Chapitre 2
J'ai soif, terriblement soif, excessivement soif.
Alors que je descends, je passe le dos de main rageusement sur mes joues pour effacer les traces de ma faiblesse et de mes tourments.
Le silence est funeste. Un frisson de peur me traverse l'échine. La dernière marche de l'escalier grince furieusement alors que sursaute presque.
Mes pieds nues entrent en contacte avec le parquet froid du salon. Un frisson me remonte dans la colonne vertébrale alors qu'une lumière attire mon regard sur la table basse.
Je jette un coup d'œil vers le frigidaire qui contient l'eau fraiche pour remplacer celle que j'ai perdu. Mais ma curiosité est plus forte. Je me rapproche lentement de la table basse. Mes yeux fixe cette lumière posé sur la table basse. J'ai l'impression de partir à la chasse. J'ai l'impression de devenir un chat chassant une souris.
Mes pieds rencontrent la douceur et la chaleur du tapis. Plus que quelques centimètres à faire. La lumière disparait. Plus rien. Je fronce les sourcils. Je ne comprends plus rien. Je me déporte légèrement sur la gauche. La lumière réapparaît. Je fronce à nouveaux les sourcils. Je me frotte les yeux, mais la lumière et toujours là.
Je tends la mains vers cet objet qui m'aura fait ma nuit. Mes doigts chauds et légèrement humides entrent en contact avec un objet froid et lisse. J'attrape l'objet et je le porte au niveau du faisceau de lumière.
Une bouteille. La bouteille de bière que j'étais en train de boire quand je regardais le match des Giants. La lumière c'était le faisceaux se lumière qui se réfléchissait sur le verre de la bouteille de bière.
La douce effluve de cet alcool me monte au nez. Je respire à grande goulée cette air salvateur avant de porter le goulot de la petite bouteille à mes lèvres. Le doux alcool coule entre mes lèvres avant que je le recrache en jurant.
-Putain ! Il est chaud.
La colère monte en moi. Je lance la bouteille à travers le salon. Elle se fracasse contre la pierre de la cheminée. La bouteille éclate dans un bruit sourd. Le verre tombe au sol. L'alcool coule le long de la pierre de la cheminée pour finir par coulée dans les flammes. L'alcool et les flammes n'ont jamais fait très bon ménage. Chaque goutte qui tombe entraine une monter des flammes. J'observe ce spectacle si dangereux avec un sourire sadique et un œil absent.
Les flammes se mouvent devant moi, si dangereuses et tentatrices. La douce chaleur du feu crépitant dans l'âtre, me réchauffe le cœur et éveille des pensées sombres dans ma tête. Les douces effluves de l'alcool me replonge dans mes années lycée, où ce masque que j'arborais était celui d'un "Bad Boy séducteur". J'étais si pathétique.
Ma mâchoire se serre convulsivement alors que les flammes aux couleurs chaudes lèchent les pierres de la cheminée. Je ne bouge pas, je suis hypnotisé par ce spectacle effrayant. Mon démon me fait défilé des images terribles sous les yeux.
Des flammes qui dansent autour de moi. Les rideaux du salon qui se font lentement dévorés par les flammes. Le verre sagement au sol qui fond doucement alors que la chaleur monte. L'air qui se raréfie. Les flammes qui me réchauffe la peau, qui me brule. La fumée qui prend possession du salon. Mes poumons qui sont douloureux mais je reste souriant. Les flammes qui courent sur moi, sur mes vêtements. Et ce sourire flippant qui reste intemporel sur mes lèvres. Les flammes qui m'arrachent la peau.
Un cri de douleur sort de ma gorge. Tout le feu disparait en un instant. La chaleur est remplacée par le froid. Des frissons de peur et de froid me parcourent le corps. L'air devient tout à coup plus respirable. Mes yeux parcourent le salon. Mon regard est agar quand il se pose sur la cheminée. Le feu est éteint alors que je me suis assoupi sur le canapé. Je me redresse. Je passe une main douloureuse sur ma nuque. Je m'assoie sur le bord du canapé. Je tends mes jambes engourdit par ma position inconfortable sur le canapé. Je passe une main sur mon visage pour désembuer mes pensées et retirer les images de ce rêve si perturbant.
Je m'accoste au dossier du canapé en soufflant. Ma tête posé en arrière alors que tout se mélange dans ma tête . J'ai du mal à avoir des pensées cohérentes ou du moins ordonnées.
Des tas d'images sans liens entre elles défilent devant mes yeux. Je vois Mabel, mon père, ma mère, mon frère mais surtout Elsa. Cette jeune femme blonde pollue mes jours et mes nuits, mes rêves et mes cauchemars.
Son doux sourire fait battre mon cœur. La lueur de malice qui est toujours ancré dans ses yeux me fait sourire. Un sourire béat. Je ressens ces doux picotements dans tout mon corps quand elle est proche de moi. La douce chaleur bienveillante qui se répand en moi quand nos peaux et nos lèvres se rencontrent.
Je souffle, longuement, durement, péniblement alors que l'images des lèvres du couple passe sous mes yeux. Elsa et le Roux, leurs lèvres qui se mouvent ensemble. La nausée me prend. Je suis tellement con, que je suis tombé amoureux d'une femme en couple.
Mais malgré cet amour pour Elsa, je ressens de la colère. Une colère qui ne cessera pas de grandir avec le temps. Tant de question tourne dans ma tête à propos d'Elsa et de moi. J'aimerais les lui posé les unes après les autres. Pourquoi m'avoir embrassé à trois reprises ? Pourquoi avoir éveiller en moi se désir incandescent qui s'est transformé en un puissant amour destructeur. Elsa m'attire physique mais bien plus intellectuellement. Tout en elle me plait. Tout. Elle est ce genre de femme au grand cœur qui arrive à me faire perdre tout mes moyens.
Je passe mes mains dans mes cheveux. Je tire sur les racines pour me défaire des images si tentatrices d'Elsa.
Quand je pense que c'est le Roux qui est avec elle en ce moment même. Que c'est lui qui la tient aux creux de ses bras dans son sommeil. Que c'est lui qui a droit à ses baisers, à ses mots doux, à ses caresses. Toutes ces pensées me révulsent et me donnent la nausée. Mais rien n'y fait. Je les vois, ensemble. Rire aux éclats devant un film comique enlacé sur un divan. Je le voix passé ses doigts dans ses cheveux aux douces effluves fruitées alors que leur langues dansent ensembles. J'imagine ses petites mains qui me donnent des frissons parcourir le corps bien bâti de Monsieur Simon le Rouquin.
-Putain ! Je hais ce gars !!! Je hais Elsa. Je les déteste.
Je hais Elsa car je l'aime mais qu'elle ne le voit pas. Je hais Elsa car elle était en train de percer mon cœur et d'y creuser sa place. Je hais Elsa car à un moment j'étais prêt à lui parler de tout, de mon enfance, de mes souffrances, de tout. Je hais Elsa car elle est cet ange salvateur qui à su égayer ma vie avant qu'elle redevienne un cauchemar. Mais je hais surtout Elsa car elle m'a donner un avant gout du bonheur. Un avant gout de cette vie sans malheur et sans peine. Cette vie sans ses cauchemars et sans ce démon sans nom qui loge dans ma tête. Elle avait réussi à me faire tout oublié, mon cancer, mes conneries, mon passé, mon démon, ma dépression.
Je me rallonge lentement sur le canapé alors que la pièce devient lentement froide. Je ne rallume pas le feu car je veux sentir le trou béant qui s'agrandit au creux de mon être. Je veux me faire du mal. Je veux oublier ce que c'est le bonheur, ce que ça fait de rire ou de sourire. Je veux juste être seul. Je veux m'enfoncer dans ses souvenirs. Je ne veux pas que l'on me sorte de cette phase de joie que j'ai connu. Je veux mourir. Oui, mourir pour ne pas encore pouvoir me fourvoyé sur quelqu'un. Car je sais qu'un jour ce sera Mabel qui m'abandonnera et ça me fait peur. Alors je ne veux plus voir personne. Je veux la paix. Cette paix salvatrice qui est synonyme de folie. Je veux devenir fou, je veux aller dans cet asile. Je veux être ce vieux sénile qui étale sa merde sur les murs.
Les larmes qui coulent de mes yeux me brulent la peau. Mes yeux sont rouges et boursoufflés. J'en est marre de pleurer. Je ne veux plus rien ressentir. Je veux devenir un être sans cœur, un cœur de pierre.
Plus aucunes de mes pensées n'a de sens. Tout se mélange. Tout n'est que contradictions. Je veux quelques chose qu'en réalité je ne veux pas et la seconde d'après, je pleure, car je ne sais plus si je le veux vraiment. Voilà, ça doit être ça le début de la folie. La folie c'est surement quand on ne sait plus ce que l'on veut. Qu'on ne sait pas si on veut être heureux. Qu'on ne sait plus faire la différence entre le bien et le mal.
Alors voilà, j'ai fini fou en une seule soirée. Une soirée à suffit pour réduire à néant 3 ans de travail sur moi. Il a fallut que je perde la boussole que représente Mabel, pour me perdre dans ce vaste monde qu'est la réalité. Je ne sais plus ce que je veux.
Mais ce que je sais c'est que j'ai mal. Mal au cœur. Je souffre en silence. Je ne me relèverais pas cette fois. C'est fini. Et ça me fait peur. Terriblement peur.