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Chapitre 8

Samedi 9 décembre.

Mon crane me lance douloureusement. J'ai le corps tout ankylosé. La lumière du soleil à travers la fenêtre me brule la rétine. Un bâillement disgracieux me tord la mâchoire. Mon corps me fait mal. Ma trachée me brule. Mes yeux me piquent. Ma tête est lourde alors que mes oreilles bourdonnent. Je me redresse sur le canapé alors que la sonnerie intempestive de mon portable me fait vriller les oreilles.

J'enroule à la hâte le plaid autour de mon corps nu avant de me lever. Une grimace me lacère les traits du visage alors que la douleur se répand dans mes muscles. Un haut le cœur et le tournis me font perdre le nord un instant.

La sonnerie recommence. Ma tête est sur le point d'explosé. Je traine donc des pieds jusqu'à l'entrée de la maison où est posé mon téléphone dans le vide poche.

Le nom de mon ami d'enfance me saute au yeux. Malgré moi les images de mon enfance avec Harry me sautent au yeux.

Je cache mon visage sous le petit plaid alors que la voix d'Harold me donne des frissons. Le brun tient fermement la lampe torche sous son menton alors que toute les lumières de ma chambre sont éteintes.

-L'Homme sans visage s'approche de l'enfant. Les cris résonnent dans les oreilles du petit garçon. Il a très peur.

Mon visage est déformé par la peur. Un frisson de terreur parcourt mon corps d'enfant. Une goutte de sueur coule sur ma tempe car son histoire me rappelle de terribles choses. Mais je n'ai pas le droit de dire ce que papa me fait, car c'est de ma faute.

-Il se cache sous sa grande pyramide de couvertures alors que l'Homme sans visage se rapproche de lui.

Les images de la veille me passent sous les yeux. J'ai eu très mal. Mais comme je me suis laissé faire, papa m'a permit d'invité mon meilleur copain, Harry.

-L'Homme sans visage attrape le petit garçon par le col et le soulève du sol.

La sueur coule dans mon dos alors que mon meilleur ami continu sa terrifiante histoire. J'ai peur, je veux qu'il arrête de parler. Mais si je lui dis d'arrêter, il va me demander pourquoi. Et papa m'a dit que je ne devais pas parler de ce qu'il me fait ou d'Andrew. Alors je me tais et je subis comme chaque fois qu'il me frappe.

-Une terrible bouche apparait sur le visage de l'Homme sans visage. Des dents acérées et pleines de sang font face au visage de l'enfant. L'haleine fétide...

Le rire d'Harold résonne dans ma tête.

-Je sais pas ce que ça veut dire fétide. C'est pas grave je continu quand même. Elle est trop bien cette histoire car elle fout la trouille !

J'envoie un vague sourire à mon ami alors qu'il reprend la suite de l'histoire avec une voix sombre et caverneuse.

-Bon...L'haleine fétide de l'Homme sans visage frôle le visage de l'enfant. La bouche s'agrandit. Le vide, le noir fait face à l'enfant. Il est aspiré par l'Homme sans visage. Sa vie s'arrête là...

Un frisson me parcourt alors qu'Harold rapproche la lampe torche son menton avant de dire la dernière phrase avec une voix terrifiante.

-Slendy a encore frappé...

J'ignore l'appel de mon meilleur ami alors que mon esprit se désembue lentement. Je ne veut parler à personne. Je veux être seul.

Je fixe le fond d'écran de mon téléphone. Le sourire de mes deux anges salvateurs me fait bondir le cœur dans la poitrine. Cette photo on l'a prise le jour de Thanksgiving, à la parade. On y voit Mabel dans mes bras alors qu'Elsa est collée à mon torse et que ma main est posé sur sa hanche. Trois sourires resplendissants ornent nos visages. La vie et les couleurs chatoyantes donnent un air presque idyllique à ce cliché. J'avale la boule qui se forme dans ma gorge alors que je repose mon téléphone dans le vide poche.

D'un pas trainant je commence à emprunter les marches de l'escalier. Ma tête tourne doucement alors que mon corps est au bord de l'implosion. Je pousse la porte de ma chambre avec le pied. Je réajuste le plaid sur mes épaules nues avant de m'affaler sur mon lit.

Je fixe les bout de verre au sol et la photo sortie de son cadre. Mon esprit est voilé, je ne me souviens pas trop de ce que j'ai fais ses derniers jours. Je me souviens juste de cette atroce douleur qui me lacère le cœur et me détruit chaque jour un peu plus.

Je saute sur mes pieds alors qu'un souvenir me reviens en mémoire. Cette illumination est mon anti-douleur, le seul moyen pour calmer la douleur qui me détruit. Le combat.

Le plaid tombe au sol. Ma nudité me fait froid dans le dos. J'observe mon corps dans le miroir à pied. Mes cheveux sont en bataille et on peur voir déjà quelques signes avant coureur de la chimiothérapie. J'ai perdu quelques kilos alors que ma peau est blafarde. Je souffle lentement avant d'enfiler un sous vêtement, un jeans et un sweat.

Je redescend à la hâte. Mes pas foulent le carrelage du salon alors que j'approche à grands pas du tiroir scellé. Je retire le cadenas du tiroir avec la clé toujours dans ma poche. Des tas de souvenirs sont dans ce tiroir mais aussi mes médicaments enfin, tout les médicaments que je devrai prendre.

Je regarde la boite de gélules. Je soupir avant de refermé le tiroir sans rien prendre. Tout ceci ne sert à rien. Les médicaments pour mon cancer n'ont aucune utilité. Je m'apprête à sortir de la cuisine quand une pulsion me fait rouvrir le tiroir. Mon regard se pose sur la boite de thymorégulateurs. Je prends la petite boite entre mes mains. Je fais tomber une des gélules dans ma main avant que cette voix criarde refasse son retour dans ma tête.

-Jack...A quoi bon prendre ces médicaments, tu ne me fera pas sortir de ta tête.

La gélule au deux couleurs m'appelle mais cette voix, cette autre partie de moi, elle résiste. Elle me parle, m'oblige à faire ces choses que je ne veux pas.

-Il y a une bien meilleure solution que ces médicaments. Bats-toi. Repense à l'offre de Steve. Fais passer ta douleur sur les autres. Venge toi.

Je referme mes doigts autour de la fine gélule. J'avale ma salive. Mon cerveau fonctionne à 1000 à l'heure.

-Revoie le visage de ce policier que tu as défiguré. Ressens ce puissant sentiment de bien être. Ils ne t'ont pas aider. Ils l'ont laissé te maltraiter. Personne ne t'aime, ils te font souffrir. Venge toi Jack ! Fais leur mal à tous.

Je remet la gélule dans le boite de thymorégulateurs. Après tout, je vais très bien. Je ne suis pas fou. Non ! C'est les autres les fous. C'est eux qui m'ont fait du mal, c'est eux qu'il faut interner. Je ne suis pas fou. Je vais très bien.

Je quitte la cuisine, j'enfile mon manteau et mes chaussures et je quitte mon taudis avant de fermer la porte à clé.

Je monte sur ma moto. J'ai adopté à nouveau ce mode de transport. Puis j'aime cette idée de pouvoir mourir à tout moment. Un camion qui recule et qui me fauche. Je vois mon corps frapper contre le pare brise avant d'une voiture. J'imagine ma tête frapper à une forte vitesse le goudron humide. Un accident est vite arrivé et étrangement cette idée me soulage. Comme si savoir que je peux mourir me retire un poids des épaules. C'est seulement quand on a trouvé la raison de mourir que l'on oubli celle de vivre.

-Cette raison tu l'as connait Jack c'est : effacer la douleur. C'est ce que tu veux le plus au monde, oublier. La seule solution pour avoir une autre chance, c'est de mourir.

J'enfile mon casque avec un sourire satisfait aux lèvres. Voilà mon nouveau but : mourir.

*****

L'odeur fétide de l'urine me monte au nez. Mon estomac crie famine. Mais je continu de marcher à travers ses rues pleines de touristes et de passants. Ma capuche qui tombe sur mon front cache mes cheveux à la couleur si particulière et mon visage semblable à celui d'un cadavre.

Je marche vite, mon poumon me lance douloureusement. J'arpente les rues la tête basse et les mains enfoncées dans les poches de mon jeans.

J'évite tout contact visuel avec ces gens heureux. Je ne veux plus savoir ce que ça fait de sourire et de rire. Je veux avoir mal, je veux me venger, je veux voir la peur dans le regard de mes adversaires.

La colère, la rage et la haine sont les maitres de mon cerveau. Mes pensées sont sombres et glauques. Je presse le pas. Il me tarde de pouvoir retirer un peu du poids qui pèse sur mon cœur. Je veux me sentir libre. Je veux pouvoir voler. Je veux retrouver cette plénitude. Je ne veux plus m'occuper de personne. Je veux retrouver ma place de roi. Une grimace assez proche du sourire se pose sur mes lèvres.

-Regard Jack, rien que l'idée de faire du mal te fait du bien. Tu dois te venger. Respire cette odeur de rédemption qui te tend les bras.

Cette rue que je connait que trop bien me fait face. Je pousse la grosse porte en métal couverte de graffitis en tout genre. Des tas de voix me parviennent aux oreilles. Mes pas me mènent inconsciemment aux sources des voix.

J'observe les 3 hommes assit autour de la table placée dans un coin du garage. Leur voix me replongent des années en arrière. L'odeur du tabac et du joint me monte au nez. La nausée me monte à la gorge mais je la ravale en même temps que je me rapproche des 3 hommes.

Je reconnais la tignasse noire corbeau et les bras couvert de tatouages enfantins de Jacob. En face de lui, j'ai vu sur le visage quasiment parfait et sur les cheveux châtain de Liam. Et de profil, je peux voir la coupe courte et le long nez du plus jeune, Noah.

Malgré moi, un fin sourire qui recourbe mes lèvres se dessine sur mes lèvres. Avec ses 3 mecs, j'ai fais les 400 coups. J'ai grandi avec eux, on a grandi ensemble au sein de la "famille". Mais à mes 19 ans j'ai totalement coupé les ponts avec eux, je n'avais pas le droit de fréquenter ce genre de personnes alors que j'allais devenir le tuteur de Mabel. Mais aujourd'hui tout est différent vu que mon père va récupéré la garde de Mabel, j'en suis sur alors à quoi bon.

Je me rapproche d'eux. Mes yeux azurs rencontrent les yeux gris clair de mon ami Liam. Liam se lève. Les visages se tournent vers moi. Je fais glisser ma capuche dans mon dos alors que les deux jeunes hommes pressent le pas vers moi.

-Jack !!!

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