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Elle soupire, elle emmet un moment de silence avant de se jeter.
— as-tu eu des nouvelles d Elsa ?
Il la regarde, puis baisse le regard sur son plat.
— tu sais que lorsque je me débarrasse d'une fille je l'oublie.
— donc tu n'as jamais rien ressenti pour cette fille mais tu as quand même demandé sa main en mariage.
— je t'ai donné mes raisons, pourquoi veux-tu toujours que je me répète ?
— je trouves que tu es trop dur, envers toi et les autres avec...
— maman veux-tu me laisser dîner en paix ?
— Hans j'aimerais être grand mère, j'aimerais avoir des petits fils, les tenir dans mes bras, jouer avec eux... Tu es mon seul enfant et j'attends beaucoup de toi, mais tu ne cesse de me décevoir.
Il dépose ses couverts.
— je ne sais pas ce que tu veux au final, je n'ai jamais eu l'intention de me marier de ci tôt, cependant tu m'a tellement mis la pression que j'ai pris sur moi et je t'ai présenté de nombreuses filles mais tu t'es plains de toutes.
— puisque tu me ramènes toujours des femmes non pas parce que tu les aime mais parce que tu penses qu'elles me conviendraient, je veux que tu tombe amoureux...
— ce n'est pas prêt d'arriver.
— Pourquoi ?
— parce que je n'ai pas la tête à ça.
Elle regarde son fils avec inquiétude, elle dépose ses couverts et prend les mains de celui-ci.
— Hans, serais-tu par hasard... Un Homo ?
Il enlève immédiatement sa main et sourit.
— quelle bêtise !
— je m'inquiètes et je t'avoue que ça me troque la tête depuis un homme, un homme qui n'est jamais tombé amoureux, je dois me questionner non ?
— tu veux une belle fille ? Tu l'auras.
Il se lève et va faire une bise sur la joue de sa mère qui semble toujours inquiète.
— bonne nuit maman.
Il s'en va, Geneva passe ses mains sur sa joue.
— seigneur, fais que je me trompe.
Dans sa chambre, Hans s'apprête à dormir lorsqu'il voit un numéro inconnu s'afficher sur son téléphone alors qu'il vibre. Il le prend et le met à son oreille sans parler.
‹‹ allô mon amour, s'il te plaît ne raccroche pas, j'ai constaté après plusieurs appels que tu m'avais bloqué c'est pourquoi j'ai pris ce numéro... Je veux que tu saches que je t'aime... Je regrette ce que j'ai dis à ta mère, je suis prête à changer et devenir la belle fille parfaite que tu veux pour ta mère juste pour être avec toi, je t'aime et ma vie n'a plus de sens sans toi.. s'il te Hans... ››
Il raccroche aussitôt et bloque le numéro. Il pose son téléphone et se couche.
Le lendemain c'est le deuxième jour d'investigation pour Mark. Après avoir posé son patron au boulot il retourne dans le quartier de Adélaïde. En descendant le couloir Diane est entrain de monter. Quand elle le remarque elle s'arrête.
— hey vous !
Il s'arrête et retire ses lunettes.
— je vous reconnais, vous êtes celui qui espionnait ma copine hier.
— de quoi parlez vous ?
— si vous allez comme ça dans l'intention de la voir vous perdez votre temps car elle n'est pas chez elle.
— où est-elle.
Elle le regarde avec insistance.
— c'est bien ce que je me disais, vous espionnez Adélaïde.
— vous vous trompez.
— alors que lui voulez-vous ?
— vous êtes très proche d'elle ?
— bien-sûr je suis sa meilleure amie.
Pour Mark le fait qu'elle soit la meilleure amie de Adélaïde signifie qu'elle sait tout d'elle donc c'est chez elle qu'il doit prendre ses informations.
— peux-ton aller parler dans un endroit calme ?
— vous voulez que je donne des informations sur mon amie ? Pourquoi ? Avez-vous l'intention de la vendre dans votre secte ? Ou vous faites partie d'un certain gang et vous voulez savoir quand elle sera seule pour la kidnapper, ne comptez pas sur moi.
Elle le dépasse, Mark a été amusé par ce qu'elle a dit, il secoue la tête en souriant.
— attendez... C'est pour le bien de votre amie.
Diane s'arrête, il va se placer devant elle.
— je veux offrir une opportunité à Adélaïde qui la fera gagner beaucoup d'argent.
— quelle opportunité.
— je ne peux pas vous en parler.
— alors ne comptez pas sur moi.
— bon attendez... Je suis producteur et je suis à la recherche de jeunes filles pour jouer dans une télé réalité.
Les yeux de Diane s'éblouissent.
— je suis à la recherche d'un personnage auquel votre amie correspondant parfaitement mais avant tout je dois tout connaître sur sa vie.
— d'accord, c'est cela allons, dans ce suivez-moi je connais un endroit calme pour discuter.
Elle lui prend la main tellement elle est excité et le tire jusqu'à un petit bar du quartier, elle le fait s'asseoir et s'installe en face de lui, il sort de sa veste un calepin ainsi qu'un stylo.
— je vous écoute, demandez-moi ce que vous voulez sur mon amie.
— eh bien commencez par me sortir sa biographie.
— eh bien Adélaïde Mba plus connue comme Adé, c'est ainsi qu'on le fait non ?
Il sourit et hoche la tête pour un "oui".
— voilà, elle est de l'ouest mais a grandi ici au littoral, dans ce quartier même, son père avait une très grande boutique, vous voyez cette boutique là ! Dit-elle en pointant son doigt.
Mark voit et hoche la tête.
— elle était à son père et là il vendait de tous les appareils électroménagers, mais lorsqu'il est mort dans un accident elle a été saisie par la banque à cause de ses nombreuses dettes, la vie est devenue dure pour mon amie après la mort de son père lorsqu'elle n'avait que 12 ans, elle avait déjà un frère et une sœur, ceux-ci étaient petits, leur mère s'est mise à vendre dans un plateau des fruits pour subvenir à leurs besoins, leur mère a ensuite eu un garçon avec un homme qui s'est ensuite... Bref sa mère est tombé malade et elle a dû arrêter sa formation pour se mettre à travailler dans une pâtisserie, mais comme son patron, le propriétaire est un homme aigri certainement et sans cœur il l'a renvoyé sans pitié, je le maudis cet homme.
Mark se met à tousser affecté par ses propos.
— ça va ?
— oui oui... Continuez.
— eh bien mon amie n'a pas pu finir ses études à cause de...
Elle s'arrête.
— à cause de ?
— eh bien sa mère n'avait plus l'argent pour payer ses études donc elle a arrêté.
— d'accord, combien de frères et soeur a-t-elle ?
— elle en a 4, 2 frères deux sœurs.
— ah bon ? Vous n'avez cité que trois.
— euh... vraiment ? Non elle en a 4, les derniers sont des jumeaux que sa mère a eu avec un autre homme.
— D'accord, votre amie a-t-elle un homme dans sa vie ?
— non, pourtant tous les hommes veulent être avec elle mais elle se concentre plus sur comment s'occuper de sa famille.
— et là elle est où ?
— elle est allé se trouver un nouveau job...
Il continue de lui poser des questions presque personnelles et Diane y répond naturellement. Il note tout sans rater aucun détail, ils y prennent du temps.
— un autre détail que je ne connaisse pas ?
— non je vous ai tout dis.
— bien... Je vous remercie.
— c'est moi qui vous remercie pour l'opportunité que vous offrez à ma copine, elle aura vraiment besoin de cet argent qu'elle va gagner grâce au tournage, je suis certain que vous allez bien la payer et qu'elle va devenir une grande star... Merci beaucoup.
Il se gratte la gorge.
— d'accord mais ne dites rien à votre amie pour l'instant.
— comptez sur moi... Ehh je devrais aller prendre des bières pour...
— euh non, je ne bois pas ça.
— ah j'avais oublié que chez vous les riches c'est le champagne ou le whisky, bon je pense que je m'en aller maintenant.
— attendez.
Il retire son porte feuille et retire des billets qu'il lui tend.
— ça c'est pour vous remercier.
— non, c'était gratuit, ne vous en faites pas, je m'en vais.
Elle s'en va. Mark est satisfait, il range son calepin et s'en va. Dans la voiture il appelle Hans pour lui dire qu'il a fini ses recherches, celui-ci lui demande de le retrouver sans son bureau. Il se met en route et quelques heures après il arrive. Il va jusqu'à son bureau et frappe.
— qui est-ce ?
— Mark.
— entre.
Mark entre et Hans le fait signe de s'installer en face de lui.
— je t'écoute.
— eh bien son nom complet c'est Adélaïde Mba, de l'ouest mais grandi ici à Douala...
Il ressasse tout ce que Diane lui a dit et qu'il a noté.
— c'est bien...
— maintenant puis-je savoir la raison de tout cela ?
Sans tâtonner Hans lui explique ses intentions.
— tu penses qu'elle correspondrait à ma mère ?
— j'en suis même certains monsieur, elle mène une vie simple, c'est une femme qui aime clairement sa famille, elle réussit à son jeune âge à gérer sa famille entière c'est un exploit, elle est travailleuse, exactement le genre de belle fille que voudrait votre mere en plus vous avez dit que votre mère l'avait apprécié à première vue, c'est nettement celle qu'il vous faut.
— à ma mère tu veux dire.
— euh oui...
— d'accord dans ce cas je veux que tu la fasses venir ici.
— euh...
— quoi ?
— monsieur je pense que c'est à vous d'aller vers elle pour qu'elle vous prenne vraiment au sérieux.
— je ne me vois pas mettre les pieds dans ce quartier crasseux.
— pourtant c'est ce que vous devez faire pour qu'elle vous prenne au sérieux, j'y étais et ce n'est pas si mal que ça.
Il soupire.
— okay viens me chercher ce soir et on y va.
— bien ! Fait-il heureux.
Plus tard Mark vient chercher son patron et l'amène dans le quartier de Adélaïde.
— euh, les voitures ne passent pas là donc on va devoir marcher ce couloir pour arriver chez elle.
Il soupire et Mark peut deviner qu'il a accepté. Il sort et va lui ouvrir la porte. Hans sort et met ses lunettes. Il se met à suivre son chauffeur même s'il a du mal à marcher sur une route qui n'est pas goudronnée.
— nous y sommes ! Voilà sa maison.
C'est une maison pas si petite mais dont la peinture est quittée, ils vont sur la véranda et c'est Mark qui frappe. Adélaïde sort et quand elle voit Hans elle sursaute et son coeur se met à battre.
— V... Vous ?
Hans fait signe à Mark de s'en aller, celui-ci les laisse. Diane au même moment sort de chez elle et elle voit son amie avec un homme assez élégant et très craquant. Elle place ses mains sur les fers du balcon et sourit en les regardant à distance. Adélaïde n'arrive même pas à tenir debout. Elle ignore pourquoi cet homme l'influence tant. Hans a le visage neutre.
— que... Voulez-vous monsieur ? Réussit-elle à dire.
Il retire ses verres et quand il pose ses yeux sur elle Adélaïde frissonne.
— je pense que tu seras parfaite.
— pardon ?
— je souhaites t'epouser ! Dit-il directement.
Adélaïde ouvre la bouche et n'arrive plus à la refermer tant elle est choquée par ce qu'il vient de dire.