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04

Émilie

Le coup de feu partit et la balle pénétra dans la jambe de Brad qui poussa un hurlement sourd.

- Papaaaa, hurlai-je de toutes mes forces. S’il te plaît, ça suffit maintenant.

Je ne l’avais jamais encore vu dans un tel état auparavant et j’avoue qu’en cet instant, il me fit peur. Je voyais un autre homme, un inconnu dans les yeux de mon père. Je le dévisageai, l’air perplexe et apeuré.

Il me regarda, jeta un dernier coup d’œil à Brad étendu au sol avant de sortir son téléphone.

Il passa un coup de fil rapidement et en quelques minutes, deux hommes semblables à des gorilles pénétrèrent dans le salon. C’est la première fois que je les voyais.

- Occupez-vous de cet imbécile, ordonna-t-il.

Les deux gorilles s’exécutèrent sans attendre et trainèrent Brad hors du séjour.

- Papa, il faut qu’il aille à l’hôpital. Que vont-ils lui faire ? questionnai-je.

- Tu viens de l’entendre, ils vont s’occuper de lui.

- Ah ouais ? Papa, ne lui fais pas de mal s’il te plaît.

- Je n’ai jamais dit une telle chose, répondit-il en se dirigeant vers l’étage.

- Papa, je me souviens encore de l’histoire avec Rony, mon ex petit-ami, quand il a essayé de me violer.

Tu m’avais dit la même chose, que tu allais t’occuper de lui et je ne l’ai plus jamais revue. Personne n’a plus entendu parler de lui alors j’ai raison de m’inquiéter à propos de Brad.

- Emilie, va dans ta chambre. Tu as eu assez d’émotions ce soir, tu as besoin de repos.

- Non papa, réponds-moi d’abord. Qu’as-tu fait à Rony ? et que vas-tu faire de Brad ?

Mon père s’arrêta soudainement devant la porte de sa chambre et se retourna vers moi, le visage dur.

- Ne me demande pas ce que j’ai fait à cet imbécile qui avait essayé de te violer et ne me demande pas non plus ce qui arrivera à Brad. De toutes les façons, tout ceci est de ta faute.

- Quoi ? ma faute ?

- Bien sûr. A quoi t’attendais-tu en jouant à la séductrice avec les hommes ? Tu ne peux pas t’empêcher de te coller à eux avec tes habits sexy au point où on te surnomme ‘‘ l’allumeuse’’. Qu’attendais-tu du jeune Brad ? c’est un homme et c’est bien normal qu’il en soit arrivé jusque-là. Tu ne manques aucune occasion de le provoquer, tu le fais avec tous les hommes. Alors oui, c’est de ta faute. J’espère juste que tu ne finiras pas comme ta mère.

- Papa, murmurai-je en sanglots. Je n’arrive pas à croire que tu me dises tout cela.

- Désolée ma chérie mais c’est la vérité. Je ne t’ai jamais rien refusé, je t’ai trop gâtée et voilà les résultats.

Incapable d’articuler un mot de plus, je retournai mes talons et pris la direction de ma chambre.

- Il n’arrivera rien de mal à Brad, et tu auras un autre garde du corps dès demain, lança-t-il dans mon dos.

J’entrai dans ma chambre et la verrouillai à double tour. Mon père avait peut-être raison mais il n’avait pas le droit de me comparer à ma mère, à cette femme sans scrupule qui m’avait abandonnée pour de l’argent.

Je ne la connaissais pas, j’étais toute petite quand elle nous avait abandonné et mon père n’était pas encore si riche en ce temps. C’est à peine si je me souvenais de son visage.

Je ne savais pas grand-chose sur elle hormis le fait qu’elle était très matérialiste, elle se donnait au plus offrant mais s’il y avait une chose dont j’en étais sûre, c’est que je n’avais rien à avoir avec elle. Je ne peux et je ne lui ressemblerais jamais, je la déteste.

Toute la scène précédente défila à nouveau sous mes yeux. Je pris une profonde respiration avant d’entrer dans la salle de bain.

J’enlevai mon peignoir que j’emballai aussitôt dans un sachet poubelle avant de me glisser sous l’eau dans la baignoire.

Tout mon corps était parcouru par de violents frissons, tellement j’étais dégoutée. Je ressortis de la salle de bain une trentaine de minutes après et me glissai automatiquement dans mon lit.

Le yaourt ? pff, je n’avais plus du tout faim. Il était temps que je m’endorme afin d’oublier cette horrible soirée ainsi que les blessantes paroles de mon cher père.

Je me retournai plusieurs fois dans mon lit avant que le sommeil ne vienne me prendre et je ne me réveillai qu’au petit matin.

On était samedi. Les premières lueurs du soleil pénétrèrent dans ma chambre à travers le rideau couvrant ma fenêtre vitrée. J’ouvris légèrement les paupières et tournai dos à la fenêtre en me couvrant la tête avec mon drap.

Je voulais dormir un peu plus longtemps mais le souvenir de la nuit précédente me revint soudainement et je fus obligée de m’arracher de mon lit.

Je pris rapidement mon bain et descendis dans le salon où je vis la table à manger, bien disposée et remplie.

Je parcourus un regard dans la salle espérant voir mon père mais il n’était pas là. Je décidai donc de prendre mon déjeuner.

- Charlotte ! Charlotte, appelai-je.

La jeune servante se présenta quelques instants après.

- Oui mademoiselle.

- Amène-moi du pain grillé, ordonnai-je.

Elle s’éclipsa et revint quelques instants après avec le pain grillé. Je vis mon père entrer dans le séjour au même moment. Il prit siège au bord de la table et fut servi.

- Bonjour papa, saluai-je en décortiquant mon pain.

- Es-tu toujours fâchée contre moi ?

- Pourquoi le serais-je ? rétorquai-je.

- Emilie, ma chérie, je suis désolé pour hier soir mais tu sais bien que…

- Tu as raison, l’interrompis-je.

Si tu permets, je voudrais bien prendre mon petit déjeuner en paix.

Il me dévisagea un moment et attaqua son repas.

A chaque repas, on avait l’habitude de papoter au tour de la table mais aujourd’hui, l’atmosphère était un peu tendue.

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