Chapitre 3
Lundi 4 décembre.
Je me donne un claque mentale alors que je fixe le lit vide en face de moi. Personne n'est dans ce lit, il est vide et encore pour un petit moment. Je fixe les draps roses dépourvu de cette petite touffes de cheveux bruns qui s'y trouve depuis près de 6 ans. Mes pas rencontrent sur le parquet de cette chambre toute rose. Je souris quand mes yeux se posent sur les tas de dessins. Je me rapproche de son lit et je m'assoie dessus. C'est la première fois que je m'attarde sur la décoration de la chambre de ma jeune sœur. Le rose domine mais ses murs sont recouvert d'un tas de souvenirs.
Je me lève alors qu'un faible sourire se dessine sur mes lèvres. Alors que mes pieds foulent le tapis en fausse fourrure mauve je fixe ces murs recouvert de photos.
Des tas de visages ornent ce pan du mur. Des sourires. Des événements. De l'amour. De l'amitié. 6 ans de la vie de ma jeune sœur.
Je caresse ses joues d'enfant. Ses cheveux bruns. Ses lèvres charnues tout le temps rose. Elle me manque. Elle est partie depuis à peine 1 journée et j'ai l'impression de ne pas l'avoir vu depuis une éternité.
Mon menton commence a se crispé alors que je retiens mes larmes. Je ne veux plus pleurer. Je veux arrêter d'être faible. Je veux retrouver cette paix intérieur qui commencé à se construire en mon sein. Je frôle le visage de Mabel. La Mabel enfant. La Mabel qui ne savait pas encore bien parler. La Mabel qui m'appelait "Jale", car elle n'arrivait pas à dire ce "K de malheur".
Je souris alors que des tas d'images de ma sœur me défilent sous les yeux. Des tas de souvenirs heureux m'assaillent. Mon cœur déborde d'amour pour ce petit bout de femme. C'est mon ange salvateur.
Je pose une dernière fois mon regard sur le visage de ma princesse.
Je traverse le long couloir. Je dévale ensuite les marches de l'escalier. Je pose mon regard sur le sol du salon jonché de verres. Un souffle de déprime passe mes lèvres. Je décroche mes yeux du bazar que j'ai mis hier pour les posés sur mes Rangers vaguement posés à l'entrée.
A toute vitesse j'enfile mes chaussure, j'enfile ma veste et j'attrape mes clés et mon nouveau smartphone acheté il y a peu.
La porte claque dans mon dos avant que je mette un tour de clé dans la serrure. Je marche lentement vers ma moto. J'enfile mon casque avant de dévoré les kilomètre de la "Grosse Pomme".
Mon souffle se coupe dans ma poitrine alors que je lève la tête pour regarder cet immeuble immaculé. Devant cet immeuble j'ai vécu le meilleur sentiment comme le pire. L'amour et la trahison. Oui, quand j'ai vu Elsa embrasser le Roux, je me suis senti trahi. J'ai eu un puissant haut-le-cœur. J'ai eu l'amère impression d'avoir été utilisé.
Les larmes me montent doucement aux yeux alors que je pousse cette immonde porte en verre.
Je blinde mon cœur en me répétant mon mantra.
-Je mérite tout ce qui m'arrive. Je mérite tout ce qui m'arrive. Le "ding" de l'ascenseur me sort de ma folle pensée.
Les bruits de couloirs m'assaillent de toute part. Les voix résonnent dans ma tête. Je souffle doucement en enfonçant mes poings dans les poches de mon jeans.
La porte de salle d'attendre du cabinet de psychologie claque dans mon dos, alors que la voix lassé de la vieille secrétaire m'accueille d'un vague, bonjour.
Je m'assois sur une chaise inconfortable alors que la douce odeur de la rose jaune dans le large vase me titille les narines.
Je plonge mon regard dans le cœur sombre de cette fleur aux couleurs chatoyantes. Les fleurs m'ont toujours inspirées. Elles naissent d'une simple graine portée par le vent pour devenir le symbole d'un sentiment.
La voix nasillarde de la secrétaire m'appelle. Je relève la tête avant de cheminer vers la salle de papotage dans un silence de plomb.
Mon souffle se coupe alors que la porte en face de moi s'ouvre. Mon cœur s'accélère alors que la jeune femme se mouve devant moi. Mon corps se couvre d'un frisson plus qu'agréable lorsqu'elle rapproche nos corps pour me faire la bise. Un douleur sentiment se répand en moi alors que son corps s'éloigne de moi. Ses mots me parviennent aux oreilles alors que je réfrène mon envie de fondre sur ses lèvres.
-Entre, j'ai une nouvelle à t'annoncer.
Je fronce sensiblement les sourcils. Je la suis dans la salle de papotage sans pour autant me privé de lorgner sur son postérieur mis en valeur dans son jeans bleu clair.
Je m'assois alors que la douce mélodie du piano m'allège le cœur.
Je fixe les lacets de mes Rangers alors qu'Elsa s'assoit en face de moi. Elle croise jambe tout en posant son bloc-note sur ses cuisses. Je serre doucement mes jambes alors que ce geste fait monter en flèche ma libido. J'avale durement ma salive tout en me tortillant les doigts.
-Jack...
Sa voix est tel un supplice. Je serre ma mâchoire alors que les tendres images de notre baiser défilent sous mes yeux. Ma chaleur interne monte instantanément. Je lâche un dernier soupire avant de relevé les yeux vers elle.
Ses yeux à la couleur semblable à une mer agité me gonfle le cœur d'amour. Plus de doutes, je suis raide dingue amoureux de cette jeune femme.
-Tu es sur que ça va ? Tu m'a l'air...euh...épuisé.
Je continu à la fixé alors qu'un souvenir me tord les boyaux.
Je garde la tête basse alors le cliquetis du stylo continu ostensiblement. Mes pieds sont soudés au sol alors que quelques une de mes mèches immaculées tombent sur mes yeux. Je garde la tête basse tout en fixant le bout de mes baskets.
-Jackson...Que t'arrive-t-il ?
Je serre les dents alors que ma joue me lance furieusement.
-Tu as toujours été un bon élève. Et là tu déclenche une bagarre...
Les larmes me montent doucement aux yeux, me brouillant ainsi la visibilité. Je resserre mes doigts sur mon jeans. La jointure de mes doigts blanchie à vu d'œil.
-Rien. J'ai rien. Adrian m'a cherché c'est tout.
La directrice du lycée lâche un soupir avant de reprendre d'une voix douce et calme.
-Tu ne vas rien me dire ?
Je tourne la tête à la négative avant de me levé de cette chaise terriblement inconfortable. Alors que je marche lentement vers la sortie, la directrice me retient par l'avant-bras. Je retire vigoureusement mon bras d'entre ses doigts avant de plaquer mon bras contre mon torse. La directrice me dévisage un instant avant de m'attraper le menton entre ses doigts.
Je garde les yeux bas alors qu'elle fixe les marques sur mon cou et la plaie à mon arcade.
-C'est Adrian qui t'as fait ça ?
Je reste stoïque, de marbre. Je n'ose pas relevé les yeux vers la jeune femme de tout juste 30 ans.
-Jack est-tu sur que ça va ? Tu as l'air épuisé.
J'avale ma salive avant de m'éloigne de celle qui s'approche de mon secret.
-Je vais très bien Mlle Hopkinson. Je me suis battu alors sanctionnez-moi !
La jeune femme fait le tour de son bureau avant de rédiger un message puis me le tend.
-A la prochaine incartade, tu es viré. Suis-je clair ?
Je hoche la tête avant de m'enfuir du bureau de la directrice.
-Jack ?
Je relève les yeux vers ma jeune psy.
-Parle-moi de ton "flash-back".
Je roule les yeux avant de lui répondre.
-Il n'y a pas de "flash-back".
Je mime les guillemets comme elle la fait alors qu'elle se met à écrire sur son bloc-note.
-Il était douloureux ?
Je passe une main dans mes cheveux avant de répondre.
-J'ai connu plus douloureux.
Je regarde ses petits doigts se perdre dans cette magnifique chevelure blonde alors qu'elle replace une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.
-Parle-moi de ton plus beau souvenir.
Je souffle alors que deux images s'imposent à ma vue.
La première est la première fois que j'ai tenu Mabel dans mes bras. C'est la première fois que je me sentais si important, tant aimé. Mon cœur s'est gonflé d'une joie et d'un bonheur sans égal.
La seconde c'est la fois où je me suis senti pleinement entier. Le jour où mes lèvres ont rencontraient celles d'Elsa. Malgré que le lieu était peu plaisant, je ne regrette pas un instant de mettre adonné à cette rencontre de nos chairs.
Les larmes me montent aux yeux alors que je me remet à penser à tout ça. A Elsa, à Mabel. A mes deux anges salvateurs.
-Tu ne vas pas me répondre.
Je secoue la tête à la négative alors que mon être est emporté par les flots de la musique.
-Je ne t'ai jamais demandé, tu aime la musique classique ?
Je relève les yeux alors que mes lèvres se courbent en un sourire en coin. Je fini par lui répondre.
-J'ai toujours eu un petit faible pour Vivaldi et Bach.
Un fin rire s'échappe des lèvres d'Elsa. Son rire vient réchauffer mon sang et faire battre plus fort mon cœur.