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On était samedi. Les premières lueurs du soleil pénétrèrent dans ma chambre à travers le rideau couvrant ma fenêtre vitrée.
J’ouvris légèrement les paupières et tournai dos à la fenêtre en me couvrant la tête avec mon drap.
Je voulais dormir un peu plus longtemps mais le souvenir de la nuit précédente me revint soudainement et je fus obligée de m’arracher de mon lit.
Je pris rapidement mon bain et descendit dans le salon où je vis la table à manger, bien disposée et remplis.
Je parcourus un regard dans la salle espérant voir mon père mais il n’était pas là. Je décidai donc de prendre mon déjeuner.
- Charlotte ! Charlotte, appelai-je.
La jeune servante se présenta quelques instants après.
- Oui mademoiselle.
- Amène-moi du pain grillé, ordonnai-je.
Elle s’éclipsa et revint quelques instants après avec le pain grillé. Je vis mon père entrer dans le séjour au même moment. Il prit siège au bord de la table et fut servi.
- Bonjour papa, saluai-je en décortiquant mon pain.
- Es-tu toujours fâchée contre moi ?
- Pourquoi le serais-je ? rétorquai-je.
- Emilie, ma chérie, je suis désolé pour hier soir mais tu sais bien que…
- Tu as raison, l’interrompis-je. Si tu permets, je voudrais bien prendre mon petit déjeuner en paix.
Il me dévisagea un moment et attaqua son repas. A chaque repas, on avait l’habitude de papoter au tour de la table mais aujourd’hui, l’atmosphère était un peu tendue.
- Ces gorilles, qui sont-ils ? questionnai-je soudainement.
- Je pensais que tu voulais prendre ton petit déjeuner en paix.
- C’est vrai mais quand je repense à ce qui s’est passé hier soir et à tous ces gens bizarres et mystérieux qui viennent dernièrement te rendre visite, je me pose des tas de questions.
- Tu te fais des films ma chérie. Ces deux hommes travaillent pour moi, il n’y a rien de mal à cela, non ?
- Non, pas du tout. Mais je sais que tu me caches des choses papa. Pourquoi tu ne me parles jamais de tes affaires.
- Emilie, murmura-t-il avec lassitude.
- Ok c’est comme tu veux, je n’insisterai plus, mais j’espère de tout cœur que je ne serai pas déçue par l’unique personne que j’ai et que j’adore profondément.
- Tu n’as pas à t’inquiéter mon ange. Ton avenir est tout tracé alors contente toi de boxer dur afin de vite décrocher ton diplôme.
- D’accord, acquiesçai-je.
- Bon, il faut que j’y aille, lança mon père en se levant.
Il me déposa un bisou sur le front avant de s’en aller.
- Je t’aime mon trésor.
- Je t’aime aussi papa.
- Ton nouveau garde du corps sera là avant ce soir. Avec Nil, ils t’accompagneront au gala d’exposition, dit-il en franchissant le pas de la porte.
J’émis un long soupir avant de quitter la table à mon tour. Je me souvins que Trevor, un bon ami à moi, m’avait invité à passer la matinée avec quelques amis mais en y pensant, je n’avais pas la tête à m’amuser de si bonne heure.
Peut être, devrais-je plutôt penser à quoi porter pour le gala de ce soir ? mais bien sûr, il faudrait que j’aille faire les boutiques.
Je téléphonai rapidement à Sarah, l’informant que je passerai chez elle afin qu’on aille s’acheter de nouveaux fringues. Et c’est ce que nous fîmes.
De magasin en magasin, nous passâmes toute la matinée à faire des courses et je revins à la maison au début de l’après-midi. Evidemment, mon cher garde du corps Nil, ne pouvait manquer à son devoir.
- Charlotte, prépare de la soupe pour ce soir, ordonnai-je en pénétrant dans la cuisine.
J’en prendrai avant de m’en aller. Pour l’instant, que personne ne me dérange, j’irai me reposer dans ma chambre.
Sans plus tarder, je pénétrai dans mon petit appartement personnel et fis ma sieste. Quand j’ouvris à nouveau les yeux, le soleil s’était déjà caché derrière les nuages.
J’allumai l’écran de mon téléphone : dix-neuf heures trente. Puis je vis trois appels manquées de Sarah. Oh merde, la soirée d’exposition allait débuter à vingt heures.
Précipitamment, je m’arrachai de mon lit, pris rapidement un bain et me vêtit de la plus belle robe que j’avais achetée. Une mini robe sexy qui dévoilait mes formes angéliques.
Je me contemplai à travers le miroir en face. J’étais parfaite pour cette soirée, enfin presque. Il me manquait encore une coupe de cheveux appropriée et un peu de maquillage. Pour cela, j’aurais besoin de l’aide d’une précieuse personne qui a toujours bien su me coiffer, Madeline.
Madeline est la nounou que mon père avait engagée pour moi après l’abandon de ma mère. Elle s’est bien occupée de moi jusqu’à présent et représentait ma figure maternelle.
Du coup, je décrochai le téléphone fixe se trouvant sur ma table de nuit puis je demandai à Charlotte d’informer Madeline que j’avais besoin d’elle.
L’avantage quand on est riche comme mon père ou quand on possède une si grande maison, c’est qu’on a pas toujours besoin de se fatiguer à crier le nom des employés, un simple appel avec ce téléphone fixe résolvait le problème.
- Mon petit cœur doré, lança Madeline en pénétrant dans ma chambre.
- Madeline, merci de venir à mon secours. Je dois être parfaite ce soir mais je n’arrive pas à dresser mes cheveux et je n’ai plus beaucoup de temps.
- Assieds-toi, je vais te faire une belle coupe, assura-t-elle en me faisant asseoir devant le miroir.