau pourquoi alors qu'il y a l'eau ? Hafsa, ici tu n'as pas besoin de puiser l'eau. Il faut juste ouvrir le robinet et tu auras l'eau.

Hafsa : Ah bon? Et où est le robinet.

Moi : Dans ta salle de bain voyons. Viens que je te montre.

On s'est rendu dans sa salle de bain et je réalise qu'elle ne savait même pas que la salle de bain était rattaché à sa chambre.

Hafsa : Waouh ! C'est quoi cet endroit ?

Moi : C'est ta salle de bain Hafsa. Et si tu étais venue me voir, je te l'aurais montré. Et ça, c'est le robinet. Regarde, il y a l'eau.

J'ouvre le robinet et l'eau commence à couler.

Hafsa : Tu as raison tante. L'eau coule.

Moi : Pour te laver, il suffit de l'ouvrir puis lorsque tu as fini, tu le fermes. C'est tout.

Hafsa : Tante, ce robinet ne ressemble pas du tout au robinet principal du village.

Moi : C'est parce que ce n'est pas la même matière. Ceci c'est de l'argenterie. Mais c'est tout de même un robinet. Et regarde, tu peux ouvrir le jet d'eau si tu préfères prendre ta douche.

Je lui fais la démonstration et elle est émerveillée.

Hafsa : Waouhhh. Il pleut. C'est génial.

Moi : Ce n'est pas de la pluie. C'est l'eau. Et ça, c'est la baignoire. Tu peux te coucher à l'intérieur pour te laver. Il suffit d'ouvrir aussi le robinet et l'eau va remplir la baignoire. Après ça, tu peux prendre ton bain.

Hafsa : Waouh ma tante. Vraiment c'est merveilleux. Je n'avais donc aucune raison de rechercher les bassines alors.

Moi : Non. Et d'ailleurs il y a aucune bassine ici. J'oubliais, jette-moi ce truc que tu as en bouche. Fais tes adieux au cure-dent. Tu utiliseras la brosse à dents à partir d'aujourd'hui pour te brosser les dents.

J'ai pris la peine de lui monter comment elle doit s'y prendre pour se brosser, se laver, se doucher ou même se baigner.

Elle ne m'a pas trop compliqué la tâche parce qu'elle est très éveillée cette fille. Elle apprend vite.

*****Hafsa DIAKITÉ

La vie en ville c'est vraiment le paradis inh. Il y a de l'eau en abondance. On ne se gêne même pas pour faire des kilomètres afin de puiser l'eau comme c'est le cas au village.

Et je peux même me coucher pour me laver. Et aussi je peux avoir l'eau chaude sans avoir chauffé l'eau. Il suffit juste d'ouvrir le robinet de l'eau chaude et le tout est joué. C'est vraiment magique. Et moi qui me gênait un peu plus tôt. Et j'ai même fait une bêtise en allant ouvrir la porte de la chambre du fils de tante. Maintenant, il est fâché et veut que je parte de chez lui.

J'ai vraiment peur mais j'espère que tante va réussir à le calmer pour que je reste. Si je pars je vais aller où ohhh? Eh seigneur.

J'ai fini de prendre ma douche et de me brosser. Je souffle dans la paume de ma main puis porte ça au nez. J'ai une haleine fraîche et mentholée. C'est à cause du truc là que tante a mis sur la brosse. Comment on appelle ça déjà ? Du dentifrice voilà.

C'est à cause du dentifrice qui était à la menthe. Je m'essuie le corps avec une serviette très douce et blanche et aussi très grande. Si grande que ça peut me servir de couverture. Après ça, je passe mon beurre de karité que j'ai ramené du village puis je m'habille.

Je porte un habit puis noue un pagne autour de ma taille. Je suis prête maintenant. J'entends toquer à la porte de ma chambre. C'est tante.

Moi : Entre tante!

Elle fait son entrée.

Tante : Tu as fini de t'apprêter ?

Moi : Oui tante.

Elle me regarde de la tête au pied.

Tante : Bon c'est pas grave. Ça ira pour le moment. On va t'acheter des vêtements plus tard. Tu ne dois plus t'habiller ainsi.

Moi : Je suis mal habillée ? Dis-je en me contemplant.

Tante : Non tu n'es pas mal habillée. C'est juste que, ça fait trop village tu vois ? Sans vouloir te vexer bien sûr.

Moi : Non tu ne me vexes pas tante. On fera ce que tu voudras. Tante, je ne veux pas partir d'ici s'il te plaît.

Tante : Ne t'inquiète pas. Tu ne vas pas partir. Au retour d'Ibrahim ce soir, tu vas lui présenter tes excuses. Et tout ira bien.

Moi : D'accord tante.

Tante : Le petit déjeuner sera bientôt prêt. Arrange tes cheveux et descend. On va passer à table.

Moi : Compris tante.

Elle est partie. Mon regard atterri sur une petite table qui était dans un coin de la chambre sur laquelle il y avait des peignes et d'autres trucs que je ne connais pas. Un miroir était suspendu au dessus de la table. Et il y avait également une chaise en face de la table. Je suis allée m'asseoir puis j'ai commencé à peigner mes cheveux en me mirant.

Je vais me faire des nattes collées. Je commence à tracer les raies dans mes cheveux.

Après avoir fini de me tresser, je suis descendue pour le petit déjeuner comme tante l'a exigé. Je prends place.

Tante : Oh c'est jolie tes nattes Hafsa. C'est toi même qui a fait ça ?

Moi : Oui ma tante. Tu veux que je te les fasse aussi.

Tante : Plus tard Hafsa. Je ne savais pas que tu savais tresser au point de te tresser toi même. Qui te l'a appris ?

Moi : Personne ma tante. J'avais l'habitude de m'essayer sur les têtes des filles au village. Et au fur et à mesure, je suis devenue une pro. Je sais faire tout type de tresse.

Tante : Waouh c'est bien ça Hafsa. On en reparlera un peu plus tard. Il ne faut pas gâcher ce talent que tu as. Tu peux ouvrir un salon de coiffure et gagner ta vie ainsi.

Moi : C'est mon rêve tante. Ça serait génial.

Tante : On en reparlera. Ne t'inquiète pas.

Moi : D'accord. Merci tante.

Tante : Mangeons à présent. Bon appétit Hafsa.

Moi : Bon appétit tante.

Tante a commencé à manger. Elle se servait des fourchettes et des couteaux. Je la regardais faire et j'essayais de faire pareille aussi mais je n'y arrivais pas.

J'ai décidé de laisser tomber puis de me servir de mes mains.

Tante : Hafsa sers toi des couverts.

Moi : Je n'y arrive pas tante et puis c'est plus pratique avec la main. Ne t'inquiète pas.

Tante : Ah Hafsa tu m'étonneras toujours.

*****Le soir

Le fils de tante vient de rentrer du boulot. Tante et moi, on a répété toute la journée ce que je dois dire quand je lui présenterai mes excuses. Je maîtrisais tout jusqu'ici mais j'ai tellement peur que je viens de tout oublier.

Tante et moi on est allé se mettre devant la porte pour l'accueillir. J'essaie de me souvenir des choses.

Tante : Il va bientôt faire son entrée. Tu es prête ?

Moi : (désespérée) Non tante. J'ai tout oublié.

Tante : Quoi! Tu n'es pas sérieuse là Hafsa.

Moi : Désolée tante.

On était là à parler quand tout à coup, le fils de tante a fait son entrée. Je me suis précipitée vers lui. Mais à cause d'un faux pas, j'ai glissé puis j'ai atterri contre son torse.

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