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- Alors, comment te sens-tu dorénavant ? As-tu consulté le médecin ?
- Oui je l’ai fait. Ne t’inquiètes pas pour moi petit cœur doré.
- J’ai raison de m’inquiéter Madeline, tu es comme une mère pour moi et ma nounou préférée alors tu as intérêt à prendre soin de toi.
- Je le ferai ma chérie. Au fait, j’ai appris l’incident survenu avec Brad. J’aurais aimé te tenir compagnie ce soir là, mais hélas.
- Ce n’est rien Madeline, je ne suis plus une petite fille alors j’arrive bien à m’en sortir, dis-je avec sérénité.
- Je n’en doute pas. Voilà, tu es prête pour ce gala, lança-t-elle.
Je me contemplai dans le miroir, le cœur ravi et excitée à l’idée de m’amuser et d’éliminer tout le stress cumulé depuis le jour précédent.
- Merci beaucoup Madeline. Bon il faut que j’y aille, à plus, dis-je en déposant un bisou sur sa joue avant de m’éclipser.
Je descendis dans le séjour et vis que Charlotte avait préparé la soupe que je lui avais ordonnée.
La table à manger était bien disposée et n’attendait que moi. Dommage que je ne puisse plus goûter à ce repas, autrement, je risquais de me faire arracher la tête par Sarah pour retard excessif.
J’émis un sourire en coin avant de sortir de la maison. La Mercedes se trouvait déjà dans la cour et je vis Nil, se tenant debout juste à côté d’elle.
Il semblait être au téléphone. Je me rapprochai et m’apprêtais à pénétrer dans le véhicule quand une main me devança subitement pour m’ouvrir la portière. Je levai les yeux et vis un homme élancé et costaud, le visage assez dur.
- Excusez-moi mais qui êtes-vous ? questionnai-je
- Lionel, votre nouveau garde du corps mademoiselle, répondit-il.
- Ah je vois. Enchantée, dis-je en entrant dans le véhicule.
Pour un garde du corps, il inspirait un peu trop le danger à mon goût. Comparativement à Brad, ce Lionel était plutôt un gorille. Mais peu importe, qu’il se contente juste d’obéir aux ordres de mon cher papounet.
Quelques instants après, Nil nous rejoignîmes et le véhicule quitta la demeure sans plus tarder. Comme prévu, nous fîmes un saut chez Sarah pour la prendre et on se rendit à cette fameuse soirée d’exposition.
L’air était chargé de murmures élégants et de rires discrets lorsque nous fîmes notre entrée dans la galerie d’art. Les murs étaient ornés de tableaux éclatants de couleurs, chaque œuvre racontant une histoire unique.
- Waouh, ces tableaux sont magnifiques, affirma Sarah.
Des chandeliers en cristal projetaient une lumière douce, créant une atmosphère à la fois raffinée et mystérieuse. Je parcourus la pièce avec une admiration palpable tandis que les regards se tournèrent vers moi.
J’entendis au passage quelques murmures : « C’est Emilie MORETTI alias l’allumeuse, la fille unique de Paul MORETTI ».
D’autres par contre, se contentait de qualifier ma beauté radieuse. Je me sentis un peu trop fière et je remontai hardiment ma tête pour relever mon égo de femme convoitée tel un trophée.
Même si je n’étais pas un trophée, il est clair que je ne pourrai appartenir qu’à un seul homme et malheureusement pour tous mes prétendants et admirateurs, aucun d’entre eux n’a encore pu briser mon égo et encore moins, gagner mon cœur.
Mais à quoi bon me mettre la pression ? je n’ai que vingt ans et il me reste encore tellement de choses à vivre et à découvrir.
Voilà l’une des raisons pour lesquelles, je trouve du plaisir à provoquer ces petits fils de riches qui se croient importants.
Jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’a su me résister et je pouvais les utiliser à ma guise sans jamais rien offrir en retour.
J’émis un léger sourire en songeant à tout cela puis me retournant, mon regard croisa celui d’un homme positionné dans un coin au fond de la salle.
Il semblait m’observer depuis un moment. Son regard était froid et profond, il me lança un sourire faux avant de disparaître derrière le rideau dans son dos. Une vague de chaleur m’envahit et je sentis ma respiration s’accélérer.
Cela n’avait rien à voir avec un coup de foudre, non. Il s’agissait plutôt d’une intrigue, d’un sentiment de frustration et de peur. Pour la première fois de ma vie, en une fraction de secondes, je me sentis comme en danger.
- Em, ça va ?
La voix de Sarah me réveilla de ma stupeur tandis que mes yeux étaient toujours rivés sur ce rideau au fond de la pièce.
- Euh, oui Sarah, je vais bien, bredouillai-je en me dirigeant vers l’endroit où se trouvait le mystérieux personnage quelques instants plus tôt.
- Où vas-tu ? questionna Sarah.
- Nulle part, j’arrive, répondis-je en m’éloignant.
Je m’arrêtai au niveau du rideau puis prenant une profonde inspiration, je me glissai derrière le voile.
Je m’attendais à voir une salle plus grande avec d’autres tableaux impressionnants mais ce que je vis à la place, c’était une petite porte fermée.
Où pourrait mener cette porte et pourquoi était-elle cachée derrière un rideau ? cet homme mystérieux, se trouvait-il derrière la porte et pourquoi ?
Non Emilie, tout ceci ne te concerne pas, me répétai-je. Je devrais retourner mes talons et rejoindre immédiatement Sarah et les autres invités mais quelque chose me retenait et m’encourageait à creuser un peu plus.
Creuser là où je ne devrais sûrement pas, la curiosité est un vilain défaut. Je fixai le poignet de la porte et me décidai à l’ouvrir.